Comme chaque mardi, le Top 10 des tifos du week-end vous livre les meilleures animations des tribunes du monde entier. Toujours selon les critères suivants : la créativité, l’originalité, la complexité, la qualité des chorégraphies et le mérite. Cette semaine fait la part belle au football d’en bas.
10. Everton 2-0 Chelsea
Ce dimanche Everton recevait Chelsea pour le compte de la 31e journée de Premier League. Nostalgiques ? Les supporters des Toffees ont profité de ce match pour se replonger dans leur passé en rendant hommage à leurs grands “numbers 9”. Sur le voile, six illustres attaquants d’Everton sont représentés: tels Joe Royle ou encore Duncan Fergusson. Si le clin d’œil est sympathique, la réalisation est très … anglaise ! On en vient à regretter les albums Panini.
9. NEC Nimègue 5-0 Den Bosch
Direction les Pays-Bas à présent. Les supporters du NEC se muent en professeur d’un soir ! À l’aide d’un voile,ils ont mis en scène une chorégraphie où un prof de physique, dont la réalisation pourrait faire penser à Albert Einstein, offre un cours magistral à ses élèves. Un cours particulier aux clins d’œil divers : la date de fondation de club – 15 novembre 1900 – y est inscrite, un petit “1312” déguisé apparaît également, ainsi que les années de participation du club aux compétitions européennes : 1983, 2003 et 2008.
En bas de la tribune, avec une bâche en plusieurs temps, les supporters martèlent le message “ils savent comment remédier avec le succès, la recette est connue”. Pour l’instant, le NEC végète en première partie de classement de D2 sans briller.
8. Alkmaar 1-0 Ajax
À environ 200 kilomètres de Nimègue, l’Alkmaar accueillait l’Ajax. Bilan ? Un match plaisant sur le terrain et en tribune. Pour ce match, les supporters locaux avaient réservé une chorégraphie particulière : derrière les buts les Néerlandais ont organisé un tifo à feuilles aux couleurs du club et y ont déployé un voile. Mis au point par l’Alkmaar “Ben-Side”, ce tifo symbolise le lien qu’il existe entre les supporters et leur club. Au centre du voile on y trouve l’emblème du Ben-Side, entouré de l’ancien logo du club et du classique ballon en cuire vintage, symbole d’un foot qui se voulait populaire. La réalisation est propre et l’histoire culturelle de la région à travers ses particularités architecturales sont représentées.
7. Sangiovannese 0-0 Montevarchi Calcio Aq. 19
À la septième place de ce Top 10 nous retrouvons deux clubs de Serie D italienne habitués aux top 10. Les tifosi de la Sangiovannese ont déployé un tifo aux couleurs de l’Italie avec plusieurs mots d’ordre : fierté, appartenance, identité. Les ultras montrent une nouvelle fois que le football italien s’érige en véritable bastion du football populaire. En revanche, nous pouvons regretter un manque d’originalité alors que le tifo ne reprend pas les codes couleurs locaux. Notons aussi une présence en nombre des supporters de Montervarchi, comme souvent. Le football à l’état brut.
6. Spartak Moscou 1-1 Zénit Saint-Pétersbourg
Davai ! Un Spartak-Zenit ça ne laisse personne indifférent, en dehors comme en tribunes. Ce match ne déroge pas à la règle. Les ultras du Spartak ont offert un magnifique spectacle : un tifo sur l’ensemble de la tribune avec un message loin d’être équivoque: “Jusqu’à la mort, seulement le Spartak !”
Le voile sous forme de crâne vient accompagner et illustrer la rivalité qui existe entre les deux clubs.
Communément, le Spartak est le club le plus populaire de Russie, suivi de près par le Zenit, mais cette rivalité est plus profonde et remonte au 18e siècle lorsque Moscou a été préféré à Saint-Pétersbourg comme capitale du pays. L’antagonisme reste si fort que les affrontements entre les supporters des deux camps font, à chaque fois, largement le tour du monde.
5. Osasuna 3-0 Rayo Majadahonda
Comme vu plus haut, les divisions inférieures regorgent souvent de surprises. Après l’Italie, c’est à l’Espagne qu’il s’agit de rendre hommage. Dans son stade de près de 20.000 places, l’El Sadar, Osasuna a facilement disposé du Rayo Majadahonda. Les supporters, “Los Rojillos”, ont superbement animé la tribune : un voile recouvrant orné du blason du club où des créatures mythologiques sont repoussées par des soldats aux couleurs d’Osasuna.
Un simple comte épique ? Premier de la Liga Adelante, Osasuna peut rêver.
4. Real Saragosse 1-0 Elche
Toujours en Liga Adelante, direction Saragosse cette fois-ci. Victorieux contre Elche, les joueurs ont pu compter sur l’appui de leur public. Les ultras locaux ont mis au point une magnifique fresque sur l’ensemble du virage. Ce tifo, composé de plusieurs larges bandes, fait l’éloge du patrimoine et de la culture régionale. En noir et blanc, ce tifo met en scène la célèbre Basilique Notre-Dame du Pilier de Saragosse : lieu de pèlerinage réputé, cet édifice religieux est une fierté locale. Là encore, le message est clair : pour un football populaire respectueux de ses traditions.
3. Stuttgart 1-1 Hoffenheim
La saison est difficile pour le Vfb Stuttgart, cantonné à jouer le maintien Bundesliga. Les supporters comptaient sur ce derby contre Hoffenheim pour relancer la machine. Distants de seulement 90 kilomètres, près de 60.000 personnes s’étaient amassées dans la Mercedes-Benz Arena, pour une ambiance de folie. Les ultras locaux de la Cannstatter Kurve ont été à la hauteur. L’ensemble de la Kurve a été mis à contribution pour orchestrer une magnifique chorégraphie: un tifo à base de feuilles aux couleurs du club, orné de la bâche du groupe. Loin d’être complexe, la réalisation est clinique. Alors que le club vit une saison difficile, les supporters eux ne lâchent pas!
2. Dynamo Dresden 1-1 1.FC Magdeburg
Restons en Allemagne pour le moment, mais descendons d’un étage. La seconde division allemande, vraiment ? Le match entre le Dynamo Dresden et le FC Magdeburg, élevé au rang de “classico” de l’Est, a tenu toutes ses promesses. Un stade comble, des animations et un parcage plein : ça ferait presque penser au football français…….
Côté Dynamo un tifo géant à base de feuilles jaunes recouvre toutes les tribunes du stade: en virage, un voile avec l’emblème du club a été mis au point alors que l’autre animation se limitait à un message de courage et de combativité pour les joueurs. Côté visiteurs un parcage à faire jalouser beaucoup de groupes : différentes animations successives, du bruit et un voile !
Un superbe condensé de ce que le mouvement allemand propose, à tous les niveaux. Danke !
1. AC Milan 2-3 Inter Milan
Après un passage à vide du foot italien, le très célèbre Derby della Madonnina rappelle ses plus belles heures. Disputé sur le terrain, ce match a aussi retrouvé sa classe grâce à ses plus grands acteurs : les tifosi. Les deux curve ont rendu hommage au mouvement en optant pour deux visuels et messages différents, si représentatifs de la créativité du mouvement ultra.
À “domicile” la Curva Sud a opté pour une approche théâtrale en faisant référence au film de Guillermo del Toro, Hellboy. Pour cette chorégraphie l’ensemble de la Curva Sud a été mobilisée avec, au centre, un voile déployé sur les deux anneaux à la gloire du démon écrasant pépère des cranes interistes. Le travail de précision sur les crânes, les écharpes et le démon est chirurgicale. Sur le reste de la tribune les tifosi ont opté pour un tifo à feuilles de couleurs pour donner un beau visuel: les flammes et l’enfer correspondant au monde d’Hellboy. Le message n’est pas assez clair ? “Envoyons-les en enfer”, clame la curva.
Côté Curva Nord le ton est plus grave. Le message résonne encore. Très haut dans le ciel.
Les supporters nerazzrri se recueillent et rendent hommage à Daniele Belardinelli, un des leaders du groupe ultras de Varese “Blood & Honnor” – jumelé avec la CN69 de l’Inter. Belardinelli avait succombé après avoir été renversé par un van alors que des affrontements éclataient en amont du match Inter-Napoli. La Nord a déployé un sublime tifo à feuilles “Curva Nord” avec au centre un voile où le visage de Daniel Belardinelli et l’emblème des BH98 sont côte à côté, à jamais. Au-dessous du tifo, le message monte aux cieux, “les amis restent pour toujours”.
Deux messages, deux visuels et deux approches différentes pour un match qui place toujours l’Italie en haut de l’affiche.
Avec Thomas Boraca
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