Au terme de la première saison à Leeds United de Marcelo Bielsa, le temps est venu de dresser le bilan de l’exercice 2018-2019 avant d’aborder la saison 2019-2020. Au programme du deuxième article de notre trilogie : l’importance des jeunes du club.
York City, 19 juillet 2018, 20 heures. Le ciel se couvre et la nuit tombe peu à peu dans le North Yorkshire quand Leeds United entame son deuxième match amical de l’exercice 2018-2019. Deux jours après avoir réussi leurs débuts (victoire 2-1 contre Forest Green), les hommes de Marcelo Bielsa sont de nouveau sur le pont. Et le coach argentin a un plan qu’il suivra durant toute la saison : compter sur les jeunes du club. Tous, sans exception. 13e à l’issue de l’exercice 2017-2018, si Leeds a pu lutter pour la montée en Premier League, le club le doit en grande partie à un paramètre : l’utilisation de ses jeunes dans la rotation et au travail mené dans les sphères inférieures du club en matière de formation. Explications.
Sous le soleil couchant de York City au Bootham Crescent, pour affronter ce modeste club de sixième division (National League North), organisé à travers un 3-3-1-3, la composition de Leeds est la suivante : Miazek (Huffer 45e) – Klich, R. Vieira, Pearce – De Bock, Ideguchi, Stevens – Baker – Clarke, Shackleton, Edmondson (Dalby 45e). Avant ce match, aucun des joueurs cités n’étaient des éléments inamovibles du club lors de la saison 2017-2018. Et pour cause : ce onze est un mélange de remplaçants, de joueurs en retour de prêt, de nouvelles acquisitions et de jeunes du centre de formation. Au final, devant 4400 spectateurs et face à un piètre adversaire, le spectacle fut médiocre (1-1) : déchet dans les transmissions, pressing désordonné, séquences de conservation brouillonnes, pauvreté technique globale et manque d’intensité dans l’ensemble. Le pire scénario pour n’importe quel scout de la région.
Oui mais voilà : quelques mois plus tard, sept joueurs des quatorze utilisés ce jour-là ont participé à un match de championnat cette saison. Six d’entre eux sont des membres constants du groupe. Et Mateusz Klich est non seulement devenu titulaire mais s’est inscrit comme une pièce-maitresse de l’entrejeu des Whites. Alors comment l’expliquer ? Si la pré-saison est la période durant laquelle les entraîneurs établissent une revue d’effectif afin de réfléchir à la structure future de l’équipe à partir des profils des joueurs et de la préparation foncière, Marcelo Bielsa mène cette logique dans sa plus pure radicalité.
Planification et changements structurels
Ainsi, le technicien argentin a profité des six matchs de préparation pour séparer son groupe en deux : ceux voués à faire partie de l’effectif professionnel (principalement composé de l’ossature de la saison écoulée) et ceux, comme face à York City, qui doivent démontrer leurs qualités dans l’espoir de glaner une place dans le groupe (remplaçants, joueurs en retour de prêt et jeunes du club). L’objectif de cette gestion ? Alterner les matchs avec ces deux entités. Trouver une harmonie dans le jeu d’un côté et faire le tri de l’autre. En dehors d’une disparité notable entre les deux formations dans la compréhension des principes de jeu, le club terminera la pré-saison avec un bilan satisfaisant (3 victoires, 2 nuls, 1 défaite) et ne souffrira que d’un mal important : la blessure à un orteil d’Adam Forshaw, organisateur du jeu des Whites.
Surtout, un constat saute aux yeux : Bielsa possède un groupe très équilibré et beaucoup plus profond que celui dont il pouvait jouir à Lille un an plus tôt. Si bien qu’à l’issue de la pré-saison, les impressions du milieu de terrain Kalvin Phillips ont des allures prophétiques : “On essaie de mettre beaucoup de rythme, de ne pas laisser l’adversaire avoir la balle une seconde, et si elle l’a, on essaie d’être compact. Je ne pense pas que beaucoup d’équipes seront aussi bien préparés physiquement que nous le sommes. Et si on parvient à rester en forme physiquement durant la saison, on aura une bonne chance de faire une grande saison.” Entre août et mai, Leeds aura brillé par son jeu, son rythme et son impact.
- La promotion de Corberán dans le staff professionnel
Marcelo Bielsa a toujours donné une importance particulière à compter sur les jeunes des clubs pour lesquels il a travaillé. Il est alors intéressant de rappeler rapidement la façon dont il a exploité leurs qualités. Car à travers le temps, son mode opératoire a différé. Avec Newell’s Old Boys, le club de ses débuts en tant qu’éducateur puis entraîneur, l’Argentin connaissait les jeunes comme ses propres enfants puisqu’il en avait formé ou en avait détecté une grande partie avant de s’occuper de l’équipe professionnelle. Au Mexique, à l’Atlas Guadalajara – le cas le plus intéressant – sa capacité à travailler avec son groupe avait été facilitée par son arrivée au club en tant que directeur du centre de formation. Une saison (1992-1993) au cours de laquelle il avait pu mettre en branle ses réseaux et ses méthodes de détection avant de prendre en charge le groupe professionnel.
Plus proche de nous, à l’Athletic, il avait pu compter sur une jeune génération basque à l’image du football espagnol, aussi féconde que talentueuse (Muniain, A. Herrera, Susaeta, De Marcos, Javi Martinez, Llorente…). À l’Olympique de Marseille, au sein de son groupe hybride, Bielsa n’avait pas hésité à compter sur des jeunes fraîchement recrutés (Mendy, Imbula, Lemina) et à piocher au sein des jeunes du club pour constituer son groupe (Sparagna, Andonian, Aloé). À Lille enfin, l’Argentin avait fait le pari de donner sa confiance à des jeunes joueurs prometteurs mais sans repères – et sans confiance – au nom d’un projet extrêmement ambitieux (le plus ambitieux de sa carrière) et difficile à développer en peu de temps.
Pour éviter pareille mésaventure, Marcelo Bielsa a anticipé les choses à Leeds United. Très tôt durant la pré-saison, l’Argentin a décidé de faire appel à un homme voué à optimiser la transition entre les jeunes du club et le groupe professionnel : Carlos Corberán, l’entraîneur des U23. De strict inconnu, l’Espagnol a ainsi rejoint le cercle fermé de l’Argentin (en cumulant le poste d’assistant et de coach des U23) aux côtés de Diego Reyes, Pablo Quiroga, Diego Flores et d’autres visages moins connus. Dès lors, la personne la plus qualifiée pour juger du bien-fondé de l’utilisation des jeunes au sein du groupe professionnel travaille en coopération constante avec Bielsa. Certains facteurs ont joué en sa faveur : parler couramment l’espagnol, maîtriser l’anglais, avoir déjà une expérience au club (il entraîne les U23 depuis le printemps 2017), avoir fait du bon travail avec l’équipe de développement et connaître mieux que personne les jeunes du club. Son rôle est fondamental : celui de garantir le contrôle de qualité.
Bielsa a l’habitude de promouvoir des analystes ou des jeunes entraîneurs inconnus dans son staff technique, si bien que le club a même donné une mission spéciale au natif de Valence, celle d’avoir « la responsabilité de créer un pont avec les U23 et les U18, et assurer la cohérence de la philosophie. » Autrement dit, dans son rôle de coordinateur, Corberán doit encourager un style de jeu unique et défini. Une manière, aussi, d’assurer un futur héritage où dans le microcosme des entraîneurs il y aurait deux catégories : ceux inspirés par Bielsa et ceux qui auraient dû l’être.
- Le rôle de Richard Cresswell
Un autre rouage structurel a aussi grandement contribué à l’épanouissement et l’émergence des jeunes au sein du groupe professionnel : la présence de Richard Cresswell, le directeur du centre de formation de Leeds. Intronisé en avril 2018, soit à peine deux mois avant l’arrivée de Marcelo Bielsa, avec la signature de l’Argentin, son rôle a pris tout son sens : en conformité avec ce dernier, il s’est vu confier la tâche de maintenir un modèle d’entraînement similaire entre les catégories. Précisons, l’objectif de la politique de formation de Leeds n’est pas de demander à des enfants de 7 ans d’imiter le pressing total et les principes de jeu des professionnels – « ce serait de la folie » a même confié Cresswell au Yorkshire Evening Post – mais de rester fidèle à certaines idées de jeu afin qu’il y ait une filiation et une transcendance entre les équipes des différentes catégories. À l’image des U18 qui s’entraînent avec les pros, nous y reviendrons.
Également, le travail de Cresswell repose moins sur un engagement global en faveur du 4-1-4-1, système préférentiel de Leeds (bien que les U23 se soient tournés vers ce système et suivent les bases du pressing haut de Bielsa) mais de s’assurer que chaque entraîneur de l’académie travaille de la même manière. Et puis Leeds n’a jamais été un club frileux pour promouvoir ses jeunes. Lewis Cook a fait partie des U18 alors qu’il n’avait que 13 ans et James Milner reste à l’heure actuelle le deuxième plus jeune buteur de l’histoire de la Premier League. Nul besoin de faire un dessin sur les potentialités à la disposition du coach argentin quand lui-même a développé des joueurs tels que Fernando Gamboa, Mauricio Pochettino, Gabriele Batistuta, Fernando Berizzo, Jared Borgetti, Pablo Aimar, Matías Fernandez, Alexis Sánchez, Javi Martinez, Ander Herrera, Benjamin Mendy et la liste est encore longue.
Les « sparrings » (U18, U23) et l’importance de l’analyse vidéo
Dans son évaluation habituelle du club avant de prendre sa décision de rejoindre Leeds, Bielsa était bien conscient du vivier qui existait au sein du club. Ce qu’il ne savait pas en revanche, c’est qu’il allait être contraint de l’exploiter aussi tôt et aussi régulièrement. Difficile d’anticiper les blessures et les impondérables qui altèrent le rendement de l’équipe, mais le processus mis en place par l’Argentin tend à répondre aux pires éventualités.
Dès la formation de son groupe en juillet, et comme cela s’était déroulé à l’Athletic Bilbao, à l’Olympique de Marseille ou au LOSC, certains jeunes du club, des U18 et des U23, intègrent le processus d’entraînement du groupe professionnel en participant à des séances avant d’y faire partie sur la durée. L’une d’elles porte un nom : « Murderball » ou « Killer Ball ». Programmée le mercredi, cette séance d’« extrême souffrance » dixit Pontus Jansson n’a qu’un seul but : entraîner l’équipe première en conditions réelles de match face au système et aux principes de jeu de l’adversaire afin de se préparer de la meilleure façon qui soit. Ainsi, chaque jeune convié reçoit une feuille de route sur les qualités d’un joueur spécifique que l’équipe professionnelle affrontera le week-end. Son objectif ? Imiter les qualités du joueur concerné. La conséquence est double : ces jeunes intègrent un rôle précis et obtiennent un avant-goût du rigorisme et de l’intensité requise sous Bielsa. Une expérience qui ne s’apprend pas mais qui se vit. « Vous ne pouvez pas reproduire cela. Cela leur ouvre les yeux sur l’intensité et la conscience tactique dont ils ont besoin. Si vous ne les exposez pas, ils n’apprendront jamais », relate Cresswell.
Pontus Jansson a décortiqué le travail quotidien de Leeds à l’entraînement sous Bielsa pour un podcast suédois. pic.twitter.com/yojhOk5faY
— Romain Laplanche (@rolapche) February 23, 2019
Même lors des séances individualisées, les jeunes du club ne sont jamais très loin. Très souvent, Carlos Corberán prend avec lui un groupe de joueurs des U23 et des U18 pour appliquer exactement les mêmes exercices de passe sur un terrain adjacent. Ainsi, ces derniers découvrent certains entraînements spécifiques : des exercices de passe à haute intensité, des ateliers pour appréhender et déjouer le pressing adverse, d’autres pour optimiser la prise de décision dans l’exploitation des (grands) espaces. Autant d’exercices basés sur la répétition et la précision.
Comment orienter ses hanches avant de recevoir le ballon ? Comment combiner sans opposition ? Comment sortir le ballon le plus proprement possible sur demi-terrain avec le pressing de l’opposition ? Comment optimiser l’attaque du ballon ? Par la mécanisation et la répétition des gestes ainsi que des déplacements. Javier Zanetti, qui considère Bielsa comme le meilleur entraîneur sous lequel il a évolué durant sa carrière, exprime très bien l’idée : « ll n’est pas question d’une mécanisation robotique mais d’offrir au joueur une gamme d’options à exploiter en fonction d’une situation donnée ». À l’instar de la traditionnelle séance de coordination du pressing haut durant laquelle, et tel un ballet, les joueurs savent exactement quand se déplacer et où se diriger au mètre près.
Au nom de l’harmonie collective, l’entraînement est une éducation en vue de potentielles apparitions. « Deux jours avant les matchs, on a des réunions collectives et individuelles durant lesquelles il (Bielsa) nous expose le plan de match et ce que nous devons mieux faire à titre individuel, confiait Liam Cooper capitaine des Whites le 17 janvier dernier en conférence de presse à propos de ce travail analytique et indispensable dans le cadre de la préparation. Il nous donne une fiche personnalisée sur laquelle est inscrite des points-clés. On regarde ça avant de se coucher, à la veille du match voire le jour du match. Et évidemment que ça nous aide ».
Un travail documentaire complété par l’analyse vidéo, outil fondamental dans le processus préparatoire. Une exploitation qui peut prendre différentes formes. Lors de la veille de match, au coucher du soleil, il n’est pas rare que Bielsa réunisse son groupe pour revisionner certains détails du match précédent afin de repérer les points sur lesquels l’équipe peut encore s’améliorer. « Ce soir, on va regarder des vidéos individualisées sur la façon dont jouent les attaquants adverses, comment ils se comportent sur coups de pied arrêtés. Et demain (le jour du match), on se réunira peut-être à nouveau pour voir la fin du match contre Swansea », confiait Cooper pour le podcast de Guillem Balagué avant la réception de Bolton.
Et le défenseur central de Leeds de poursuivre : « Après les matchs, le staff nous envoie individuellement via WhatsApp une analyse vidéo avec quelques clips sur ce qu’on a fait dans le match. Sur ce qu’on a bien fait et sur les points à améliorer. Chaque joueur reçoit sa vidéo. J’en avais même reçu quand j’étais blessé et que je me préparais à revenir avec les U23 (par principe, dès qu’un joueur se blesse, ce dernier doit avoir du temps de jeu avec les U23 avant de réintégrer le groupe, ndlr). Puis après le match, je recevais mon clip du match disputé avec les U23. Le football a beaucoup changé dans cet aspect, mais je n’ai jamais vu de ma vie une si grande attention apportée aux détails. »
Au coeur de la rotation
Que le club travaille dans le bon sens en matière de formation est une chose. Mais d’où vient cette aide si précieuse des jeunes du centre de formation ? Leeds n’est pas soudainement devenu le plus grand foyer de talents du Royaume. Seulement, le club possède suffisamment de joueurs talentueux capables de suppléer les absences diverses et variées. Et celles-ci ont été très nombreuses. Début février, soit après 33 matchs de championnat, le club dénombrait déjà 45 blessures différentes selon le suivi de Rob Price, le médecin du club. 18 joueurs de l’effectif ont manqué au moins un match sur blessure et la dernière fois que Bielsa a eu son effectif au complet, c’était lors de… la pré-saison, contre Las Palmas.
Comment ces jeunes talents se sont-ils alors exprimés ? Comme expliqué plus tôt, Adam Forshaw, pierre angulaire du milieu de terrain s’est blessé au pied dès la pré-saison. Conséquence, Bielsa a titularisé Mateusz Klich, un joueur indésirable qui n’était pas dans les plans du club. Le milieu de terrain avait même été prêté aux Pays-Bas six mois plus tôt (FC Utrecht). Résultat ? Ce milieu relayeur qui excelle dans les projections est sorti de l’anonymat pour devenir la révélation de la phase aller en Championship. Non seulement le joueur de 28 ans est devenu titulaire à Leeds mais également au sein de l’entrejeu de la sélection polonaise.
Son cas ne fait pas exception. Les deux avant-centres Patrick Bamford et Kemar Roofe sont tous deux blessés au début de l’automne ? Pas de problème. Bielsa a fait débuter chez les pros le jeune gallois, Tyler Roberts. Pour quel résultat ? Le jeune attaquant de 20 ans est devenu le buteur providentiel du club contre Preston (3-0) et Hull City (1-0). Des victoires ô combien importantes pour pérenniser la voie du succès.
On continue ? Évoquons alors le cas de Jack Clarke. D’abord utilisé avec parcimonie en sortie de banc, Marcelo Bielsa lui a donné le rôle de « super sub » dès le retour des vestiaires. Par ses qualités de percussion, de vitesse et de dribble, cette pépite du foot anglais de 18 ans a donné le ballon de la victoire à Pablo Hernandez contre Sheffield United (1-0), a redonné espoir aux siens en réduisant la marque contre Aston Villa (3-2) et a permis à Kemar Roofe d’ouvrir le score lors du choc contre Derby County (2-0). On pourrait continuer d’énumérer les hauts faits des jeunes du club ainsi pendant longtemps.
Car chaque semaine, un nouvel élément des U23 apporte sa contribution en match. Que ce soit Jamie Shackleton (19 ans), crucial par sa polyvalence durant le premier trimestre pour tenir le côté droit suite à la blessure d’Ayling ; Haapo Halme (20 ans), précieux au début du mois de décembre avec les absences conjuguées de Liam Cooper et Gaetano Berardi en défense centrale ; Will Huffer (20 ans), troisième gardien titularisé au pied levé pour pallier les blessures de Bailey Peacock-Farrell et Jamal Blackman (tibia fracturé) ou encore Leif Davis, pour prendre le relais un temps de Barry Douglas sur le côté gauche. Leif Davis ? Un jeune de 19 ans arrivé l’été dernier en provenance de Morecambe (un club de quatrième division) qui n’avait aucune certitude d’avoir du temps de jeu avec les U23 !
Le « succès » des équipes de jeunes
Sous l’égide de Marcelo Bielsa, Leeds bat des records de précocité. Quatorze joueurs ont fait leurs débuts professionnels sous l’Argentin dont dix ont à peine 21 ans. Mieux encore, cinq d’entre eux ont fait leurs débuts en étant à peine âgés de 18 ans. Aucun autre club en Championship n’a utilisé autant de jeunes de cet âge durant la saison.
Autant de contribution des jeunes espoirs du club à relier avec les performances des U18, seconds de la division nord ou de celles de la réserve, championne haut la main de sa division (nord) puis championne du second échelon national à l’issue de la saison. Il y a plus de 18 mois, l’académie de Leeds United était dans un état de délabrement inquiétant et une refonte s’imposait. À l’occasion de cette saison 2018-19, grâce à des joueurs locaux, au travail de détection et au réseau mené par Victor Orta, le club a su, très vite, faire en sorte que le club emprunte de nouveau la voie du succès.
« L’une des clés du succès des U23 est cette connexion que nous avons avec l’équipe première », déclarait Corberán durant la saison. Des propos qu’il réitérera le soir du titre de champion de la catégorie. « Ce type d’expériences (gagner un titre, ndlr) aidera seulement nos joueurs à grandir et à progresser dans leur carrière. (…) On pense toujours à la façon dont ces expériences peuvent aider nos joueurs. Marcelo est très attentif à la façon dont chacun se développe. Je pense que cette connexion (avec le groupe professionnel, ndlr) est l’une des clés. Être à son contact vous apprend beaucoup sur la mentalité à adopter pour être un joueur professionnel. À chaque fois que vous êtes en contact avec eux, vous savez ce dont vous avez besoin pour être meilleur ». Un discours au sein duquel il n’est nullement question de « victoire », de « résultat » ou d’aboutissement mais plutôt « d’expériences » et du développement global des joueurs. De quoi optimiser, doucement, leur passage au monde professionnel.
🏆 2018/19 NATIONAL CHAMPIONS!!! #LUFC U23s defeat Birmingham City 4-2 on penalties to seal the trophy! pic.twitter.com/AYuOFw1bgM
— Leeds United (@LUFC) May 6, 2019
Pour certains, le grand saut pourrait avoir lieu plus tôt que prévu en raison des sollicitations de grand clubs européens. Comme Jack Clarke, transféré pour 9,5 millions d’euros à Tottenham avant d’être prêté aussitôt à Leeds après seulement 25 matchs disputés avec les pros. Pour d’autres, après cette saison forte en changements et en émotions, il faudra observer leur capacité à poursuivre leur progrès. Car au-delà de l’objectif inassouvi de la promotion et des records à la pelle, la première saison du Leeds de Bielsa aura été marqué par une révolution structurelle globale du club. Des installations pour améliorer les conditions d’entraînement (des nouveau lieux de vie jusqu’au choix de Bielsa des ampoules utilisés) à la restructuration du centre de formation en passant par l’adoption d’un nouveau mode de vie, tous les éléments pour l’émancipation des jeunes du clubs auront été réunis. D’autant que Bielsa ne compte pas s’arrêter là.
La prolongation d’un an officialisée de l’Argentin le 28 mai dernier dépendait de certaines conditions. L’une d’elles ? Qu’il ait la possibilité – à nouveau – d’apporter certains changements au centre d’entraînement et que le club ait la capacité d’« investir » dans celui-ci. D’autres talents du club (Alfie McCalmont, Robbie Gotts, Mateusz Bogusz, Bryce Hosannah…) doivent exhorter cette continuité en secret, conscients que Marcelo Bielsa, au-delà de donner sa confiance aux jeunes, a su développer deux équipes en une. Celle qui vise la Premier League et celle qui incarne le futur. Mais comme la seconde s’inscrit dans le présent, Leeds peut d’ores et déjà rêver en grand.
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Le premier épisode : Leeds United de Bielsa, autopsie d’une phase retour déroutante
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