Ce weekend c’est le retour de la 2.Bundesliga, ses pintes de houblons, ses stades pleins et ses dernières journées haletantes. Une lutte pour atteindre l’élite toujours très ouverte à laquelle devrait se mêler cette saison le RB Leipzig, club qui évoluait en 2009 en 5e division sous le nom de SSV Markranstädt. C’était avant que la société autrichienne Red Bull ne débarque dans la Saxe avec son projet démesuré et ses moyens financiers illimités. Une vision du football sous l’angle du business, diamétralement opposée aux traditions prônées par la majorité des clubs allemands. Portrait du club le plus détesté d’Allemagne.
De prime abord, elle n’a rien de particulier. Red Bull, c’est une canette bleue et acier frappée de deux taureaux rouges qui s’affrontent. Née en 1984, la boisson énergétique a pourtant conquis le monde en moins de trente ans. Derrière cet empire omniprésent dans les médias se cache Dietrich Mateschitz, septuagénaire célibataire, à la fois homme mystérieux et chef d’entreprise vénéré par ses employés. L’homme le plus secret d’Autriche a vu sa boisson le propulser dans le cercle des plus grandes fortunes planétaires.
Red Bullets
En France, ce breuvage a un temps été interdit de commercialisation (jusqu’en 2008) à cause de la taurine, un élément présent dans sa composition et dénoncé par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments. Pour se détacher de cette image controversée, le PDG de Red Bull a mis à profit ses dix ans de formation en marketing pour établir une stratégie simple : associer Red Bull à des événements sportifs pour lui donner une image fun, jeune et branchée. Fan de ski durant sa jeunesse, c’est tout naturellement que Mateschitz s’est dans un premier temps tourné vers les sports extrêmes, qui sont en pleine ascension médiatique. Et ça marche. Le taureau est partout, même sur la combinaison de Félix Baumgartner lorsque ce dernier effectue le plus haut saut en chute libre jamais réalisé en 2012. Après une nouvelle réussite en investissant dans les sports mécaniques (notamment en F1 avec la Scuderia Toro Rosso & Red Bull Racing), le bon vieux Dietrich commence à avoir des envies d’ailleurs et se dirige vers le sport le plus populaire de la planète, le football.
Le taureau rouge débarque en Autriche avec le Red Bull Salzburg (2005), aux Etats-Unis avec le Red Bull de New-York (2007) puis plus récemment au Brésil et au Ghana. En dépit d’investissements considérables, les résultats sont en deçà des attentes. Le Red Bull Salzbourg en est l’illustration parfaite : le club a recruté des joueurs et entraîneurs de renom (Trapattoni, Matthäus, Huub Stevens ou encore Roger Schmidt) mais n’est jamais parvenu à franchir le tour préliminaire de Ligue des champions. Malgré des succès sur le plan national, Salzbourg reste un nain à l’échelle du Vieux Continent. Le problème vient principalement du fait que ces clubs évoluent dans des championnats de seconde zone où le rayonnement est limité. Dietrich Mateschitz comprend alors qu’il va falloir investir dans l’un des cinq grands championnats du monde s’il veut assouvir sa mégalomanie. Le patron de RB lorgne alors vers l’Allemagne et sa Bundesliga.
À la conquête de l’Est
Mateschitz a certes déniché son terrain de chasse, cependant il lui reste à trouver le plus important, sa proie. Leipzig, une cité saxonne de 500 000 âmes va très vite apparaître comme la cible idéale. Ancien grand nom du football en RDA, les deux clubs phares de la ville sont actuellement en galère. Le Sachsen Leipzig et le Lokomotive Leipzig (finaliste de la Coupe des coupes 1987 contre l’Ajax de Cruyff) titubent alors en Oberliga, la 5e division. Autre avantage majeur, la ville saxonne a été choisie pour la Coupe du monde 2006 et dispose donc d’un stade de 44 000 places flambant neuf et peu utilisé.
Une ville de grande taille, des habitants imprégnés de la culture football, les clubs historiques de la ville dans la mouise et un stade ultramoderne à disposition, Leipzig présente définitivement le dossier de candidature parfait pour accueillir Red Bull. Sûr de lui, Herr Dietrich ne perd pas de temps et passe à l’action. Il propose de racheter le Lokomotive et surtout le Sachsen – miné par des difficultés économiques – mais le patron de Red Bull va faire face au véto des deux clubs qui ne veulent être rachetés malgré les temps de vache maigre. Une partie des fans des deux clubs est en effet très attachée aux traditions et aux valeurs de leur club et ne désirent pas que leur équipe perde leur âme au profit du projet vampirisant de Red Bull.
Il faut dire que l’histoire ne joue pas en la faveur de la firme autrichienne qui n’y est pas allée avec le dos de la cuillère lorsqu’elle a racheté l’Austria Salzbourg en 2005. .Les nouveaux dirigeants ont ainsi repeint le club de fond en comble : nouveau maillot, nouveau nom, palmarès et histoire du club aux oubliettes. Des mesures drastiques pour un club historique fondé en 1933 qui ont irrité les supporters qui ont vivement protesté contre ces décisions. Ce à quoi la nouvelle direction a simplement répondu aux fans que s’ils n’étaient pas contents, ils pouvaient partir. Bonjour la diplomatie.
Ce refus n’altère en rien la détermination de Mateschitz qui, à défaut d’un des grands clubs de la ville, se rabat sur le SSV Markranstädt, un petit club de la banlieue de Leipzig qui évolue alors en Oberliga et qui n’a pas de supporters engagés prêts à contrecarrer les plans pharaoniques de l’homme d’affaires. Le projet est en marche.
Red Bull est autorisé par les instances de la Saxe et de l’Allemagne de l’Est à changer le nom du club qui est aussitôt renommé RB Leipzig. RB pour Red Bull ? Et bien non, en Allemagne, le naming d’un club n’est pas autorisé. RB est donc l’acronyme de« RasenBallsport ». Littéralement, cela signifie « Sport de ballon sur gazon », un nom abracadabrantesque dont la seule importance est l’abréviation, RB, qui fait bien entendu référence à la boisson énergisante. Après le nom, les maillots et le logo du club, la firme autrichienne poursuit son lifting en acquérant les droits du Zentralstadion pour 30 ans, les nouveaux dirigeants faisant encore une fois preuve d’originalité en renommant l’enceinte Red Bull Stadion.
Ascension fulgurante
Après ce rajeunissement made in RB, Dietrich Mateschitz annonce ses ambitions démesurées : atteindre la Bundesliga dans les cinq à dix ans, soit une promotion tous les deux ans minimum.b Pour atteindre sa cible, RB se dope aux billets verts et compte investir 100 millions d’euros pour rentrer dans la cour des grands. Composé en majorité de mercenaires ayant évolué en Bundesliga et en Zweite Liga, le RB débute sa croisade et franchit sans problème la première étape en étant promu à la fin de la saison 2009-2010.
Mais après une première saison concluante, la volonté d’ascension fulgurante des taureaux ailés va être freinée par un épouvantail que l’on n’attendait pas, la Regionalliga, la 4e division allemande. Ces difficultés s’expliquent en partie par le fait que la Regionalliga est une ligue en grande majorité amateur, aux ambiances souvent folkloriques, composée de cinq groupes régionaux pour seulement trois promus et qui contient quelques anciens grands noms de la RDA comme Chemnitz ou encore l’Hallescher FC. C’est d’ailleurs contre ces deux clubs que Leipzig va successivement échouer. Ce premier accroc ne va en rien démoraliser le patron de Red Bull qui va surenchérir en annonçant que l’objectif n’est plus seulement la Bundesliga mais également jouer la Ligue des champions. Après deux saisons engluées dans ce bourbier, le RB passe enfin la seconde et rejoint la Dritte Liga en 2013. Les Roten Bullen ne s’attardent en revanche qu’une saison au troisième échelon national et enchaînent une seconde promotion à la fin de la saison 2013-2014.
Le Red Bull Leipzig intègre la 2.Bundesliga et se rapproche de son Graal. Mais qui dit 2.Bundesliga, dit également loi du 50+1. Une règle propre à l’Allemagne qui oblige les investisseurs à ne pas détenir plus de 49 % des parts du club : le reste devant appartenir à une association à but non lucratif. Les principaux reproches dans le dossier du RB Leipzig proviennent des 14 membres qui composent cette association : ils sont pour la plupart des employés de Red Bull. Le très discret Dietrich Mateschitz est alors sorti de ses gonds durant ces négociations et a envoyé un message on ne peut plus clair à la fédération allemande, comme le rapporte le quotidien Le Monde : « Si notre argent ne vous plaît pas, nous pouvons partir”. La DFB a fini par céder et le Red Bull Leipzig a obtenu sa licence lui permettant de jouer en seconde division. Une première saison en 2.Bundesliga achevée à une encourageante 5e place, à quelques encablures des places permettant de valider son ticket pour la Bundesliga.
Traditionverein vs Werksklub
S’il a pour le moment réussi son pari et que le RB Leipzig est sur le point d’atteindre la Bundesliga, Dietrich Mateschitz n’a pas choisi la bonne année pour créer de toutes pièces son club de football.
En 2008, le club d’Hoffenheim parachève son odyssée qui l’a mené de la Kreisligen ( 8e division) à la Bundesliga en une vingtaine d’années. Un parcours rendu possible par le mécène Dietmar Hopp, un des hommes les plus riches d’Allemagne, qui a voulu mener le club où il a joué en amateur vers les sommets à l’aide d’investissements estimés à près de 250 millions d’euros. Une arrivée fracassante qui a provoqué la haine de la majorité des fans de football en Allemagne. Inutile de préciser que l’écho d’un nouveau projet de ce genre un an plus tard à Leipzig n’a fait qu’exacerber l’animosité des supporters envers ce type de projets.
Pour comprendre cette aversion envers ces clubs, il faut souligner un aspect très important de la culture footballistique allemande. Les supporters sont en effet très attachés aux Traditionverein, des clubs historiques du pays qui jouissent d’un fort soutien populaire en dépit des résultats. Les fans sont fidèles à certaines valeurs comme l’histoire du club, son âme et l’amour du maillot. Au premier rang de ces clubs, on peut citer le Borussia Dortmund, Schalke 04, le FC Cologne, le FC Nuremberg, le Fortuna Dusseldorf ou encore FC Kaiserslautern qui, – malgré des résultats actuels mitigés et des séjours en 2.Bundesliga pour certains – ont toujours pu compter sur le soutien indéfectible de leurs supporters. À l’opposé de ces clubs, on trouve les Werksklub, des équipes dont le soutien populaire est moindre et dont l’arrivée en Bundesliga est le fruit d’un sponsor (Leverkusen avec Bayer ou Wolfsburg avec Volkswagen même si ces deux derniers sont présents en Bundesliga depuis longtemps désormais) ou d’un riche mécène (Hoffenheim et Leipzig).
Nein zu RB
Pour ces supporters des Traditionverein, le RB Leipzig est un club artificiel et n’attire que des supporters opportunistes, peu enclins à comprendre les subtilités et la culture du football, chose essentielle à leurs yeux. « C’est un club commercial. Tout y est plastique. C’est l’illusion d’un club de foot. » a déclaré au Monde un supporter du Lokomotive Leipzig, le Traditionverein de la ville. Des propos partagés par un autre fan du club qui ajoute que le RB « casse le football car il n’y a aucune tradition ». Et par son président nmême si ce dernier reste plus nuancé : « Comme d’autres, nous avons refusé à l’époque que Red Bull prenne le contrôle du club, et depuis que le RB existe, nous avons voté contre une coopération avec eux en 2010. Cependant, le RB est bon économiquement pour la ville. Dommage que l’argent ne soit pas mieux diffusé. » En 2009, lors du derby entre le Lokomotive et le RB, « les opposants au club de Red Bull avaient pourtant abimé le gazon avec de l’herbicide. Une croix en bois avait été plantée au milieu du terrain, et les affichages publicitaires du stade barbouillés de noir », rapporte le Berliner Zeitung.
Des actes qui auraient pu s’estomper au fil des ans mais qui se sont multipliés au fur et à mesure que le club a franchi les divisions. Les banderoles et les slogans du type « Nein zu RB » (un site internet et une page Facebook sont mêmes disponibles) ou « Kein solidaritat mit RB » n’ont cessé de proliférer et sont déployés à chaque match des Roten Bullen hors de leurs bases. Les manifestations ne s’arrêtent pas à ces messages hostiles et la plupart des groupes ultras allemands boycottent le match opposant leur équipe et le RB. La raison de ces actions est que, selon eux, l’unique but du club est de promouvoir une marque en se servant du football, en ne privilégiant que le marketing et le commerce au détriment de toute tradition et de tout aspect populaire. S’ils sont souvent en désaccord sur différents sujets, la quasi-totalité de la scène ultra allemande est totalement hostile au projet de Red Bull. Des manifestations ont même été organisées, comme en mai 2014, à l’initiative de l’Union Berlin, avant que le RB n’obtienne sa licence pour la 2.Bundesliga.
Protestation des supporters de l’Union Berlin lors de l’accueil du RB Leipzig en septembre 2014.
La banderole de trop
Mais en février dernier, les ultras du FC Erzgebige Aue ont franchi la ligne rouge en déployant une banderole à l’intention de Dietrich Mateschitz et de son club, indiquant : « Un Autrichien appelle et vous suivez aveuglément, tout le monde sait comment cela se termine, vous auriez fait de bons nazis ». Un message qui fait référence à Adolf Hitler, également né en Autriche. Des propos condamnés par la fédération allemande et les dirigeants du club, d’autant plus qu’ils intervenaient dans le contexte très particulier des manifestations du mouvement islamophobe PEGIDA dans toute la Saxe.
Dernier aspect qui s’avère problématique et mis en exergue par les détracteurs, les moyens financiers illimités dont dispose le RB Leipzig peuvent entraîner une surenchère malsaine et amener certains clubs à augmenter leurs moyens pour essayer de concurrencer l’équipe de la Saxe au détriment du bon fonctionnement des finances et donc de l’équilibre du club. Dans une Allemagne très attachée à une gestion saine des finances et certains clubs encore traumatisés par une faillite récente (comme le Borussia Dortmund), ce développement à coup de millions n’est pas vu d’un bon oeil. Ces exemples ne sont que la partie émergée de l’iceberg, les manifestations et les actions anti-RB étant bien plus nombreuses et sont vouées à se renforcer encore un peu plus si le club atteint son objectif et rejoint la première division.
Le meilleur espoir pour l’ex RDA
Mais le tableau n’est pas entièrement sombre, et si le RB Leipzig s’est attiré le courroux de la quasi-intégralité du milieu du football allemand, il n’en reste pas moins certaines personnes qui voient cet investissement d’un bon oeil.
Il faut tout d’abord se concentrer sur les difficultés actuelles du football est-allemand, qui voit ses clubs historiques pédaler dans la semoule dans des divisions inférieures. Depuis la chute du Mur de Berlin en 1989, il n’y a que quatre clubs d’ex-RDA qui sont parvenus en Bundesliga : le VfB Leipzig, le Hansa Rostock, le Dynamo Dresde et l’Energie Cottbus dont la relégation en 2009 reste la dernière apparition d’un club ossie dans l’élite. Des difficultés économiques qu’a confirmé le bloggueur Matthias Kiessling dans les colonnes du Monde. « Nous n’avons pas la chance d’Ingolstadt avec Audi, du Bayern Munich avec Allianz, ou de Wolfsburg avec Volkswagen ». Un point de vue que partageait l’ex-entraîneur du club, Alexander Zorniger :« Personne ne peut imaginer le bonheur pour les gens de revoir du football de deuxième ou de première division ici. Il est facile de critiquer quand vous ne vivez pas à Leipzig, mais, avant Red Bull, il n’y avait pas le pouvoir financier nécessaire au professionnalisme. »
À Leipzig, si l’on excepte les supporters du Lokomotive et du Sachsen, l’investissement de la firme autrichienne serait donc moins décrié que dans le reste de l’Allemagne. Un sondage réalisé en 2009 par la presse locale et relayé par le Berliner Zeitung affirmait même que trois quarts des habitants de Leipzig étaient favorables à l’investissement de l’entreprise autrichienne. Le maire de la ville Burkhard Jung va dans le même sens que sa population. « C’est une vitrine pour la ville, mais le message est aussi interne : à Leipzig, on peut viser le sommet », a t-il déclaré toujours dans Le Monde.
Voie moderne de supporter un club
Depuis son rachat en 2009 par Red Bull, le club de la banlieue de Leipzig a vu l’affluence de spectateurs augmenter en même temps qu’il escaladait les divisions. Ainsi, lors de la saison 2013-2014, le RB a attiré en moyenne près de 16 000 spectateurs par match en troisième division et plus de 25 000 lors de la saison dernière en Bundesliga 2. À titre de comparaison, ce chiffre placerait le club allemand au 7e rang des affluences moyennes de Ligue 1 sur la même saison. Pas si mal pour un club décrié pour son faible soutien populaire. Mais ce que reproche vraiment les fans allemands aux supporters du RB, c’est ce côté opportuniste, le fait que ces gens soient attirés par les perspectives de succès du club de Leipzig. Des spectateurs plus que de supporters qui ne connaissent que très moyennement les valeurs et la culture du ballon rond.
Mais certaines personnes qui garnissent les travées du Red Bull Stadion sont avant tout là pour être en sécurité dans un stade de football, chose qui n’est pas toujours le cas avec les Tradiontionverein de l’Est. La violence est en effet omniprésente dans cette partie de l’Allemagne et les supporters de clubs comme le Hansa Rostock ou le Dynamo Dresde sont réputés parmi les plus dangereux du pays. Les fans du club de Red Bull ont eux une approche le plus pragmatique du supportérisme : « Il y avait trop de violence dans les anciens clubs. Le RB joue un beau football, idéal pour les familles. Et dans cent ans, cela sera un club de tradition. Red Bull, ce sont des gens capables, et leur projet fonctionne. Je supporte une équipe, mais ma priorité, c’est le sport. C’est une voie moderne de supporter un club », affirmaient-ils la saison dernière, toujours interrogés par le quotidien Le Monde.
La charge du taureau
Cette saison, le RB Leipzig se lance dans sa bataille la plus rude et va essayer de rejoindre la Bundesliga, son objectif déclaré depuis que Dietrich Mateschitz a repris le club en 2009. Mais si le chemin est encore long et semé d’embûches, le principal défi de l’équipe dirigée par Red Bull reste de se forger une identité et de se faire accepter par le public. Investir à coups de millions dans les sports extrêmes a permis au taureau rouge de revendiquer une culture de l’interdit, de repousser l’impossible.
C’est maintenant que l’on va voir si Red Bull est fidèle à sa réputation et va « avoir les ailes » pour s’intégrer dans la Fankultur allemande, car cette mission, à l’heure actuelle, parait impossible.