Des incidents ont été à déplorer lors de l’affiche de Ligue 2 entre Le Havre et Lens (2-0) ce samedi. Notamment avant le coup d’envoi, lorsque le bus lensois des Red Tigers 1992 arrive aux alentours de 12 h 30.
« La police nous a mis dans le parking du parcage visiteurs, une sorte d’enclos, tout était grillagé. On a voulu sortir du parcage pour aller se restaurer. Puisqu’on avait vu avec les supporters du Havre et que la police avait dit qu’on pouvait aller se restaurer, etc. De là, ils nous ont bloqué », nous raconte Pierre un porte-parole du groupe.
« Quand le groupe a voulu sortir, les grilles étaient ouvertes, explique-t-il. Il y a un policier qui a voulu pousser violemment une fille des Tigers. Là, ça a commencé à chauffer un petit peu. Ils ont fermé la grille. Il n’y avait aucun CRS dans notre parcage, ils étaient à l’extérieur en dehors des grilles ».
D’après lui : « Il y a 15-20 personnes de chez nous qui ont commencé à courir dans tous les sens pour énerver les CRS, sans rien jeter. Il y a deux grandes grilles de 30 mètres et ils passaient de l’une à l’autre en courant. Ils tournaient autour du grillage, tout bêtement. Et à un moment, ils ont vu rouge pendant 20-30 minutes. Ils ont gazé en masse et utilisé le flash-ball ».
Celui qui est président de l’Association Nationale des Supporters (ANS) s’insurge : « Ils ont tellement tiré au flash-ball que des personnes ont fait des malaises, ont été blessées, il y avait des enfants quand même… ».
« Tu parlais avec eux, ils te repoussaient et te mettaient des coups de matraque »
« Dès que ça a commencé à gazer, là il y en a certains de chez nous qui ont craqué et qui ont commencé à rentrer dans le lard avec les policiers, à jeter des canettes en jetant les projectiles qu’on avait reçus, etc. », reconnait Pierre.
En ce qui concerne le match, « la préfète a autorisé l’ouverture un quart d’heure avant, donc quand on est rentrés (le temps de la fouille, ndlr) il y avait déjà 20 minutes de jeu ».
Trois supporters lensois ont été arrêtés. Un relâché immédiatement et les deux autres auditionnés. Mais les incidents ne s’arrêtent pas là : « Par solidarité, car pour nous on avait rien fait de mal, le groupe a décidé de sortir du parcage et de débâcher. Les CRS nous ont bloqué, pris en tenaille, et là ça a matraqué à tout-va. Il y a une photo avec une personne par terre en sang avec le CRS qui appuie sur elle ».
Pierre et les autres ultras lensois retournent en parcage : « On n’avait pas le choix ». Il ne le cache pas : « Par ras-le-bol, les gens se sont emportés d’eux-mêmes sans que rien ne soit planifié et ont cassé les sièges et les ont jetés sur le terrain ».
La suite de l’après-midi sera plus calme et sous bonne escorte. « On avait envoyé un courrier à la préfecture pour nous autoriser à nous déplacer, on a joué le jeu, on a été au point de rendez-vous, on est escortés, on n’a pas été violents », se désolé le président des Red Tigers.
Il dénonce : « Tu parlais avec eux, ils te repoussaient et te mettaient des coups de matraque. Ce qui était bizarre, c’est que seuls trois bus étaient parqués dans cet enclos : les Tigers et les North Devils. Et au moment des incidents, il n’y avait que les Tigers dans un premier temps. Tous les autres bus étaient garés ailleurs ».
Une réunion programmée de longue date ce lundi aura lieu entre les représentants des supporters et le président du RC Lens, Gervais Martel. L’occasion de mettre les choses à plat, d’autant que selon nos informations, le club a reçu des réprimandes émanant des autorités suite à ces incidents.
Les tirs de flashball pour un simple match de Ligue 2. #HACRCL pic.twitter.com/EkqwjSXhIJ
— Tony (@TonyVairelles) 30 Janvier 2016