Un rectangle vert, deux cages, quelques lignes blanches tracées et une tribune. Voilà le foot dans son plus simple appareil. Pourtant, certaines enceintes sont devenues, au fil des années, des lieux qui ont marqué, pour le meilleur et pour le pire, la mémoire des footeux du monde entier. Présentation de cinquante d’entre elles.
50. Estadio Hernando Siles, La Paz (Bolívar / La Paz FC / The Strongest / Équipe de Bolivie)
Oubliez l’ambiance de feu du Maracanã ou du Monumental de Buenos Aires. Lors des qualifications pour la Coupe du monde, le stade le plus redouté des équipes sud-américaines est bien le stade Hernando Siles, forteresse de la modeste sélection bolivienne. En cause, une situation géographique à 3.600 mètres d’altitude, là où le manque d’oxygène est capable de couper les jambes de n’importe quel génie du foot.
Depuis son ouverture en 1931, les grands du continent ont appris à se méfier des hauteurs de La Paz. Et pour cause : l’Argentine n’y a gagné que quatre fois, le Brésil deux fois et l’Uruguay jamais. Pas suffisant cependant pour rendre la sélection andine effrayante. Car le Hernando Siles est aux Boliviens ce que la potion magique est à Astérix. Privés de leur avantage à domicile, ils redeviennent ce qu’ils sont : une des plus mauvaises sélections de la zone Amérique du Sud. C’est ce qui s’appelle tomber de haut…
49. Soccer City, Johannesbourg (Kaizer Chiefs / Équipe d’Afrique du Sud)
Disons-le d’emblée : le Soccer City, depuis « namé » FNB Stadium du nom de la banque qui le sponsorise, pourrait être rangé dans la catégorie des « éléphants blancs », coûteux et sonnant creux. Même pour le grand club des Kaizer Chiefs, qui y a emménagé après le Mondial 2010. Mais c’est dans ce stade que des centaines de millions de spectateurs ont découvert l’Afrique du sud.
Lors du match d’ouverture d’abord, quand la douce mélodie des vuvuzelas enchanta nos oreilles. Lors du quart de finale entre l’Uruguay et le Ghana ensuite, quand tout un continent s’est surpris à détester un minuscule pays d’Amérique du sud. Lors de la finale enfin, quand Nigel de Jong devint terroriste d’un jour et l’Espagne championne pour la première fois.
Et s’il fallait une preuve supplémentaire que le stade de Soweto fait la fierté des Sud-africains, c’est là qu’ils ont rendu un dernier hommage à Nelson Mandela. Éléphant blanc ou pas, ça force le respect.
48. Estadio Presidente Juan Domingo Perón, Avellaneda (Racing)
Surnommé El Cilindro en raison de ses formes, tout en rondeur, le stade argentin est l’exemple parfait du mélange entre foot et politique. Il a en effet été construit en 1950, sous la présidence du polémique Juan Domingo Perón (1946-1955). Et comme par hasard, le ministre des Finances du président, qui a concédé au club de grandes largesses financières pour construire son stade, était un fervent supporter du club.
Et le Cilindro, c’est aussi l’une des arènes les plus bouillantes du football argentin, poussée par la Guardia Imperial, la barra brava locale. En témoigne l’accueil que le public a réservé à l’équipe championne, en novembre dernier.
47. Stade olympique national, Tokyo
Le Stade olympique national est le seul stade de cette liste qui n’héberge aucune équipe, pas même la sélection nationale japonaise. Pourtant, il y tient toute sa place, car c’est ce stade qui a hébergé le plus de finales mondiales. Et oui : vingt-deux Coupes intercontinentales s’y sont disputées ! Du Nacional uruguayen en 1980 au Bayern Munich en 2001, nombreux sont donc les clubs sud-américains et européens à y avoir écrit une glorieuse page de leur histoire en y obtenant, en un match, le pompeux titre de « meilleur club du monde ».
https://www.youtube.com/watch?v=XAnMYeOTdGE
46. Stadio Olimpico, Rome (AS Roma / Lazio)
Deux finales de championnat d’Europe (1968 et 1980) et une finale de Coupe du monde (1990). Joli palmarès pour ce stade bâti en 1953. Mais le Stadio Olimpico de Rome, c’est surtout la maison des deux plus grands clubs romains, la Roma et la Lazio. Rares sont, en Europe, les équipes rivales à partager le même stade. Alors la Curva Nord et la Curva Sud ont chacune acquis une identité bien à elles. Le nord pour les laziale et le sud pour les supporters de la Roma.
Pourtant, crise du foot italien oblige, les supporters des deux équipes se sentent mal dans ce stade trop grand pour eux. Et d’un côté comme de l’autre, on parle de déménager pour une enceinte qui sonnerait moins creux. Sauf les soirs de derby…