Le foot argentin regorge de clasicos. Du plus médiatique Boca-River, au plus explosif Newell’s-Central en passant par les excellents San Lorenzo-Huracan, Nueva Chicago-All Boys, Racing-Independiente ou bien encore celui de Santa Fe, la liste est longue et non exhaustive.Mais ce week-end, c’est au cœur du choc de La Plata que nous nous sommes plongés.
Cette année le derby de La Plata intervient quelques semaines après une première rencontre « amicale » à Mar del Plata (tournoi d’été) où l’on avait mis le ballon de côté l’espace de quelques minutes afin de régler ses comptes avec les poings. Après cet épisode où les sanctions sont allées jusqu’à 8 matchs de suspension, les retrouvailles étaient très attendues des deux côtés…
Direction donc la capitale de la province de Buenos Aires en ce dimanche ensoleillé, il faut à peu près une heure en bus pour rallier « la ville des diagonales » et ses quelques 900.000 habitants. L’Estadio de la ciudad de La Plata est le stade le plus récent d’Argentine. Il peut recevoir 53 000 spectateurs depuis sa mise en service en 2003.
En cet fin d’après-midi, il sera comble pour cet énième clasico argentin où il nous aura fallu débourser 350 pesos (20 euros) pour siéger en tribune latérale. Mais ne pas assister à une telle rencontre depuis une popular n’est pas le genre de la maison. Nous proposons donc à un stadier d’y accéder, chose qu’il acceptera sans problème. L’avant-match en Argentine est très festif. On chante sur les airs populaires crachés par la sono du stade et les drapeaux et parapluies typiquement sud-américains sont de sortie pour l’occasion.
Le recibimiento de notre tribune débute par une tempête de papelitos, puis une grande voile vient recouvrir ce quart de stade tout de rouge et blanc vêtu.
Et l’excellente entame de match des Pincharatas va être concrétisée dès la 10eme minute par un but du capitaine Fernandez qui va faire exploser le stade.
La liesse du côté d’Estudiantes, le Gimnasia en détresse
Les débats sont plus que tendus cependant sans nuire à leur qualité. Les joueurs de Gimnasia, certes sans être très dangereux, auront concédé ce but un peu contre le cours du jeu.
Retour des vestiaires et là encore les choses ne vont pas tarder avec le but du break à la 56′ suite à une faute de main du gardien du GELP. Plutôt cruel pour les Bleu et Blanc qui n’auront réellement jamais eu l’occasion d’y croire dans cette partie. Et la suite va être encore pire avec un penalty concédé 8 minutes plus tard, et qui va subitement remettre en tête l’humiliation 7-0 subie 10 ans plus tôt. G.Fernandez va même se permettre une panenka et ainsi inscrire un doublé.
Heureusement pour les Lobos (loups), le score ne sera pas alourdi dans cette excellente partie. Toutefois une rixe cocasse entre certains joueurs du Gimnasia et leurs dirigeants viendra faire les gros titres. Les dernières minutes permettront au public local de chanter tout son répertoire et de communier avec les joueurs une fois les 3 coups de sifflet retentis. Jugez plutôt.
Alors où placer ce derby dans le Top 50 des ambiances argentines ? Tres haut, mais à vrai dire inutile de vouloir comparer les uns et les autres tant le niveau est élevé et il faut avouer qu’assister à une victoire de l’équipe locale rend la copie presque parfaite. En Argentine, aucun clasico n’est à négliger, il est toujours synonyme de fête, avec des jeunes mères chantant bébé dans les bras, ou même une policière qui exulte après un but. Nous avons beau enchaîner les matchs ces deux dernières semaines (8 au total !), la joie et le plaisir sont toujours au rendez-vous.