Ce dimanche, le Nacional Montevideo recevait les Brésiliens de Palmeiras. Huit jours auparavant, les Uruguayens s’étaient imposés 2-1 à São Paulo et en cas de victoire, ils feraient un grand pas vers la qualification en huitième de finale de Copa Libertadores. De quoi motiver tout un stade qui n’avait pas besoin de ça pour s’enflammer.
Situé entre deux immenses voisins que sont le Brésil et l’Argentine, et séparé de ce dernier par le fleuve qui lui a donné son nom, l’Uruguay (ou République Orientale de l’Uruguay) est un pays à part. Si l’on en a beaucoup parlé ces dernières années notamment grâce à son atypique ex-président José Mujica, ou encore pour avoir été le premier pays dans le monde à légaliser le cannabis, c’est surtout son football qui a fait sa renommée mondiale. Avec une population inférieure en nombre à celle de la Mauritanie ou de la Moldavie (trois millions d’habitants) et un 42.000 licenciés de football (soit deux fois moins que le seul foot féminin en France), l’Uruguay compte cependant pas moins de 33 titres internationaux ! Pendant que la France peut se vanter d’avoir glané 5 trophées majeurs (un Euro, un Mondial, une C1, une C2 et un titre olympique), la Céleste comptabilise 15 Copa America (un record), 2 Coupes du monde (dont la première disputée en 1930, puis 1950), 2 médailles d’or aux JO, 8 Copa Libertadores et 6 Coupes Intercontinentales grâce à ses deux clubs majeurs, le Peñarol et le Nacional Montevideo.
Direction donc la capitale qui regroupe près des deux tiers de la population nationale. Un ferry permet de traverser le fleuve séparant les deux pays depuis Buenos Aires (Argentine). Et grâce à Hernán de « Los Diablos Rojos », rencontré quelques jours plus tôt pour un match d’Independiente, nous aurons comme hôte Nico, un membre de « Los Pibes De Los Bombos », la barra du club du Club Nacional de Futebol. Une amitié lie les Argentins et Uruguayens. En plus de la visite du stade et du quartier environnant, nous aurons même le privilège de nous rendre dans le local de la barra et d’y admirer l’impressionnante armada de drapeaux, tambours et tout ce qui fait le charme des tribunes sud-américaines.
Une hinchada qui compte plus de 65000 socios (record national) et qui s’était faite mondialement connaître notamment pour avoir déployé la plus grande voile du monde lors de la réception de l’Atlético de Madrid en 2013. Plus de 600 mètres de long, un poids de deux tonnes et confectionnée par plus de 5000 personnes sans aucun apport du club ni sponsor.
Sur le terrain aussi, le Nacional a des arguments. Ces dernières années, les stars uruguayennes ayant évolué chez les Bolsos sont nombreuses, Godin, Suarez, Abreu etc. Mais surtout « El Chino » Recoba, qui a même ambition de devenir président du club, lui qui s’était retiré après un but mémorable à l’ultime seconde du clasico 2014.
Un public qui n’a rien à envier à ses homologues argentins
Vamos, en route pour l’Estadio Gran Parque Central et ses quelques 29 000 places, même si pour les grandes occasions c’est au légendaire stade du Centenario que les Bolsos reçoivent.
Euphémisme, l’hinchada du Nacional n’a rien à envier à ses voisines argentines. L’avant match est festif, les tirantes et dizaines de bâches colorent de bleu, de blanc et de rouge la popular.
Le recibimiento est explosif, et comme souvent lorsqu’on est placé proche des bombos (tambours) de la barra, au cœur de la popular, on ne voit pas grand-chose du match. En tout cas assez pour apprécier le but de Fernandez à la 50eme et ainsi conforter le Nacional en tête de son groupe devant Rosario Central.
À Montevideo et notamment de ce que l’on a vu du côté de la hinchada du Nacional, le niveau est largement équivalent à beaucoup de leurs semblables en Argentine, c’est dire.
Malheureusement en marge de cette rencontre, un triste fait divers viendra assombrir la soirée avec la mort d’un jeune hincha du Nacional tard dans la nuit. Après avoir croisé des « supporters » rivaux du Peñarol, une bagarre a éclaté entre les jeunes, l’un d’entre eux a sortie une arme à feu et tiré dans le dos de la victime de 18 ans.
Il nous restera néanmoins une toute autre image de Montevideo grâce à l’accueil qui nous a été réservé et l’ambiance mémorable dont vous avez eu un aperçu.
merci pour le CR! un bémol: ce n’était pas pour une qualif au « second tour du mondial des clubs » mais pour les 8e de finale de la Copa Libertadores (match de la phase de groupe)