Après Paris, l’arrivée d’un nouvel investisseur à Monaco présage un accroissement d’intérêt pour la Ligue 1. Il reste cependant des domaines où la LFP doit progresser pour booster l’attractivité du championnat. Voici 11 suggestions pour lui redonner une nouvelle vie.
Supprimer la Coupe de la Ligue
Mise en place alors que le championnat se jouait à 18 clubs, la Coupe de la Ligue n’a plus vraiment de raison d’être. Sa suppression libérerait une place européenne pour le 5eme du championnat à l’heure actuelle. Elle récompenserait un bon club de Ligue 1 sans pour autant le glorifier. Cet enjeu supplémentaire renforcerait la compétitivité de la L1. Hormis l’excitation qu’elle offre à l’idée de soulever un trophée et de jouer au Stade de France, la Coupe de la Ligue passionne peu. Les matchs se déroulent en milieu de semaine dans des stades à moitié vide avec des équipes qui ne jouent pas souvent le jeu. Des éléments pas très productifs pour le développement du championnat. Sa disparition renforcerait aussi le prestige de la Coupe de France.
Embellir les tuniques
Si le sponsor au centre du maillot s’est généralisé dans les années 1970 dans le football, les clubs français ont étendu la pratique à toute la surface de la tunique. Seules les chaussettes sont épargnées. Et pourtant, vendre tous azimuts rapporte très peu. La France fait pâle figure en termes de recettes de sponsoring à côté de ses voisins européens. Contrairement à la quasi intégralité des clubs de Ligue 1, la majorité des clubs allemands, espagnols, anglais et italiens offrent leur maillot à un unique sponsor. Les marques donnent plus d’argent pour cette exclusivité. Initiative appréciée également par les équipementiers, qui ne se retrouvent plus « pollués » et couverts de logos, et par les fans. D’ailleurs, les maillots ressemblant plus à des pancartes publicitaires sont souvent décrits comme les maillots les plus laids du championnat (Évian, Brest). L’imposition d’un unique sponsor, comme l’exige l’UEFA dans les compétitions européennes, serait profitable tant en termes d’image que sur le plan financier.
Réduire le nombre de clubs
Le vieux serpent de mer. 18, 20 ou 16, la réflexion sur le nombre d’équipes en championnat sera toujours permanente quel que soit le sport. Enlever des clubs permettrait d’élever la qualité du championnat mais handicaperait certains « historiques » ou « petits » de ne plus être dans l’élite. Comme la suppression de la Coupe de Ligue, la réduction du nombre d’équipes entraînerait la réduction du nombre de matchs. Exit les matchs en hiver sur des pelouses de piètre qualité ou le même week-end que la finale de la Ligue des champions. Les équipes seraient plus aptes à disputer les rencontres européennes et notamment la Ligue Europa, importante pour le coefficient UEFA mais ignorée par la Ligue 1.
Commencer mi-août
Et si la Ligue 1 s’accordait une ou deux semaines de vacances supplémentaires ? Les clubs pourraient tirer profit d’un décalage du calendrier. Même si elle dispose de moins d’internationaux que ses voisins, la Ligue 1 devrait permettre à ses stars ayant disputées la Coupe du monde, la Coupe des confédérations, l’Euro, la Copa America etc., d’être prêtes pour le début du championnat. Les joueurs à l’instar de Pastore à l’été 2011, sont pointés du doigt en raison d’une préparation tronquée. La Ligue 1 ne peut pas commencer sans ses têtes d’affiches pour lesquelles le diffuseur paye. Une marge de temps de pré-saison supplémentaire permettrait également aux clubs de disputer des matchs exhibitions fort lucratifs à l’étranger. Aucun club français ou allemand n’a été convié à l’International Champions Cup, tournoi entre plusieurs clubs internationaux puisque leur championnat a repris ce week-end.
Faciliter le maintien
« On joue le maintien« , l’adage de Guy Roux a fait des émules chez les entraîneurs de Ligue 1. Et pour cause, une descente à l’échelon inférieur se paye cher au niveau économique. Seuls les clubs qui ont budgétisé une rétrogradation arrivent à s’en sortir sans problème. Ceux qui investissent pour essayer de pérenniser leur équipe en première division subissent, souvent de manière effroyable, une descente. Grenoble, Strasbourg et Le Mans, trois clubs ambitieux, ont déposé le bilan ces dernières années : Perte du statut professionnel, de l’agrément du centre de formation et nouveau départ en DH ou en CFA. Limiter à une seule ou deux places la relégation, avec des barrages avec les premiers de Ligue 2, autoriserait les clubs à être plus ambitieux et d’élever le niveau du championnat.
Améliorer la licence club
Depuis la saison dernière, la LFP a mis en place « la licence club », une sorte de label récompensant les investissements des clubs. Pelouse, stade, centre de formation, toutes les structures sont prises en compte. En retour, la LFP attribue une part de la distribution des droits TV plus importante aux clubs titulaires de la licence. Seul l’AC Ajaccio en Ligue 1 ne s’est pas vu attribuer ce passe alors qu’il est l’unique propriétaire de son stade. Ce dispositif pourrait être amélioré si les exigences de la LFP étaient plus élevées. De même si la licence impliquait le droit de figurer en première division.
Moderniser les stades
Cette suggestion pourrait paraître désuète puisque le football français a pris conscience du problème. Dans le cadre de l’organisation de l’Euro 2016, la modernisation des stades est devenue une nécessité publique. Mais la rénovation des enceintes ne doit pas se restreindre aux dix villes hôtes. Pour répondre aux normes exigées par la LFP, certains clubs préfèrent investir dans des sièges-baquets sur les bancs de touche. Dans bon nombre d’enceintes, l’espace réservé aux supporters visiteurs vise davantage à cloîtrer qu’à accueillir. Hormis le futur complexe de Lyon, tous les nouveaux stades sont financés sous le modèle du partenariat public et privé (PPP). Et presque comme toujours, la facture s’avère plus salée qu’annoncée. Lorsque la rentabilité a été surévaluée, la location devient plus problématique. Associé à des descentes sportives, le PPP à coulé Grenoble et Le Mans. Le modèle de financement des stades est à revoir.
Limiter le nombre de joueurs
Une nouvelle qui n’aurait pas plu à Siaka Tiéné. Une limitation des effectifs à 25 joueurs (nombre exigé par l’UEFA dans les compétitions européennes) mettrait un terme aux effectifs pléthoriques. Elle obligerait les clubs à faire plus attention dans la gestion de leur masse salariale. Depuis trois saisons, la Premier League a appliqué cette règle. Elle exige également qu’au moins 8 joueurs soient formés dans le pays. L’UEFA demande de son côté qu’au moins 4 joueurs soient formés au club en Ligue des champions et en Ligue Europa. Si ces mesures étaient appliquées en Ligue 1, elles augmenteraient l’équité du championnat et le développement de la formation française, au bénéfice de l’équipe nationale.
Décaler le match du dimanche soir
Le match phare de Ligue 1 de Canal plus est tellement ancré depuis des années qu’on voit mal comment il pourrait disparaître. Pour les droits TV à l’étranger, l’affiche présente l’avantage d’être en concurrence seulement avec le match de Série A. L’horaire du match reste handicapant pour le grand public qui souhaiterait se rendre au stade. Alors que la LFP condamne les incidents dans les stades, elle ferait amende honorable si elle déprogrammait le match du dimanche à 21 heures. Si un changement d’horaire ne réglerait en rien les conflits dans les enceintes, il permettrait aux familles d’assister aux « grands » matchs du championnat.
Imposer des clauses libératoires
Les engagements du contrat signé entre joueur et club sont de moins en moins respectés par les désirs de partir pour l’un et de vendre pour l’autre. L’imposition d’une clause libératoire réglerait en partie les problèmes des « bras de fer » ou le club et le joueur se perdent souvent. Les équipes souhaitent se débarrasser des joueurs à forte valeur marchande avant la fin de leur contrat comme le montre le cas Bafétimbi Gomis. De même, des joueurs se retrouvent parfois cantonnés dans leurs clubs alors qu’ils avaient un soi-disant bon de sortie.
Supprimer les ballons jaunes
Depuis la saison 2009-2010, la Ligue 1 s’est dotée d’un ballon officiel présent sur toutes les rencontres. Bonne idée puisque cela permet de renforcer la marque Ligue 1 et de gagner quelques sous supplémentaires de la part du fournisseur. Sauf que depuis trois saisons, le ballon officiel des matchs retour est l’objet des fantaisies des designers et des responsables marketing : Jaune et gris en 2011, rose en 2012 et jaune et bleu en 2013. En Premier League, Serie A et Liga, l’équipementier commun aux trois championnats a également mis en place un ballon jaune mais uniquement en hiver. Si le temps du ballon noir et blanc à 32 panneaux est révolu, la Ligue 1 pourrait tout de même éviter de jouer avec des ballons de plages.