Le football est parfois le passeport idéal. Andrew Marveggio semble l’avoir compris. À 28 ans, ce milieu australien a déjà joué aux Pays-Bas, en Allemagne, en Serbie et au Monténégro après avoir débuté très jeune dans son pays. Entre deux entraînements avec son club de l’OFK Petrovac, il nous raconte son parcours où se mêlent rencontres, convictions et authentique amour du jeu.
L’AUSTRALIE
Sa découverte du football…
« J’ai commencé à jouer dans une équipe à 8 ou 9 ans. Mais j’ai un grand frère qui a quatre ans de plus que moi et qui jouait aussi. Donc en fait, dès que j’ai eu 3/4 ans, j’allais le voir tous les week-ends et nous nous affrontions dans le jardin. En plus, mon père est un véritable amoureux du football. Le ballon rond a donc toujours fait partie de ma vie. »
Son club formateur…
« À 13 ans, j’ai rejoint Adelaide City, à l’époque un des meilleurs clubs de l’état (région), le plus reconnu. Les meilleurs joueurs allaient là-bas. J’ai réussi à y gravir les échelons jusqu’à l’équipe première. »
Ses premiers pas en seniors…
« C’était super, j’avais 17 ans. Et à cette époque, dans ce championnat, il n’y avait pas tant de jeunes joueurs et encore moins d’adolescents. Certains avaient 19-20 ans mais débuter en seniors à 17 ans alors que j’avais commencé la saison avec les U19… C’était une ascension express mais tout cela est resté un jeu pour moi. Aujourd’hui, en y repensant, je me dis que c’était grand de faire le saut des U19 jusqu’à l’équipe première en à peine cinq mois à 16-17 ans. Mais à l’époque, ça me semblait normal. J’étais bien soutenu et tout le monde me poussait à m’améliorer. À Adelaide City, j’ai eu un très bon entraîneur Damian Mori, qui a joué pour l’équipe nationale et pour des clubs européens. Il a vraiment cru en moi et m’a poussé. Il me faisait travailler avant ou après l’entraînement. Grâce à cela, j’ai eu ma chance et je l’ai saisie à deux mains. »
Ses rêves à 17 ans…
« Mon rêve a toujours été de devenir professionnel en Europe, même quand j’étais un jeune garçon. Avec un peu de chance cela devait ensuite me mener à l’équipe nationale. Donc pour moi, le chemin logique était de jouer en A-League puis en Europe. Mais finalement, l’opportunité d’aller en Europe s’est présentée avant la A-League, quand j’ai eu 19 ans. »
LES PAYS-BAS (2011-2015)
Le coup de pouce du destin…
« Il y avait un joueur néerlandais à Adelaide, Andwélé Slory (ancien joueur de Feyenoord, 2 sélections avec les Pays-Bas). Lui et mon frère étaient amis. Il venait donc assister à nos matchs. Nous passions beaucoup de temps avec lui et quand son agent lui a rendu visite en Australie, ils sont venus nous voir et l’agent a perçu notre potentiel. Il nous a dit : « J’ai le club parfait pour vous, en D2 hollandaise. Vous devrez passer un essai mais je pense que vous avez le niveau pour faire une carrière en Europe. » C’était en mars 2011 et en mai, nous étions dans l’avion. »
Son état d’esprit au moment d’aller passer un essai aux Pays-Bas…
« La plupart des gens auraient été nerveux ou anxieux mais j’étais si jeune (19 ans), j’étais un peu innocent et naïf et j’étais juste impatient d’arriver là-bas pour montrer mes qualités. C’était vraiment excitant et j’étais reconnaissant d’avoir cette opportunité de vivre mon rêve. »
Les souvenirs de cet essai fondateur…
« Les premiers jours, nous n’avons pas eu d’entraînement parce que c’était la fin de saison pour eux. Alors mon frère et moi avons trouvé un parc public, nous avons acheté un ballon dans une station d’essence et nous sommes entraînés. Ensuite, pour le premier entraînement organisé par le club, il n’y avait que mon frère, moi et l’entraîneur Jan Poortvliet. Il a fait partie de l’équipe des Pays-Bas à la Coupe du monde 1978 et c’était un grand nom du PSV. Nous avons réalisé divers exercices tous les trois, surtout de la technique, et le directeur sportif nous regardait depuis les gradins avec notre agent. Cela reste un souvenir incroyable. Ce jour-là, il était impossible de se cacher. C’était juste nous trois. Mais j’étais tellement excité, je voulais faire mes preuves et j’étais concentré. »
Les débuts aux Pays-Bas…
« La première année n’a pas été difficile. J’ai eu la chance d’être pris avec mon frère. C’était la première fois que je quittais la maison mais mon frère ainé était là avec moi. On a pu s’habituer ensemble et cela a tout facilité. En plus, le groupe de joueurs était vraiment accueillant, c’était simple de s’intégrer. Et puis, tout le monde parle anglais aux Pays-Bas donc il était facile de communiquer. J’ai appris la langue en même temps mais j’avais l’anglais au cas où. »
La blessure du frère…
« À la fin de la saison, il a dû être opéré de l’épaule. Et en fait, il a dû arrêter le football et les sports de contact. C’était dur de le perdre. Mais cela m’a aussi fait comprendre qu’une carrière pouvait être vraiment courte. J’ai compris qu’il fallait se concentrer, travailler dur, saisir les opportunités quand vous pouvez. Il y avait du positif et du négatif mais j’ai essayé de me servir des points positifs pour la suite de ma carrière. »
Le grand souvenir aux Pays-Bas…
« Mon premier match est un grand souvenir. Ce fut une immense surprise. Je suis un milieu de terrain mais ils m’ont lancé comme latéral droit puis je suis passé latéral gauche dans le même match. Finalement, j’ai passé trois ans à Telstar. J’ai vraiment apprécié mon passage là-bas et j’ai beaucoup appris. Ensuite je suis parti à Fortuna Sittard. Je n’avais que 22-23 ans mais j’étais un des plus vieux de l’effectif. J’avais donc beaucoup de responsabilités dans le groupe. C’est un très beau souvenir. »
Des ambiances mémorables…
« Quand j’étais à Telstar, on a joué à Tilburg contre Willem II. S’ils gagnaient, ils étaient promus. L’atmosphère était donc incroyable. Le coup d’envoi a d’ailleurs été retardé de quelques minutes parce qu’il y avait trop de fumée sur la pelouse à cause des fumigènes. Le stade était plein. Avant la fin du match, les supporters étaient déjà quasiment sur la pelouse parce qu’ils gagnaient 4-0 et allaient être promus en Eredivisie. Et une fois que l’arbitre a sifflé, tout le monde a couru dans tous les sens. J’étais à côté de mon capitaine et il m’a attrapé parce qu’il a vu que j’étais subjugué et que j’allais être happé par la foule et on a donc couru ensemble vers le vestiaire. Ensuite au Fortuna Sittard, on a affronté Roda JC : un gros derby qui n’avait pas été disputé depuis quelques années. On a gagné 3-0 là-bas et l’ambiance était folle. Il y avait l’escorte policière en arrivant au stade, en repartant… C’était assez surréaliste mais c’était super. »
Une fin plus compliquée aux Pays-Bas…
« Je m’entraînais avec un club, en attendant des offres. Je me suis blessé en pré-saison. Le matin suivant, une offre est arrivée mais le club s’est rétracté à cause de ma blessure. C’était déjà mi-juillet. Je suis resté sans club pendant six mois. Je me suis entraîné seul puis avec une équipe de troisième division. »
L’ALLEMAGNE (2016-2018)
Rebondir en Allemagne…
« Mon agent qui était néerlandais travaillait beaucoup en Asie à l’époque et n’était plus vraiment en Europe. Il m’a donc mis en contact avec un autre agent Milos Stankovic, qui est devenu mon agent depuis. C’était important que j’ai quelqu’un qui vive en Europe, avec qui je pouvais communiquer 24h/24. Milos, un Bosnien basé en Allemagne, m’a donc trouvé les clubs en Allemagne, en cinquième division puis en quatrième division. »
Son sentiment au moment de débuter en 5e division allemande…
« Après six mois sans club, j’avais juste faim. Je voulais rejoindre un club et jouer. Cela ne m’a pas gêné que ce soit en cinquième division. Je savais que je ne ferais pas toute ma carrière à ce niveau. Je connaissais mes qualités, j’avais juste besoin de temps de jeu et de retrouver mes moyens. »
Des conditions suffisantes pour vivre ?
« Ils savaient que j’étais professionnel. Ils me payaient assez pour que je puisse vivre et nous avions un logement fourni par le club. Je le partageais avec trois autres joueurs étrangers. Nous avions tous été recrutés en hiver pour aider le club à se maintenir. On était traité comme des pros, pour se concentrer uniquement sur le football. »
Les différences entre le football allemand et le football néerlandais…
« C’est très différent du football néerlandais (rires). Le football aux Pays-Bas était très technique et tactique, basé sur la possession du ballon. Il faut jouer avec votre cerveau et le ballon plutôt que de tout miser sur les courses. En Allemagne, en cinquième et quatrième divisions, c’était plus basé sur la répétition d’efforts. Mes capacités physiques se sont vraiment améliorées là-bas. Mais vous apprenez, vous vous adaptez et j’ai réussi à amener ce que j’avais appris aux Pays-Bas et à combiner les deux. »
LA SERBIE (2018-2020)
L’offre inattendue venue de Serbie…
« J’étais choqué honnêtement. Je ne m’attendais pas à cela. Surtout passer de la 4e division en Allemagne à la première division serbe. Dès que mon agent m’en a parlé, j’étais sous le choc, j’ai eu du mal à y croire et je lui ai dit : « Amène moi là-bas tout de suite ». C’était ma dernière chance de retrouver un bon niveau. En fait, à ce moment-là, j’étais en Belgique chez un ancien coéquipier du Fortuna Sittard. On en a parlé et il m’a dit que je devais y aller. Et voilà, je me suis retrouvé en Serbie. »
La Serbie, territoire inconnu…
« Je savais peu de choses. Bien entendu, j’avais entendu parler de la guerre des années 90, à l’école notamment. Mais finalement, j’avais assez peu d’idées concernant la Serbie et les Balkans. Je débarquais donc en territoire inconnu mais j’étais très excité. »
Une première expérience à oublier…
« Tout d’abord, j’ai signé pour Zemun. Mais après 3-4 matchs, l’entraîneur a été remercié et un autre est arrivé. Ce dernier a fait partir tous les joueurs étrangers pour amener ses propres joueurs étrangers. C’était le dernier jour du mercato estival ou le jour d’avant. Mais mon agent a pu parler avec Ivica Kralj (41 sélections avec la Yougoslavie, titulaire à la Coupe de monde 1998), qui était le président à Mavca Sabac. J’ai pu signer là-bas et j’étais vraiment heureux. Finalement, je ne suis resté à Zemun que deux mois. »
La petite ville de province en Serbie…
« Très peu de gens parlent anglais à Sabac donc je bricolais dans ma vie quotidienne. Au niveau du football, j’avais déjà appris les termes en serbe quand j’étais à Zemun. En arrivant à Sabac, je pouvais donc communiquer et comprendre sur le terrain. En dehors, c’était plus dur mais vous apprenez petit à petit. Et là, j’ai dû accélérer parce qu’il y avait vraiment peu de personnes qui parlaient anglais. Mais j’ai apprécié mon temps à Sabac. C’est une petite ville charmante avec de bonnes personnes. »
Un vestiaire solidaire…
« J’étais le seul étranger à Macva. Mais tout le monde a été accueillant et m’a invité à prendre un café. Tout le monde me parlait et il y avait toujours quelqu’un qui traduisait si je ne comprenais pas. Les joueurs expérimentés étaient des gars du coin. Ils me montraient un peu la ville, quoi faire, où aller… »
Jouer contre l’Etoile Rouge et le Partizan…
« Cela faisait longtemps que je n’avais pas joué dans de telles atmosphères. En Allemagne, je jouais devant quelques milliers de personnes. Au Marakana, il y avait 11 ou 12000 personnes pour notre match. Et les supporters en Serbie sont bien entendu différents de ceux en Allemagne ou aux Pays-Bas. Mais c’était super, c’est vraiment agréable de jouer dans ces atmosphères et cela motive encore plus. Quand nous avons rencontré le Partizan, c’était une histoire encore différente parce qu’il neigeait énormément et le terrain était couvert de neige. Mais c’est certainement quelque chose que je n’aurais jamais vécu si j’étais resté en Australie. Je profite de toutes ces expériences et je les garde avec moi pour le reste de ma vie. Je suis très heureux d’avoir pu vivre tout cela. »
La Superligue serbe…
« La Superligue serbe est un peu un mélange de ce que j’ai vécu en Allemagne et aux Pays-Bas. Vous avez des joueurs très au point techniquement et tactiquement et à côté, il y a ceux qui font le sale boulot. Là-bas, vous pouvez être le genre de joueurs que vous voulez. Vous ne devez pas vous conformer à une idée stricte du football. Ils acceptent tout type de joueurs et tant que vous donnez tout, ils sont heureux de vous avoir. J’ai connu trois entraîneurs en Serbie et ils avaient tous des styles très différents alors qu’en Allemagne, mes entraîneurs étaient assez similaires et idem aux Pays-Bas. En Serbie, le style de l’équipe dépendait donc totalement de l’entraîneur. »
LE MONTENEGRO (2020-?)
Nouveau détour dans les Balkans…
« Je suis resté un an et demi en Serbie puis je suis parti au Monténégro. En fait, mon agent travaille avec un ancien pro Milan Peric, qui vit à Belgrade et s’occupe de la zone des Balkans. C’est lui qui m’avait placé à Zemun et Macva. Et c’est lui qui m’a envoyé au Monténégro. »
Un trésor naturel…
« C’est magnifique ici. Pour être honnête, je savais quelques trucs sur le Monténégro. J’ai rencontré ma copine à Sabac et elle est de Podgorica donc elle m’avait parlé du Monténégro. J’étais très excité d’y aller et elle m’a encouragé à accepter. »
Une expérience unique avec FK Bokelj…
« Les 6 premiers mois ont été fabuleux. Nous étions en play-offs pour accéder en première division et finalement nous avons été éliminés aux penalties. Mais l’équipe était top. Malheureusement, le Covid a interrompu la saison et nous avons joué 15 matches en un mois et demi ou deux mois. Le calendrier était fou. Mais on vivait tous ensemble au stade. 15-16 personnes. Chacun avait sa chambre au stade. On mangeait ensemble, on vivait ensemble. C’était une expérience totalement nouvelle mais l’ambiance était superbe. Cependant, une fois qu’on a perdu, beaucoup de joueurs sont partis et cela a été très différent ensuite avec le nouveau groupe. »
… et le Covid-19…
« Je n’étais pas vraiment inquiet pour ma carrière (par rapport à l’arrêt du football lié au Covid-19). J’avais ce sentiment que le football allait reprendre ses droits. Mais le plus important était que la situation soit sous contrôle et que la population soit en sécurité. Je n’avais pas 35-36 ans, je savais que j’allais rebondir quoi qu’il en soit. Et pendant ce temps, je m’entraînais, je travaillais. J’avais de la chance, je vivais au stade à Kotor donc mon jardin était le stade. »
LE BILAN
Des coups de blues pendant ces 10 ans en Europe ?
« Non je n’ai jamais pensé que ça ne valait pas le coup. C’est devenu normal pour moi d’être loin de ma famille, de tout le monde. Même avec ma copine en fait. Elle joue au handball en Serbie et vit donc là-bas. Mais pour moi, c’est normal et la famille s’est habituée. Le plus dur, c’est en ce moment. A cause du coronavirus, je n’ai pas pu rentrer à la maison depuis plus d’un an et qui sait si je pourrais y aller cet été. »
Les leçons en dehors du terrain…
« J’ai dû devenir mûr seul. J’ai dû grandir seul, je n’avais pas de guide. À 19 ans, j’ai quitté la maison pour rejoindre l’autre bout de la planète. Puis à partir de 20 ans, j’étais vraiment seul. J’ai dû me prendre en main, savoir quoi faire ou non. Bien entendu, de nos jours, avec la technologie on peut appeler son père et sa mère et demander tout et n’importe quoi à n’importe quelle heure mais j’ai beaucoup appris seul. J’ai aimé apprendre non pas en me basant sur ce que les gens me disaient de faire mais à travers mes propres expériences. C’est un chemin différent de la plupart des gens. Notamment des sportifs professionnels. »
Ce qu’il retient de ses 10 ans en Europe…
« Mon meilleur souvenir est mon premier match aux Pays-Bas à 19 ans. C’était mon rêve de petit garçon qui se réalisait. Et puis ensuite, pouvoir jouer dans de belles ambiances est mémorable. J’adore jouer devant des publics chauds. Enfin, je retiens les amitiés que j’ai construites dans le monde du football et en dehors. Ces éléments combinés me permettent de vivre une belle expérience et je remercie Dieu de m’avoir mis sur cette voie. Pour être honnête, je ne regarde pas trop derrière. Je suis plutôt concentré sur le présent et les prochains mois. Mais quand je deviendrai plus vieux, je pense que j’y réfléchirai. »
Quelques visages connus croisés…
« J’ai rencontré plein de grands joueurs. Quand j’étais jeune, j’ai pu venir m’entraîner quelques jours avec le Dinamo Zagreb. Je n’étais pas assez âgé pour signer mais je me suis entraîné quelques jours et j’étais notamment avec Mateo Kovacic. Il venait d’arriver au Dinamo Zagreb. Ensuite, lors de ma première pré-saison avec Telstar, nous avons rencontré le Sporting Portugal et il y avait Helder Postiga, Ricky Van Wolfswinkel ou Stijn Schaars. Il y a une photo où on me voit avec mon visage d’enfant de 19 ans face à Stijn Schaars. Je venais d’arriver d’Australie et je défiais déjà un tel joueur. »
Le football en Europe et en Australie…
« En Serbie, vous voyez beaucoup de gens qui jouent au football dans la rue. Notamment dans les city stades. Il y en a aussi beaucoup aux Pays-Bas, notamment à Amsterdam. Cinq contre cinq, six contre six. Vous comprenez donc pourquoi ces enfants développent des qualités techniques dès le plus jeune âge. En Allemagne, il n’y en a pas tellement. Ça joue surtout sur grand terrain. C’est probablement pourquoi le jeu est plus physique là-bas. Vous voyez des approches différentes du football qui se développent dès le plus jeune âge. Et en Australie, nous n’avons pas vraiment de city stades non plus. Tout est très carré « allez vous entraîner avec votre équipe, dans votre académie », disons qu’il n’y a pas trop de place pour les esprits libres. Et cela se ressent, nous n’avons pas tant de grands talents techniques comme au Brésil et aux Pays-Bas où ils jouent dans la rue tout jeune. J’aimerais que l’Australie s’en inspire et construise ces infrastructures pour que les enfants jouent de manière libre, qu’ils s’amusent sans vivre avec la pression d’un entraîneur ou autre. Ainsi, vous pouvez bâtir cette confiance, cet ego qui aident ensuite à onze. »
Son futur proche…
« Je ne ferme aucune porte. Qui sait ? Je ne pensais jamais venir jouer en Serbie ou au Monténégro. Si vous interrogiez ce gamin de 19 ans qui a quitté l’Australie pour l’Europe, c’est une des dernières choses qu’il aurait imaginé. Si je peux finir ma carrière en Australie, j’adorerais ça. Mais peut-être que j’irais en Asie ou que je vais rester en Europe… Je suis surtout concentré sur les six mois à venir avec Petrovac et on verra ensuite. »
Son après-carrière…
« Quand je finirai ma carrière, je veux rester dans le milieu de football. Pas en tant qu’entraîneur mais peut-être éducateur. Ou dirigeant. Mais j’aimerais aider à améliorer le jeu en Australie, que les enfants ne soient pas si anxieux concernant ce que l’entraîneur va penser mais qu’ils soient libres et s’amusent avec leurs amis. Qu’ils s’amusent en touchant le ballon, en apprenant des gestes. Profiter de ce moment avec le ballon. »
Sa relation avec le ballon et son plaisir quotidien…
« Si je ne prenais plus de plaisir, je ne jouerais plus. Je prends toujours du plaisir. J’adore aller à l’entraînement. J’aime jouer autant que quand j’avais 19 ans ou quand je jouais dans le jardin de mes parents avec mon frère. Je me réveille chaque matin en étant heureux d’aller m’entraîner, de toucher le ballon, sentir le contact avec le ballon. Je ne pourrais pas être plus heureux que sur un terrain. Et même quand j’ai un jour difficile, je sais que jouer changera mon humeur. Ça m’aide à me recentrer, à me ramener à qui je suis vraiment. »
Sa vie aujourd’hui…
« J’ai aimé chaque pays et j’ai tiré du bon de chaque étape. Mais j’aime vraiment vivre près de l’eau. Kotor et Petrovac sont au bord de la mer. Cela me manquait vraiment. J’ai l’impression d’être à la maison, comme en Australie. J’en profite vraiment. Et même ce matin, j’ai marché un peu dans l’eau même si elle était très fraîche. »
Photos issues des archives personnelles d’Andrew Marveggio.