Avec l’affaire Didier Deschamps et son (vraisemblable) départ de l’Olympique de Marseille, la cellule administrative s’active à trouver un successeur potentiel et la short-list est de mise comme dans toute recherche. Dans la liste de futurs successeurs de Dédé y figure un entraîneur peu connu du grand public français.
Il s’agit de Lucien Favre, l’homme qui a prédit le fiasco des Pays-Bas à l’Euro est pressenti pour rejoindre le banc phocéen.
A 54 ans, ce coach a vécu plusieurs saisons difficiles mais aussi prospères dans les clubs où il est passé. Un bon point pour un club qui connaît le meilleur comme le pire selon les années. Ancien joueur, le meneur de jeu compte 24 capes avec la Nati et marque lors de sa première sélection face aux Pays-Bas, ce match verra aussi les débuts en sélections de Ruud Gullit et de Franck Rijkaard. Il évolua dans le championnat national suisse mais il fera une pige au Toulouse FC entre 1983 et 1984, il aura marqué 7 buts en championnat avant de retourner au Servette Genève où il y restera jusqu’à la fin de sa carrière en 1991. Durant cette période, il jouera avec Karl-Heinz Rummenigge.
Le milieu offensif se reconverti dans le métier d’entraîneur et commence en Suisse par des clubs à faible notoriété (FC Echallens, Yverdon Sports) où il réussit plutôt bien puis il revient au Servette Genève (2000) où il s’adjugera le titre de la Coupe de Suisse en 2001 et un fabuleux parcours en Coupe de l’UEFA en atteignant les 8eme de finales face au FC Valence (défaite 5-2 sur l’ensemble des deux matchs).
Fort de ses succès nationaux, il signe en 2003 un contrat avec le FC Zurich. Il remportera un nouvelle fois la Coupe de Suisse (2005) mais surtout, il sera champion de Suisse deux fois de suite en 2006 et en 2007 malgré la moyenne d’âge de son équipe relativement bas qui est de 21 ans et demi ! Il lancera des joueurs tels que Gökhan Inler, Almen Abdi, Steve Von Bergen ou encore Blerim Dzemaili. Son expérience de directeur de la formation au Neuchâtel Xamax (1995-1996) y est vraisemblablement pour quelque chose.
Il tente sa première expérience à l’étranger dans le club de la capitale allemande : le Hertha Berlin. Il paraphe un contrat de 3 ans en juin 2007.
Fait marquant de son passage à la Älte Dame (vieille dame en allemand et surnom du Hertha), sa deuxième saison au club (2008-2009) où il décroche une valeureuse 4ème place après plusieurs saisons moyennes. Emmené par Arne Friedrich et une équipe plus expérimentée, Lucien Favre montre ses grandes connaissances tactiques qui lui ont permis de battre certaines équipes plus fortes « sur le papier » comme le Bayern Munich en février 2009.
Cassé par les problèmes financiers du club qui l’empêcheront de recruter de manière efficace, les dirigeants décident de se séparer de Lucien Favre en septembre 2009 après un début de saison chaotique.
Deux ans plus tard, on le retrouve sur un banc allemand, au Borussia Mönchengladbach où il remplace Michael Frontzeck. En position de relégable, Lucien Favre entame une remontée spectaculaire qui lui permettera de disputer les match de barrages entre le 16eme de Bundesliga 1 et le 4ème de Bundesliga 2. Le Borussia affronte le VfL Bochum et remporte le match aller (1-0) puis font match nul sur le terrain de Bochum (1-1), la place en Bundesliga est maintenue tout comme son poste pour Lucien Favre.
La deuxième saison s’avérera extrêmement prometteuse pour le Borussia et Lucien Favre qui emmena son équipe à la 4ème place de la Bundesliga synonyme de barrage de la Ligue des Champions. Cette saison est un véritable mélange entre son passage à Zurich et son passage à Berlin, un véritable Mischung (Alchimie en allemand).
Alchimie entre la formation de jeunes joueurs qui vont, à court ou moyen terme, jouer dans l’équipe professionnelle (ter Stegen, Zimmermann, Nordveit, Herrmann, Reus) et un dynamisme tactique qui allie possession de balle et changements de rythmes de jeu, le tout avec un football rapide et offensif. Bien qu’il soit suisse, il fait partie de cette nouvelle génération d’entraîneurs allemands qui prônent un football très offensif comme Jürgen Klopp, Ralf Rangnick ou Thomas Tuchel.
Ses études de psychologie et de communication lui ont permis de maîtriser le métier d’entraîneur qui devient de plus en plus complexe dans le football moderne.
« Au milieu et devant, c’est fort. Et quand t’as Valbuena en choix n°3, c’est pas mal. » déclarait-il à propos du jeu marseillais.
Il aime la culture francophone et un challenge en France moins de trente ans après son passage éclair à Toulouse ne le déplairait sans doute pas. Si il est choisi par Vincent Labrune et Margarita Louis-Dreyfus (elle-même citoyenne suisse), il sera le deuxième entraîneur helvète après Louis Maurer (1958-1959).
En espérant qu’il ne connaîtra pas le même destin que son feu compatriote car L.Maurer a connu la première relégation de l’histoire du club phocéen….