Son nom ne vous dit probablement pas grand-chose mais à 31 ans, Youssef Sy gagne en visibilité dans son milieu. De la banlieue parisienne en passant par Tokyo avant d’atterrir à BeIN Sports, ce designer a réussi à imposer le style de sa marque « YSY » avec des tee-shirts complètement burlesques. Dans le cadre de la Coupe du monde, nous sommes allés à la rencontre de celui qui a réussi à faire porter ses tee-shirts à Louis Saha, Pedro Miguel Pauleta, au basketteur Boris Diaw entre autres.
Youssef, tu as un parcours atypique. Peux-tu nous le retracer ?
Bien sûr. Je suis originaire de Boulogne-Billancourt. Après mon bac S, j’ai fait un DUT multimédia appelé Services Réseaux et de Communication. J’ai appris plusieurs choses comme l’informatique et le réseau ainsi que le design et un peu d’audiovisuel. Après, j’ai fait une licence professionnelle spécialisée dans la création de sites internet. J’ai travaillé ensuite avec HAVAS pendant cinq ans en tant que web-designer. J’ai participé à la conception de pas mal de sites de sports comme celui de l’Olympique de Marseille, Saint-Étienne et Bastia pour le foot, Paris Racing Basket pour le basket, et des marques telles que Airness ou Dia. Après ces expériences, j’ai commencé à travailler en freelance ( ndlr : travailleur indépendant) depuis 2009, et j’ai décidé de partir au Japon pour y travailler après être parti en vacances une année plutôt. J’ai atterri à Tokyo en 2011 dans le cadre d’un « working holiday ». Je travaille également avec la société « One Million Dollar Film », une boite de production dans le cinéma.
Que fais-tu actuellement et comment as-tu eu l’idée de créer tes avatars qui sortent du commun ?
Je travaille en freelance pour des sociétés françaises, dans la conception de sites internet ou de campagnes publicitaires pour des clients. Et puis, j’ai lancé ma marque en parallèle mais je ne vis pas de ça pour le moment. L’idée m’est venue en 2007 lorsque j’avais fait un portfolio. J’avais crée le premier personnage de ma marque en 2006. Un personnage noir avec des grands yeux. Certains proches trouvaient ça sympa, et à partir de ça, je me suis dit pourquoi pas le décliner sur des tee-shirts. Un jour, j’ai commencé à en faire et puis j’ai montré ça à des gens dans le métier. Ils m’ont encouragé à développer le concept et j’ai continué à m’investir dans le projet.
Comment as-tu eu l’idée de créer des tee-shirts spécial Coupe du monde ?
Au début, je faisais beaucoup d’avatars dans d’autres domaines comme les mangas. L’idée de faire des tee-shirts spécial Coupe du monde m’est venue lors du tirage au sort pour le Mondial en décembre dernier. Je me suis dit que ça serait pas mal de faire 32 personnages pour les 32 équipes représentées à la Coupe du monde. A ce moment précis, j’ai illustré tous les petits personnages représentant des joueurs cadres et j’ai publié ça sur Facebook. Le retour était positif donc j’ai commencé à réaliser les tee-shirts en mars dernier.
Comment as-tu atterri sur BeIN Sports pour faire gagner tes tee-shirts dans l’émission l’Expresso ?
La collaboration avec BeIN Sports a été facilitée par le fait que je travaille sur un projet cinématographique qui s’appelle NOLA CIRCUS, comédie produite par douze sportifs. Dans le cadre de la promotion de ce projet, les différents acteurs, producteurs ont porté mes tee-shirts, et j’ai personnalisé chaque personnage pour chacun d’entre eux. Ils sont allés à l’Expresso début janvier avec mes tee-shirts. Les animateurs de la chaine commençaient à connaitre ce concept d’avatars et ça leur avait plu. Et lorsque je les ai contactés pour leur en donner, ils ont mis au point un dispositif pour en faire gagner durant la Coupe du monde tous les mardis matin.
Sur quoi se base ton projet cinématographique ?
C’est une comédie tournée en anglais à la Nouvelle-Orléans qui n’a rien avoir avec le sport. C’est la première fois en France qu’un film est produit par des sportifs. Chose qui existe déjà aux États-Unis. Ça a beaucoup surpris, les médias et les gens ont trouvé l’idée marrante. On a utilisé ce faisceau pour la promotion de mes tee-shirts grâce au président de « One Million Dollar Film ».
« Je designe moi-même mes personnages«
Travailles-tu seul ?
Je designe moi-même mes personnages mais j’ai quelques personnes autour de moi qui m’aident notamment pour trouver quelques usines en Asie pour vendre à l’unité. Ensuite, j’ai un commercial qui m’aide à trouver des plans notamment pour rentrer chez BeIN Sports par exemple ou convaincre également certains sportifs de porter ma marque.
Quels sont les footballeurs ou les stars qui portent ta marque ?
Il y a le footballeur Michael Ciani, le basketteur Ronny Turiaf, le rugbyman Maxime Mermoz, le handballeur Luc Abalo et on essaye d’avoir un partenariat avec d’autres grands sportifs.
Où est-ce que ta marque rencontre le plus de succès? Au Japon ou en France ?
Étant donné que j’ai commencé au Japon, la marque a fait plus de bruit au Japon. Mais depuis que je suis rentré en France et avec la promotion sur BeIN Sports, le phénomène s’est inversé. Au Japon, c’est connu grâce à Facebook, et là avec BeIN Sports, des gens m’interceptent dans la rue et reconnaissent mes tee-shirts.
Quel est ton avis sur cette Coupe du monde ?
Je suis très content de cette Coupe du monde ! Il y a des buts, du beau jeu, et justement il n’y a pas une équipe qui sort du lot, ça reste très ouvert. Pour le moment, il est difficile de dire qui va gagner mais je vois bien l’Allemagne car elle enchaîne les bonnes performances depuis 2010.
On va organiser un concours en commun ce vendredi sur La Grinta pour remporter tes tee-shirts « Copa do mundo », que penses-tu de la philosophie de notre site ?
Je suis allé sur la page Facebook et sur le site et j’ai trouvé le ton et l’approche des articles super intéressante car ça parle un peu comme dans la vie de tous les jours. Je comprends pourquoi ça parle à pas mal de personnes. Ça change des sites classiques et des sites généralistes qui ont un ton assez froid dans leur analyse.
Quels sont tes futurs projets Youssef ?
Je veux faire connaitre mon concept d’avatars qui peut être décliné sur plusieurs formes (sports, cinéma, mangas etc) pendant encore deux ans. À la suite développer d’autres parties de ma marque qui ne se limitent pas uniquement au streetwear mais aussi au toy design et dans l’univers du dessin animé.
Le site de la marque YSY : www.takeitysy.com
Propos recueillis par Mehdi Messai