Tel est le bilan de ces quatrièmes Assises du supportérisme ce vendredi au Sénat à la plus grande joie du Conseil National des Supporters de Football (CNSF).
À une semaine de l’élection, les candidats à la présidence de la FFF ont sans exception pris l’engagement de donner la parole aux supporters au sein de la Fédération. À savoir les têtes de liste Éric Thomas et David Donadei mais aussi de Jacques Rousselot et Noël Le Graët à travers leurs colistières respectives Pascale Bouillon et Pauline Gamerre. Une unanimité fruit selon le CNSF de sa liste de lobbying « supporters de la transparence ».
Les challengers bousculent les favoris
Éric Thomas, à la tête de l’AFFA (Association Française du Foot Amateur), en a profité pour dénoncer le mode de scrutin et critiquer le président sortant. « On est candidat mais on ne pourra pas voter ! 14.000 clubs amateurs ne pèsent aucune voix […] Pendant les 4 ans d’exercice de Monsieur Le Graët, c’est 4000 clubs amateurs qui sont morts. On est passé de 18.000 clubs à 14.000 clubs. Où va l’argent du foot ? […] Ceux qui nous gouvernent sont ceux qui nous étouffent« , lâche-t-il. Thomas évoque même un « racket quotidien » concernant les cotisations des licences de joueurs et remet en question l’utilité de la Haute Autorité (organe de contrôle et de surveillance de la FFF).
Autre challenger, David Donadei a recadré son homologue : « On n’est pas là pour parler de notre programme mais de la place des supporters« . « Le foot c’est une dictature, c’est une mafia », affirme néanmoins cet ancien président d’un club du 20e arrondissement de Paris. Donadei se targue « d’être le seul à parler des supporters dans [son] programme » avant de surprendre par un langage fleuri. « On se fait ch… lors des matchs à huis clos », clame-t-il aux côtés de l’ex-joueur lensois Franck Queudrue. David Donadei attend cependant des futurs représentants de supporters une condamnation ferme d’éventuels comportements répréhensibles (racisme, violence, etc.).
Forcément au centre des attentions, Pauline Gamerre a défendu les actions menées par Noël Le Graët. « Les États Généraux du foot fin 2010-début 2011 ont marqué un pas en termes de transparence. Le scrutin est ouvert à tous, chaque licencié, même si c’est difficile il ne faut pas se le cacher. Ce n’était pas le cas avant Noël Le Graët », assure la Directrice Générale du Red Star. Puis d’ajouter : « Les supporters pourraient être représentés à l’Assemblée générale de décembre. Mais il est possible d’y assister avant ». « Il y a eu la création du club des supporters de l’équipe de France en 2014 qui compte déjà 130.000 adhérents. Il y a eu aussi des échanges avec la fondation Nivel (du nom du gendarme rendu invalide par des hooligans allemands en 1998, ndlr). La fédération travaille aussi sur des centrales d’achats pour négocier des prix intéressants sur les réservations des transports lors des déplacements […] La première action à mener sur le SLO (l’officier de liaison des supporters obligatoire pour les clubs pros, ndlr) est une meilleure communication auprès des clubs et des supporters ».
Pascale Bouillon annonce, elle, au nom de Jacques Rousselot vouloir « ramener des valeurs de transparence, d’éthique, de solidarité et redonner la parole aux clubs et ligues de district ».
Les clubs et les pouvoirs publics et sportifs notés
Lors de ces Assises, des représentants de candidats à l’élection présidentielle ont également tous insisté sur l’importance d’un dialogue avec les supporters. Qu’ils soient Bally Bagayoko (Jean-Luc Mélenchon), Stéphane Traineau (François Fillon), Damien Lempereur (Nicolas Dupont-Aignan), ou encore Yann Cucherat (Emmanuel Macron). Seuls des porte-paroles de Marine Le Pen et de Benoît Hamon manquaient à l’appel.
La journée s’est conclue par la notation de clubs et des différentes instances par les associations membres du CNSF en fonction de la qualité de leurs relations. Montpellier, dont le SLO était présent dans l’assistance, remporte la palme avec la note de 10/10. Autres bons élèves, Dijon et Paris (8/10), talonnés par Nice (7/10). Le FC Nantes obtient en revanche le bonnet d’âne avec 1,5/10.
La même note que la LFP. Le secrétariat d’État aux Sports décroche un 7/10 tandis que la Fédération Française de Football « en progrès » écope d’un 4,5/10. Nul doute que la note va augmenter l’an prochain si les engagements des candidats sont tenus.