Après une victoire au courage ce jeudi face au Portugal (2-1), les Bleuets s’offrent le droit de disputer une finale de rêve contre le Brésil dimanche à Avignon. Récit du match avec les impressions de Ludovic Batelli, sélectionneur de l’équipe de France des moins de 20 ans.
France: 2 – Portugal: 1
La public ne s’y est pas trompé. Voilà LE match à enjeu que tout le monde attendait. La petite tribune de 1200 places du Stade Léo-Lagrange est comble pour cette rencontre qui s’apparente à la « demi-finale » du groupe A qui doit permettre à l’une des deux équipes de jouer le titre à Avignon, dimanche.
La diaspora portugaise s’est déplacée et donne de la voix, les joueurs de la Selecçao sont bien soutenus. La France doit impérativement l’emporter, et dans une ambiance bonne enfant, les supporters bleus répondent à leur homologues portugais et se font entendre.
Belle surprise que ce match : Les Français sont bien organisés et mettent le pied sur le ballon, pendant que les Portugais sont un peu tétanisés par l’enjeu.
Ce sont cependant ces derniers qui vont allumer la première mèche dans ce match, avec une action jouée dans la surface tricolore mais la frappe de Semedo passe au-dessus. Les Bleus tentent et la complémentarité de leur trio d’attaque Nangis-Sack -Bahebeck est un atout indéniable.
Sur une belle action menée coté droit, les Français accélèrent, débordent, le centre en retrait trouve Nangis qui frappe, mais un défenseur adverse détourne en corner.
Les Français maîtrisent le match face à un Portugal qui a du mal à retrouver la sérénité technique et collective qui a fait leur force durant les premiers matchs. Bruno Fernandes en est l’illustration, lui qui a été si bon lors de cette compétition est méconnaissable.
Aux alentours de la 20e minute, la Selecçao déboule sur le couloir gauche, la frappe du joueur lusitanien est mal capté par Nardi qui relâche le ballon et Horta est tout près de marquer pour le Portugal.
Bahebeck riposte, et suite à un joli numéro sur le flanc gauche de l’attaque française, il repique et adresse une belle frappe que Varela repousse en corner.
Ce sont les Bleus qui vont ouvrir le score par l’intermédiaire de Sarr monté aux avants-postes. Long ballon dans la surface adverse, Rabiot dévie de la poitrine pour le Lyonnais malgré le marquage serré des deux défenseurs portugais. Ce dernier conclut et ajuste Varela avec sang froid (35e). 1-0 juste avant le retour aux vestiaires !
Seconde période. Le match monte d’un cran en intensité. L’équipe de France revient sur le terrain avec les mêmes intentions. Joli travail collectif coté droit, mais le centre de Sacko s’envole.
Sacko, toujours lui, travaille et délivre un centre que Bahebeck tente de reprendre en retourné dans la surface, mais sa tentative est manquée. Festival dans le Festival, sur un long renvoi de Nardi, Bahebeck récupère le cuir à 25 mètres, mystifie trois défenseur portugais, accélère tente un dernier dribble sur Varela dépassé qui ne peut qu’accrocher l’attaquant français qui s’ouvrait le but !
Penalty transformé par Sacko sur la droite du gardien portugais (61e). La France se met à l’abri, 2-0, et c’est mérité.
Mais le Portugal n’abdique pas. Nardi -qui a alterné le bon et le moins bon- dégage mal un ballon que reprend Medeiros. Mais le gardien nancéien, loin de son but, revient et détourne le ballon d’une détente exceptionnelle en corner. C’est pourtant suite à ce corner que les Portugais vont réduire la marque. La tête prolongée d’Horta trouve Vezo qui marque à bout portant (69e). 2-1.
Les Lusitaniens, qui n’ont besoin que d’un nul, reprennent confiance et dominent désormais cette fin de match. Et malgré leurs efforts, notamment ceux de Bruno Fernandes bien meilleur en cette fin de rencontre, les coéquipiers de Nardi tiennent bon et iront défier le Brésil avec cette très belle victoire ! Le contrat est (presque) rempli pour le sélectionneur des Bleuets, Ludovic Batelli.
Et c’est un joli clin d’œil à la Coupe du monde qui s’annonce.
Ludovic Batelli : « On était venus chercher une finale contre le Brésil ! »
C’est un coach Batelli déterminé qui est arrivé en conférence de presse d’après match de cette véritable demi-finale du groupe A. La France, il faut le dire, a presque déjoué les pronostics mais l’ancien entraîneur d’Amiens en veut plus.
Le technicien français s’est montré très satisfait de la prestation de ses joueurs, à juste titre. Il a tenu tout d’abord à souligner la vitesse de son équipe, la solidité de ses troupes mais surtout le formidable état d’esprit qui règne au sein de la sélection. Un collectif qui a transpiré lors de la célébration des buts tricolores.
La motivation était décuplée, selon lui, par l’objectif fixé à l’entame du Tournoi : « Une finale contre le Brésil ». Pari tenu. France- Brésil, un clin d’œil « intéressant » à deux semaines de la Coupe du monde.
« Le match contre le Mexique nous avait donné des certitudes «
« La montée en puissance est manifeste. On a démarré doucement en première mi-temps face au Chili et on a raté ce match contre la Chine. Cependant, le match contre le Mexique nous a donné des certitudes et des positionnements dans le jeu », commente Ludovic Batelli.
Et le coach de se féliciter : « J’ai dit aux garçons que ce que l’on a fait contre le Mexique, il fallait être capable de le refaire et ils l’ont fait avec un cran d’intensité supérieur, notamment dans le jeu en profondeur pendant plus de 70 minutes ».
Le natif de Lens explique avoir travaillé la cohésion du groupe, un des principaux points faibles de la France U20 : « Tout ce qu’on a mis en place aux entraînements et sur le travail vidéo a permis aux garçons de former un groupe. Et comme par hasard ça se retrouve sur le terrain, avec l’envie de jouer ensemble, de faire briller le copain, d’être bon collectivement. On l’a manifesté durant les 70 premières minutes, après ça a été un autre match. Il a fallu se battre, ne pas se désorganiser, tenir sur la durée. Là aussi le système et nos bases ont fait en sorte que le Portugal ne revienne pas ».
Rabiot surpris par le rythme du tournoi.
Interrogé au sujet de la « star » attendue, Adrien Rabiot et de ces performances moyennes, Ludovic Batelli pointe : « Il est parti sur un rythme lent et a certainement était surpris du rythme des matchs. Le PSG a un jeu basé sur la possession du ballon. C’est un jeu différent de presser et d’aller le chercher avec des adversaires qui jouent tout le temps à cent à l’heure. Il y a beaucoup plus d’alternance entre les temps forts et les temps faibles chez les pros, là il ne s’agit que de temps forts. Il a fallu qu’il se mette au niveau, c’est ce qu’il a fait comme les autres aujourd’hui. Il a montré beaucoup de qualités. »
Rendez-vous pour cette finale de gala contre le Brésil au Parc des Sports d’Avignon ce dimanche à 18h30 !
Avec Bastien Poupat à Toulon