Un rectangle vert, deux cages, quelques lignes blanches tracées et une tribune. Voilà le foot dans son plus simple appareil. Pourtant, certaines enceintes sont devenues, au fil des années, des lieux qui ont marqué, pour le meilleur et pour le pire, la mémoire des footeux du monde entier. Présentation de cinquante d’entre elles. Aujourd’hui : São Paulo, Istanbul, Guadalajara, Londres et Munich.
20. Estádio Cícero Pompeu de Toledo, São Paulo (São Paulo FC)
Gigantesque bloc de béton circulaire, le stade Morumbi s’est bâti une réputation qui va bien au-delà des seuls supporters du São Paulo FC. Même les rivaux (excepté Palmeiras qui vient d’inaugurer son nouveau stade, l’Allianza Parque) du plus grand club de São Paulo sont obligés d’y jouer leurs matchs de gala. Car cette enceinte, propriété exclusive du SPFC, reste aujourd’hui l’un des plus grands stades du Brésil et d’Amérique du Sud. Il fallait bien ça pour accueillir le club le plus titré de son pays.
19. Stade Ali-Sami Yen, Istanbul (Galatasaray)
Aujourd’hui, les supporters de Galatasaray peuvent se remémorer l’ambiance des matchs à l’ancien stade Ali-Sami Yen. Dans leur antre, une banderole annonçait toujours « Welcome to Hell », en référence aux innombrables fumigènes craqués par les ultras. Et à une ambiance qui n’avait rien à envier aux meilleurs stades anglais, brésiliens ou argentins. Et même si le nouveau stade Türk Telekom a assagi sa réputation pour se plier aux normes UEFA, Galatasaray-Fenerbahçe peut toujours prétendre au titre de derby le plus intense du monde.
18. Estadio Jalisco, Guadalajara (Atlas)
Bien que situé au Mexique, c’est bien avec le Brésil que le stade Jalisco entretient une relation quelque peu mystique. Relation qui débute au Mondial 1970, où la sélection des Pelé, Tostão et Jairzinho y joue tous ses matchs sauf la finale. C’est à Guadalajara que l’une des meilleures équipes de tous les temps a commencé son implacable marche vers le titre, remportant tous ses matchs avec des performances éblouissantes. En 1986, le sort est moins clément avec le Brésil. La sélection de Telé Santana y est en effet éliminée au terme d’un match dantesque face à la France.
Alors puisque les Auriverdes y sont toujours superbes, vivement le prochain Mexique-Brésil à Guadalajara.
17. Arsenal Stadium, Londres (Arsenal)
Pour les supporters anglais, les grands moments de football qui se sont déroulés à Highbury, l’ancien stade d’Arsenal, sont innombrables. Mais ce qui a aussi rendu cette arène légendaire, c’est son architecture singulière dans le monde du foot. Son style art-déco typique des années 30 se reconnaissait dans ce canon sculpté sur sa façade extérieure, dans ses pompeuses tribunes officielles en marbre, ou encore dans sa fameuse horloge. Lorsque Arsenal déménage pour le flambant neuf Emirates Stadium en 2006, les tribunes est et ouest de Highbury, classées monuments historiques, sont reconverties en appartements de luxe. Le terrain, lui, devient un jardin public. Au moins, on ne pourra pas dire que les Gunners ont cédé au luxe en changeant de stade : Highbury y était déjà. En plein dedans.
16. Olympiastadion, Munich (Bayern Munich)
Situé au cœur d’un grand parc, le Stade olympique de Munich, construit en 1972, est probablement le stade de ce top 50 à l’environnement le plus calme. Pourtant, en trente-quatre ans d’existence, c’est peu dire qu’il a connu de grands moments. « Inauguré » par une tristement célèbre prise d’otages, il est deux ans plus tard le théâtre de la défaite de l’« Orange mécanique » des Cruijff, Krol, Neeskens et Rep, en finale du Mondial ouest-allemand. Et quatorze ans plus tard, c’est ici que les Néerlandais se vengent, remportant l’Euro 1988 contre l’URSS, leur premier, et pour l’instant unique, titre international.