Dans le monde d’après, le Top 10 des tifos hebdomadaires n’est plus. Les ultras désertent les stades, jugeant souvent les restrictions actuelles incompatibles avec leur mode de vivre les matchs. Quand la présence de public n’est tout simplement pas interdite. Alors La Grinta s’adapte, tout en réussissant à dénicher quelques perles toujours jugées sur la qualité, la complexité, l’esthétisme et l’originalité des chorégraphies.
Bonus : Brest 0-3 Strasbourg
Petit plaisir hors classement, celui-là de saluer la « french touch ». Plus précisément la Breizh touch, avec les Celtic Ultras de Brest. Pour leur saison du vingtième anniversaire, les bases ne varient pas : mégaphone, tambour, écharpe, drapeau, fumis, ballon et bière !
5. CSKA Moscou 0-0 Dinamo Zagreb
Référence musicale pour les Russes du CSKA Moscou. Le titre « come together » des Beattles a inspiré une jolie réalisation. la célèbre pochette de l’album Abbey Road a ainsi été détournée pour laisser place à des supporters du CSKA. Sympa.
4. Hutteen SC 0-2 Tishreen SC
Les supporters syriens ont oublié la guerre et ses ravages le temps du derby de Lattaquié à guichets fermés. Les Ultras Eagles de Tishreen était comme à la maison. Ils ont tenté pour la première fois un tifos à feuilles double face : d’abord trois étoiles, en l’honneur de leur palmarès, puis leur slogan « le club du peuple ». Le tout suivi d’une scénographie sur le thème du « derby de la colère ». Le dieu mythologique grec Cratos a le droit à sa représentation flanqué d’un sceptre à trois étoiles. véritable « Dieu du derby ».
Vient ensuite une adaptation 3D du tableau « oeuvre à la loupe » de l’artiste norvégien Edward Munch. Celle-ci symbolise la peur et l’anxiété du rival, ici grimé de ses couleurs bleues. Le personnage à lunettes est issu d’une célèbre série TV syrienne, réputé pour sa collecte de ferrailles et objets sans valeurs. Lui aussi représente l’ennemi, qui vient de récupérer officiellement une Coupe « volée » depuis 20 ans. Autre référence télé, celle du personnage comique d’El Karmooty et sa célèbre réplique après chaque gaffe : ′′Je suis désolé. Nous sommes humiliés′′. Enfin, Gollum et sa quête de l’anneau complète le tableau.
Pour les locaux, tout était centré autour de la faucheuse, avec les messages : « Préparez-vous à être la victime′′ et « heure du décès » avec un oscillogramme.
3. Legia Varsovie 0-0 Cracovia
Grosse contestation en Pologne du côté du Legia. Une chorégraphie inspirée du film « Apocalypse Now » a représenté le propriétaire du Legia Dariusz Mioduski. « Apocalypse Now – un drame réalisé par Dariusz Mioduski », pouvait-on lire alors que les chants protestataires n’ont pas cessé tout au long de la rencontre dans une ambiance de chaos.
2. Etoile Rouge Belgrade 5-1 Slovan Liberec
Au second rang, on retrouve les Delije qui continuent les animations malgré le huis clos imposé. Une photographie des années 1990 a été prise pour modèle, avec à son centre Vladimir Šavija l’un des leaders les plus célèbres du virage nord de l’Etoile Rouge. Sur l’image nocturne, on voit bien que le tifo n’a pas été réalisé avec des feuilles ni des cartons (du plastique ?), ce qui le rend d’autant plus bluffant.
1. Spartak Moscou 1-1 Zenit Saint-Pétersbourg
« Bataky ! », « à l’attaque ! » pour les supporters du Spartak ! En Russie où le public est autorisé en nombre, deux voiles se sont érigés pour défier le double champion en titre. Sur le premier, inspiré du film 300, un soldat spartiate sonne la charge. Sur le second, un pirate malmène un rongeur aux couleurs du Zenit. « Il n’y a de place pour les rats », mentionnait la banderole.
Avec Thomas Boraca.
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