Après la trêve internationale, le Top 10 des plus beaux tifos du week-end revient. Rappelons que le classement est établi selon les critères suivants : l’originalité, la créativité, la complexité et la qualité des chorégraphies. Comme d’habitude, les artistes étaient de sortie ce week-end.
10. Hansa Rostock 1-2 Osnabrück
Pour commencer ce Top 10, détour par la troisième division allemande. Il s’agit là d’un hommage à un länder, le Mecklembourg-Poméranie-Occidentale en français, avec son drapeau et très certainement les écussons des villes le composant.
9. Gamba Osaka 1-1 (4 TAB 5) Urawa Red Diamonds
C’était la finale de la J. League Cup, la Coupe de la Ligue japonaise, entre le Gamba Osaka et les Urawa Reds. L’occasion pour les supporters des deux clubs de dégainer les tifos. Les deux camps choisissent le support feuille : un Union Jack aux couleurs d’Osaka d’un côté, et le dessin de la Coupe de l’autre, entouré de 2003, année lors de laquelle les Reds remportent le trophée, et 2016 pour prédire une nouvelle victoire. Le vœu est exaucé, Urawa remporte la Coupe aux tirs au but.
8. Hapoel Beer Sheva 5-0 Maccabi Petah Tikva FC
À l’occasion de ce match face à Petah Tikva, Les UltraSouth de Beer Sheva élaborent un tifo inspiré du film Le Loup de Wall Street. Sur le voile, le portrait de Leonardo Di Caprio tenant un billet de banque entre les mains. Sur la grille, une banderole reprenant une réplique du film : « The show goes on ! ». Visiblement, Jordan Belfort a porté bonheur à l’Hapoel. Espérant toutefois que le personnage de Scorsese n’entraînera pas le club dans sa chute à l’avenir.
7. Union Berlin 2-1 Hanovre 96
Le groupe Ultra Youth profite de la réception d’Hanovre pour célébrer son 10e anniversaire. Pour cela, les ultras confectionnent 3 calicots pour inscrire « 2006-2016 » complétés par des ballons-perches pour remplir la tribune. Sur le toit, une banderole “Seit Nunmehr 10 Jahren” (“Depuis maintenant 10 ans”), et sur la grille, “Unbequem, Lebendig, Unzertrennbar” (Gênant, Vivant, inséparable). En guise de cadeau, les joueurs de l’Union Berlin remportent la rencontre face à l’adversaire du jour.
6. ŁKS Łódź 2-2 Widzew Łódź
Les supporters du Widzew étaient privés de ce derby de Łódź. Ça ne les empêche pas d’encourager leur équipe en ville avec quelques fumigènes, qui ont le don d’irriter les forces de l’ordre (21 arrestations). Au stade, les supporters locaux déploient plusieurs voiles en forme de supporters encapuchés. Le rendu est costaud. De nombreux fumis sont également craqués. Bienvenue en 4e division polonaise.
5 Lorient 1-2 Nantes
C’est l’histoire d’un record. Les Merlus Ultras ont confectionné le plus grand drapeau breton jamais créé. Ce voile de 40m x 25m, soit une superficie de 1000m2, est déployé face au voisin nantais. Il est accompagné d’une banderole : « N’eus bro all a garan kement ‘barzh ar bed » (« Il n’est d’autre pays au monde que j’aime tant »), une phrase tirée du Bro gozh ma zadoù, considéré comme l’hymne breton. De leur côté, les joueurs lorientais battent eux aussi des records : ils subissent leur 7e défaite de la saison, et restent bloqués à la 19e place du classement.
4. Zagłębie Lubin 1-2 Lechia Gdańsk
Pour la réception du Lechia Gdańsk, les ultras de Lubin sortent un tifo pour vanter leur insoumission. Pour accompagner l’imposant voile arborant le portrait d’Al Capone, une caisse de fumigènes et les mots « Ultras Kontrabanda », une banderole « jak nie drzwiami to oknami – Nie wygracie z ultrasami » difficilement traduisible. On pourrait supposer qu’il s’agit d’une équivalence de l’expression française « Si vous ne pouvez pas rentrer par la porte, passez par les fenêtres – vous ne vaincrez jamais les ultras », mais c’est à prendre avec des pincettes. Sur le terrain, cette victoire à l’extérieur permet au Lechia de prendre la tête du championnat polonais.
3. CSKA Sofia 1-1 Levski Sofia
Le 189e derby de Sofia était attendu, il a tenu toutes ses promesses. Du côté du CSKA, on choisit de mettre en avant Nako Chakmakov, le premier capitaine du club, avec les banderoles : « Nés avec la destinée d’être champion, les Rouges invoquent la fierté et l’honneur » dans la tribune, et « Nous sommes la puissante armée rouge » sur la grille. La 2e partie du tifo propose un calicot représentant un supporter qui lève les bras, et une armée de fans derrière lui. Côté Levski, on joue la provoc’ en appuyant sur l’épisode de la fusion du CSKA avec le Litex Lovetch, seule chance de survie pour le club l’été dernier. Après un cortège funèbre dans la ville, les fans du Levski lèvent des feuilles noires en tribune, déploient une croix blanche et une banderole « 1948-2016 ». De chaque côté, des chants puissants, des cagoules, des gros muscles et des fumigènes à foison. Sur le terrain, aucun vainqueur. En tribune, on vous laisse juger.
2. Hammarby 4-2 Djurgårdens IF
Grosse performance en tribune pour ce derby de Stockholm entre Hammarby et Djurgårdens. Sur un fond de feuilles vertes, les locaux sortent deux voiles avec un joueur en train de tirer dans un ballon sur l’un et des cages sur l’autre. Sur une banderole accrochée à la grille, il est écrit : « Våga skjuta, tufft att göra mål », phrase tirée d’un chant suédois qui signifie que si on ne vise pas bien les cages, on ne peut pas marquer. En face, le bas de la tribune est parsemé de drapeaux bleus, avec un voile représentant le logo des Sofialäktaren à l’effigie du Roi Erik IX, saint patron de Stockholm. À l’étage, une grande banderole aux couleurs de Djurgårdens avec écrit « Sofialäktaren » en transparence pour laisser passer la lumière des fumigènes. Le tout complété par une banderole : «Là où la passion est ardente, l’espoir ne disparaît jamais ».
1. Dresde 5-0 Stuttgart
Les deux clubs ne s’étaient pas rencontrés depuis 1996. L’occasion pour le K-Block de faire comprendre à leur adversaire du jour où ils ont mis les pieds. Sur un fond de feuilles blanches et noires, un voile représentant le Christ arborant le logo du Dynamo Dresden sur sa robe. Dans un second temps, le visage du Christ s’efface et laisse apparaître une tête encagoulée. Le tout est accompagné d’une banderole aux lettrines enluminées « Heiligtum Dynamo » (“Temple du Dynamo“). Le Tout-Puissant a sans doute approuvé, puisque Dresde a châtié Stuttgart, qui n’a pu faire autre chose que de tendre l’autre joue.
Avec Thomas Boraca.
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