C’est mardi ! Et comme vous en avez l’habitude, Le Top 10 des tifos du week-end vous emmène en balade dans les stades du monde entier. Au programme : Des matchs chauds, des tribunes, des tifos… et un classement toujours plus difficile à établir.
10. Porto 1-2 Benfica
Double peine pour les supporters du FC Porto : défaits contre le Benfica à domicile à l’occasion du classico, les Lisboètes s’emparent de la place de leader au nez et à la barbe des Dragões. Un revers terrible pour un club qui fête plus de 125 années d’existence, une longévité qui inspire le respect. L’atmosphère était électrique à l’Estádio do Dragão. L’avant-match avait annoncé la couleur : caillassage en règle du bus des joueurs et de la direction du club Lisboète, aucun blessé à déclarer heureusement.
Dans les tribunes tout le monde a été mis à contribution. Les Super Dragoes 1986 ont déployé un voile mettant à l’honneur Sérgio Conceição, leur entraineur, et deux joueurs emblématiques des Dragons (Brahimi et Hector Herrera). De l’autre côté, en tribune, le Colectivo Ultras 95 a déployé un tifo à base de feuilles bleu et jaune. Les tribunes latérales ont arboré le blason du club, dans différentes couleurs, donnant un puissant effet visuel. On distingue aussi la bâche « Isto é o Porto »: ici c’est Porto. Une belle animation malgré un cruel dénouement.
9. KF Tirana 0-0 Partizani Tirana
Derby day à Tirana ! Super ligue albanaise et chaos au programme ! Les ultras locaux se démarquent par leur ingéiosité et leur originalité: Albert Einstein aurait été fier. Avec un voile sous forme d’équations mathématiques, ils ont distillé avec finesse plusieurs messages : le classique ACAB et 1312 avant de mettre en exergue leur immortalité. Fondé en 2006, les Tirona Fanatics clament haut et fort qu’ils seront toujours là, pour toujours, symbolisé par le signe mathématiques. Très, très, fin !
Un autre voile, plus classique, a été déployé : « Wrong turn ». Un message qui se veut agressif, illustré par un chevalier aux couleurs de l’équipe locale avertissant les visiteurs de l’étoile rouge du Partizani : le combat va être sans pitié. Le reste ? Un énorme craquage obligeant les joueurs à troquer le ballon pour des fumis. Ce n’est pas l’élégante arbitre albanaise qui va calmer les ardeurs des ultras… E=mc2…à Tirana c’était E=CHAOS et c’était franchement mieux. La relativité restreinte on s’en tape.
https://www.youtube.com/watch?v=qc_C5thYy7E
8. GKS Belchatów 1-0 Ruch Chorzów
Après l’Albanie, c’est la Pologne qui nous offre une soirée aux chandelles… La D3 polonaise regorge de surprises et les tribunes n’y échappent pas. Le GKS Bełchatów recevait le Ruch Chorzów et si le GKS s’est imposé, les supporters des deux camps se sont distingués. Distants de seulement 155 kilomètres, c’était chaud.
Belle chorégraphie des ultras locaux avec la mise en scène d’un château, telle une forteresse imprenable en alternant craquage et déploiement de bandes aux couleurs du club. Le parcage était lui bien rempli avec un impressionnant craquage des visiteurs et une bâche martelant leur soutien sans faille. Incroyable ferveur pour un match de D3 !
7. Eskişehirspor Kulübü 1-2 Adana Demirspor
La Turquie fait son entrée dans le Top 10. L’Eskişehirspor Kulübü recevait l’Adana Demirspor à l’occasion de ce match de seconde division et les supporters locaux ont fait le travail. En virage très beau travail graphique avec le blason du club au centre et un rythme cardiaque: leur cœur ne bat que pour un club, tel parait être le message véhiculé par les supporters.
Sur l’autre tribune les supporters (aidé par quelques joueurs de l’équipe, voir photo ci-dessus) ont mis au point une chorégraphie en deux temps pour marteler leur soutien inconditionnel à leur équipe: « Les têtes dures au rêve immortel » : Eskişehir. Avant d’écrire le mot « soldat » à l’aide de feuilles ! L’Atatürk Stadyumu, le stade de l’Eskişehir, peut-être fier de ses soldats.
6. West Ham 2-0 Newcastle
Les clubs anglais sont connus pour le plus grand respect de leur histoire et la mise en l’honneur des gloires passées. West Ham n’échappe pas à la règle. À l’occasion du match contre Newcastle, le club a rendu un vibrant hommage à Billy Bonds, ancien joueur et manager des Hammers. Billy Bonds aura passé plus de 27 années au sein du club : avec 799 apparitions sous le maillot de West Ham, Billy Bonds a pris sa retraite à 41 ans !
Il a également coaché l’équipe de sa vie. Le protagoniste a assisté avec émotion à cet hommage: son maillot orné de son numéro 4 au centre du terrain et son nom tel un tifo à feuilles en tribune. Les Hammers ont aussi renommé l’East Stand du London Stadium: the Billy Bonds stand. Classe.
5. Guingamp 0-0 Nantes
Il était une fois une ville résistant encore et toujours à l’envahisseur… Le célèbre adage colle bien si bien à Gwengamp. Avec un peu plus de 7000 habitants, Guingamp surprend encore et toujours. Enclave par excellence du football populaire le Roudourou n’a rien a envier aux autres stades de Ligue 1. Dimanche les Guingampais recevaient le FC Nantes au terme d’un match bien terne… Sur le terrain du moins.
Figure de proue du club, le Kop Rouge a donné de la voix et a offert une belle animation pour ses 25 ans. Forts d’un tifo en deux structures, les ultras ont martelé un message « Fidélité, ferveur, fierté »: du classique mais qui résonne comme une réelle bouffée d’oxygène dans une Ligue 1 de moins en moins populaire.
4. Al Hilal 2-1 Al Faisaly
Aux portes des trois premières places, un peu d’exotisme. Bien que le championnat d’Arabie Saoudite ne soulève pas les foules ni ne déchaîne les passions, les supporters d’Al Hilal tentent d’y remédier. Ils ont mis au point un tifo à feuilles aux couleurs du club sur lequel on peut lire une inscription « Leader ». Efficace mais on peut regretter que le message ne soit pas écrit en arabe classique pour plus d’authenticité. Un bel effort tout de même à souligner, plus que la réalisation.
3. Urawa Reds 0-2 Consadole Sapporo
Décidément, le Top 10 permet d’accumuler des miles… Direction le Japon désormais. L’Urawa Reds, club de la ville de Saitama, a été défait à domicile mais ses supporters ont fait le travail. En virage, les fans ont confectionné un tifo à feuilles sur l’ensemble de la tribune « Allez Urawa ». Belle réalisation, très précise…mais pourquoi en français? Depuis quelques années, les supporters aux Japons s’inspirent de l’Europe, en particulier de l’Italie. Ce « Allez Urawa » est un chant entonné depuis plus d’une décennie par les Rouges. D’où la chorégraphie en français.
2. Legia Varsovie 2-0 Miedz Legnica
Après un long périple à la découverte des petits poucets, place aux gros bras. Inutile de présenter les ultras du Legia, habitués aux mélioratifs. Pour ce match ils ont choisi une chorégraphie classique, rien de très original il faut le reconnaître, mais quand même ! Les ultras ont confectionné un immense voile recouvrant l’ensemble du virage. Une réalisation efficace et millimétrée : des bandes aux couleurs du club et le célèbre « Legia » vient nous mettre une claque. En accompagnement? Des fumis, des fumis et encore des fumis. C’est tellement bon qu’on souhaite avoir du rab’.
https://www.youtube.com/watch?v=DtXVOs4Vlz8
1. Borussia Mönchengladbach 1-5 Bayern Münich
10 ans d’existence ça se fête ! À l’occasion du match contre le Bayern, le groupe ultras Sottocultura, fondé en 2009, a célébré comme il se doit son anniversaire. Pour l’occasion la Kurve Nord s’est magnifiée : une chorégraphie en deux temps pour faire apparaître le blason du club orné d’une couronne « 2009-2019« , sur fond d’un tifos à feuilles aux couleurs du club.
En bas de la tribune on y trouve la bâche avec l’inscription « 10 ans Sottocultura » et sur chaque côté 5 traits blancs pour compter les années, à la manière de ceux des murs de prison: original!
En plus de l’animation, c’est le message que nous souhaitons récompenser : après la dissolution du principal groupe ultras de Mönchengladbach en 2008, les Sottocultura ont maintenu à flot le mouvement et en récoltent aujourd’hui les fruits. La mentalità est éternelle.
Avec Thomas Boraca
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