Chaque journée est une célébration. Les 125 ans du plus vieux club d’Italie en activité lors du plus beau derby d’Italie, ou le passage, comme un baptême, d’un joueur-entraîneur au statut d’entraîneur dans son club de cœur en Roumanie, ou encore, la célébration d’une amitié historique entre deux groupes de supporters allemands sont au programme de notre Top 10 des tifos.
10. Al Ittihad 1-3 Al Ahli
Le mouvement ultra n’a pas de frontières. Nouvelle preuve dans ce Top 10 avec un tifo venu d’Arabie Saoudite où se jouait, dimanche dernier, le derby de Jeddah, deuxième plus grande ville du pays, opposant Al Ittihad à Al Ahli.
En tribune, les ultras d’Al Ahli se sont distingués avec le déploiement d’un tifo à bandes blanche et verte, les couleurs du club, agrémentant le tout avec un craquage en règle. Un engouement qui aura porté ses fruits puisque Al Ahli s’impose chez son ennemi trois buts à un.
Niveau pyro, les rivaux d’Al Ittihad n’étaient pas en reste !
9. Olimpija Ljubljana 2-2 NS Mura
Tifo en l’honneur des Green Dragons qui animent les tribunes slovènes depuis 1988 lors de la réception du NS Nura. Des pots de fumée vert et blanc accompagnent un long voile, aux mêmes couleurs, représentant un supporter brandissant l’écharpe des Green Dragons avec le nombre 30, comme autant d’années d’existence du groupe ultra. Malgré cette belle célébration, l’Olimpija Ljubljana concédera le match nul, 2-2, tout en conservant sa deuxième place au classement, à 7 points du rival et leader Maribor.
8 – Atlético de Madrid 1-1 FC Barcelone
« Tu es l’auréole d’Espagne et le colosse du football ». Par cette phrase, tirée de l’ancien hymne de l’Atlético, Himno del Metropolitano, et par une belle animation, les supporters de l’Atletico Madrid entendent régner sur l’Espagne : un tifo-mosaïque qui recouvre la quasi-totalité de stade Metropolitano représentant les couleurs de l’Atletico Madrid (rouge et blanc), de l’Espagne (rouge et jaune), avec un joueur au centre du tifo. Les Colchoneros devront toutefois se contenter du nul face au FC Barcelone et de la troisième place au classement de Liga, derrière l’adversaire du soir, et à deux points du surprenant leader, le FC Séville.
7. Rapid Bucharest 1-0 Înainte modelu
Pensionnaires de troisième division roumaine, les ultras du Rapid Bucarest ont sorti le grand jeu ce week-end. Et pour cause, ils avaient deux événements majeurs à célébrer. Le Rapid jouait son dernier match au Giulesti Stadium, le « Théâtre des Rêves roumain », après 79 ans.
Les supporters du Rapid célébraient également un événement rare dans le monde du foot : le passage de Daniel Pancu de joueur-entraîneur à entraîneur du Rapid Bucarest. L’international roumain (9 buts), notamment passé par le Besiktas (2002-2006) est l’une des figures emblématiques du Rapid Bucarest où il signe son premier contrat en 1996. Il y a passe la majeure partie de sa carrière et gagne la plupart de ses titres sous la tunique rouge et blanche. La saison dernière, après un break où Daniel Pancu aurait pu raccrocher, l’attaquant décide, à 40 ans, de secourir son club de cœur. Le Rapid est alors dans les choux, relégué en 4e division après des déboires juridiques et financiers. Après avoir inscrit 18 pions et fait monter le Rapid en 3e division, Daniel Pancu est officiellement devenu ce week-end entraîneur du club.
A l’occasion de son dernier match en tant que joueur, les fans du Rapid ont démontré leur amour pour Daniel Pancu. Un tifo à voile géant qui symbolise le passage de l’attaquant de joueur à entraîneur : du maillot (à gauche) au costume (à droite). Les chiffres 1+9 correspondent au numéro de joueur de Daniel Pancu (19).
Entré au cours de match, Daniel Pancu, 41 ans, a célébré son jubilé par une victoire (1-0) et aura désormais la tâche, depuis le banc, de ramener le Rapid Bucarest vers les sommets.
6. Lyon 1-0 Saint-Etienne
Groupama Stadium : petite astuce du Virage Nord pour insulter l’adversaire sans se faire griller en direct : l’écrire en code morse. A travers une série d’impulsions courtes et longues, correspondant à l’alphabet morse, les Lyonnais ont ainsi pu écrire, dans un tifo géant d’avant match, « ASAB », acronyme pour « All Stéphanois Are Bastards », devant des centaines de caméras.
Pour chambrer l’ennemi stéphanois, le Virage Nord a également déployé un voile géant, représentant une opposition entre un Lyonnais, brandissant son drapeau et des « zombies » verts, venus tout droit des mines. Le tout inspiré de la pocLondon Calling to the Zombies of Death. Le voile est accompagné d’un tifo à feuilles jaunes et d’un petit voile intitulé « Le Derby ».
Le Virage Sud a également répondu présent à « l’appel du Lyon » avec un tifo à voile, représentant Guignol, célèbre marionnette créée à Lyon en 1808. La banderole déployée en dessous exclut toute ambigüité : « Panthère, les Gones sortent le bâton ». À noter que, une fois de plus, les Stéphanois étaient interdits de déplacement.
5. Nantes 1–1 Angers
Le derby Nantes-Angers fait sans doute moins couler d’encre que le Derby de l’Atlantique (Nantes-Bordeaux) ou le derby breton (Nantes-Rennes). Mais il suscite tout autant de passion et d’inspiration chez les ultras de la Brigade Loire avec leur tifo-œuvre d’art. Le déploiement d’un voile géant en tribune Loire place les spectateurs face à un musée, avec, comme toile principale, un cadre ouvert, dans lequel se succèdent les animations de la Brigade Loire : levée de drapeaux, papelitos, craquage.
Tenu en échec, le FC Nantes continue tout de même sa belle série avec 6 matchs sans défaite.
4. Zaglębie Lubin 0-1 Legia Warszawa
Direction Lubin, petite localité de Basse-Silésie en Pologne, où le Zaglębie Lubin recevait le Legia Warszawa. À cette occasion, les Oranges City Boys fêtaient leurs 15 ans avec tout d’abord, un voile géant où se trouve un Orange City Boy prêt à en découdre, le logo du groupe et l’inscription « 15 ans ». L’anniversaire est également symbolisé par l’allumage de 15 torches après le déploiement du tifo. Les ultras enchaînent ensuite avec une levée de drapeau et un craquage de fumigènes. Malgré ce déploiement d’énergie, Lubin concède la défaite face au Legia qui s’empare de la deuxième place du classement du championnat polonais.
3. Genoa 1-1 Sampdoria
Considéré comme le plus beau derby d’Italie par de nombreux spécialistes, le 117e Derby della Lanterna n’a pas déçu côté tribune.
Du côté du Genoa, on fête les 125 bougies du plus vieux club italien encore en activité. Alors, en Curva Nord, les ultras déploient un Tifo à feuilles rouge et bleu géant, encadrant 6 voiles : le nombre « 125 » entouré de lauriers, et les portraits de 5 figures historiques du club. De droite à gauche : James Spensley (1896 – 1907), Giovanni De Prà (1919 – 1933), Ottavio Barbieri (1919-1932, puis, 1939-1941 et 1946 en tant qu’entraineur), Gianluca Signorini (1988-1995) et l’entraineur Francesco Scoglio (1988-1990, 1993-1994, 2001).
Le tifo se prolonge dans les « distinti » (tribune latérale) avec un tifo à feuilles et bandes rouge et bleu encadrant un voile géant à l’effigie du Griffon, animal symbole du club, entouré de joueurs et entraîneurs qui auront aussi marqué l’histoire du club. À gauche de haut en bas, Gianluca Signorini et Francesco Scoglio, Vincenzo Torrente (1985 – 2000), Luigi Ferraris (1904 – 1911) ; à droite, de haut en bas, Tomáš Skuhravý (1990-1995), Diego Milito (2004 – 2005 et 2008-2009) et Mauro Boselli (2011)
Du côté de la Sampdoria, le tifo met en avant l’année 1946, date de création du club, jeune de plus d’un demi-siècle que son rival du Genoa. Une naissance salvatrice pour les amoureux de la Samp’ : « Avant nous les ténèbres, puis vint le 12 août 1946 », indique une première banderole (tribune haute), suivie d’une seconde : « Et la lumière fut ! » (tribune basse). Les banderoles sont accompagnées d’une levée massive de drapeaux de la Sampdoria et d’allumages de pots de fumée.
Bien que les animations aient été plus spectaculaires du côté du Genoa, les équipes se sont quittées sur un match nul.
https://youtu.be/T7Drq8R5V7U
2. Trabzonspor 2-1 Fenerbahçe
La réputation de « tricheurs » attribuée au Fenerbahçe risque de leur coller longtemps à la peau. Après avoir été sanctionnés en 2011 pour « matchs truqués », le club et ses dirigeants avaient été acquittés par la justice turque en 2015. Blanchi par la justice, mais pas par les supporters du Trabzonspor dont le tifo portait le message suivant : « Tu n’es pas si innocent pour rester libre ». Autour de la banderole, tifo géant à feuilles bleu clair, rouge et blanc reprenant subtilement le logo du club. Histoire d’en remettre une couche, un Popeye local étrangle la mascotte du Fenerbahçe qui recrache ses pièces d’or.
1 – Schalke 04 5 – 2 Nuremberg
On aura rarement vu une si belle démonstration d’amitié.
Pour marquer leur rapprochement, les supporters de Schalke 04 et de Nuremberg, amis de longue date, ont recouvert la Veltins Arena d’une fresque commune : deux tifos à feuilles, l’un aux couleurs du FC Nuremberg (rouge – noir – blanc), l’autre aux couleurs de Shalke 04 (bleu et blanc) partent des deux kops pour se rejoindre en tribune latérale. Avec un message en commun digne d’un proverbe chinois : « La tradition n’est pas de sauver les cendres mais de raviver le feu ». Spectacle garanti !
Avec Thomas Boraca.
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Au Virage Sud lyonnais, ce n’est pas un guerrier cosaque avec une batte mais Guignol, marionnette symbole de Lyon et son fameux bâton.