Thomas Müller est un joueur exceptionnel. Mais à l’heure de la starisation du football, il n’y en a que pour les joueurs PlayStation comme Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo. Alors que le football est avant tout un sport collectif. Müller est sans doute l’un des joueurs les plus sous-estimés d’Europe.
Difficile de s’appeler Müller quand on joue au Bayern et pourtant Thomas Müller réussit. Lancé dans le grand bain par Jürgen Klinsmann au même titre que Diego Contento ou Holger Badstuber, il profite des blessures de Ribéry et de Robben. Il fait partie de l’équipe qui atteint la finale de la Ligue des champions battue par l’Inter Milan (2-0). En juin, il dispute la Coupe du monde avec l’Allemagne qui termine troisième. Il profite encore des nombreuses blessures, et est titulaire en arborant le numéro de Michael Ballack (le 13), l’ex-capitaine, blessé et absent du Mondial. Il finit meilleur buteur (5 buts et 3 passes décisives) et meilleur espoir de la compétition.
Bastian Schweinsteiger régule le jeu, Javi Martinez nettoie ce qui traîne. Sur leurs ailes, Robben et Ribéry sont chargés de créer le déséquilibre, aidés par les montées de Lahm et Alaba. Götze peut évoluer en faux numéro 9 et Mandzukic fait le travail de sape devant. Sur le papier, il n’y a pas forcément besoin de Thomas Müller. Pourtant, Jupp Heynckes (puis Pep Guardiola) l’aligne titulaire quasiment à chaque match, que ce soit sur l’aile, au cœur du jeu ou même seul devant.
Le numéro 25 du Bayern a joué un rôle très important dans la conquête de la Coupe aux grandes oreilles, en éliminant à lui seul le FC Barcelone en marquant un doublé lors du match aller et en plantant le dernier but au match retour. Il termine sa saison avec un total de 23 buts en 47 matchs. Pas mal pour un milieu offensif.
Un manque de reconnaissance
Mais l’Allemand n’est toujours pas reconnu à sa juste valeur, sachant qu’il est capable de marquer, de servir des caviars et qu’il a su se montrer présent lors des grands rendez-vous. Il n’a pas été joueur de l’année de la Bundesliga et n’a pas été nominé dans les trois meilleurs joueurs UEFA mais il est quand même dans la liste des nominés pour le Ballon d’Or aux côtés des pièces maîtresses du Bayern tels que Schweinsteiger, Lahm, Ribéry ou Neuer. Quel est le problème ?
Un jeu à l’ancienne. Pas du genre à éliminer ses adversaires par des dribbles, il le fait par ses passes et ses déplacements. Son manque de charisme le pénalise également. Il évolue dans l’ombre des autres joueurs offensifs.
Tel est le destin de Thomas Müller. À 24 ans, il reste un mystère pour beaucoup. Jamais dans le top 10 du Ballon d’Or, il est cette année encore loin des favoris, malgré une saison qui l’a vu briller partout (3e meilleur buteur de Ligue des Champions, 7e de Bundesliga et 3e passeur) et un triplé historique avec le Bayern. Que peut-il faire de plus ?