8 sympathisants du Corinthians, membres de l’association Pavilhão 9, ont été tués samedi soir avant le derby paulista contre Palmeiras. La police exclut l’hypothèse d’une violence entre supporters. Les autres « torcidas organizadas » du club, les associations de supporters au Brésil, sont toutes solidaires.
Samedi 18 avril vers 23 heures, à la veille du classico qui oppose Corinthians à Palmeiras pour la demi-finale du championnat de São Paulo, 3 hommes sont entrés dans les locaux du groupe de supporters Pavilhão 9. Certains ont pu s’enfuir. Quatre d’entre eux allaient peindre une bâche étendue au sol, les quatre autres s’occupaient du barbecue après un tournoi de foot commencé tôt dans la journée. Ils ont été forcés à s’allonger au sol puis exécutés de plusieurs balles dans la tête.
Certains d’entre eux sont soupçonnés d’être impliqués dans d’autres affaires, pour la police « le massacre n’a rien à voir avec une rixe de supporters ». Malgré tout, ce sont des membres d’une association de supporters qui sont morts. Au Brésil comme dans d’autres pays d’Amérique latine, c’est une entité aussi forte que la famille.
L’hommage des torcidas organizadas réunies
Dimanche, l’ambiance au stade était étrangement calme. Les membres des différentes torcidas organizadas se sont assis et n’ont pas chanté pendant 8 minutes, pour rendre hommage aux 8 victimes. Les chants ont débuté quand les Gaviões da Fiel, la plus grosse association de supporters au Brésil, se sont levés et ont crié en soutien au Pavilhão 9.
https://www.youtube.com/watch?v=0cCG-c1LgBA&gl=BR&hl=pt&client=mv-google&hc_location=ufi&app=desktop
Les associations s’unissent contre ce drame avec un étendard noir et un mot d’ordre : LUTO (deuil). Sur son compte Facebook, une autre association, Estopim da fiel, écrit : « Tamo junto ! » (Nous sommes ensemble).
Plus de 70 personnes se sont réunies face à l’institut médico-légal. L’association Pavilhão 9 va prendre en charge le coût des obsèques et négocie avec le club pour que la veillée puisse avoir lieu au Parque São Jorge, stade du Corinthians.
L’association de quartier Pavilhão 9
L’association Pavilhão 9 est née en 1990. Les Rapetou, ces chiens qui veulent toujours faucher l’argent de Picsou, sont leur symbole. Elle rend hommage à une équipe de football créée dans le centre de rétention de Carandiru, plus grande prison du Brésil également célèbre pour une mutinerie en 1992. Composée de travailleurs sociaux qui ont organisé des tournois dans la prison, l’organisation œuvre à la diffusion du sport et de la culture dans son quartier.
Fábio Neves Domingos, 34 ans
Ricardo Júnior Leonel do prado, 34 ans
André Luiz Santos de Oliveira, 29 ans
Matheus Fonseca de Oliveira, 19 ans
Jhonatan Fernando Garzillo Massa, 21 ans
Marcos Antônio Corassa Júnior, 19 ans
Mydras Schmidt Rizzo, 38 ans
Jonathan Rodrigues do Nascimento, 21 ans
en faisaient partie.