Il y a dix jours, l’entraîneur de l’Atlético de Madrid, Diego Simeone, a accordé une interview pour Movistar + dans laquelle il revient sur la dernière finale de Ligue des champions perdue face au Real Madrid, l’intersaison et l’avenir des Colchoneros notamment. Traduction.
Comment abordez-vous cette saison à quelques heures du début du championnat ?
Diego Simeone : Nul doute qu’il s’agit d’une saison importante. La cinquième, ça fait quatre ans et demi que je suis dans ce club. Quelque chose de très rare dans le football se passe ici : beaucoup d’entre nous avons choisi de rester à l’Atlético. C’est quelque chose qui n’est pas anodin, de très profond, qu’il est très difficile d’exprimer. Il est difficile d’expliquer aux gens pourquoi on choisit de rester dans ce club. Nous sommes prêts à continuer d’être compétitifs dès aujourd’hui comme nous l’avons toujours été.
L’Atlético a perdu la finale de la Ligue des champions à Milan aux tirs au but (1-1, 3-5 t.a.b) et beaucoup de supporters sont restés préoccupés par des déclarations que vous avez tenues et à travers lesquelles vous avez été peu clair sur votre avenir. Vous aviez besoin de réfléchir avez-vous dit. Du temps est passé depuis, que pensiez-vous à ce moment-là ?
D.S. : Ce que j’ai dit. Je suis toujours très transparent et il est possible qu’à ce moment précis, c’était ce que je ressentais. Aussi bien pour le supporter que pour les gens, je pense que tu veux toujours leur dire la vérité. Je sais que les supporters m’aiment, beaucoup, et ce que j’ai fait à ce moment-là où te viennent tant de choses en tête, a été de livrer mon sentiment, celui de la réflexion, à un moment où bien sûr j’ai ressenti comme une frustration vis-à-vis de la confiance qu’on m’avait confiée. Et quand j’ai choisi le mot « échec », c’est parce que c’était le mot le plus approprié. Parce que les gens n’osent pas parler d’échec mais l’échec est synonyme de ne pas atteindre l’objectif fixé, ni plus ni moins. Le mot est très fort ? C’est possible. Mais c’est la réalité de ce que je ressentais. Un échec qui arrive à un moment si important de la saison, pour la deuxième fois (précédent en 2014 face au Real Madrid, ndlr), avec l’effort de tant de personnes, des joueurs, du club, des supporters… Et ne pas pouvoir la gagner à nouveau a été un échec. Ça l’a été pour ne pas avoir pu atteindre l’objectif. Après, pour l’institution, ça a été fantastique, ça a été une grande étape pour un grand travail qui continue de se construire, sans aucun doute. Mais du point de vue du sentiment pur, c’était absolument moi, et je pense que je parle de façon suffisamment claire, ça ne laisse pas de doute.
Mais beaucoup de supporters se sont sentis blessés après les doutes que vous avez exprimé… C’était clair ça, non ?
D.S. : Non parce qu’à aucun moment je n’ai voulu leur exprimer des doutes. Je voulais simplement exprimer ce que j’ai dit : pour que je reste, il fallait qu’il y ait une énergie différente parce qu’on ne peut pas se cacher après quatre ans et demi de haute compétitivité. Et pour continuer dans cette voie ici, il faut une force et une énergie qui te permette de continuer de vivre les mêmes situations vécues toutes ces années. Et à ce moment précis, le coup était dur. Perdre une deuxième fois une finale de Ligue des champions, la douleur ne s’en va pas. Elle ne s’en va pas, ce n’est pas vrai. Quand quelqu’un dit : « Bon, c’est du passé ». Pour moi, ça ne l’est pas. Toute ma vie, je resterai avec ces deux finales perdues. Rien ne les compensera, pas même une autre finale victorieuse. Celle-là est perdue. Ce qui est clair en revanche, c’est que toute cette colère, cette frustration, cet échec, aujourd’hui on l’a généré comme un défi.
Revenons sur le match. Carrasco égalise et l’Atlético semble alors cesser dans sa volonté de tuer le match. Vous êtes aussi restés sur cette sensation ?
D.S. : À l’issue du match, j’ai trouvé fantastique tout ce qui a pu été dit parce que c’est lu à partir de celui qui l’a emporté. Si nous avions marqué le penalty (manqué par Griezmann, ndlr), on aurait gagné et tout aurait été génial. Il n’y aurait pas eu de « mais ». Je pense qu’en première mi-temps, notre première demi-heure a été mauvaise. L’équipe n’était pas bien, loin de ce qu’on espérait pour ce début de match. On est ensuite rentré dans le match et la deuxième mi-temps était bonne, plutôt bonne jusqu’au but. À partir de là, nous n’avons pas eu cette solidité pour faire la décision et gagner le match avant la fin du temps réglementaire même si je pense qu’on était psychologiquement plus forts qu’eux. Et au final, en prolongation, entre la blessure de Filipe Luís, savoir s’il faut le remplacer ou non et les minutes qui s’égrènent…
Comment avez-vous géré l’après-finale ? Comment avez-vous pris la décision définitive de rester ?
D.S. : Je suis honnête, je dis ce que j’ai ressenti. C’est à dire penser à comment continuer de la meilleure des façons avec le club. En partant, je n’aurais pas eu l’esprit tranquille parce que je ne le sentais pas. Vous me demandez : à quel moment l’idée de partir a-t-elle traversé votre esprit ? Jamais, parce que je n’ai jamais dit ça. Beaucoup de joueurs continuent. Le club est parvenu à garder ses joueurs importants comme il n’avait jamais su le faire auparavant dans son histoire. Les joueurs importants ne veulent pas partir. Griezmann veut rester. Godín, Koke, Gabi ne veulent pas partir. Fernando (Torres) veut continuer à être compétitif. Des joueurs importants veulent venir au club et cela te donne la confirmation que nous sommes sur la bonne voie. Et que l’on doit continuer ainsi, suivre la voie des Allemands. Si nous avons quelque chose de similaire avec eux, c’est bien ça. Nous sommes structurés et les Allemands réussissent grâce à cette base. L’Allemagne est une référence. Elle a gagné des Coupes du monde toujours en insistant, en étant toujours là. Deuxièmes, quatrièmes…, toujours en étant compétitifs. Ils font partie de ceux qui sont les plus compétitifs au monde. Le seul chemin qu’ils m’ont enseigné depuis petit, c’est que pour atteindre ses objectifs, il faut insister. Dans la vie, les meilleurs guerriers n’ont pas des batailles faciles, et je me considère comme un guerrier.
« N’importe quelle équipe qui se veut offensive, si elle joue ouvertement contre le Barça ou le Real Madrid, elle perd 4-0 »
Après la finale de la Ligue des champions, vous avez dit que ces joueurs ne pouvaient pas donner plus. Beaucoup ont interprété que vous envoyiez-là un message à la direction dans la quête de recrues.
D.S. : Je n’ai jamais dit qu’avec ces joueurs je ne pouvais pas avoir plus. Nous n’avons pas le même budget que les autres mais nous ne pouvons pas nous plaindre, ce serait injuste. J’apprécie que soient restés Saúl, Koke, Godín, Griezmann… Il est difficile pour une institution comme l’Atlético de garder tous ses joueurs mais le club y est parvenu. Il est clair que nous avons toujours envie – dans les limites du possible – de faire progresser le club dans la direction que nous voulons et évidemment, nous essaierons d’être toujours aussi exigeants pour continuer de constituer des grandes équipes.
Qu’est-ce que le « cholismo » ?
D.S. : Il est difficile d’expliquer des termes que l’on vous attribue. Je crois que c’est généré un football autour d’une idée et de la suivre. Moi j’aime que mon équipe ait une structure de travail, que les joueurs connaissent le football pratiqué et qu’ils soient prêts pour être compétitifs. Je pense que c’est la seule chose que peut donner un entraîneur.
Ça demande un travail tactique de la part de tous les joueurs, quels qu’ils soient.
D.S. : Parce que je considère que même le meilleur joueur a besoin d’une organisation pour pouvoir jouer. Il est clair que le talent seul ne suffit pas pour gagner.
Vos détracteurs disent que vous êtes extrêmement défensif. Par exemple à travers le match contre le Bayern à Munich…
D.S. : Je ne comprends pas ce qu’est être défensif ou offensif. Si on commence un match comme celui face au Bayern, un adversaire supérieur à vous, qui vous ne laissera pas ressortir proprement et qu’on ne joue pas défensif… L’adversaire joue à tel point que tu peux seulement défendre de la sorte. Maintenant, vous pouvez décider de faire sortir deux milieux, mettre trois attaquants et perdre 4-0. Et donc ? Tu as été offensif pour perdre 4-0 ? Tout est dans la manière dont tu ressens les matchs. L’équilibre trouvé est la première force pour l’équipe et pour l’entraîneur. N’importe quelle équipe qui se veut offensive, si elle joue ouvertement contre le Barça ou le Real Madrid, elle perd 4-0.
Que peut apporter Gaitán à l’équipe ?
D.S. : Nico est un joueur fantastique. On le voulait déjà la saison dernière et il nous apportera ce qu’il nous manquait : cette dernière passe, cette aide, ce talent dans la surface. Comme tout joueur qui arrive, il lui faudra du temps pour assimiler notre jeu.
Comment l’utiliserez-vous ? Plus sur les côtés ou à l’intérieur du jeu ?
D.S. : Les bons joueurs, il faut toujours les chercher dans l’axe, c’est là qu’ils sont susceptibles de résoudre des choses importantes.
Pourquoi préférez-vous faire jouer à l’intérieur du jeu les joueurs de côté, les ailiers ? Vous renoncer au principe de l’ailier pur ?
D.S. : Nous avons toujours joué en essayant de gagner la bataille du milieu.
Que va apporter Gameiro ? Comment allez-vous l’intégrer au jeu de l’Atlético ?
D.S. : Kevin est un joueur explosif, un joueur dont on avait besoin dans les derniers mètres parce qu’il est très vertical, surtout dans les petits espaces, et il lit très bien les contrôles de ses coéquipiers. C’est un garçon qui, dos au but, s’accommodera bien à la connexion offensive et qui a ce dont nous avons besoin dans la continuité des compensations offensivement, sur le jeu long avec Fernando Torres, parce qu’il est différent. Fernando est un joueur de grands espaces alors que je vois Gameiro davantage comme un joueur de petits espaces. La concurrence entre les deux va nous donner des possibilités et améliorera notre variété offensive. Et je considère que Correa s’améliorera cette saison par rapport à la saison passée en dépit de sa participation aux Jeux Olympiques qui affectera sa préparation physique. Il y a du talent avec Griezmann, lui, Gameiro et Fernando Torres. Je crois qu’on est très bien offensivement.
Vous avez tenté de convaincre Diego Costa de revenir au club.
D.S. : Oui, le club a travaillé sur la possibilité de faire venir Diego Costa mais sans que cela avance et nous avons été très clairs avec Gameiro. Toujours. Quand je l’ai eu au téléphone, je lui ai dit qu’on avait cherché à compter sur Costa mais qu’au vu de la situation, je comptais totalement sur lui et que nous voulions qu’il soit l’attaquant qui nous accompagne cette saison.
Que s’est-il passé avec Vietto ?
D.S. : Concernant Luciano, je pense qu’il est possible que je sois quelque peu coupable de son rendement parce qu’il ressemble davantage à Griezmann qu’à Gameiro ou Torres. En jouant avant-centre, je crois qu’il perd de son potentiel et la saison dernière, on l’a utilisé en tant qu’avant-centre. Si vous analysez son jeu, il n’a pas mal joué lorsqu’il a été aligné mais il est clair que dans les chiffres il s’éloigne de l’avant-centre dont nous avons besoin. Et je pense que son passage au FC Séville lui fera du bien, j’en suis certain. On lui a parlé, on ne voulait pas le laisser partir, on voulait le faire progresser. J’ai parlé avec lui, « figure-toi que Barcelone est intéressé, nous ne voulons pas te laisser partir, Séville croit en toi… » Le potentiel, il l’a, j’espère que cette saison il pourra le démontrer et que la saison qui suivra, il nous rejoindra.
Et pour Kranevitter ?
D.S. : Pour Matias, c’est à peu près la même chose. On lui a parlé, je pense que le milieu est saturé parce que nous avons beaucoup de joueurs avec de l’expérience, des joueurs qui sont avec nous depuis longtemps et qui voient rapidement ce dont l’équipe a besoin.
Koke va-t-il jouer davantage milieu axial ?
D.S. : J’ai toujours eu le désir plus que réel de le faire jouer dans l’entrejeu. Mais la réalité des Gabi, des Augusto et des Tiago me rattrape. Ce n’est pas moi qui le retire de l’entrejeu, ce sont eux.
Au final, Torres a renouvelé son contrat.
D.S. : Fernando est nécessaire pour l’équipe. C’est quelqu’un de très important pour le groupe et pour l’équipe. Sa persévérance, sa volonté, je ne lui ai jamais rien donné. Et tout ce qu’il a gagné, il l’a gagné par le travail et j’ai toujours parlé de ça avec lui, c’est quelque chose de spectaculaire pour l’homme et le joueur. Parce que lorsque je parlais avec lui à l’époque, je lui disais toujours : ‘Fernando, tu es l’idole des gens… Que tu mettes deux buts, dix de plus, on est le champion sortant… L’amour que te porte les supporters ne va pas changer. Mais moi j’ai besoin du joueur, je vais juger le footballeur. Je ne vais pas négocier entre l’idole et le joueur.’ La saison dernière, il a fini par jouer parce qu’il le méritait même si au début on comptait davantage sur Jackson (Martinez). Tout cela a une énorme valeur.
« Il faut trouver des solutions pour nous qui aimons entraîner les meilleures équipes du monde et qui aimons diriger les sélections »
L’Argentine a perdu la finale de la Copa América. Quel a été votre sentiment suite à la décision de Messi après le match (de prendre sa retraite internationale, ndlr) ?
D.S. : Je le comprenais, ni plus ni moins. Vous vous sentez vide. La douleur de la défaite face à un objectif si grand te fais connaître un moment où tu te dis… Je suis mort. C’est ce que j’ai ressenti, comme lors de la finale de la Ligue des champions. Il y a une mort, la mort a une douleur et cette douleur il faut qu’elle passe. Et lui qu’il ne le dise pas, il se mentait à lui-même. Quand je suis revenu au club l’autre jour, je ne me suis pas dit pas que tout était comme avant. Non, tout n’est pas comme avant. On a perdu. Donc ça me fait mal. Et il m’a fait mal. Et avec Lionel je me suis reconnu dans son expression. Ça a été pareil. J’ai mal. C’est dur de se dire : « J’ai tout fait, il y a tout eu et je n’ai pas pu atteindre l’objectif que j’avais… » Donc c’est l’échec. Ce mot est très fort mais c’est ne pas parvenir à atteindre l’objectif. La réalité est telle qu’elle est et le vide que tu ressens est immense.
Serez-vous un jour sélectionneur de l’Argentine ?
D.S. : J’aspire à l’être et j’ai l’espoir de diriger ma sélection un jour.
Je pense que vous pouvez le devenir quand vous le voulez…
D.S. : À voir, il est difficile d’expliquer aux gens que j’ai un engagement et des responsabilités. Je leur explique que je suis à l’Atleti, que j’ai un contrat et une responsabilité avec un environnement qui a confiance en moi. Comment tu fais pour partir ? Tu te dis : « Maintenant je m’en vais ? Pourquoi ? Parce que c’est la sélection. » Mouais. Si la sélection est très importante et le sera toujours dans ma vie, je crois qu’il y a un temps pour tout. Je considère que le temps sera venu quand cette voracité que j’ai en tant qu’entraîneur pourra s’exprimer d’une autre manière. Je me suis souvent demandé pourquoi Guardiola ne dirige pas l’Espagne, pourquoi Mourinho ne dirige pas le Portugal ; Pellegrini, le Chili ; Klopp, l’Allemagne ; Ancelotti, l’Italie. Il y a une certaine tendance, celle que beaucoup d’entraîneurs – les meilleurs qui soient – ne puissent pas diriger leur sélection. Il faut chercher pourquoi « les prétendus meilleurs entraîneurs au monde » ne peuvent pas diriger leurs sélections. Il faut trouver des solutions pour nous qui aimons entraîner les meilleures équipes du monde et qui aimons diriger les sélections. Cherchons un système qui favorise les entraîneurs afin qu’ils soient dans les meilleurs endroits du monde.
Vous serez ravi de diriger l’Atlético et l’Argentine ?
D.S : C’est difficile, clairement. Avec le temps, cela pourrait se faire. Aujourd’hui, non. Aujourd’hui, le système n’est pas prêt, je me répète.
Parlons de Casimero. C’est le joueur qui a équilibré un peu le milieu de terrain du Real Madrid en deuxième mi-temps lors de la finale. Pensez-vous que son entrée fut décisive ?
D.S : Oui, il a apporté du soutien dans l’équilibre, de l’énergie et une liberté pour Modrić. Ensuite, ils ont des joueurs qui sont déterminants offensivement. La première demi-heure de Bale a été fantastique. Pendant vingt minutes, ils ont été très bons. Et évidemment, ils savent être compétitifs. Je ne parle pas de coïncidences. Je ne parle pas de chance. Non, le Real Madrid ne te bat pas par chance. Il te bat par son histoire parce qu’ils sont habitués à gagner dès les équipes de jeunes. Nous concernant, je pense que ça fait un certain temps que nous nous habituons à les jouer, et avec les jeunes qui sont avec nous, nous espérons qu’avec le temps nous réussirons ce que nous recherchons : comprendre qu’il est toujours possible de gagner.
Comment voyez-vous Cristiano ?
D.S : Je pense que lorsqu’on évoque le Ballon d’Or, avec ce qu’il a gagné, il devrait être élu. C’est le plus compétitif de tous. Mais je ne pense pas qu’il ait été le meilleur cette année. Je considère que Griezmann fait partie des meilleurs. Il ne m’a pas semblé qu’en finale de l’Euro et en finale de la Ligue des champions, Cristiano ait joué à un si grand niveau. Évidemment que gagner te rapproche du sacre individuel. La saison de Griezmann a été immense et qu’il ne fasse pas partie des nommés dans cette situation me paraîtrait injuste.
Vous l’avez transformé comme joueur…
D.S. : Quand vous dites aux joueurs : « joue libre », ils ne jouent pas bien. Griezmann est le premier joueur a qui il faut dire : « joue libre ». Et il fait tout bien.
C’est le signe de son intelligence.
D.S. : De toute évidence, une intelligence différente avec une faculté à se proposer, de travailler. Je me répète. Si Antoine gagne la Ligue des champions et l’Euro, il aurait gagné le Ballon d’Or et cela serait injuste qu’il ne soit possiblement pas nominé. Sa production a été exceptionnelle.
Que pensez-vous du Barça ?
D.S : Je pense que l’effectif du Barça est beaucoup plus complet que celui de la saison dernière. Luis Enrique a cherché des joueurs pour avoir des alternatives. André Gomes renforce un milieu de terrain déjà constitué de nombreux joueurs magnifiques… Avec Denis (Suarez), il a des alternatives en attaque pour certains matches. J’imagine que c’est pour faire souffler les trois titulaires (Messi, Suarez, Neymar), les trois meilleurs joueurs au monde. Le Barça et le Real Madrid ont un tas de bons joueurs, ceux qui te font gagner des matchs.
Avez-vous quelque chose à dire aux supporters ?
D.S. : Il est difficile d’expliquer aux gens quoi que ce soit après tant de démonstration d’affection. Ils savent que pour moi les actes valent mieux que les mots. Pour tout le monde, cette saison est différente. On va bientôt quitter le stade Vicente Calderón (en 2017, ndlr). Ce n’est pas qu’une saison de plus et je leur demande d’être exigeant. On doit être exigeant parce qu’on est prêt pour l’être. Il n’y a ainsi pas de conformisme mais la révolte. Et la douleur évidemment. Mais la meilleure manière de la soigner, c’est de regarder les Allemands. Y aller et insister.
Propos traduits de l’espagnol par Romain Laplanche