Les événements qui se sont déroulés lors de la finale de la Coupe d’Italie 2014 ont remis sur le devant de la scène, via le fameux t-shirt de Genny ‘a Carogna (Genny la charogne), une affaire tout aussi connue : celle des incidents du derby de Sicile entre Catane et Palerme ayant conduit à la mort du carabinier Filippo Raciti en 2007. Dix ans après les faits et, bien que le coupable ait été judiciairement et publiquement identifié, de nombreuses zones d’incertitudes demeurent encore. Retour sur une affaire ô combien célèbre mais rarement détaillée.
Depuis toujours, les dates du 3 au 5 février représentent un instant particulier pour la Sicile. La ville de Catane se pare alors de ses plus belles couleurs pour célébrer la festa di Sant’Agata, fête religieuse organisée en l’honneur de la sainte patronne de la ville. À cette occasion sont entre autres prévus feu d’artifice, procession dans la cité, illuminations diverses et, plus largement des activités visant à rassembler la population. L’événement draine chaque année plusieurs milliers de personnes.
En 2007, la Ligue italienne décide de programmer le fameux derby de Sicile entre Catane et Palerme, match classé à haut risque, à la date du 4 février. Devant l’impossibilité de gérer deux manifestations de cette importance, plusieurs élus locaux entreprennent à quelques semaines du match de faire déplacer la rencontre à la fin du mois. Sans succès.
En dépit des mises en garde du Conseil municipal de la ville de Catane dans une missive adressée au ministère de l’Intérieur, la rencontre est simplement déplacée au 2 février à 18 h 30 au stade Angelo-Massimino, soit la veille du lancement des festivités de Sant’Agata.
Quand le derby vire à l’horreur
À cette époque, le derby de Sicile revêt encore un caractère sacré. L’opposition entre Catane et Palerme est très marquée, chaque confrontation ouvrant droit à une atmosphère particulière de rivalité. Si l’avant-match se déroule sans encombre, les premiers instants de la partie seront notamment marqués par des tirs de feu d’artifice imprévus, censés explosés le lendemain pour la fête de la ville. Un autre événement surprend également lorsque monsieur Farina siffle le coup d’envoi du match : le parcage palermitain est vide de tout supporter. En raison d’une organisation défaillante et déplorable, ceux-ci sont encore retenus en dehors du stade par les forces de l’ordre. Les premiers tifosi n’arriveront finalement en Settore Ospiti qu’au tout début de la seconde période. Les derniers supporters constituant le cortège, encore assez éloignés de l’entrée du stade, seront de leur côté et au même instant pris à partie par la tifoseria adverse. Jets de pétards, de fumigènes, la police sépare les belligérants sans ménagement. Certains supporters catanesi sont repoussés au sein de la Curva Nord – fief des locaux au stade Angelo Massimino –, provoquant une onde de panique dans la tribune où les milliers de tifosi alors présents, n’ont pas connaissance des événements se déroulant devant le stade. Beaucoup prennent peur et tentent de s’enfuir, mais les portes d’accès ont entre temps été fermées par la police et la sécurité. L’arbitre de la rencontre Stefano Farina est finalement contraint de suspendre la partie durant 40 minutes, le mélange des lacrymogènes, des fumigènes et des pétards ayant rendu l’atmosphère irrespirable pour les joueurs.
Au terme de cette interruption, la partie reprend au bénéfice de Palerme qui s’impose 2-1. Des suites des incidents ayant émaillé le derby, la sortie du stade des tifosi des deux équipes s’effectue dans une atmosphère viciée. Plus de 1200 policiers sont dépêchés sur place, un quota impressionnant qui n’empêche pas les échauffourées de reprendre entre locaux et forces de l’ordre. 71 carabiniers seront blessés au cours de la soirée. Une dizaine de tifosi de Catane sont eux arrêtés, dont quatre mineurs. Parallèlement, une rumeur se répand dans la ville ainsi que sur les principales chaines de télévision dont Sky qui diffuse les images en direct. Un des inspecteurs de la police mobile de Catane, Filippo Raciti, aurait été assassiné. Dans un premier temps cette information est démentie, avant finalement l’officialisation aux alentours de 22 heures.
Ouverture d’une enquête sur les incidents de Catane
Initialement, les dépêches de la presse italienne indiquent que la mort du policier aurait été causée par une bombe agricole lancée par les supporters de Catane depuis l’intérieur du stade. La bombe aurait atterri près d’un véhicule de la brigade mobile, touchant mortellement Filippo Raciti. Officier de police depuis 1986, il faisait partie de la brigade mobile de sa ville de naissance depuis 2006. Il était marié et père de deux enfants. Après trois quarts d’heure d’agonie et plusieurs tentatives de réanimation, il décédera finalement des suites de ses blessures à l’hôpital Garibaldi. Immédiatement, le bureau du procureur de la Cour de Catane ouvre une enquête pour assassinat. L’objectif est d’identifier les auteurs des échauffourées, et principalement celui ou ceux à l’origine de la mort de l’agent. Une quinzaine de personnes sont interpelées à l’aide des films et des vidéos de télésurveillance tournés sur place au moment des incidents. Parmi ceux-ci, principalement des ultras de Catane. La FIGC décide quant à elle de suspendre l’ensemble des championnats professionnels et amateurs en Italie durant un week-end. Un match amical de la Nazionale est également annulé. L’émotion est palpable. En réalité, l’enquête révélera que le décès du carabinier n’a pas été causé par une bombe agricole mais par un objet contondant non encore identifié à ce jour. La thèse fréquemment évoquée du « tir ami » fut, elle, exclue par les enquêteurs. Plusieurs témoignages ainsi que diverses vidéos indiquaient à l’époque que la mort de Raciti avait été causée par un Discovery Land-Rover – véhicule de la police – reculant et percutant l’agent suite à l’explosion d’une bombe agricole à proximité du véhicule. Sans fondement, visiblement.
Antonino Speziale, coupable idéal
Quelques jours après les incidents, la police cible ses investigations sur un suspect bien précis repéré via les vidéos de télésurveillance aux abords du stade. Son nom : Antonino Speziale, un jeune sicilien âgé de 17 ans au moment des faits. Joueur de rugby, issu d’une famille ouvrière avec une mère au foyer, Speziale n’est pas connu des services de police et ne possède aucun casier judiciaire. Lors de son premier interrogatoire avec les forces de l’ordre, le jeune homme décide de collaborer. Il avoue ainsi avoir participé aux échauffourées en dehors du stade, et comprendre sa présence au commissariat. L’affaire s’emballe, la machine médiatique se met en route.
S’appuyant sur ces quelques confessions, la police laisse filtrer des informations dans la presse. Et notamment celle que le jeune Speziale a avoué avoir frappé Raciti avec un tube de fer pris au stade. Son avocat, Giuseppe Lipera n’aura de cesse, de même que le jeune homme, de nier durant les années qui suivront ces allégations. Un autre suspect est arrêté pour les mêmes présomptions de participation à l’homicide, il s’agit de Daniele Micale, 23 ans. Arrêté par la police le 27 février, Speziale est finalement incarcéré fin juillet 2007 avec Micale, sur le fondement de « résistance aggravée envers les forces de l’ordre, et d’homicide sur la personne de Filippo Raciti». Aussi, malgré l’absence de film ou de témoin oculaire, les enquêteurs estiment que la mort de Raciti ne peut avoir été causée que par le lancement d’objets métalliques détenus par les deux jeunes alors à proximité du policier. Dans les semaines qui suivent, des repentis viendront confesser à la police que l’ensemble des incidents dans la rue auraient été dirigés en sous-main par des groupes d’extrême droite, notamment Forza Nuova, groupuscule connu en Sicile. Les quelques jeunes attrapés par la police ne seraient en réalité qu’un menu fretin, à défaut d’avoir pu identifiés de plus gros poissons. Mais ces accusations ne seront jamais vraiment exploitées par la justice italienne, sûre de tenir ses coupables.
Aussi, le 9 février 2010, le Tribunal de Palerme condamne Speziale à une peine de 14 ans de prison pour homicide involontaire sur la personne de Filippo Raciti. Micale quant à lui est frappé d’une peine de 11 années. Le 22 mars 2010, la Cour d’assise de Catane réduit la peine de Speziale à 11 ans de prison (dix pour l’assassinat, un pour résistance aux forces de l’ordre). Le 21 décembre 2011, la Cour d’appel de Catane réduit de nouveau cette peine à huit ans, peine confirmée le 14 novembre 2012 par la Cour de cassation. Ces peines entérinent par ailleurs le montant des dédommagements que devront verser les accusés à l’Etat et la veuve de Raciti, soit plusieurs milliers d’euros. Médiatiquement, tout le monde se félicite de cette condamnation. La femme du policier, très présente, fait la Une des journaux et raconte à qui veut l’entendre que la mort de son mari est enfin vengée.
Les nombreuses failles d’une enquête bâclée
Seulement plusieurs problèmes se posent. Outre le fait que Speziale et Micale aient toujours défendu leur innocence depuis leur arrestation dans cet assassinat, il n’existe en définitive aucune preuve formelle de la culpabilité des deux jeunes.
Tout d’abord, aucune vidéo de télésurveillance n’a permis de filmer une quelconque scène montrant Speziale et Micale frappant le policier, bien que ce dernier ait été identifié sur plusieurs bandes. Les éléments d’accusation reposent en fait principalement sur deux films où l’on aperçoit un groupe de jeune ramassant des bouts de métal de plusieurs kilos. Rien d’autre. Les déclarations des témoins sont quant à elle assez confuses et contradictoires, y compris celles émanant des policiers présents sur place au moment des faits.
Et notamment le témoignage du dénommé Salvatore Lazzaro, le conducteur d’un Discovery Land-Rover de la police. Lors de son premier interrogatoire avec les forces de l’ordre, Lazzaro raconte :
« À un moment, plusieurs objets ont été lancés en direction du véhicule. Puis une grande explosion. J’ai donc fermé l’ensemble des ouvertures du fourgon, avant d’entamer une marche arrière pour me déplacer de quelques mètres. A ce moment, j’ai entendu et senti que quelque chose touchait le véhicule. Quelques secondes plus tard en relevant la tête, j’ai vu Raciti sur ma gauche secouru par plusieurs collègues l’aidant à se relever. »
Au moment du procès, le même Lazzaro déclarera finalement qu’en réalité, Raciti se trouvait à plusieurs dizaines de mètres du fourgon. Cette incohérence majeure souvent pointée par la défense n’aura jamais été exploitée par la justice. Ce qui fit dire à la mère de Speziale :
« En cinq années, nous n’avons jamais eu droit à un procès équitable. Il est temps que les collègues de Raciti présents avec lui au moment des faits, Lazzaro en tête, parlent. Eux seuls détiennent et savent la vérité. »
Plus accablant encore pour la justice, le 25 mai 2007, la police scientifique de Parme à la suite de nombreux tests – 14 sur des mannequins pour être précis – rend ses conclusions sur l’arme du crime :
« Le tube de fer, prétendue arme avec laquelle l’inspecteur de police Filippo Raciti aurait été touché, ne peut être à l’origine des lésions ayant causé le décès de l’officier. » Et l’avocat de Speziale, Giuseppe Lipera de détailler : « À partir de ce jour j’invite les journalistes à ne plus parler d’homicide sur la personne de Filippo Raciti, mais simplement de sa triste mort. Sur le fondement de ces conclusions, le terme d’homicide n’est aujourd’hui plus adapté, et ne doit pas être accolé au nom d’Antonino. »
Rien n’y fera, Speziale est bel et bien condamné. Pas pour des actes de violence comme la logique l’eût voulu, mais pour homicide.
La vérité, c’est que personne n’a idée de la façon dont s’est joué le drame ce 2 février 2007. Personne n’a semble t-il vu les faits, du moins personne n’a été capable d’en faire une synthèse clairvoyante permettant à la justice de retrouver l’assassin de Raciti. Ou les causes de son décès. La somme des éléments récoltés jusqu’à présent permet néanmoins d’assurer sans sourcilier qu’Antonio Speziale n’est pas l’assassin de Filippo Raciti.
Mais comme souvent dans ce genre d’affaires, il en était de la crédibilité de la justice italienne de trouver une âme à accuser vis-à-vis de l’opinion publique. Car les faits sont là : un policier d’une quarantaine d’années, marié, père de famille a bel et bien perdu la vie en faisant son travail, pour un simple match de football. Une réalité intolérable.
Speziale, symbole de la lutte ultra
Aussi, comme souvent dans ce genre de cas, c’est l’ensemble du monde ultra, en opposition au satisfecit public, qui va prendre fait et cause pour Speziale et Micale. La scène ultra de Catane fait front derrière lui, rapidement rejointe par d’autres curve italiennes et étrangères. L’objectif ne fut jamais de manquer de respect à Raciti, sa veuve ou ses enfants, ni même d’excuser un geste indéfendable, celui ayant prétendument causé la mort d’un homme. Mais simplement d’apporter un soutien à un gamin mineur au moment des faits, emprisonné pour un crime qu’il n’a jamais commis. Aussi, depuis 2007 et périodiquement, des banderoles pour Speziale et Micale fleurissent dans les stades européens. De même, de nombreux t-shirts avec l’inscription « Speziale Innocente » ont été tirés par les tifosi de Catane afin, notamment de payer les frais de justice des jeunes condamnés, en plus d’aider financièrement leurs familles.
Depuis sept années que ces t-shirts sont présents dans les curve italiennes, ceux-ci n’avaient jamais posé de problème. Du moins c’était le cas, jusqu’à cette fameuse finale de Coupe d’Italie le 3 mai 2014.
Comme de nombreux napolitains, Genny ‘a Carogna (Genny la Charogne) portait l’un de ces t-shirts offerts par des ultras de Catane avec qui la tifoseria du San Paolo entretient d’excellents rapports. Sans la petite scène devenue célèbre, préalable au coup d’envoi, jamais ce bout de textile frappé de la mention « Speziale Innocente » n’eut été à l’origine de polémiques.
Malheureusement, dans les heures qui ont suivi, un portait scandaleux du fameux capo fut dressé par la presse italienne, insistant sur ce t-shirt faisant l’apologie d’un criminel. Le nom de Speziale alors quelques peu oublié est revenu sur le devant de la scène, sans aucune retenue vis-à-vis du jeune homme ou de sa famille, déjà durement traités quelques années plus tôt. Une bonne occasion en parallèle, de mettre en avant l’attitude déplorable de l’ensemble des ultras italiens, soutenant sans discontinuer depuis 2007 Speziale et Micale. Comme le symbole de cette frange de supporters incontrôlables, violente et ne respectant rien n’y personne. La belle affaire.
Plus que tout dans la communauté des tribunes, ce qui a choqué dans l’affaire Speziale, c’est la facilité à condamner l’un des leurs en dépit de preuves, quand dans d’autres dossiers à la même période – notamment celui dit de Paolo Scaroni – des policiers ayant complètement disjonctés se retrouvent acquittés aux yeux de la loi. De quoi exacerber des tensions déjà vivaces.
Le précédant Arcidiacono
Immédiatement, la veuve du policier est réapparue dans les médias, mettant en exergue « l’atrocité de tels messages de soutien offensant grandement la mémoire de son mari ». Une femme blessée certes, mais qui n’a eu de cesse ces dernières saisons de réapparaître périodiquement afin de raconter son histoire et celles des criminels Speziale et Micale. Il existe d’ailleurs un précédant à cette finale de Coupe d’Italie. En novembre 2012, Pietro Arcidiacono joueur de Cosenza en Serie D, quelques jours après le jugement de la Cour de cassation condamnant Speziale avait, après avoir marqué un but, brandit un t-shirt avec la mention « Speziale Innocente ». Et pour cause, les deux jeunes issus du même quartier de Catane sont amis d’enfance… S’en était suivi à l’encontre d’Arcidiacono d’une campagne de presse absolument effroyable. Pire, le joueur avait même été sanctionné d’un DASPO (interdiction de stade) par le préfet de police, et donc d’une interdiction de jouer de trois années, à 24 ans. Une décision finalement annulée à la suite des excuses du joueur, sa suspension ayant été limitée à la saison alors en cours.
Comme pour Genny ‘a Carogna, ce t-shirt aura cristallisé bon nombre des maux de l’Italie. Réaction excessive, sans discernement, en réponse à un fait d’actualité faisant la Une de la presse. Nous ne parlions pas là d’un message de soutien à un criminel de guerre nazi… Ni même d’un message scandaleusement offensant à l’encontre du corps policier et de la famille du défunt. Mais d’un message de soutien envers un ami, fait maladroitement publiquement. Pas de quoi alimenter la schizophrénie d’un pays tout entier.
Épilogue
Des suites des incidents du derby de Sicile ont découlé nombre d’événements. À court terme tout d’abord, une manifestation pacifique similaire à celles organisées contre la mafia, est réalisée le 9 février 2007 en l’honneur des forces de l’ordre, des tifosi, des habitants de la ville. Le stade Angelo Massimino aura lui été suspendu jusqu’à la fin de la saison cette année-là, obligeant Catane à s’exiler sur terrain neutre. Quelques années plus tard, plusieurs stades et évènements sportifs seront renommés en la mémoire de Filippo Raciti. Pendant plusieurs saisons, les déplacements des visiteurs au cours des derbys seront interdits, une interdiction finalement levée en 2011, mais qui aura grandement affectée la passion des Siciliens pour ce derby et le football en général. À noter également que la fameuse tessera del tifoso est une des conséquences directes de ces incidents.
Récemment, un recours a été déposé devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme par l’avocat d’Antonino Speziale. L’objectif étant de faire reconnaître l’innocence du jeune homme dans les faits qui lui sont reprochés.
Au terme de cette longue bataille judiciaire, l’impression qui demeure est qu’Antonio Speziale fait figure de bouc-émissaire d’une justice et d’un Etat incapables de trouver les causes et les responsables de la mort de Raciti. Sept années après les faits, rien n’a d’ailleurs vraiment changé vis-à-vis de la gestion des manifestations sportives en Italie. Les accusations, les allusions et les histoires autour du jeune Speziale n’ont elles jamais cessé. Pire, elles conservent la côte dans l’opinion publique comme l’a démontré la finale de Coupe d’Italie 2014.
Seulement, qui parmi tous ces accusateurs aura pris le temps de s’intéresser réellement à « l’affaire »Antonio Speziale ? Qui aura pris le temps d’en détailler les tenants et les aboutissants ? Qui aura pris le temps, ou plutôt qui aura eu la volonté de se plonger dans la complexité d’une affaire jamais pleinement révélée au grand public ?
Personne. Parce que ce jeune était le coupable idéal.
Dans les faits, l’affaire Antonino Speziale est simplement celle d’un enfant âgé de 17 ans au moment des faits. L’histoire d’un enfant désormais nationalement connu, et dont la vie est d’ores est déjà gâchée, avant même d’avoir commencé. L’histoire d’un enfant qui aurait dû être puni pour des actes de violence, mais pas pour un assassinat. L’histoire d’un enfant sacrifié sur l’autel du populisme et des manœuvres politico-judiciaires.