Filippo Inzaghi ou Clarence Seedorf ? C’est finalement il professore qui assure la succession d’Allegri à l’AC Milan. Au grand désarroi d’une partie des tifosi et pas forcément pour des considérations sportives. Explications.
Inzaghi n’aurait pas souffert d’autant de contestation. D’une pour services rendus, et de deux grâce à son travail remarquable avec les jeunes du club. Et surtout pour une cote de popularité restée intacte auprès des ultras. Ce n’est pas le cas de Seedorf, malgré son palmarès tout aussi reluisant. Du coup, son arrivée sur le banc ne fait pas que des heureux. En raison de son passé à l’Inter ? Non. Tout bascule un 11 novembre 2007. Un certain Gabriele Sandri, tifoso de la Lazio, est tué par un policier. Le drame secoue l’Italie. La Lega demande aux joueurs de bien vouloir arborer un brassard noir. Tous acceptent, sauf un dont vous devinez le nom. « Non merci, je n’en veux pas », affirme-t-il à l’intendant dans les vestiaires. Un choix assumé du Hollandais : « Nous ne l’avons pas endossé quand le frère de Kaladze est mort (ndlr : Levan, enlevé et tué en Géorgie en 2006), ça ne me semble pas juste de le faire pour quelqu’un que nous ne connaissons pas et dont nous ignorons les causes de sa mort ». Un geste que ne pardonnent toujours pas les défenseurs de la mentalità.
Une décision jamais digérée par les ultras
Difficile de comprendre les raisons exactes de ce refus. Est-ce un simple maladroit à l’encontre des instances ? « La Fédération et la Lega ne font jamais rien pour les joueurs », avait-il déclaré. A-t-il vraiment mal digéré le manque de soutien envers son coéquipier géorgien ? Peut-être, pourtant impossible de ne pas penser qu’il existe d’autres raisons. Pas sûr, par exemple, qu’il aurait eu la même attitude s’il s’agissait d’un supporter d’un club, moins connoté extrême droite. En tout cas, depuis l’agent Luigi Spaccarotella a bien été condamné pour homicide volontaire envers le pauvre Gabriele alors à bord de sa voiture. En tribunes, les rivalités sont mises de côté lors de ce genre d’évènements. D’où la rancœur des Milanais de la Sud qui ne digèrent pas ce caprice « d’un millionnaire » alors qu’ils considèrent être l’âme d’un stade. Autre anecdote qui ne plaide pas en la faveur de Clarence, ce jour-là le brassard de l’attaquant italien se rompt. Classe, Pippo se dirige vers son banc pour en demander un autre. Le Milan d’un autre temps.
« Champion sur le terrain, pas en dehors »
Les paroles des principaux acteurs de la Curva rossonera sont dures. Il faut dire que le néo-retraité en avait remis une couche peu de temps après « avoir refusé de s’associer à un fantasme ». Dans un pays où les groupes de supporters sont influents, l’attitude surprend voire énerve. Aujourd’hui, c’est dans ce contexte tendu qu’il débarque à Milanello. Seedorf doit gérer une équipe à reconstruire, la rancœur des ultras et la pression Filippo Inzaghi. Soulignons aussi que quelques individus ne sont pas ravis de l’arrivée d’un technicien de couleur. Voilà le pourquoi du « non merci » qui peut paraître incompréhensible (au-delà de son manque d’expérience à ce poste) pour un observateur lambda.
Clarence Seedorf commence donc déjà son mandat avec une partie de son public à dos. Celle favorable à l’autre ex-candidat. Et en cas d’échec, un opportuniste bien connu pourrait enquiller. Comme à son habitude.
Pippo c’est la classe comme sa famille que nous connaissons bien.
On les voit chaque année à Antibes à la plage de la Salis où ils discutent avec tous avec simplicité.
Ils achètent leurs pan-bagnat (les meilleurs de la Côte d’Azur) et leurs boissons « Chez Cathy » la boutique tenue par son fils, l’inamovible et sympathique François Sciaramuzzino.
Les Inzaghi ne se la jouent pas, passent leurs vacances avec tous, bronzent sur la plage publique, n’ont pas les écouteurs rivés sur la tête et savent être respectueux.
C’est pour cela que nous les apprécions, c’est pour cela que la Curva adore Pippo et c’est pour cela que Pippo entrainera l’Equipe 1 en son temps.
Bonne chance à Seedorf même si notre famille est pour la Juve.
D’une, les Commandos Tigre -puisqu’il s’agit ici des seuls vrais réticents à Seedorf- ne sont pas ‘la Curva Sud’ mais une centaine de têtes au 1er anneau qui sont assis presque tout le match. De deux (et grande surprise) ce groupe est le seul s’affichant réellement à droite dans une curva très diverse et dans son ensemble apolitique. Donc qu’ils montrent une affinité de circonstance avec leurs amis consanguins laziale ne surprend personne à Milan..
Incroyable de faire le panégyrique de Gabriele Sandri (le pauvre Gabriele, sic!) et de prétendre que l’Italie avait été bouleversée par le fait divers ayant entrainé sa mort.
Rappelons à toutes fin utile que c’était un laziale de la pire espèce, fils de bourges réacs comme cela pullule dans les beaux quartiers du Sud de Rome, lui même partie prenante des kop néo-fascistes, et qui n’avait jamais travaillé de ses mains à 30 ans passés.
L’émotion n’a pas été populaire en Italie: elle a été le prétexte pour tous les faux tifosi, et vrais extrémistes politiques, de la Lazio à Livourne, pour faire beaucoup de bruit.
Quant aux circonstances de sa mort, si l’on ne veut pas d’ennui avec la police, on évite de susciter des affrontements violents dans un endroit aussi « explosif » qu’une station essence, avant de se barrer comme le lâche qu’il était en voiture avec ses petits copains.