Au Portugal, le gouvernement et la Ligue planchent sur la « cartao do adepto », un projet local de carte de supporters, que les autorités espèrent voir entrer en vigueur le plus rapidement possible. Un projet qui en rappelle d’autres ailleurs, comme en Italie et sa fameuse « tessera del tifoso » ou Passolig en Turquie. La version portugaise ne diffère pas : ce document sera obligatoire à partir de 16 ans pour accéder au stade et comprend toutes les données personnelles de son détenteur. Le tout sous couvert de lutte contre la violence.
Les groupes de supporters locaux dénoncent un dispositif qui franchit « violemment, les piliers les plus élémentaires de l’État de droit dans lequel, en théorie, [ils vivent] ». « La seule carte qui devrait nous être exigée à tous est simplement la carte de citoyen », soutiennent-ils.
L’association nationale de défense du supporter (Associação Portuguesa de Defesa do Adepto, APDA) a décidé de recourir au financement participatif pour combattre juridiquement contre cette fan card (voir photo). Les autorités portugaises s’appuient sur le « succès » du modèle russe lors de la Coupe du monde 2018 pour justifier cette mesure. Elles ont sans doute oublié de regarder les exemples d’échecs de voisins européens qui ne manquent pas.