Même la guerre n’a pu arrêter un match « pour la paix » entre Benghazi et Tripoli en Libye samedi. Les deux équipes sont des adversaires historiques depuis la création de la Premier League libyenne dans les années 1960 lorsque l’équipe de la capitale bat Benghazi pour le titre.
Même lorsque la guerre civile interrompt le championnat, le « derby des Al Ahly » (sic, les deux villes sont distantes de 1000 kilomètres) continue de se dérouler jusqu’en 2011 et le soulèvement qui conduira à la chute de Mouammar Kadhafi.
L’affiche Benghazi-Tripoli était donc de retour ce 9 janvier 2016, même s’il s’agissait d’une opposition réduite à cinq contre cinq dans un gymnase. Le but était de prôner l’unité après l’accord historique entre le gouvernement de Tripoli et de Tobruk face à la menace terroriste.
Les milices djihadistes, principalement étrangères et opposées à une Libye libre et démocratique, ont ciblé cet événement. Dès le matin, la centrale électrique de Benghazi a été bombardée pour empêcher la tenue de la rencontre.
Cependant joueurs et la centaine de supporters ont décidé de ne pas céder à la peur, le match a bien eu lieu à la lumière des fenêtres du gymnase, des torches allumées par la foule et de générateurs de secours.
En réponse à la menace terroriste, le public a crié à l’unisson : « Libye, Libye, Libye ». Cinq bombes ont explosé à quelques mètres du gymnase pendant la rencontre qui a été à son terme, trois personnes seraient mortes.
Benghazi l’a emporté 5-1 mais l’essentiel était ailleurs. Rien ne pouvait empêcher les Libyens de pouvoir jouer ou regarder un match.