Le 07 janvier dernier, pour The Athletic, James Pearce allait à la rencontre de Pepijn Lijnders, l’entraîneur adjoint de Jürgen Klopp à Liverpool, vainqueur de la Ligue des Champions à Madrid en juin dernier et actuel leader de Premier League avec 13 points d’avance sur Leicester, second (à lire Tour de magie en Premier League ? Le Leicester de Brendan Rodgers). De son parcours d’entraîneur des jeunes du PSV Eindhoven à la charge de l’ensemble des séances d’entrainement de l’équipe principale de Liverpool en passant par l’académie de Porto et la rencontre avec Vitor Frade père de la périodisation tactique ainsi qu’une courte expérience en tant qu’entraîneur numéro un en seconde division néerlandaise, traduction.
Pep Lijnders est à plein régime. L’adjoint de l’entraîneur de Liverpool fait l’éloge du rythme et de l’intensité de la séance d’entraînement qu’il vient de superviser à Melwood. Ce sont les mots d’un entraîneur complètement satisfait :
« La passion et l’ambition de ces joueurs viennent d’une autre planète. Leur confiance en soi, leur autocritique, c’est ce qui nous rend cohérents. Ces garçons ont même la capacité de rendre un simple rondo compétitif. Les gens disent de penser match après match. Non, nous nous engageons de séances en séances. Les petites choses font de grandes choses. Vous devez vous concentrer sur l’action de faire constamment les petites choses correctement. La passion et l’ambition que je vois, surtout les jours pluvieux et venteux ici à Melwood, c’est pour moi ce qui nous sépare des autres. »
Au cours des deux heures en sa compagnie, le lieutenant de confiance de Jürgen Klopp offre un aperçu fascinant de l’ascension spectaculaire de Liverpool aux sommets de la Ligue des Champions ainsi qu’au top de la Premier League.
Le parcours personnel du Néerlandais n’a pas été moins spectaculaire. Pour la première fois, il revient sur les circonstances entourant son court séjour loin de la Mersey en 2018 quand il est allé entraîner l’équipe du NEC Nimègue (D2 des Pays-Bas) dans son pays natal.
Lijnders a fait du développement des joueurs le travail de sa vie après avoir vu ses propres espoirs d’une carrière professionnelle ruinée par une grave blessure au genou quand il était adolescent.
De l’entraînement des catégories de jeunes du PSV Eindhoven (2002-2006) et du FC Porto (2006-2014), à la charge de l’ensemble des séances d’entrainement de Liverpool, l’équipe qui réécrit l’histoire et le livre des records du club par leur domination, cela a été un sacré voyage. Lijnders n’a encore que 36 ans mais son expertise est vaste et il inspire le respect du vestiaire. Les propriétaires du Fenway Sports Group (détenteur de Liverpool) le considèrent comme un rouage central de la machine gagnante.
Comme Klopp, il a récemment signé une prolongation de contrat menant jusqu’en 2024. La paire possède une relation fusionnelle.
« Il y a une super dynamique entre nous. C’est bien plus que l’adjoint et le manager. Ce que je veux dire par là, c’est que je crois qu’il faut avoir entièrement confiance dans le travail de chacun parce que nous devons prendre un grand nombre de décisions au quotidien. J’adore travailler pour lui. Nous savons ce que nous devons attendre chacun l’un de l’autre. Jürgen est un vrai leader. Il est une source d’inspiration et de motivation. Il me surprend encore tous les jours avec toutes les choses qu’il dit. Son cerveau fonctionne différemment que beaucoup d’autres cerveaux ! Il voit à travers les situations. Il y a un dicton qui dit que les gens ne se soucient pas de ce que vous savez jusqu’à ce qu’ils sachent que vous vous souciez d’eux. Et je pense que tous ceux qui travaillent avec Jürgen ont le sentiment qu’il se soucie vraiment de toi et de ton propre développement. Il n’y a pas de d’égo, il cherche simplement à faire les bonnes choses. »
La fameuse gestion humaine de Klopp est sans aucun doute l’un de ses plus grands atouts. Il a construit une unité soudée et un esprit de groupe qui a propulsé Liverpool vers la gloire. Au quotidien, Lijnders est témoin des qualités de l’entraîneur principal pour trouver les bons mots au bon moment et tirer le meilleur parti de ses joueurs.
« Quand Jürgen parle aux joueurs, il parle avec le cœur et ça va directement dans celui des joueurs. Il a cette capacité remarquable de toucher les gens avec les mots qu’il choisit. Ce n’est pas facile, surtout avec des joueurs de ce niveau. Je trouve cela intriguant, la façon dont c’est possible, la façon dont il convainc et dont il touche les gens. Vous avez affaire à beaucoup d’égos dans le football mais dans notre club il ne semble pas en avoir. Jürgen a créé un environnement auquel tout le monde a adhéré. Il résout les problèmes avant qu’ils ne surviennent. Il a la capacité de s’assurer que certaines choses ne se produisent pas parce qu’il en parle précédemment. Le niveau de respect que les joueurs ont pour lui est énorme. Aucun mot écrit, aucun plaidoyer oral ne peut enseigner à notre équipe ce qu’elle devrait être. Ni tous les livres sur les étagères. Car ce qui compte, c’est l’entraîneur lui-même. Vous voyez ce que je veux dire ? Avec Klopp, la personnalité de l’entraîneur devient la personnalité de l’équipe. On l’a voit dans tout le club. C’est le pouvoir de la personnalité de Jürgen. »
Le caractère concurrentiel de Klopp s’étend même jusqu’au terrain de paddle-tennis qu’il avait installé à Melwood. La plupart des jours avant l’entraînement Lijnders et Klopp s’affrontent. Si l’entraînement est à 15h, alors ils se réuniront pour une épreuve à 11 heures. Ils peuvent être bruyants.
« Le personnel entend les cris. Les miens probablement plus que les siens. Je ne sais pas comment il fait, mais Jürgen est en fait très réservé sur le terrain. Il peut contrôler ses émotions. Nous mettons notre vie dans ces jeux et il y a beaucoup de passion. C’est habituellement un sport qui se joue en double, mais nous jouons en un contre un. Nous aimons le fait que nous devons courir davantage et nous battre davantage. Il dit toujours que ses joueurs sont des monstres au niveau de la mentalité, eh bien lui c’est un monstre au niveau de la mentalité au paddle-tennis ! Il a gagné les deux derniers matchs et ça fait très mal. Il y a eu de nombreuses fois où il a gagné sans le mériter, mais je dois admettre qu’il a mérité les deux dernières victoires. »
Lijnders jouit de la parité avec son collègue adjoint de l’entraîneur, Peter Krawietz, dont l’association avec Klopp remonte à son rôle de chef des scouts à Mayence, il y a près de deux décennies. Alors que le temps de Lijnders est principalement consacré à la planification et à la préparation des séances d’entraînement, le domaine d’expertise de Krawietz est l’analyse vidéo. Ils se complètent bien.
« Il s’agit de se donner constamment des informations et de travailler ensemble. C’est toujours plus facile avec un bon leader, mais la vie reste un sport d’équipe. Nous soutenons Jürgen de la meilleure façon possible. Nous savons que nous devons utiliser nos forces respectives pour accomplir de grandes choses. Peter est l’un des meilleurs analystes au monde et il connaît très bien Jürgen. Il installe son empreinte dans la préparation de chaque match. Il m’appuie et Jürgen aussi avec des informations à inclure dans nos exercices et nos recherches de faiblesses adverses à exploiter. Les meilleurs analystes du football simplifient au lieu de compliquer. Il y a une culture de préparation et de perfection ici, mais avec beaucoup de liberté. C’est un travail complexe d’être entraîneur d’un si grand club. Vous avez besoin de gens autour de vous et sous vous pour vous concentrer sur des choses spécifiques. Jürgen essaie de s’entourer de bonnes personnes, celles en qui il peut avoir confiance. Il est très fort sur cela. »
Klopp ne tolère pas les gens qui acceptent tout. Il veut que son point de vue soit contesté. Quelle est la contribution de Lijnders et Krawietz au moment de composer l’équipe ?
« Jürgen prend les décisions. Au final, c’est lui qui décide, mais nous essayons de l’appuyer avec toutes les informations que nous avons et nos opinions. Tout le monde est encouragé à dire exactement ce qu’il pense. Vous n’êtes peut-être pas toujours d’accord les uns avec les autres, mais il s’agit de toujours penser ensemble. Six yeux voient plus de deux yeux. Trois cerveaux avec une idée commune peuvent trouver des choses différentes et des perspectives différentes par rapport à un seul. La meilleure réunion de la semaine est toujours la veille du match où Jürgen, Peter et moi sommes au bureau et nous passons en revue l’analyse vidéo et le plan de jeu pour le match. Au cours de cette réunion, il y a toujours un moment où nous avons la pleine conviction de ce que nous allons faire. Nous parlons de la composition de l’équipes et des tactiques. C’est un beau moment. »
Itinéraire d’idées à principes
Lijnders a grandi dans le petit village de Broekhuizen dans la province néerlandaise de Limbourg. Il était un milieu de terrain central prometteur au sein de l’équipe du SVEB.
« J’étais un leader, quelqu’un qui essayait de contrôler le jeu et de guider l’équipe. Aurais-je réussi en tant que professionnel ? Peut-être que oui, peut-être non, mais j’ai toujours pensé que je le ferai. »
Ce rêve a été anéanti par une rupture du ligament croisé à l’âge de 17 ans. Il a ensuite réévalué ses objectifs, est allé étudier le sport dans la ville de Sittard et a mis tous ses efforts pour obtenir un poste d’entraîneur au PSV Eindhoven.
« Il n’y en avait qu’une et je me suis battu si fort pour l’obtenir. Je suis devenu entraîneur des jeunes. Après avoir été blessé et ne pouvant plus jouer, mon oncle, qui était le président du SVEB, m’a demandé de prendre en charge les séances d’entraînement pour leur deuxième équipe et devenir chef de leur académie. Je n’avais que 18 ou 19 ans, mais j’étais entraîneur au SVEB et au PSV. C’était un super moment. Tout ce que j’ai appris au PSV, j’ai essayé de le mettre en œuvre au SVEB. Mon père travaillait comme designer dans une imprimerie et j’ai conçu deux grands tableaux avec notre formation de jeu et 15 principes différents. Un tableau pour quand nous avions le ballon, un autre pour quand l’adversaire avait le ballon. Cela a été mis en œuvre pour que toutes les équipes, des plus jeunes aux plus âgées, s’entraînent et jouent de cette façon. C’était brillant. J’ai essayé de créer une idée commune à l’intérieur du club en me basant sur un authentique « football total » hollandais, en essayant d’être dominant et structuré avec et sans le ballon. J’ai beaucoup grandi comme entraîneur pendant mes cinq années au PSV. Les gens ont vraiment pris soin de moi et m’ont guidé. Ils voulaient vraiment que je réussisse. Dans ma deuxième année, j’ai obtenu un petit contrat. Dans ma troisième année, j’ai obtenu un contrat à temps plein. Et dans ma quatrième année, je suis allé aux États-Unis pour donner des conférences et travailler avec certains clubs. Ensuite, j’ai senti que j’étais prêt à travailler en dehors des Pays-Bas. J’avais 24 ans et lors de ma dernière saison, l’académie du PSV a été nommée la meilleure du pays. C’était le moment de partir. »
Porto lui a fait appel. Après avoir été fortement influencé par les techniques d’entraînement du grand Johan Cruyff et de l’ancien patron de Feyenoord Wiel Coerver au cours de ses années de formation, Lijnders a trouvé de nouvelles sources d’inspiration au Portugal. En particulier dans la méthodologie de Vitor Frade, qui a contribué à révolutionner l’entraînement en combinant toutes les phases du jeu plutôt que d’avoir un entraînement spécifique physique, tactique ou technique. Avec sa périodisation tactique (à lire Penser la globalité), Frade a cherché à s’assurer que la dimension tactique était au premier plan de chaque session.
« Vitor Frade m’a amené à Porto. J’avais mes propres idées. J’admirais Coerver et sa philosophie d’attaque. Que si vous voulez jouer un jeu offensif, chaque joueur a besoin d’une panoplie technique complète et un esprit d’initiative. Que dans chaque situation, nous avions besoin d’avoir des pulsions d’attaque en nous. Bien sûr, il y a eu Cruyff qui a enseigné le faux numéro 9 et le 3-4-3 en losange. J’avais toutes ces idées, mais sans grande structure. Vitor Frade m’a aidé à structurer mes idées en principes. Que si vous voulez jouer comme ça, alors un mercredi, il vaut mieux s’entraîner comme ça. J’étais un ‘entraîneur individuel’, mais il m’a fait regarder le collectif. Je lui serai toujours reconnaissant de l’avoir rencontré. Pour moi, il est dans la catégorie de Cruyff et Coerver. Il est très important pour la nouvelle génération d’entraîneurs portugais qui arrive avec ses idées. »
La liste des jeunes talents que Lijnders a aidé à se développer au cours de ses sept années à Porto est impressionnante. Elle comprend João Félix, Rúben Neves, André Gomes, André Silva, Diogo Dalot et Gonçalo Paciência.
« Pour expliquer la culture de Porto en une phrase, entrez dans l’académie et cela sera écrit en grosses lettres : ‘nous aimons ceux qui détestent perdre’. Entre 2006 et 2011, il y a eu un projet de restructuration concernant l’équipe première, l’académie et le recrutement. Je suis devenu responsable de la restructuration de l’académie avec Luís Castro, qui est maintenant l’entraîneur du Shakhtar Donetsk. C’est un bon ami à moi. Vitor Matos, qui travaille ici à Liverpool maintenant (depuis octobre 2019), était un jeune entraîneur au sein de ce projet. J’entraînais chaque équipe de Porto deux fois par semaine, même la première équipe après un certain temps en petits groupes. J’étais également responsable du département du développement individuel. C’est complètement différent dans le sud de l’Europe, comparé aux Pays-Bas et à l’Angleterre. Ici, on réfléchit avant de dire quelque chose. Dans le sud de l’Europe, ils sont plus émotifs. J’ai beaucoup aimé y travailler. Nous avons eu du succès avec l’académie et l’équipe principale. Nous avons été cinq fois champions et avons remporté la Ligue Europa. C’était spécial de faire partie de ce grand projet. »
Lijnders prend les bouteilles d’eau et les téléphones sur la table devant nous et commence à les réorganiser. Rapidement, il a été transporté dans les champs verdoyants de la péninsule ibérique.
« Nous avions huit buts à plat sur le terrain d’entrainement où les joueurs pouvaient tirer des deux côtés. Il y avait 100 ballons et 30 à 40 enfants. Nous avons appelé cet exercice ‘Zidane’ et ‘Maradona’. ‘Zidane’ était l’exercice sous pression intense : il fallait trouver des solutions pour protéger la balle. ‘Maradona’ visait à prendre le ballon, essayer de le faire progresser sur le terrain et de tirer. Il s’agissait de faire preuve d’initiative, de jouer dans la moitié de terrain adverse. Ce fut une grande époque avec beaucoup de talents et ces jeunes m’ont vraiment inspiré. Cela me rend vraiment fier de les voir jouer maintenant. Voir João Félix maintenant, wow, comment il tourne, combine, comment il rend le jeu si imprévisible… »
Liverpool chapitre 1
À l’été 2014, Lijnders cherchait un nouveau défi. Il était sur le point de quitter Porto pour l’Ajax quand un coup de fil de l’entraîneur de l’académie de Liverpool Michael Beale a tout changé. On lui a offert le poste d’entraîneur des moins de 16 ans.
« Liverpool m’a kidnappé. J’étais au Pays de Galles pour obtenir ma licence A de l’UEFA. Au cours de cette fin de semaine, j’ai dû faire une présentation et, pendant que j’y étais, Michael et moi nous nous sommes rencontrés. Il avait beaucoup entendu parler de moi. Le lundi, j’étais censé aller à l’Ajax pour réaliser les négociations finales. Finalement, j’ai dû appeler ma femme et lui dire qu’il y avait eu un changement de plan. Michael a dit : ‘Vous venez en voiture à Liverpool avec nous’. Du coup, je suis allé à l’hôtel Hope Street et j’étais dans le quartier là où je buvais un expresso. Le soleil brillait. C’était une belle journée. Pourquoi voulais-je quitter Porto ? Je voulais mettre en pratique tout ce que j’avais appris au fil des années au PSV et à Porto dans une seule équipe. Quand Liverpool m’a dit que je pouvais avoir les moins de 16 ans et les moins de 15 ans, je me suis dit ‘c’est parfait’.
Lijnders avait attiré l’intérêt de Manchester United l’année précédente, mais après la retraite de Sir Alex Ferguson, les discussions avaient pris fin. Le retrait de United s’est révélé être bénéfique pour Liverpool.
Son impact à l’académie de Liverpool située à Kirkby au cours de la saison 2014-15 a été immense. Trent Alexander-Arnold et Rhian Brewster furent parmi les jeunes dont il hérita.
« Trent s’est incroyablement développé cette saison-là. Il était mon capitaine et notre numéro 6 avec seulement trois joueurs derrière lui dans un 3-4-3 en losange donc il devait tout bien faire. Il y a des leaders qui encouragent beaucoup, mais Trent était un leader naturel. Après les séances d’entraînement. Trent et moi restions sur le terrain pendant encore 20 minutes à faire des exercices supplémentaires jusqu’à ce que les lumières s’éteignent. Trent a toujours été dans le ‘encore et encore’. »
« C’était l’une de mes années d’entraînement préférées. J’ai dû dire 50 fois ‘les gars, je pensais que vous ne pourriez pas mieux jouer qu’hier, mais aujourd’hui, vous m’avez encore prouvé que j’avais tort’. Nous nous sommes entraînés pendant deux heures chaque jour et chaque séance se terminait avec une opposition de trois équipes de sept joueurs. Mieux vous jouez, plus vous jouez. Avec les jeunes de Liverpool, c’était la façon de les pousser. Je crois vraiment que si vous voulez jouer rapidement, cela commence dans l’esprit et vous devez vous entraîner comme s’il s’agissait d’un match. Je le fais beaucoup maintenant avec l’équipe principale : une équipe attaque, une équipe défend. Celle qui attaque à 40 secondes pour marquer, si elle ne peut pas alors elle sort du terrain. Si elle marque, elle joue contre la troisième équipe qui attend à côté. Vous divisez le terrain en deux et nous appelons cela l’exercice de la « vague ». Si l’équipe qui défend, gagne la balle, elle doit la ressortir derrière la ligne médiane. C’est comme ça que nous voulons jouer. Nous ne défendons pas notre but, nous défendons d’abord la ligne médiane. Et si vous perdez la balle, la récupération doit être intense avec une concentration maximale. »
Lijnders a été invité à Melwood par l’entraîneur de l’époque, Brendan Rodgers, à plusieurs reprises pour parler de ses méthodes de contre-pressing. Il a impressionné Rodgers avec ses idées tactiques et à l’été 2015, il a été promu dans le staff de l’Irlandais du Nord en tant qu’entraîneur adjoint de l’équipe principale. Il est devenu le lien clé entre les deux bases du club à Kirkby (académie) et à Melwood (centre d’entraînement), et se réjouit d’avoir été responsable d’un « groupe de talents » qui a réuni les meilleurs jeunes joueurs de diverses catégories d’âges.
Cependant, seulement quatre mois plus tard, l’incertitude a régné autour du club après des résultats négatifs et Rodgers a été viré. Toutefois, Mike Gordon, président de Fenway Sports Group, a rapidement dissipé les craintes que l’emploi de Lijnders soit menacé.
« Lorsque Brendan a été viré, j’étais vraiment bouleversé. Je l’ai appris aux informations télévisées et je l’ai appelé immédiatement. Vingt minutes plus tard, Mike Gordon m’a appelé. Dans votre vie, il y a des moments que vous n’oublierez jamais et dans ma vie, c’est l’un d’eux. Mike m’a tout expliqué. Il m’a dit : ‘Pep, tu restes là, tu feras partie de l’équipe avec le nouvel entraîneur, mais j’ai besoin de ton aide’. Ils avaient besoin d’une semaine pour tout organiser et il voulait que je prenne en main l’équipe moi-même. J’ai essayé de maintenir Liverpool en vie. »
« Durant leurs discussions, Jürgen a dit à Mike : ‘Écoutez, voici le personnel avec lequel je veux travailler, et j’aurai besoin d’un entraîneur des gardiens ainsi que d’un chercheur en sciences du sport.’ Mais Mike lui a dit ‘Pep doit rester, je vous promets que vous l’aimerez.’ C’est une histoire drôle que Mike m’a racontée plus tard : deux mois après son arrivée, Jürgen l’a appelé et lui a dit : ‘Mike, tu avais complètement tort, tu m’as dit que j’apprécierai Pep.’ Mike a dit : ‘Oh, OK…’ Puis Jürgen a dit : ‘Je n’apprécie pas Pep, je l’adore !’ »
Il y a eu un autre moment plus tôt dans le règne de Klopp quand Lijnders a réalisé que son travail était apprécié par le entraîneur du club.
« Jürgen est venu me voir avec une lettre que quelqu’un d’Allemagne lui avait écrite. Il y avait un CV d’un entraîneur qui cherchait un poste à Liverpool. Il était écrit en anglais et Jürgen est venu me voir et m’a dit : ‘Pep, qu’est-ce que c’est ? Je ne comprends pas.’ J’ai donc commencé à le lire et j’ai dit ‘Coach, ce gars veut être sur le terrain d’entraînement avec toi en train de réaliser des séances.’ Jürgen a dit : ‘Ah, en gros, il veut ton travail ?’ J’ai dit : ‘Oui, tu peux le voir comme ça !’ Il a pris la lettre, l’a déchirée, l’a jetée dans la poubelle et est parti sans rien dire. C’est à ce moment-là que je me suis dit que les choses allaient bien ici. Il est difficile d’exprimer un moment comme celui-là. »
« Lorsque Jürgen a été annoncé comme nouvel entraîneur, j’avais un bon pressentiment. Je pensais que cela fonctionnerait bien, mais on ne peut jamais être sûr à 100 %. Pendant les premiers mois, j’avais l’impression de toujours écrire, probablement une page A4 tous les jours, avec toutes les indications qu’il donnait aux joueurs. Vous avez besoin de savoir exactement ce que l’entraîneur veut. Coacher est facile, mais de savoir quoi coacher est beaucoup plus difficile. Jürgen avait une façon d’entraîner et d’effectuer des exercices qui étaient proches de la mienne. C’était tellement agréable de trouver quelqu’un de si bon. »
Interlude natale
Lijnders a quitté un poste, un club et une ville qu’il aimait lorsqu’il a accepté de devenir entraîneur du NEC Nimègue en janvier 2018. Sa mission était de faire revenir le club en Eredivisie.
C’était une décision fondée sur l’ambition professionnelle, mais aussi sur l’angoisse personnelle. Son père Leo luttait contre le cancer.
« Il était vraiment malade et je suis l’enfant le plus âgé. Je me sentais coupable depuis longtemps de ne pas être à la maison pour m’occuper de lui. Si cela n’avait pas été le cas, je ne serais pas parti en janvier. J’aurais au moins terminé la saison avant de prendre une décision. C’était une période difficile. J’avais l’impression de laisser derrière moi un chapitre très important de ma vie à l’étranger. J’avais l’impression de ne pas être retourné chez moi pendant longtemps. J’étais très heureux à Liverpool, mais j’avais un grand désir de devenir entraîneur principal et d’être plus responsable du processus d’entraînement, pas seulement le préparer, mais le fournir. J’avais un grand désir de sortir de ma zone de confort et d’être l’homme principal. »
Le passage de Lijnders au NEC n’a duré que cinq mois. Après avoir terminé troisième et raté la promotion automatique, ils ont perdu en barrages contre Emmen. Le passage d’un poste d’adjoint à un poste d’entraîneur s’est avéré être une courbe d’apprentissage abrupte.
« Je savais que cela prendrait du temps. Je suis allé dans un club très traditionnel et historique, l’un des plus grands aux Pays-Bas, qui n’était pas dans un bon moment et qui a eu beaucoup de problèmes. En tant qu’entraîneur, vous avez beaucoup plus de communication avec l’équipe et au début, cela a très bien fonctionné. Je pense que l’une de mes forces est d’expliquer les choses. Le problème ensuite en tant qu’entraîneur principal est de guider et de gérer les attentes des gens autour de vous lorsque les choses ne vont pas bien. Quand vous avez quelques mauvais résultats, vous devez garder tout le monde dans la même direction et les convaincre que la façon dont vous vous organisez est toujours la bonne. Souvent, dans le développement, il y a d’abord une période d’instabilité parce qu’on demande aux joueurs de faire des choses auxquelles ils ne sont pas habitués. Je demande beaucoup, c’est ma nature. En tant qu’entraîneur, vous devez vraiment apprendre avec le temps, vous devez apprendre des erreurs que vous faites, vous devez apprendre des situations desquelles vous devez composer. Au fond de moi, je me suis toujours dit : ‘Comment Jürgen aborderait-il cette question ?’ Cette demi-année était vraiment importante pour moi. Je ne pourrais pas soutenir Jürgen comme je le fais si je n’avais pas eu cette courte période dans un autre club. Je le respectais déjà beaucoup, mais je le respecte encore plus après avoir occupé ce poste et vu ce qu’il t’arrive en tant que numéro un. »
Lijnders s’est séparé du NEC par consentement mutuel à la mi-mai 2018 et une quinzaine de jours plus tard, il a accepté l’invitation de Klopp à participer à la finale de la Ligue des Champions contre le Real Madrid à Kiev.
La légende dit que son retour à Melwood a été scellé lors de discussions dans la capitale ukrainienne. Cependant, la vérité est que Lijnders avait depuis longtemps accepté de réintégrer le staff de Klopp.
Klopp avait besoin d’un nouvel adjoint après le départ surprise de Zeljko Buvac en avril. Et il n’avait pas dressé une longue liste.
« Jürgen m’a appelé très tôt. Ce n’était pas après la saison, c’était pendant la saison. Il m’a dit qu’il cherchait un nouveau numéro 2. Il m’a expliqué qu’il ne faisait pas de liste, il m’a dit ‘je ne fais que te le demander.’ Je ne m’y attendais pas. J’ai répondu ‘oui’ tout de suite, mais je lui ai dit ‘Coach, je suis toujours en compétition pour être champion national et si nous ne gagnons pas la ligue, nous avons les barrages donc je dois me concentrer sur le retour en première division.’ Je lui ai aussi dit que je devais parler à mon épouse Danielle. Sa famille vivait à 11 kilomètres de Nimègue, nous vivions dans notre maison sur la rivière et les enfants allaient tous à l’école avec leurs amis et neveux, en famille. À ce moment, j’étais debout devant la rivière en train de parler à Jürgen et j’ai dû rentrer à pied vers la maison. Danielle était assise dehors avec ma mère en train de boire un verre de vin. J’ai dit ‘D’accord, nous avons vraiment besoin de parler.’ Ma mère pouvait le voir dans mes yeux. Danielle et moi sommes allés faire une longue promenade le long de la rivière et avons discuté de tout. Pour moi, c’était clair, mais c’était vraiment important pour moi qu’elle soit derrière tout ça. Je ne pouvais pas le faire seul. J’ai besoin que ma famille soit avec moi. J’ai tout donné pour que le NEC soit promu, mais cela n’a pas été le cas. Mais quoi qu’il se soit passé, j’avais déjà décidé de revenir à Liverpool. Personne ne le savait cependant, seulement moi et Jürgen. Je ne voulais pas créer d’histoires avant la finale à Kiev. Il y a deux grandes choses dans ma vie = ma famille de Liverpool et ma propre famille. C’est tout. »
Le jour où il a signé le contrat pour devenir l’adjoint de Jürgen Klopp à Liverpool était particulièrement poignant.
« Mon père a reçu les résultats des tests pour dire qu’il était complètement guéri. Il était malade depuis deux ans. Il y avait donc beaucoup d’émotions. Heureusement, il va encore bien maintenant. Il vit dans ma ville natale, mais il vient à Liverpool pour assister à quelques matchs. Il n’arrête jamais de regarder le football. Il sait beaucoup de choses, fin c’est ce qu’il croit ! Il est devenu un grand fan de Liverpool. »
Liverpool, chapitre 2
Le rôle de Lijnders à son retour était très différent de celui qu’il a laissé derrière lui. Plus exigeant mais aussi plus gratifiant puisqu’il fut chargé de combler le vide créé par le départ de Željko Buvač (l’adjoint de toujours de Jürgen Klopp).
« Aux Pays-Bas, on m’a dit que je retournais à mon ancien poste, mais ce n’était pas vrai. Je suis devenu le numéro 2. Si Jürgen ne m’avait pas offert ce poste, je ne serais pas revenu. Il m’a confié la responsabilité du processus d’entraînement, et c’était très important pour moi. Avant, je ne décidais pas si nous jouions huit ou six minutes, si nous faisions tel ou tel exercice, je donnais simplement des séances. Quand je suis revenu, j’étais vraiment responsable. Le temps que j’ai passé loin de Liverpool m’a permis de réfléchir sur moi-même. Je suis devenu beaucoup plus clair sur la façon dont je voulais travailler et sur ce qui est décisif pour réussir. Je sais exactement ce que je ferais différemment dans les situations que j’ai vécues maintenant. Plus de concessions, on fait ce que je veux à l’entraînement, rien d’autre, convaincre chaque jour, créer du bonheur chez les joueurs, un plan de semaine clair et on joue partout où on va de la même manière : plein d’énergie. »
À quoi ressemble une journée normale dans la vie de Pep Lijnders ?
« Mon alarme est toute neuve. Mes deux garçons ont trois ans et demi et cinq ans et demi. C’est simple : quand ils viennent dans notre lit, le sommeil est terminé ! Tôt le matin, j’appelle habituellement Vitor Manos (responsable de l’académie), j’envoie un message à Jürgen, puis j’arrive à Melwood. J’ai une réunion avec Jürgen dans son bureau pour parler de l’entraînement. Qu’allons-nous faire ? Qui fait quoi et à quoi ça va ressembler ? Voulons-nous avoir Sadio Mane sur l’aile gauche ou en pointe ? Des choses comme ça. Ensuite, lorsque l’entraînement est planifié, j’explique quelles sont les idées derrière à Andreas Kornmayer (responsable de la préparation physique), Pete, Vitor, John Achterberg (entraîneur des gardiens) et Jack Robinson (entraîneur adjoint des gardiens). Puis, je sors et je mets tout en place sur le terrain. Normalement Jürgen a une réunion avec les joueurs soit dans le vestiaire ou à l’extérieur pour donner quelques détails sur la séance d’entraînement. Nous nous entraînons toujours avec la même intensité que match, la même concentration et le même rythme. C’est le secret de l’entraînement à mon avis. Tout est construit autour de l’entraînement. La journée commence à la fin de l’entraînement. Je vais regarder la séance à nouveau en vidéo et essayer d’obtenir le plus d’informations possible des personnes autour de moi. Ensuite, je commence la planification de la prochaine séance. Nous prenons des décisions par rapport à ce que sera demain. Que voulons-nous faire ? Quels joueurs aurons-nous ? Je dois parler avec le service médical et essayer de planifier la séance de façon plus détaillée. Je l’inscrirai dans le programme hebdomadaire et j’établirai tout ce qui se rapporte à notre prochain adversaire. Pete va aussi donner son avis. Ensuite, le plan est clair pour le lendemain et je vais rentrer chez moi. Le soir, quand les enfants seront au lit, je regarderai des images de nos adversaires. »
Lors de la période de Lijnders en tant qu’adjoint, Liverpool a récolté 155 points sur 174 possibles. Ils sont passés à l’étage supérieur depuis qu’ils ont remporté la Ligue des Champions à Madrid en juin dernier et se retrouvent avec 13 points d’avance en tête de la Premier League alors qu’ils se rapprochent d’un premier titre national depuis 1990.
« Gagner quelque chose de grand instaure plus de conviction, plus de confiance dans tout, inconsciemment, vous vous sentez plus fort. Il y a une réelle faim de se battre pour plus de récompenses. Mais pour moi, c’est une question de processus et de comment l’équipe se développe. La confiance que j’ai obtenue en gardant les choses simples, en n’abandonnant jamais notre chemin, en croyant à l’entraînement et aux réunions vidéo pour nous améliorer, éclaire avec convictions les messages de Jürgen, Pete ou moi-même, que l’on répète encore et encore. Il faut faire confiance aux joueurs pour toujours regarder nos meilleurs matchs et réfléchir aux éléments qui nous ont permis de gagner les rencontres. Est-ce que nos arrières latéraux étaient constamment prêts à presser ? Est-ce que les défenseurs centraux défendaient en avançant plutôt qu’en reculant ? Est-ce que nos milieux de terrain étaient vraiment toujours connectés plutôt que de simplement chercher à l’être ? Il s’agit de travailler à notre façon continuellement, de devenir meilleur, à la recherche de la perfection. Nous savons qu’elle n’existe pas, mais vous devez toujours l’a cherché. Les gens disent que Liverpool a beaucoup évolué ici et là, mais je pense que notre principale force est que nous sommes toujours ensemble. Je veux dire sur le terrain, les distances, l’organisation, la façon dont nous sommes (compacité). C’est la seule façon d’être une équipe agressive et pressante. Si les distances et l’organisation ne sont pas justes, alors vous n’avez aucune chance. C’est là que nous avons apporté la plus grande amélioration. Peu importe où le jeu se déroule, nous sommes là ensemble. Une équipe compacte, une équipe intense, à la fois avec et sans ballon. Jürgen évoque le principe que tout le monde est responsable de tout. Il est facile de le dire, il est plus difficile de le mettre en pratique sur le terrain pendant 95 minutes, mais c’est ce que nos joueurs font. Si nous récupérons bien et avons de la fraîcheur dans notre jeu, nous entrons dans chaque match avec une idée commune de poursuivre et chasser l’adversaire partout sur le terrain. Chaque membre de notre équipe est devenu un meilleur joueur en passant ici. Si vous comparez Andy Robertson, Trent et Sadio à l’époque où ils sont arrivés et maintenant… Je pourrais en citer d’autres. Jürgen a créé une culture du développement. Chaque département du club se sent responsable et est mieux connecté qu’avant. Il est clair que ce sont nos principes qui ont permis tout cela. »
Le style de l’équipe a clairement évolué. La gestion du jeu est une caractéristique de l’équipe cette saison record qui a vu Liverpool perdre seulement deux points. L’équipe se place devant au tableau d’affichage puis joue avec maturité et contrôle.
« Cela doit naître au sein de l’équipe, vous ne pouvez pas le mettre en place. Même si on mène 3-0, on veut dominer. Nous cherchons toujours le 4-0, mais la façon dont nous le faisons peut-être différente de la façon dont nous avons cherché à faire le 1-0 ou le 2-0. Nous pouvons faire plus de passes, nous pouvons changer le jeu d’un côté à l’autre, nous pouvons créer plus de doute chez les adversaires avec notre positionnement. Mais nous cherchons toujours le 4-0. Quand on devient champion d’Europe, quand on devient plus dominant avec le ballon, on ne compte pas autant sur l’organisation défensive et la contre-attaque qui est une partie très attrayante de notre jeu. Nous sommes devenus meilleurs avec ballon contre les équipes qui s’organisent de manière spécifique contre nous. Je dirais que 75% des équipes de Premier League, même les plus grandes, ont changé leur système ou leur approche pour jouer contre nous cette saison. Avec des lignes beaucoup plus resserrées et un bloc plus bas. Pouvons-nous alors nous mettre à attendre à ce qu’il y ait une attaque adverse ? Non, nous ne pouvons pas. Nous devons respecter cette situation et trouver une nouvelle façon de jouer. C’est pourquoi notre diversité de création et de finition est importante. Cela nous pousse à évoluer à nouveau. Ce que j’aime dans notre jeu, c’est que nous avons tellement d’armes différentes et que cela nous rend imprévisibles. Il ne s’agit pas de jouer de A à B à C à D. Ce n’est pas le jeu que nous voulons. Même nos principes défensifs ne sont pas comme cela. Cela nous rend très difficiles à lire. Il y a beaucoup de liberté dans notre jeu parce que nous nous concentrons sur des principes plutôt que sur des circuits prédéfinis. Vous pouvez avoir beaucoup de passion, mais s’il n’y a pas de structure, vous n’avez aucune chance. Il faut de l’organisation, de la discipline tactique et des distances appropriées. C’est la base. C’est le père et la mère du football et d’une équipe cohérente. »
La ferveur autour de Lijnders a augmenté au point où il a été mentionné comme un successeur potentiel de Klopp. Mais une telle conversion est loin de ses pensées. Il est trop occupé à savourer chaque seconde du temps présent.
« Cela me rend fier, mais ce n’est pas important en ce moment. Ma seule ambition est de soutenir Jürgen et notre projet de la meilleure façon possible. Mike Gordon et Jürgen ont été les personnes les plus importantes de ma carrière. Ils m’ont donné la chance et la conviction de diriger la méthodologie et le processus d’entraînement de l’équipe première. C’est ma vie. Je me sens passionné par ce club et je me sens privilégié de travailler avec des collègues passionnés. Je pense que ce que nous vivons à Liverpool actuellement, nous ne le revivrons plus jamais dans nos vies. Tellement de bonnes choses se sont assemblées avec les propriétaires, l’entraîneur, le staff qui dans les moments difficiles n’abandonnent jamais, et un groupe de joueurs qui sont si unis, veulent vraiment jouer pour Liverpool et pour nous en tant que personnel. À la fin, j’espère vraiment qu’on aura ce que les mecs méritent. Je crois que chaque projet de football est comme le lever et le coucher du soleil, et pour notre projet, il n’est même pas midi. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes engagés pour quatre autres années. »