C’est à 15 heures, soit 1 h 30 avant le début de la rencontre, que nous récupérons nos billets pour rentrer dans le stade José-Amalfitani, enceinte hôte de Velez Sarsfield qui se situe à l’ouest de Buenos Aires dans le quartier de Liniers. Pour la petite anecdote, c’est aussi le stade qui abrite les Pumas, le XV de rugby argentin. Direction la tribune « platea » (latérale) non loin de la « popular » (virage) pour profiter de l’ambiance locale. Il faut dire que l’attente est grande de la part des supporteurs d’« El fortin » car après avoir remporté son premier match dans ce tournoi d’ouverture, le club au scapulaire n’a depuis plus connu le goût de la victoire. Tout comme Lanus d’ailleurs. La barra de Velez commence à installer ses traditionnelles bandes et bâches vingt minutes avant le coup d’envoi, moment choisi pour lancer les premiers chants qui résonneront de plus en plus fort jusqu’à l’entrée des 22 acteurs sur la pelouse.
Un premier acte très fermé
Ce sont d’abord les visiteurs d’« El granate » qui font leur apparition sur le terrain, avec un accueil particulier pour les deux anciens joueurs de la maison, Silva et Somoza qui seront conspués à chaque fois qu’ils toucheront le cuir. Le onze de Velez rentre ensuite sous les « papelitos » et chants puissants de la « popular ». Le coup d’envoi est donné. On s’ennuie ferme en ce début de rencontre, le jeu est très haché et l’on se rend coup pour coup. « El fortin » a la possession du ballon mais est bien trop maladroit dans la transmission pour se procurer des occasions. Heureusement que dans les tribunes la « hinchada », de Velez assure le spectacle avec des chants constants accompagnés de magnifiques gestuelles (voir vidéo).
Mais malheureusement l’ambiance ne transcende pas les joueurs sur le terrain, et à part Copete qui essaie de provoquer et de percuter du côté de Velez, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Soudain à la 45ème minute de jeu alors que l’on s’apprête à aller chercher une boisson et un choripan pour se consoler, vient la plus grosse occasion depuis le début du match. Cabral, complètement esseulé dans la surface de réparation de Lanus, reçoit une offrande venant du côté droit mais ne cadre pas sa tête au plus grand désarroi des supporteurs locaux. L’arbitre renvoie tout le monde aux vestiaires, Velez peut s’en mordre les doigts. 0-0 à la mi-temps.
« Allez Velez, pose tes couilles »
Le deuxième acte reprend sur les mêmes bases, Velez contrôle le ballon mais ne parvient pas à bonifier. De son côté, Lanus se contente de défendre et de procéder en contre en envoyant leur numéro 9, Silva, au casse pipe avec des longs ballons devant. Côté tribunes, les supporters du club cher à Omar Da Fonseca ne lâchent rien et c’est à souligner car le match en devient soporifique. Il reste alors un quart d’heure et ces derniers commencent sérieusement à en avoir marre. C’est le moment choisi par la barra de Velez pour réveiller tout le stade avec un chant détonnant directement adressé aux joueurs. « Vamos Velez vamos, ponga huevos! » En clair, « Allez Velez, pose tes couilles » . Message reçu cinq sur cinq et enfin la rencontre s’enflamme un peu, ça va d’un but à l’autre avec toujours de la maladresse dans la zone de finition mais au moins l’intention y est. A la 80ème « El fortin » accélère et Cubero envoie un centre en direction de Allione, repoussé par le portier « granate ». Dans les derniers instants de la rencontre, c’est Barrientos qui voit sa frappe passer juste au-dessus de la transversale de Velez, le hold-up n’était pas loin.
0-0 score final qui reflète parfaitement la physionomie de la rencontre malgré un dernier quart d’heure un peu plus animé. L’occasion pour nous de vous annoncer que ce soir nous nous rendrons au mythique stade Monumental de River Plate pour la rencontre opposant les « Millionarios « à Colon de Santa Fe. Rendez-vous donc demain soir dans la rubrique On Tour ! Avec cette fois-ci, on l’espère, un peu plus de buts…
Par Bastien Poupat, à Buenos Aires