Deuxième match en 4 jours avec cette fois-ci le cap plus au sud pour la compétition reine en Amsud, la Copa Libertadores. Et c’est à São Paulo, la troisième plus grande ville du monde (20 millions d’habitants), que ça va se passer. Cette mégalopole monstre compte pas moins de trois clubs de renom : les Corinthians, Palmeiras et le São Paulo FC, qui entame sa campagne continentale face au modeste The Strongest (tiens donc) venu de La Paz. A priori, sur le papier, il n’y a pas photo, le club brésilien triple vainqueur de la compétition puis de l’Intercontinentale en 1992-1993-2005 fait partie des poids lourds du continent. A l’intersaison, il s’est plutôt bien renforcé avec les arrivées de Maicon (Porto), le retour de la légende locale Lugano ou bien encore l’Argentin Calleri en provenance de Boca.
Direction donc le stade Pacaembú, et non pas le Morumbi, celui-ci étant en rénovations dans le cadre de la préparation des JO 2016, avec son superbe museo do futebol, visité de fond en comble le matin même après avoir acheté un billet pour le match en tribune supérieure derrière les buts pour la somme de 60 reais (15 euros). Le stade appartenant à la municipalité est situé dans l’un des beaux quartiers de Sampa (surnom de São Paulo), et pour s’y rendre, mieux vaut emprunter le métro, car le trafic automobile ici ferait passer Marseille ou Alger pour des havres de paix. Une heure trente avant le coup d’envoi, l’heure est à la bière et aux churrascas pour les fans du Tricolor, et au hit-parade des maillots (et des tatouages), la légende vivante Rogério Ceni figure au top même si un certain Lugano (oui, le même qui buvait la tasse face à Amalfitano) fait bonne figure.
On s’amuse encore à observer l’accoutrement des supporters et, comme c’est bizarre, aucun survêtement de Chelsea, du Real ou de la Juve… Par contre, s’il y a bien un club dont on croise quatre à cinq fois par jour le maillot dans la ville, c’est bien le PSG…
Passons. Les charbonneurs locaux cherchent à refourguer des billets du match, les vendeurs de boissons sont tous les deux mètres, le temps passe et il est temps de rentrer dans ce joli stade. Nous sommes mercredi soir, il est 19 heures et c’est pour cette raison que les travées sont à peine à moitié remplies à quelques minutes du coup d’envoi. Les supporters boliviens sont à peu près 300 à avoir fait le déplacement, mais au fil des minutes, les 34.000 places de l’ancienne enceinte des Corinthians auront quasiment toutes trouvé preneur.
Et alors qu’on semblait se diriger vers une ambiance tiède, on aura finalement droit à des chants puissants, tous lancés par la Torcida Independiente située en face. En Amérique du Sud, pas de sono hyperpuissante pour lancer les chants et/ou masquer le manque de bruit, tout le monde connaît son répertoire et lorsque la torcida entame un chant, c’est tout le reste du stade qui suit.
Sur le terrain, ce sont les Boliviens en jaune et noir qui prennent le jeu à leur compte et vont même trouver le poteau au quart d’heure de jeu sur un superbe enchaînement petit pont-frappe croisée de Rodrigo Ramallo. Mais petit à petit, les Paulistas vont reprendre les choses en main et Centurión, l’ancien feu follet du Racing, puis Ganso et Kardec, vont tenter d’ouvrir le score, en vain. De leur côté, les Boliviens ne ferment pas le jeu et ce sont 45 premières minutes plutôt agréables qui se concluent sur le score de 0-0.
Et c’est peu après l’heure de jeu qu’on va avoir le droit de voir le premier but de la partie après une superbe combinaison sur corner et la finalisation de Matías Alonso. Contre toute attente, ce sont bien les Boliviens qui ouvrent le score.
Il reste donc 30 minutes de jeu aux coéquipiers du toujours très beau à voir jouer Ganso pour revenir au score. Et ce sont tour à tour Bastos puis Rogerio qui vont avoir l’égalisation au bout du pied, mais ils ne cadrent pas leur frappe. L’ancien Lillois et Lyonnais est d’ailleurs conspué par tout le stade à la fin du match. Rien à faire, le coup de sifflet final retentit et les Paulistas commencent de la plus mauvaise des manières leur campagne, face à une séduisante équipe qui n’avait plus gagné hors de Bolivie en Libertadores depuis 1982.
Les deux rivaux du São Paulo, les Corinthians et Palmeiras, ont eux connu fortune diverse à l’extérieur : Palmeiras a ramené un nul (2-2) contre le River Plate uruguayen, et Corinthians s’est imposé 1-0 à Cobresal au Chili. On remet le couvert dans 3 jours pour le choc Palmeiras-Santos…
The Strongest club « modeste » c’est quand même l’un des deux gros clubs de La Paz et du pays, pouvant remplir leur stade de 40 000 places pour de grosses affiches… quant au parcage, comme souvent en amsud, ce sont bcp de locaux expats 😉 merci pour tous ces CR en tout cas… au final pas de Palmeiras x Santos?