Le Millwall Football Club est un club de football anglais fondé en 1885 qui n’a jamais côtoyé les sommets du football anglais. Aujourd’hui, le club stagne en Championship (seconde division) mais tient sa réputation dans le football britannique. La formation du Sud-est de Londres n’a plus évolué dans l’élite depuis la saison 1989-1990. En réalité, Millwall fait surtout les gros titres des journaux à cause des frasques de ses supporters.
Le Millwall FC possède une renommée qui dépasse de loin son antre du Dent. Pour certains, ce club fait penser à la finale de FA Cup en 2004 perdue 3-0 face à Manchester United. Mais pour une grande partie des amateurs de football, le représentant du sud-est de Londres symbolise la violence qui gangrène le football anglais. Dans la culture populaire, Millwall est directement affilié au hooliganisme. Il est vrai qu’une frange des supporters n’est pas composée que de tendres. Les fans se trimbalent une réputation de racistes violents depuis maintenant de nombreuses années. Dans les années 1960, le hooliganisme se développe Outre-Manche et l’une des firmes les plus célèbres voit le jour à Millwall en 1972, « The Bushwackers ». En 1964, lors d’un derby face à Brentford au Griffin Park, une grenade est lancée par les partisans des « Lions ». Finalement après enquête, la grenade était factice mais cet acte résume assez bien la bêtise humaine d’une partie des supporters de Millwall. Cette violence préjudiciable pour le club a fait couler beaucoup d’encre. De nombreux médias tels que la BBC ont tenté de relier les Bushwackers au National Front, l’extrême droite anglaise. Millwall est synonyme de violence, c’est un fait mais au même titre que Chelsea, West Ham, Leeds etc. L’ancien membre des Headhunters, John King a résumé les hooligans de Millwall en une phrase dans son livre Football Factory : « Aussi loin qu’on s’en souvienne, les gars de Millwall ont toujours été des cinglés. C’est quelque chose de particulier, un truc dans la tête, une case en moins ». Voila ce qui les différencie des hooligans lambdas , leur folie lors des combats. Cette hargne a entraîné la mort d’un fidèle supporter. En janvier 1987, une bagarre éclate entre les fans de Sheffield et Millwall entraînant le décès d’un Londonien. Ce malheureux événement ne s’arrête pas là, un mois plus tard après un déplacement à West Bromwich Albion, les hooligans font un détour à Sheffield pour une expédition punitive provoquant de nombreux dégâts. Cependant, après le drame du Heysel et de Hillsborough, la répression s’abat sur les stades anglais dans le seul but d’endiguer la violence. Malgré tout, chaque nouvelle génération veut prouver qu’elle est digne de ses prédécesseurs.
« No one like us and we don’t care »
Millwall est l’un des clubs les plus détestés en Angleterre pour ne pas dire le plus détesté. Chelsea, Luton, Leeds, Newcastle, Brighton, Crystal Palace, Sheffield, Arsenal, Middlesbrough, West Ham. Autant de clubs qui ont permis à Millwall de se faire une réputation dans le monde des tribunes. Une chose est sûre, les fans de Millwall ont fait trembler les supporters adverses pendant de nombreuses années. Toutefois, chose surprenante , le club n’a évolué que très peu d’années en Premier League mais parvient tout de même à entretenir des rivalités avec ses voisins. Ainsi, une haine viscérale oppose Millwall à Chelsea et West Ham. Le 25 août 2009, lors d’un derby face à West Ham, une bataille rangée éclate entre les fans des deux équipes se soldant par un hooligan des Hammers poignardé. Rajoutons à cela l’un des pires désordres à l’ordre public quelques années auparavant en 2002 selon la BBC. En mai de cette année-là, après l’élimination en play-off de Millwall face à Birmingham, les hooligans décident de faire un tour en ville. Cette petite virée se solde par 47 policiers et 24 chevaux blessés. Rien que ça. Il faut croire que la frange dur des Lions ne fait pas les choses à moitié. La liste de l’ensemble des actes de violence et des rivalités des hooligans de Millwall est longue et fastidieuse. En clair, personne n’aime Millwall et Millwall n’aime personne. Cette violence émanant des tribunes a occulté l’aspect sportif du club qui n’est guère plus glorieux.
Un projet footballistique ?
Parlons football tout de même. Au niveau sportif, c’est faible. Très faible. L’armoire à trophées est vide ou presque. Le dernier titre remonte à 2001, champion de D3… Rien de bien flamboyant. Le seul rayon de soleil dans l’histoire du club, c’est cette finale de FA Cup décrochée en 2004 contre Manchester United. David contre Goliath mais à la fin de l’histoire, après un doublé de Van Nisterlrooy et un but de Ronaldo, Manchester l’emporte. Pourtant la chance sourit au perdant. United étant déjà assuré de jouer l’Europe, Millwall obtient donc son ticket pour la coupe UEFA. Rattrapé par son faible niveau, le club se fait sortir au premier tour face aux Hongrois de Ferencvàros. Deux ans après cette belle épopée, Les Londoniens sont relégués en League One (3ème divison). Il faut attendre la saison 2010-2011 pour la remontée en Championship. Cette année, Millwall aspire à de meilleurs résultats. Pour cette raison, un nouvel entraîneur est arrivé sur les bords de la Tamise cet été avec dans ses bagages treize nouveaux joueurs (tous ces joueurs étaient libres de tout contrat). Les dirigeants veulent se donner les moyens de viser la promotion en embauchant Steve Lomas qui a permis au club écossais de Saint-Johnstone d’accrocher une qualification pour l’Europa League en 2011. Cependant, après 5 journées de championnat, les résultats ne sont pas encore là. Le club pointe actuellement à la 23ième place (sur 24) sans aucune victoire au compteur.
Ce samedi dès 16 heures, Millwall espère décrocher sa première victoire en championnat face à Derby County. Une saison compliquée s’annonce pour les Lions qui vont devoir se battre pour accéder aux play-off. Quant aux tribunes du Dent, ne reste plus qu’à espérer que les supporters soient plus calmes que par le passé.