L’AC Milan se relance depuis quelques semaines avec trois victoires et un nul lors des quatre derniers matchs. Pourtant cela reste bien en dessous du standing du club.
Vainqueur vendredi soir sur la pelouse de Catane (1-3), l’AC Milan s’est relancé en championnat et remonte à la septième place de la Serie A. Un match nul à Naples (2-2), et surtout une victoire sur le champion en titre, la Juventus (1-0). Une bonne série à poursuivre pour se rapprocher des places européennes et pourquoi pas du podium pour espérer disputer à nouveau la Ligue des champions. Cela ferait du bien aux finances.
Une victoire à Anderlecht (1-3) avec un splendide retourné acrobatique de Mexès permet aux Lombards de se qualifier en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Seulement, ils termineront deuxième de la poule derrière le novice espagnol, Málaga. De quoi se faire quelques sueurs froides pour le tirage au sort des huitièmes de finale et l’assurance de devoir se déplacer pour le match retour.
Un été agité
Ce début de saison catastrophique peut s’expliquer avec les nombreux départs qui ont touché l’équipe lors du mercato estival. Gattuso, Nesta, Inzaghi, Seedorf, Zambrotta, Van Bommel, Aquilani, Maxi Lopez, Taiwo, Roma et surtout Thiago Silva, Ibrahimovic, Cassano ont quitté le club cet été. Voilà de quoi faire une équipe intéressante et surtout très expérimentée.
Pour compenser De Jong, Acerbi, Zapata, Montolivo, Bakaye Traoré (Nancy), M’Baye Niang (Caen), Bojan et Pazzini sont arrivés. Le pedigree de ces joueurs est nettement inférieur à ceux qui sont partis.
Du coup, c’est le duo Yepes-Bonera qui se retrouve titulaire en défense centrale. Rien à voir par rapport au duo Nesta-Thiago Silva. Mexès jusqu’à son retourné fantastique en Ligue des Champions était hors de forme et alternait entre la tribune et le banc de touche.
Au milieu de terrain, Nocerino ne répète plus ses prestations de la saison dernière qui étaient impressionnantes (11 buts en toutes compétitions et 3 passes décisives). Kevin-Prince Boateng est, comme toujours, sur courant alternatif.
Une seule satisfaction
Stephan El Shaarawy est le seul milanais à surnager depuis le début de saison. Il a bénéficié du départ de Zlatan Ibrahimovic au PSG pour devenir un titulaire. Il en est à douze buts depuis le début de saison en championnat avec Milan. Il a été appelé en sélection par Cesare Prandelli pour le match amical contre la France. Il n’a pas déçu. Pour sa première sélection, il a inscrit son premier but.
Plus que les résultats, l’institution est en danger. Un des glorieux anciens, Gattuso a donné son sentiment sur ce qui passe chez les Rossoneri dans Luis Attaque sur RMC juste avant le match opposant l’Italie à la France : « La grande force des Milanais, c’est cette organisation, cette mentalité. Les joueurs ne devaient penser qu’au football car derrière, il y avait une organisation qui pensait à tout le reste. Si je suis parti, c’est que cet aspect a un peu disparu. Un exemple, quand Milan prend un jeune comme M’Baye Niang, certainement un très bon joueur, mais qui tous les jours accumule les bêtises (conduite sans permis, virée nocturne avec quatre autres Espoirs français…, Ndlr). Il y a quelques années, le Milan n’aurait jamais fait l’erreur de prendre un joueur comme ça ».
Un hiver probablement mouvementé
Le mercato hivernal s’annonce agité à Milanello. Robinho, peu utilisé pourrait rentrer au pays. Pour le remplacer, La Gazzetta dello Sport évoque Felipe Anderson, 19 ans, sous contrat avec Santos jusqu’en 2016. Mais le Bayern Munich, le Real Madrid, Tottenham et Wolfsburg seraient également sur les rangs. Après l’échange Cassano-Pazzini de cet été, les deux Milan pourraient s’échanger à nouveaux des joueurs. Il serait question d’un échange entre Boateng et Sneijder. Au niveau des départs, Bojan pourrait déjà retourner à la Roma. Un départ de Pato ne serait pas à exclure non plus. Cela permettrait éventuellement une arrivée de Balotelli sous forme de prêt avec option d’achat.
Milan va donc devoir choisir. Soit le club se tourne vers la formation : le club n’a plus la capacité de rivaliser sur le marché des transferts avec des clubs comme Manchester City, le PSG. Ou alors, il devra ouvrir son capital à des fonds étrangers (Moyen-Orient, Russie, Etats-Unis) pour espérer continuer à jouer les premiers rôles sur la scène européenne.