En chair et en os, Diego Maradona est bel et bien revenu à Naples comme annoncé depuis une quinzaine de jours. Une vieille promesse maintes fois repoussée à cause de problèmes avec le fisc italien que l’idole de la ville compte régler une fois pour toutes.
Enfin. Le retour de « San Diego » à Naples était un vieux serpent de mer. Depuis le 9 juin 2005 exactement, le jour de la retraite en tant que footballeur de Ciro Ferrara. Cette fois, il est bien là. Les tifosi y croyaient lorsque que son avocat et ami, Angelo Pisani, a confirmé indirectement « que les supporters auront une belle surprise en février ». Une large majorité d’entre eux craignait une énième simple déclaration. Le premier étant son fils (non-reconnu), Diego Maradona Jr, qui vit en Campagnie : « J’espère vraiment qu’il va venir sinon il ne faut pas faire espérer les tifosi ». Il faut dire que le pauvre fiston attend toujours de rencontrer son père alors que son jeune demi-frère Diego Fernando Maradona (issu d’une autre union) né le 13 février dernier a été reconnu. Dur. Pourtant ce n’est ni son amour pour Naples (aussi grand soit-il), ni ses histoires familiales qui sont à l’origine de ce grand retour dans la cité parthénopéenne.
Fisc fucking et romantisme
Maradona est accusé par le fisc italien de fraude depuis des années. En résumé, les deux parties se rejettent la faute mutuellement. L’un assure n’avoir aucune dette et ne pas être « un voleur ». Il est reproché au Pibe de oro de ne pas avoir déclaré ses revenus entre 1985 et 1991. Selon Me Pisani, cette accusation ne tient pas puisque c’est au Napoli qui l’employait de régler ses impôts. L’idole des Napolitains souhaite clarifier la situation et en finir, d’où sa venue et la conférence de presse prévue ce mardi. Dans une région particulièrement touchée par la crise, l’issue de ce feuilleton impliquant le Dieu vivant prend une toute autre importance.
Même s’il devrait ne pas être au San Paolo pour le match crucial pour le titre contre la Juve, Maradona demeure toujours aussi adulé par les tifosi. Il restera à jamais celui qui a écrit les plus belles pages de ce club, contre les « riches » du Nord. De l’aéroport à Roma-Fiumicino à l’hôtel Royal de Naples, on se pressait pour voir l’un des derniers représentants d’un football disparu. « Je peux mourir tranquille, j’ai vu Maradona » scandaient notamment les tifosi en bas de sa fenêtre.
Plus qu’ailleurs en Italie, à Naples foot et religion ne font qu’un surtout lorsqu’il s’agit de Diego. Alors imaginez lorsque celui-ci parle de troisième Scudetto. Au pied du Vésuve, ils prient tous pour que sa volonté soit faite.