Un Français peu connu se régale au Portugal. Lui, c’est Mamadou Diawara, arrivé à Lisbonne dans le club de Belenenses l’été dernier. Il vient de vivre une saison pleine avec une montée vers l’élite en Liga Sagres et un titre en Liga Vitalis (D2 portugaise). Ce jeune attaquant français nous a livré ses impressions sur cette saison exceptionnelle…
Bonjour Mamadou, peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours jusqu’à ton arrivée au Portugal ?
Mamadou Diawara : J’ai commencé au Clermont-Foot où j’ai été formé, après cela j’ai évolué en CFA 2 toujours avec Clermont de 2008 à 2011 mais à ce moment-là je m’entraînais assez souvent avec le groupe professionnel. J’ai ensuite évolué une saison à Chypre, à Paphos précisément et à l’été 2012 j’ai rejoint Belenenses.
Raconte-nous cette saison exceptionnelle que tu viens de vivre, sur le plan collectif car le club a terminé avec 21 points d’avance sur le second, le FC Arouca, et aussi sur le plan personnel avec tes 7 buts inscrits toutes compétitions confondues…
MD : Honnêtement au début de la saison, on a pris les matchs les uns après les autres. Au fur et à mesure d’engranger les points, on a commencé à croire de plus en plus à la montée. Mais le coach (Mitchell Van der Gaag) y est pour beaucoup, nous avions un groupe avec énormément de joueurs et il a réussi à concerner tout le monde en donnant du temps de jeu à tous. Sa méthode de travail n’a jamais changé, c’était parfait. C’est ce qui a fait notre force tout au long du championnat qui est un vrai marathon avec 22 équipes et donc 42 matchs à jouer. Sur le plan personnel, c’est clair que marquer 7 buts est une réelle satisfaction ! A moi de travailler, de gagner encore plus de temps de jeu pour inscrire encore plus de buts la saison prochaine.
Il y a eu aussi un très beau parcours de votre part en Coupe du Portugal avec une demi-finale face à un club de l’élite et même futur vainqueur de la compétition, le Vitoria Guimaraes…
MD : C’est exactement comme en championnat, les matchs sont venus un par un et nous nous ne sommes pas posés de questions. La coupe c’est venu comme ça. Comme un plus dans la saison, certes on a eu un peu de chance au tirage au sort car nous sommes tombés face à des petites équipes et on s’est dit pourquoi pas une demi-finale, pourquoi pas une finale… Au final nous avons échoué en demi-finale face au futur vainqueur de la compétition donc cela reste un très beau parcours.
« La saison prochaine, je porterai toujours le maillot de Belenenses »
En ce qui te concerne, il te reste un an de contrat à Belenenses est-ce que tu es en pourparler avec le club pour prolonger ?
MD : Oui. Le club est en pourparler avec mon agent à ce sujet, moi pour l’instant je m’en occupe pas. Il me reste un an de contrat, la saison prochaine je porterai toujours le maillot de Belenenses après on verra ce qu’il se passera…
Mamadou, le fait d’être originaire de Guinée peut te donner la possibilité d’une double nationalité et dans le même temps une sélection internationale, est-ce que tu as déjà pensé à cette option?
MD : Tout d’abord, aujourd’hui j’ai la nationalité française. Mon grand-père maternel est Guinéen, ce qui signifie que je peux être appelé en sélection par la Guinée même si je n’ai pas encore fait ma demande de double nationalité pour le moment.
As-tu déjà eu des contacts avec la fédération guinéenne ?
MD : Oui j’ai eu quelques contacts récemment…
Et c’est quelque chose que tu accepterais, une convocation avec ton pays d’origine ?
MD : Oui, bien sûr ! Une sélection avec la Guinée, cela ne se refuse pas! Et une expérience internationale, c’est toujours un plus dans une carrière de footballeur.
Pour en revenir à Belenenses, nous nous y sommes rendus lors de la saison 2009/2010 lorsque le club évoluait en première division, c’était un match face à Porto et nous avions trouvé un stade assez vide mis à part le parcage visiteurs. Est-ce que c’est malheureusement toujours le cas ou bien est ce que les supporteurs sont revenus au stade ?
MD : Alors une chose est sûre, on a clairement vu la différence par rapport au début de saison et à la fin de saison. Il y avait beaucoup plus de monde au stade quand la montée a commencé à se dessiner qu’auparavant. Mais je pense qu’il pourrait y avoir encore plus de personnes la saison prochaine en première division. Il y a un critère à ne pas oublier, c’est la proximité avec les deux très grands clubs du pays, le Benfica et le Sporting Lisbonne. Les gens sont beaucoup plus attirés par ces deux équipes qui sont des géants du football portugais.
Venons-en maintenant à la première division où tu vas jouer face à de très grands clubs, devant des milliers de personnes, dans des stades magnifiques, des ambiances exceptionnelles. Qu’est ce que cela te procure ?
MD : Franchement, cela fait énormément plaisir. Je me dis qu’on vient de loin, avec encore une fois une saison qui fut interminable, à chaque match c’était la guerre, on n’a eu beaucoup de déplacements compliqués sur des pelouses parfois difficiles… Et là se dire qu’on va pouvoir affronter des clubs comme Porto, le Benfica dans de très beaux stades et des terrains de qualité, je me répète mais cela fait plaisir. Sur le plan personnel mais aussi pour le groupe qui le mérite.
Une dernière question Mamadou, il parait que ton surnom c’est « Mamad’ au calme » et que beaucoup de tes coéquipiers t’appellent comme ça. Ça vient d’ou exactement?
MD : (Il rigole…) Ça vient de Clermont-Ferrand ! Tu sais, je suis un mec qui ne se prend pas la tête. Je ne fais que rigoler et quand mes coéquipiers me voyaient, ils me répétaient toujours: « t’es au calme là, t’es au calme ! ». Et voilà comment ce surnom est resté depuis mes premiers pas dans le foot à Clermont…
Propos recueillis par Bastien Poupat