Magno Macedo Novaes, c’est la belle histoire d’un Brésilien à la trajectoire atypique. Lorsque sa mère décède, il rentre au pays et arrête le football pendant presque un an. Après un transfert avorté au FC Metz à cause du quota de joueurs extra-communautaires, c’est à Bastia qu’il débarque en tant que doublure. Aujourd’hui titulaire indiscutable, le gardien nous répond en français.
Magno, Bastia est leader avec la meilleure attaque et meilleure défense, si vous ne montez pas en Ligue 1 ce serait une déception ?
MN: Tout d’abord, L’objectif du club était de se maintenir. Après c’est vrai que dans notre situation, on est premier et il reste encore douze matchs. C’est sûr que si l’on arrive pas au bout ou sur le podium ce serait une déception. Donc on fait tout pour finir sur le podium, ça dépend de nous. Si l’on continue de jouer de la même façon que l’on joue aujourd’hui, je ne vois pas comment peut-on laisser passer une telle opportunité.
Le Sporting n’est pas un promu comme les autres, les supporters ne veulent pas entendre parler d’autre chose que de montée. Comment le vis-tu en tant que joueur ?
MN: C’est normal. Si l’on est premier, les gens vont parler de nous. On arrive à rester concentrer sur l’objectif et ne pas trop écouter ce qu’il se dit. Il ne faut pas prendre la grosse tête dans ces moments-là. On sait que tout va très vite, on reste méfiant. Les journalistes aussi vont dire beaucoup de choses mais c’est à nous de canaliser tout ça.
On a l’impression que vous avez fait le plus dur après la CAN avec l’absence de Sadio Diallo et les suspensions de Wahbi Khazri et de Jérôme Rothen…
MN: Non, je pense que le plus dur c’est maintenant. On va jouer contre des équipes qui jouent le maintien. Elles vont tout donner et jouer très bas. On a passé une étape c’est sûr, on a gagné des matchs sans des joueurs très importants comme Sadio (Diallo), Wahbi (Khazri), Jérôme (Rothen) et Toiflou Maoulida. Donc ça veut dire qu’on a une équipe très complète parce qu’on arrive à gagner, faire des résultats sans avoir forcément tous les joueurs de l’effectif. Mais je pense que le plus difficile est à venir, ça va être dur mentalement. Il faudra rester concentré et être très appliqué.
Comment expliques-tu cette saison formidable ?
MN: On travaille bien. On est bien ensemble, l’équipe vit bien. Et on a des bons joueurs aussi hein ! (rire). Le staff technique fait un très bon boulot, c’est grâce à eux aussi. C’est important d’avoir un staff compétent comme celui que nous avons.
Bastia est invaincu à domicile, l’adversaire a de nouveau peur de se rendre à Furiani. De l’extérieur on dirait que rien ne peut vous arriver à Armand Cesari, c’est aussi ce que tu ressens en entrant sur le terrain ?
MN: Je pense que si l’on arrive à gagner les matchs, c’est aussi parce que les supporters sont là. Aujourd’hui c’est plutôt dans le jeu qu’on fait peur, les adversaires craignent de prendre beaucoup de buts. Ce n’est pas comme avant, c’était pour autre chose (il rigole). C’est plus pour l’ambiance maintenant, et aussi le jeu que l’on pratique.
Pour beaucoup d’observateurs de la Ligue 2, tu es considéré comme le meilleur gardien…
MN: Il y a beaucoup de bons gardiens en Ligue 2 ! Après j’essaye de faire le maximum pour l’équipe, et en ce moment ça marche donc tant mieux. Je ne vais pas dire que je suis le plus fort ou plus faible. Cette saison je fais bien mon travail et j’espère que je vais continuer jusqu’au bout.
N’est-ce pas perturbant pour un groupe lorsque certains joueurs savent déjà qu’ils vont partir en fin de saison (ndlr: Diallo à Rennes) ou en fin de contrat (ndlr: Khazri) ?
MN: Non. Ce n’est pas perturbant dans le sens où tous les deux, Sadio et Wahbi que tu viens de citer, sont des joueurs impliqués. Ils sont à fond avec nous. Je pense que c’est pertubant quand on a des joueurs qui sont là et qui n’ont plus envie de rester avec nous. Là c’est compliqué. Ce n’est pas le cas et en plus ils sont très appréciés dans l’équipe, donc je ne vois pas de souci. Cela fait parti du métier.
Et toi, personnellement qu’en est-il de ton avenir ?
MN: Je suis en fin de contrat, je suis en train de négocier avec le club. Pour le moment, il n’y a rien de fait. Avec ma famille, on a envie de rester à Bastia. Et en plus si on arrive à monter, c’est encore mieux. Après il faut qu’on tombe d’accord avec les dirigeants, donc pour le moment on est en train de négocier.
propos recueillis par Adrien Verrecchia