A l’heure du modèle allemand, Lyon a remporté à Munich sa deuxième Ligue des Champions consécutive face à Francfort (2-0). C’est la récompense d’une formidable continuité des Rhodaniennes, intouchables en Europe depuis deux ans.
Dix-neuf ans après Marseille, un autre club français remporte la Ligue des Champions dans un stade Olympique de Munich laissé à l’abandon sur le plan footballistique depuis sept ans. Cette finale de la Ligue des Champions féminine s’annonçait historique. Un nouveau record de spectateurs pour un match de cette compétition a été établi avec 50 212 spectateurs. L’enjeu était de taille, puisque seule une équipe était déjà parvenue à conserver son titre européen. C’était Umea, un club suédois en 2003 et 2004. Désormais, l’OL y est aussi parvenu.
Après Potsdam l’an passé, un autre club allemand a dû s’avouer vaincu face à la supériorité des Rhodaniennes. En l’occurrence Francfort qui, en s’inclinant ce jeudi en Bavière, a tout perdu cette saison. Le championnat face à Potsdam, la Coupe d’Allemagne face au Bayern Munich et donc la Ligue des Champions face à des Olympiennes qui auront su faire preuve de réalisme lors d’un premier acte plus équilibré que le score ne voulait bien l’indiquer.
Shirley Cruz obtenait un penalty généreux que transformait Eugénie Le Sommer (1-0, 14e). Dix minutes plus tard, il ne manquait pas grand-chose aux Lyonnaises pour poursuivre ce 100% de réussite mais la tête de Wendie Renard était déviée sur le poteau par la gardienne adverse (25e). Pas grave pour les Olympiennes puisque dans la foulée ou presque, un long ballon de Cruz vers Lotta Schelin était écarté par le dernier rempart allemand de la tête hors de sa surface vers… Camille Abily, qui ne loupait pas sa reprise des 35 mètres et expédiait le ballon au fond des filets désertés (2-0, 28e). A partir de là, les Lyonnaises contrôlaient et se contentaient de gérer le match.
La fierté d’Aulas
Rattachée à la section masculine de l’OL en 2004, l’équipe féminine est devenue en moins de dix ans une vraie machine à gagner. Outre son titre en Ligue des Champions, elle a remporté depuis cette date cinq titres de championnes de France (2007 à 2011) et la Coupe de France à deux reprises, en 2008 et dimanche dernier,face à Montpellier, l’un des trois autres clubs de l’élite masculine à compter une section féminine.
Le boss a effectivement les yeux de Chimène pour son équipe féminine, dont il est très fier alors que les garçons ne vont pas disputer la Ligue des Champions pour la première fois depuis treize ans. Les joueuses le lui rendent bien malgré des moyens financiers en baisse en raison du plan de rigueur affectant l’ensemble d’OL Groupe. Le budget est ainsi aujourd’hui de 3,5 millions d’euros contre 5 à 6 millions il y a deux ans. Celui de Francfort se situe à 9 millions environ.
Outre la présence du président sur certains matchs, le technicien doit trouver les mots pour motiver sa formation dans un championnat à l’opposition limitée, au cours duquel elle a inscrit 103 buts pour n’en encaisser que 3.
Cette saison, les Lyonnaises ne sont pourtant pas certaines d’être sacrées, elles sont actuellement deuxième derrière Juvisy. En cas de victoire dimanche lors d’un match en retard contre le PSG, elles reprendraient néanmoins les commandes du championnat.
Positif, le bilan du football féminin français pourrait encore l’être cette année. Car au-delà de cette finale de Ligue des Champions, il y a le tournoi olympique où les Bleues affronteront les Etats-Unis au premier tour. De quoi confirmer l’engouement pour la discipline, qui ne se dément pas depuis un an, devant la télévision comme sur les terrains.