L’heure était au bilan de l’Euro 2016 ce jeudi et vendredi à l’initiative de Football Supporters Europe (FSE) à la maison de l’Europe et à Sciences Po à Paris.
L’organisation a d’abord tiré les conclusions de ses ambassades de supporters mises en place durant la compétition. Par ailleurs, un changement est annoncé à la tête de FSE puisque le Français Ronan Evain succède à l’Allemande Daniela Wurbs présidente depuis plusieurs années.
Soulignons que l’ensemble des acteurs du football français et européen étaient réunis (FFF, LFP, UEFA, Association Nationale des Supporters, Supporters Direct Europe, représentants de personnes à mobilités réduites et salariés de clubs ainsi que les ministères des Sports et l’Intérieur via la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme).
Outre les actions positives (fans guides, fans zones etc…) saluées, plusieurs reproches ont été émis. Dont le placement dans plusieurs stades de supporters handicapés derrière les Irrésistibles Français désireux de suivre le match debout. Les malvoyants ont aussi pu suivre les rencontres en audio-description via des casques grâce au concours de CAFE (Centre for Acces to Football in Europe) dans les stades des villes hôtes.
Hélas la communication insuffisante autour de cette belle initiative est regrettable. Tout comme celle à propos de son retour prochain lors des matchs des clubs français de ces villes hôtes. Les associations de supporters dénoncent la persistance des mesures entravant les libertés individuelles telles les interdictions de déplacement.
Antoine Boutonnet, le commissaire de la DNLH, étant à Bruxelles pour motif professionnel, le jeune Anthony Da Silva s’est chargé de représenter la cellule du ministère de l’Intérieur. Problème, celui-ci ne l’a intégré qu’il y a un an et ne pouvait répondre aux questions inhérentes à des faits antérieurs. Au grand dam de plusieurs interlocuteurs présents.
Anthony Da Silva a néanmoins affirmé « déplorer » que « le contexte lié à l’État d’urgence ne favorise pas un dialogue aisé » mettant en cause une « sur-mobilisation des forces de l’ordre ». Tout en assurant : « La distinction entre ultras et hooligans est déjà faite. Le but n’est pas de lutter contre les ultras ».
Les sociologues Nicolas Hourcade et Patrick Mignon ont présenté lors de ce débat mené par la fondation Daniel-Nivel leurs idées pour une « destruction des stéréotypes policiers-supporters ».
Parmi ces idées, celle de « chantiers d’avenir », des colloques rassemblant des supporters et policiers afin de prévenir la violence sur le modèle des « workshops » allemands. Le plus dur étant de les concrétiser.