Les supporters montpelliérains sont en rogne. Voilà une dizaine de jours qu’ils préparent le déplacement de ce dimanche à Saint-Etienne.
Mais voilà que jeudi après-midi, les trois principaux groupes (Armata Ultras, Butte Paillade et Camarga Unitat) apprennent que le trajet vers le Forez sera encadré. L’officialisation tombe tardivement vendredi, soit deux jours avant le match, bien trop tard pour laisser le temps de s’organiser.
« Compte tenu des affrontements violents qui se sont produits au cours de la saison 2014-2015, tant pour des rencontres jouées à domicile qu’à l’extérieur, impliquant des supporteurs ultras montpelliérains, cette rencontre présente des risques avérés de troubles à l’ordre public », a justifié le préfet de la Loire, Fabien Sudry, dans un communiqué.
350 supporters seulement seront admis. Des mesures, de plus en plus régulières en France, qui font bondir Stéphane le président des Camarga Unitat. « On nous interdit de prendre des minibus (J9) et voitures particulières, on nous demande de prendre des bus et, nous, des bus à trois jours du match on n’en trouve pas ! », nous confie-t-il.
Lors de notre échange, les ultras de Montpellier ne disposaient que d’un bus pour trois groupes. Ce qui est insuffisant sans mentionner le coût plus élevé des bus le dimanche. « On ne s’est pas trop engagés sur les bus car c’est 1200 euros de caution, tandis qu’avec les minibus on peut s’arranger puisqu’on les loue à l’année », explique Stéphane.
Et, amer, d’enchaîner : « Ce n’est pas un interdiction mais c’est tout comme. Nous (les Camarga Unitat, ndlr), on se déplace à 20. On ne peut pas prendre de bus ! ». Les Héraultais se doutaient par expérience que le périple allait s’avérer compliqué.
Mais c’est un « très vieux contentieux », à les en croire. Trop même d’après Stéphane pour de telles mesures : « Il date de 20 ans ! J’ai envie de dire que c’est presque les autorités qui font qu’il y a un contentieux. Après, il y a toujours des rivalités avec tout le monde, pas que les Stéphanois. C’est scandaleux ! ».
Pourtant pas question pour ces fidèles du MHSC de renoncer à faire le trajet, voire même de braver l’interdit : « Les Camarga Unitat iront à Saint-Etienne quoi qu’il arrive. On partira dimanche matin. Quitte à y aller en J9 et revenir de Saint-Etienne juste avant le match ».
« Le non-respect de ces dispositions constitue un délit passible de six mois de prison et 30.000 euros d’amende. Les contrevenants s’exposent, en outre, à des interdictions administratives de stade », avertit la préfecture. De chaque côté, tout le monde sait à quoi s’en tenir.