Avant le « Spygate » qui toucha Marcelo Bielsa et révéla au Royaume la tendance de l’Argentin à se réfugier dans la minutie pour combattre son anxiété au nom de la perfection, Leeds United a connu un autre maître, plus méconnu mais tout aussi méticuleux et torturé à l’heure de préparer ses matchs : Don Revie, coach de Leeds de 1961 à 1974. Le magazine FourFourTwo avait consacré un aperçu de la rigueur et de l’intransigeance de cet expert en matière de planification en juillet 2013. Traduction.
Avec ses dossiers détaillés sur chaque joueur, la légende de Leeds a montré la voie à Jose, Pep et même Marcelo. Mais cette obsession au bord de la paranoïa vis-à-vis de l’adversaire, tout le monde ne l’a pas approuvée.
Partout où il regardait, il pouvait voir le fantôme de son prédécesseur. Des souvenirs qui bordent les couloirs d’Elland Road en passant par l’argenterie étincelante de la salle des trophées qu’il avait remportés en « trichant ». C’était l’équipe de Don Revie, le staff fidèle de Don Revie, et dans le bureau du manager, se trouvait une pile de dossiers « sanglants » signés Don Revie.
Quand Brian Clough est arrivé à Leeds à l’été 1974, ce dernier s’est immédiatement mis à la recherche de la moindre trace de son prédécesseur. Il a banni toute mention du nom de Revie et a brûlé les dossiers devenus synonymes de succès sous son ère.
Beaucoup de nouveaux joueurs de Clough avaient appris à broyer leurs adversaires en utilisant les informations méticuleusement rassemblées contenues dans ces fichiers. Même des joueurs cyniques comme le défenseur central Jack Charlton avaient adhéré à l’idée des dossiers. Désespéré à l’idée de supprimer toutes les connexions liées à son ancien ennemi, Clough a banni pour de bon toute discussion autour des dossiers. Du jour au lendemain, sans concession.
C’était une décision extrêmement malavisée. Ce que Clough n’avait pas compris, c’est qu’à un moment où les préparations typiques du football anglais représentaient à peine plus de 10 minutes de conversation préparatoire, une tasse de thé et un biscuit Rich Tea, le rituel d’avant-match de Revie consistait à présenter aux joueurs des extraits d’informations sélectionnés sur les forces et les faiblesses des adversaires directs. Une pratique à des années-lumière des tactiques adverses en matière de management.
Étaient-elles, comme le diraient plus tard ses critiques, une perte de temps ? Le résultat d’une profonde paranoïa plutôt qu’un désir de se préparer qui saperait plus tard son règne en tant que sélectionneur de l’Angleterre ? Étaient-ce des rapports à lire ou des ordures à brûler ?
L’association de Revie à l’utilisation de tactiques révolutionnaires a commencé au cours de sa carrière de joueur. Reconnu pour sa vision du jeu, sa créativité et sa justesse à la passe, Revie a été utilisé en tant qu’avant-centre par Les McDowall, manager de Manchester City. Quel a été son plus haut fait ? Avoir détruit Birmingham City en finale de la FA Cup 1956 (3-1).
Le ‘Plan Revie’ a contribué à façonner la manière dont le football allait être joué dans la seconde moitié du XXe siècle. L’ingéniosité tactique de McDowall est restée chez Revie quand celui-ci s’apprêtait à prendre son premier poste en tant qu’entraîneur à Elland Road en 1961.
Dès le début, Revie a mis en place de nouvelles idées radicales en termes d’exercices, de nutrition et de cohésion d’équipe. En plus des jeux de bingo et des carpet bowls, il a embauché des danseurs de ballet pour apprendre aux joueurs à avoir un meilleur équilibre et mieux maîtriser leurs mouvements. Mais ce qui a le plus attiré l’attention, ce sont ces infâmes dossiers rendus mythiques par les médias.
Le premier cas connu d’un dossier utilisé remonte à la saison 1963-64. À l’époque, Revie avait demandé à Syd Owen, entraîneur assistant de l’équipe première, de scruter un jeune joueur auquel il s’était intéressé et qu’il était prêt à signer. L’analyse d’Owen concernant les forces et les faiblesses du joueur relevait du chef-d’œuvre pour Revie tant et si bien qu’elle servirait désormais de modèle pour le reste de sa carrière. Le coach de Leeds s’est rendu compte qu’une équipe armée de ce type d’analyses détaillées des adversaires aurait un avantage certain, et a donc mis en place une politique de réalisation de dossiers sur tous les joueurs adverses.
« S’il essaye de te dribbler, oriente-le sur ton pied droit plutôt que le pied gauche… »
La tâche de compiler les dossiers a été confiée à des membres de son staff. Parmi eux, Owen donc ainsi que son adjoint, Maurice Lindley. Leurs notes manuscrites étaient ensuite transmises à Revie et à son bras droit, Les Cocker, puis dactylographiées par leur secrétaire, Jean Reid.
Bien que l’utilisation des notes de préparation d’avant-match ne soit pas un concept nouveau, personne n’avait tenté de compiler des dossiers aussi complexes que ceux de Revie. Ceux-ci contenaient des informations vitales sur les tirs adverses, la qualité des dribbles, la qualité des tacles des joueurs adverses et comment ils utilisaient le ballon en phase de possession.
Les adversaires étaient si méfiants par les dossiers de Revie qu’ils mettaient tout en œuvre pour que son équipe ne les compile plus. « Vous entendiez des histoires selon lesquelles Maurice et Syd avaient parfois du mal à avoir accès aux terrains adverses, explique Eddie Gray, ancien ailier de Leeds et de la sélection écossaise. Je pense qu’ils ont parfois dû payer pour aller sur certains terrains. »
Indépendamment des méthodes clandestines auxquelles Lindley et Owen ont eu recours, il était essentiel pour eux de fournir à Revie leurs analyses détaillées afin qu’il puisse commencer à armer les joueurs des informations nécessaires pour venir à bout de l’adversaire.
Parfois, après la réception desdits dossiers, certains joueurs étaient interrogés en préparation du match. Le but : s’assurer qu’ils avaient bien intégré ces informations. Des détails vitaux étaient également apportés durant la causerie d’avant-match. « Par exemple, il pouvait dire à Jack Charlton : ‘L’avant-centre est beaucoup plus à l’aise de la tête et frappe plus fort s’il prend appui avec sa main gauche plutôt qu’avec sa main droite. Et s’il essaye de te dribbler, oriente-le sur ton pied droit plutôt que le pied gauche…’”, se souvient Duncan, le fils de Revie.
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Superstition exacerbée
L’analyse détaillée d’un ailier international finlandais, dans l’un des rares dossiers divulgués publiquement, donne une idée du ton des documents. “1,70m, corpulence moyenne, droitier mais peut jouer à gauche. Bon contrôle. Aime avoir le ballon. Toujours à la recherche du ballon – assez malin – se tourne vite – peu courageux. Dribble sur sa droite. Bonne conservation du ballon. Ne sait pas tacler. »
Pour quelques joueurs en particulier, cette approche analytique méthodique a fourni de précieuses informations. « C’était vraiment utile de savoir de quoi les adversaires étaient capables, en particulier en tant que gardien », admet par exemple l’ancien gardien de Leeds et de l’Ecosse, David Harvey.
D’autres internationaux écossais comme Peter Lorimer ont également trouvé les dossiers utiles, ajoutant même qu’ils faisaient la différence lorsque Leeds affrontait des équipes étrangères inconnues en Europe. « De nos jours, si un club britannique joue contre une équipe européenne, ils peuvent obtenir des vidéos de l’adversaire. Donc ils peuvent les regarder et se préparer durant la semaine. Mais à l’époque, on ne disposait pas des moyens d’aujourd’hui. Grâce aux dossiers, on pouvait avoir une bonne idée globale et une vision mentale de ce qui allait nous attendre avant d’aller sur le terrain. Donc ils étaient vraiment importants. »
Malgré leur utilité incontestable, Lorimer estime que le matériel a parfois contribué à créer trop de respect pour les joueurs adverses. Des adversaires qui ne pouvaient pas rivaliser avec Leeds et ses 11 internationaux. « Parfois, en Coupe, on affrontait des équipes qui évoluaient à deux ou trois divisions inférieures à nous, mais on gardait toujours les dossiers, se souvient Lorimer. On en plaisantait : ‘Est-ce qu’on joue contre une équipe amateur ou le Real Madrid ?' »
Une des principales critiques du management de Revie était que ses propres phobies et rituels ont empêché son équipe d’être aussi performante qu’elle aurait dû l’être. Très superstitieux, Revie avait peur des éléphants d’ornement et des oiseaux à plumes. Un jour, il a convoqué un gitan à Elland Road pour conjurer une malédiction qu’il croyait avoir été placée sur le terrain pour l’empêcher de gagner. Il a alors continué à porter un costume bleu « chanceux » en dépit de son état très usé.
Le comte de Harewood, président de Leeds pendant le mandat de Revie, estimait que la nature superstitieuse et la négativité du manager a parfois entravé la progression de l’équipe. « Je pense que la faiblesse de Don était la peur de ne pas savoir tout ce qu’il y avait à savoir sur l’adversaire, résume-t-il. Cela aurait pu être porté à l’excès. Les joueurs ont peut-être été capables de lire plus de dangers qu’il n’en existait dans certaines situations. »
En dépit de ces critiques, il était difficile pour Revie d’abandonner la devise « échouer dans sa préparation, c’est se préparer à l’échec », qui l’avait si bien servi durant sa carrière d’entraîneur. En effet, il s’efforçait sans cesse de s’assurer que les dossiers étaient aussi précis que possible. Heureusement, compte tenu de sa grande attention portée aux détails, les dossiers étaient « précis à 98% », estime Harvey. « Ils étaient très complets et aucune information apportée n’était mauvaise », ajoute Norman Hunter, ancienne star de Leeds et de la sélection d’Angleterre. « Il n’a jamais commis la moindre erreur. Il se l’interdisait. C’était juste sa façon de faire. »
Rapports arbitraux
Cela ne veut pas dire qu’une petite erreur ne se soit pas glissée de temps à autre. « La seule fois dont je me souvienne où Don s’est trompé, c’était lorsqu’on a joué contre le Real Saragosse (en demi-finale de la Coupe des Villes de Foires, l’ancienne League Europa, ndlr). Il avait arrosé le terrain pensant que les Espagnols n’aimaient pas jouer sur terrain mouillé, mais on a été mené 2-0 après à peine dix minutes à Elland Road (même après 5 minutes, ndlr) », rappelle Gray.
En raison de la nature méticuleuse de Revie, les erreurs de ce type étaient rares. La pression sur ses assistants pour l’élaboration des dossiers s’étendaient même aux arbitres. Dave Cocker, fils du bras droit de Revie, rapporte ainsi que les arbitres étaient scrutés avant les matchs européens du club. Le but : voir quelle sorte d’infraction était réprimée et celles qui permettaient aux deux équipes de s’en sortir.
À l’insu de beaucoup de ses joueurs, Revie a également examiné sa propre équipe. Duncan Revie se souvient : « Je passais en revue les affaires de mon père il y a trois ou quatre ans et je suis tombé sur une dizaine de chemises A4 brunes datant de 1964. Les dossiers contenaient des informations sur les performances de chaque joueur de Leeds lors de chaque match par blocs de 15 minutes. Par exemple à côté du nom de Billy Bremner, il indiquait combien de passes il avait complété lors du premier quart d’heure, combien de tacles il avait effectué et tout le travail abattu. Il en avait pour chaque joueur. Ça veut donc dire qu’il avait demandé à 11 personnes de prendre des notes dans les tribunes. Sur ses propres joueurs !”
Cocker, qui a conservé des copies de presque tous les dossiers créés par Revie et son père depuis leur arrivée à Leeds , raconte détenir également des informations détaillées du staff sur l’évaluation des joueurs de Leeds. « J’ai des dossiers sur la façon dont ils devaient réagir et agir contre certains joueurs en fonction de leurs forces et de leurs faiblesses. J’ai même des dossiers sur d’anciens joueurs comme Norman Hunter de sa période où il jouait à Bristol City (1975-1979, ndlr), et sur des joueurs de Leeds qui étaient considérés pour faire partie de la sélection anglaise en 1974-75 quand Don dirigeait l’équipe nationale. »
Lieutenant Bremner
Bien que la majorité des joueurs avait adhéré à la rigueur de Revie, tout le monde n’avait pas été converti. Dans son autobiographie, l’ancien gardien Gary Sprake a d’ailleurs qualifié les dossiers « d’ennuyeux à mourir. » « Syd Owen les transmettait à Revie pour qu’il les lise à haute voix. Ça durait environ une heure. Une heure pendant laquelle les gars s’ennuyaient bêtement. Je l’étais – même si personne n’osait le dire aux assistants, et encore moins au boss. »
Même le loyal serviteur de Revie, Billy Bremner, a parfois eu du mal à rester concentré lorsque le contenu d’un dossier était révélé à l’équipe. Dans le livre d’Andrew Mourant, ‘Don Revie : Portrait d’une énigme au football’, Bremner se souvient : « Je regardais, mais je ne m’y intéressais pas beaucoup. Mais il valait mieux que j’y prête attention parce que s’il m’interrogeait et que je n’y prêtais pas attention, il n’aurait pas trop apprécié. La seule fois où je l’écoutais, c’était lorsqu’il parlait des joueurs continentaux que je ne connaissais pas.”
Malgré le cynisme de l’Écossais, il était important qu’il en connaisse le contenu : Bremner était l’homme chargé de suivre et de faire respecter les instructions de Revie sur le terrain. « Jamais dans l’histoire du jeu, il n’y avait eu autant de préparation avant même que les matchs ne débutent », évoque Revie dans la biographie de Bremner. « Même les plans les mieux préparés exigent souvent une réévaluation depuis le terrain, et c’est là où un capitaine comme Billy Bremner montrait sa valeur. L’une de ses tâches principales était de lire la situation et d’ajuster la tactique en fonction de celle-ci. Notre discussion d’avant-match fixait les lignes directrices, mais on devait s’attendre à ce que nos adversaires élaborent leurs propres plans pour empêcher les nôtres de fonctionner correctement. Si notre équipe était en difficulté, Billy avait la responsabilité de changer ou d’adapter la tactique à adopter.”
Bremner et Sprake n’étaient pas les seuls à avoir du mal à accorder toute leur attention aux dossiers. La préparation d’avant-match de Revie était si minutieuse que les joueurs devaient s’astreindre à écouter le contenu d’un long dossier même si Leeds avait récemment joué contre l’équipe en question.
« Parfois, vous aviez des dossiers sur des joueurs que vous aviez affrontés deux ou trois semaines plus tôt et que vous connaissiez déjà parfaitement. Mais vous restiez encore là à écouter quelques informations car certaines d’entre elles sur les coups de pied arrêtés pouvaient vous avoir échappé, défend Hunter. Si on devait rester là pendant trois quarts d’heure à écouter un dossier qui s’avérait peut-être ennuyeux parce qu’on en connaissait déjà le contenu, on était tous prêts à nous asseoir et à écouter. C’était la façon dont fonctionnait Don et on s’y était habitués. »
Même si elles sont devenus une seconde nature pour Leeds, les méthodes de Revie étaient tellement novatrices que les joueurs adverses ne savaient pas quoi en faire. « Je me souviens avoir parlé à des joueurs du Celtic quand j’étais avec la sélection de l’Écosse et ils avaient l’habitude de se moquer des efforts qu’on déployait pour défendre les coups francs par exemple, raconte Lorimer. Lorsqu’un joueur adverse s’apprêtait à tirer un coup franc contre le Celtic, ils avaient plutôt l’habitude de crier pour effrayer à mort le tireur … »
Malheureusement pour Revie, quand il a pris le poste de la sélection de l’Angleterre à Sir Alf Ramsey en 1974 – prenant ses dossiers avec lui, il n’a pas été en mesure de maintenir la loyauté féroce qu’Elland Road lui avait précédemment témoignée. Tout au long de son mandat à la tête de l’équipe nationale, un certain nombre de voix dissidentes dans le camp anglais n’ont pas adhéré aux méthodes de Revie. Alan Ball, vainqueur de la Coupe du monde 1966, a été nommé capitaine de l’équipe nationale par Revie pour être ensuite abandonné sans pitié. Il a été l’un des plus virulents et a mené campagne contre le sélectionneur anglais dans la presse nationale en tournant en dérision ses méthodes. « Je sais que Ball a dit qu’il avait l’habitude de faire des mots croisés au verso des dossiers », se souvient aujourd’hui Duncan Revie.
Certains de ses coéquipiers ont également trouvé que les nombreux exercices tactiques d’entraînement, combinés à une lecture exhaustive, étaient trop difficiles à assumer. « À terme, avec Revie, ton esprit était rempli de beaucoup trop de choses – tu pouvais finir à bout de nerfs », pense Mick Channon, ancien attaquant des Three Lions.
« Certains prenaient les dossiers au sérieux, alors que pour d’autres, c’était une blague. Revie aurait dû simplement dire qu’ils étaient là si nous en avions besoin – c’est ainsi qu’il les entendait, pour être juste avec lui. Il a été mal compris. Les joueurs ne sont pas vraiment si intelligents. Ils n’ont pas besoin de tout ça. Ils veulent juste jouer au football. »
En revanche, Kevin Keegan, nommé capitaine de l’équipe nationale par Revie, était l’un de ses soutiens les plus notoires. Le futur patron de l’Angleterre pensait que ces documents étaient particulièrement utiles pour informer les joueurs des équipes de pays moins connus. « Je dirais que 75% des joueurs de la sélection ont adhéré à l’idée des dossiers, mais pas l’autre quart. Et malheureusement pour Don, la presse a retenu le 25% et l’a ridiculisé en conséquence », écrira Keegan dans la préface de la biographie autorisée de Richard Sutcliffe, ‘Revie : Revered and Reviled.’
En avance sur son temps
Même certains anciens joueurs de Leeds estiment que l’attention des médias sur les recherches de Revie – en particulier pendant son mandat en tant que sélectionneur de l’Angleterre, était injustifiée. « Pour être honnête, je pense que le rôle joué par les dossiers dans notre succès a été exagéré, estime l’ancien milieu de terrain Johnny Giles. Avec chaque équipe qui réussit, les gens veulent connaître le secret, partent à la recherche de choses superficielles comme les dossiers, ce que les joueurs avaient pour leur repas d’avant-match ou même le bingo avant les matchs lorsqu’on jouait à l’extérieur. Mais ce qui a permis à Don de si bien réussir à Leeds, ce sont des années d’entraînements de qualité. D’avoir su obtenir le meilleur de ses joueurs, d’avoir créer un environnement propice à l’épanouissement des bons joueurs et des bons caractères. Ce n’étaient pas les dossiers, ce n’étaient pas les repas d’avant-match et ce n’était pas le bingo. Ce n’était pas la raison du succès de Don à Leeds ni de son échec avec la sélection anglaise. »
Le départ controversé de Revie des Three Lions pour prendre en charge le rôle financièrement lucratif des Émirats arabes unis en 1977 l’a conduit à être diffamé par la Football Association et les médias. Bien que sa réputation a été entachée, l’héritage de Revie se perpétue aujourd’hui à travers les entraîneurs avant-gardistes qui utilisent les mêmes outils analytiques qu’il utilisait il y a 50 ans. « Mon père était en avance sur son temps dans des domaines comme la nutrition, les exercices d’entraînement et la planification avant les matchs, clame son fils. Aujourd’hui, c’est de rigueur, mais ce qu’il faisait était incroyable. »