On n’arrête plus le Legia Varsovie. 8 victoires d’affilée – précédées d’un nul inaugural – arrachées sur tous les terrains, dans toutes les conditions, dans toutes les « divisions » du football européen depuis le début de cette campagne 2014-2015 : Voilà pour le bilan « Erasmus » des Wojskowi de la capitale polonaise, qui se mettent à rêver en grand. Revanchards après leur élimination douloureuse sur tapis vert du tour préliminaire de la Ligue des champions alors qu’ils venaient de coller un set au Celtic Glasgow (6-1 sur l’ensemble des deux matchs), le Legia affiche ses ambitions. Et si les Polonais sont bien décidés à continuer à jouer les poils à gratter en tribunes, il faudra également les garder à l’œil sur le terrain cette année.
Le football ne ment pas: 22 octobre 2014. Metalist Kharkiv-Legia Warszawa. 27e minute: Le jeu se développe sur le coté gauche lorsque le ballon est transmis à Ondej Duda, dans l’axe, qui s’apprête à signer un des plus beaux buts de cette journée d’Europa League. Le jeune milieu de terrain slovaque réalise un grand pont sur son adversaire direct, en une touche de balle en guise de contrôle orienté, accélère, se redresse sur ses appuis, anticipe le retour du défenseur du Metalist Kharkiv qu’il efface d’un délicieux petit pont avant de nettoyer les filets du gardien ukrainien. C’est magnifique, ça signe le but du 1-0 pour les Polonais, et ça suffira pour rentrer à la maison avec cette 8e victoire d’affilée dans les compétitions européennes cette année. Oui 8. Sur le terrain. Car depuis leur nul inaugural et relativement décevant en Irlande contre Saint Patrick’s, personne n’est en mesure d’arrêter les Noir et Blanc sur le continent. Ou plutôt si. Une seule entité est en mesure de le faire: l’UEFA elle-même. Car ce bilan sportif remarquable se ternit d’une belle bourde qui a un peu réveillé ce long mois d’août footballistique : Après avoir sévèrement corrigé le Celtic Glasgow 4-1 à la maison, le Legia se fait plaisir au Celtic Park en y menant 2-0. Un superbe résultat qui se révèlera inutile avec, à la 86e minute, l’entrée de Bartosz Bereszynski, un joueur non-inscrit sur la liste remise à l’UEFA. Un drame du football qui se pimentera de commentaires savoureux, d’appels au fair-play en tout sens, et de tribunes en folie. Surtout que le Celtic trouvera le moyen de se faire sortir par le NK Maribor derrière. Dans le stade, par le biais d’un tweet #footballwon mythique, dans la presse. On en remet une couche partout, donc. Une lutte pour la justice face à l’UEFA tout en retenue varsovienne.
https://www.youtube.com/watch?v=jv6pNQeFjyg
#Footballwon
Loin d’avoir abattu les anciens coéquipiers de Danijel Ljuboja, ce résultat semble le point de départ d’une aventure européenne qui pourrait bien s’avérer fructueuse pour des Polonais bien décidés à ne rien lâcher. Un cran au-dessus en championnat dont il a été le vainqueur des deux dernières éditions et dont il occupe la position de leader actuellement, le Legia a su se faire plaisir en montant une équipe qui aime les matchs de haut niveau, emmenée par une jeune garde dont Michał Żyro, milieu de terrain offensif international polonais, est la figure de proue. S’il accuse quelques faux pas contre des équipes de moindre envergure, son palmarès 2014-2015 ne peut que ravir les fans du club jusque-là : Le Celtic Glasgow donc – bien que celui-ci ait connu un début de saison poussif – mais également et par ordre chronologique le Lech Poznan, le KS Cracovia, Jagelliona Byałestok, Lokeren, le Wisła Krakow, Trabzonspor et le Metalist Kharkiv. Des matchs à enjeux, qu’ils soient nationaux ou internationaux, qui auraient fait flageller quelques genoux du coté des clubs français et dont le Legia semble s’être débarrassé d’un revers de la main, à domicile ou l’extérieur. Une performance à souligner pour un club qui évolue dans une Ekstraklasa à la peine en termes de niveau de jeu et notoriété.
Henning Berg. L’Europe en tête.
Si on accuse souvent les clubs tricolores de ne pas « jouer » la Coupe d’Europe, voilà un reproche que l’on ne pourra pas adresser au club du président Bogusław Leśnodorski. Décembre 2013. Lassé par les résultats européens du Legia alors que celui-ci vient de réaliser le doublé Coupe-championnat, la direction du club se résout à lourder Jan Urban à l’occasion d’une défaite 3-1 face au Górnik Zabrze, en Coupe de Pologne. Elle décide de prendre un nouveau départ avec la nomination d’Henning Berg, ancien défenseur rugueux, pour prendre en charge l’équipe première des Légionnaires. Avec l’ancien international norvégien, ex-joueur de Manchester United et – ça ne s’invente pas – des Rangers, le Legia s’offre un entraîneur rompu au haut niveau, qui a certes connu un passage précédent difficile sur le banc des Blackburn Rovers, mais qui aura été du titre avec cette même équipe en 1995 en tant que joueur et 3 fois champions d’Angleterre. Malgré des résultats corrects mais somme toute moyens auparavant, lors de ses débuts au pays dans la profession, Berg semble désormais faire ses preuves et avoir trouvé la bonne formule avec l’actuel champion de Pologne. Un effectif concerné, mélangeant internationaux confirmés (Saganowski, Kuciak, Jodłowiec) jeunes prometteurs (Kuracharszyk, Duda, Zyro) et « expatriés » latins (Orlando Sa, Costa Marques, Dossa Junior, Astiz entre autres…) : voilà la recette qui permet à l’heure actuelle de faire prendre une mayonnaise de résultats dont le football polonais a bien besoin. 3 matchs joués dans sa poule, 3 victoires : Rendez-vous en 16e pour enflammer la Pepsi Arena et voir de quoi ce Legia est véritablement fait face à un adversaire d’un autre calibre. Et tout aussi concerné.
Si je puis me permettre : Henning Berg est norvégien et non danois…
Hop la ! Désolé au temps pour moi, j’avais danois dans la tête à son sujet en écrivant l’article ! Merci pour la remarque !