• Boutique
  • Brèves
  • Top 10 des tifos
  • Ils se détestent
  • On Tour
dimanche 11 mai 2025
  • S'identifier
La Grinta
  • France
    • Ligue 1
    • Ligue 2
    • Coupe de France
  • Italie
    • Serie A
  • Angleterre
    • Premier League
  • Espagne
    • Liga
  • Portugal
    • Liga NOS
  • Allemagne
    • Bundesliga
  • International
    La Queer’s League à Barcelone, le tournoi d’une revendication.

    La Queer’s League à Barcelone, le tournoi d’une revendication.

    Les enfants du football de quartier par Jorge Valdano

    Les enfants du football de quartier par Jorge Valdano

    Renato Farinhas : « La technique c’est la façon dont le corps du gardien interprète les informations extérieures »

    Renato Farinhas : « La technique c’est la façon dont le corps du gardien interprète les informations extérieures »

    Jorge Couto Reis : « Ouvrant les portes de la complexité du Morphocycle Standard »

    Jorge Couto Reis : « Ouvrant les portes de la complexité du Morphocycle Standard »

    Xabi Alonso : « Souvent, les états émotionnels transcendent le niveau footballistique »

    Xabi Alonso : « Souvent, les états émotionnels transcendent le niveau footballistique »

    Tunisie : Rencontre avec un membre des Supras de l’Espérance de Tunis

    Tunisie : Rencontre avec un membre des Supras de l’Espérance de Tunis

    Pourquoi nous ne devrions juger personne sur une Coupe du monde par Juanma Lillo

    Pourquoi nous ne devrions juger personne sur une Coupe du monde par Juanma Lillo

    Analyse alternative de la Coupe du monde 2022 par Juanma Lillo

    Analyse alternative de la Coupe du monde 2022 par Juanma Lillo

    Montréal : rencontre avec le Bolos Crew, « les hispanophones fous du Kop »

  • Autres
    • Champions League
    • Europa League
    • Amérique du Sud
Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • France
    • Ligue 1
    • Ligue 2
    • Coupe de France
  • Italie
    • Serie A
  • Angleterre
    • Premier League
  • Espagne
    • Liga
  • Portugal
    • Liga NOS
  • Allemagne
    • Bundesliga
  • International
    La Queer’s League à Barcelone, le tournoi d’une revendication.

    La Queer’s League à Barcelone, le tournoi d’une revendication.

    Les enfants du football de quartier par Jorge Valdano

    Les enfants du football de quartier par Jorge Valdano

    Renato Farinhas : « La technique c’est la façon dont le corps du gardien interprète les informations extérieures »

    Renato Farinhas : « La technique c’est la façon dont le corps du gardien interprète les informations extérieures »

    Jorge Couto Reis : « Ouvrant les portes de la complexité du Morphocycle Standard »

    Jorge Couto Reis : « Ouvrant les portes de la complexité du Morphocycle Standard »

    Xabi Alonso : « Souvent, les états émotionnels transcendent le niveau footballistique »

    Xabi Alonso : « Souvent, les états émotionnels transcendent le niveau footballistique »

    Tunisie : Rencontre avec un membre des Supras de l’Espérance de Tunis

    Tunisie : Rencontre avec un membre des Supras de l’Espérance de Tunis

    Pourquoi nous ne devrions juger personne sur une Coupe du monde par Juanma Lillo

    Pourquoi nous ne devrions juger personne sur une Coupe du monde par Juanma Lillo

    Analyse alternative de la Coupe du monde 2022 par Juanma Lillo

    Analyse alternative de la Coupe du monde 2022 par Juanma Lillo

    Montréal : rencontre avec le Bolos Crew, « les hispanophones fous du Kop »

  • Autres
    • Champions League
    • Europa League
    • Amérique du Sud
Aucun résultat
Voir tous les résultats
La Grinta
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Accueil A la une

Sampaoli s’inscrit dans la lignée de Bielsa avec le Chili

par Romain Laplanche
18 juin 2014
dans A la une, Amérique du Sud
0 0
2
Sampaoli s’inscrit dans la lignée de Bielsa avec le Chili

Partager sur FacebookPartager sur TwitterPartager sur LinkedinPartager sur Whatsapp

Jorge SAMPAOLI 5

Véritable attraction de la Coupe du monde 2010, le Chili  tient à remettre le couvert contre l’Espagne ce mardi après sa victoire contre l’Australie (3-1). Pour cette édition, un disciple autoproclamé de Bielsa est aux commandes, Jorge Sampaoli. Un homme aux mêmes méthodes, au même engagement et à la même philosophie : jeu ultra-offensif à coups de défense à trois et de pressing tout terrain pour un chaos incessant. Comme sous Bielsa, le Chili crée l’engouement par un argument : le jeu. 

4 novembre 2010, Jorge Segovia est élu à la présidence de la Fédération chilienne de football (ANFP) et remplace ainsi le président sortant Harold Mayne-Nicholls. Un mois plus tard, Segovia est déchu de sa présidence en vertu de l’article 164 de l’ANFP (le néo-président passait des accords commerciaux entre ses entreprises et son club l’Unión Española). De nouvelles élections sont organisées en janvier 2011 au cours desquelles Sergio Jadue, appuyé par Segovia, est élu. Conséquence, Bielsa quitte le Chili en raison de divergences. Quoiqu’il en fût, l’Argentin avait lié son sort à celui de Mayne-Nicholls.

Claudio Borghi remplace donc Marcelo Bielsa à la tête de la Roja le 5 février 2011. Il succède à un mythe. Un entraineur qui a révolutionné non seulement le football chilien mais aussi la manière de tout un peuple de le percevoir.

San Marcelo (DR)

Bien conscient de la tâche qui l’attendait, Claudio Borghi déclarait avant d’entamer la Copa America 2011, première grande compétition de son mandat : « Bielsa a laissé plus de veufs au Chili que la Seconde Guerre mondiale. Je n’ai jamais aimé les comparaisons et ça serait irrespectueux de me comparer à lui, qui a plus de prestige que moi comme entraineur. Le Chili a une équipe bien formée. Bielsa a fait un grand travail »

C’est en outsider que le Chili aborda cette Copa America 2011 avec l’intention non exagérée de la remporter. Mais le Chili n’a pu atteindre le graal, défait en quarts de finale par le Venezuela. Et si le football qui caractérisait le Chili ne l’a jamais quitté, le deuxième semestre de l’année 2011 marque le début des ennuis. Le Chili accumule défaites ou victoires, mais surtout les infos de la rubrique fait divers. L’œuvre de Borghi se cristallisera à travers une faille et non des moindres : la discipline.

« El Bautizazo »

Jorge Valdivia doit baptiser ses deux filles à Santiago en novembre 2011. Toute l’équipe est conviée mais Borghi donne pour consigne de rentrer pour le dîner de 22 heures. Il y a un avion à prendre le lendemain pour l’Uruguay, destination du prochain match comptant pour la 3ème journée des qualifications du Mondial 2014. Le préparateur physique Hernán Torres et cinq autres joueurs accompagneront le meneur de jeu de Palmeiras : Pablo Contreras, Jean Beausejour, Gonzalo Jara, Arturo Vidal et Carlos Carmona. 18 h 30, Pablo Contreras et Hernán Torres rentrent. Pour les autres, les festivités continuent. Elles auraient continué sur les coups de 20 heures à l’occasion de célébrations posthumes familiales en l’honneur d’un ami personnel d’Arturo Vidal, Nicolas Inda, jeune jockey mort le 31 mai et qui aurait fêté la veille ses 25 ans. Elles auraient ensuite continué à l’hippodrome principal de Santiago (le « Club Hippique ») où Vidal y inaugurait la propriété d’un enclos avec famille et amis. Les cinq larrons rentreront à Juan Pinto Durán ( le centre technique national) à 22 h 45, sans dire un mot mais en s’esclaffant, éméchés. Valdivia, Beausejour, Jara, Vidal et Carmona, habituels titulaires de la Roja sont aussitôt écartés. Le Chili perdra lourdement face à l’Uruguay (4-0). Plus grave encore, cette affaire vient rompre un contrat moral. Le 8 octobre au lendemain de la défaite 4-1 face à l’Argentine, Borghi, ses adjoints, Valdivia, Ponce et Claudio Bravo s’étaient réunis de manière extraordinaire sinon pour évoquer la défaite, faire le point avec Valdivia et Beausejour sur leur indiscipline. A l’issue de cette réunion, les protagonistes étaient tombés sur un commun accord : tout écart de comportement sera sanctionné. Le compromis n’aura duré qu’un mois.

Par cette affaire, le Chili mesure la différence dans le traitement disciplinaire entre Bielsa et Claudio Borghi. Celle-ci est au-delà du champ technico-tactique : à ses joueurs, Bielsa leur redéfinit le sens de jouer au football. La première des vertus étant de perpétuer le sens des responsabilités, par son Verbe, il leur insuffle une mentalité marquée de son empreinte si bien qu’ils deviennent siens. Chez Bielsa, la discipline ne se négocie pas, c’est un processus : Luis Bonini, son préparateur physique, sert de « cerbère » (c’est lui qui raisonnait les joueurs « déviants ») et les méthodes deviennent des routines qui minimisent les écarts de conduite (parce qu’il y en a eu) : mises au vert dans des hôtels à sa cause, entraînements aux aurores notamment. L’instabilité chronique ne permit pas à Borghi d’instaurer une quelconque pérennité dans la mise en place de ses idées. Une indiscipline extra-sportive qui a fortement mis à mal l’installation d’une discipline tactique.

Allégorie de l’ère Borghi : le onze-type des hommes suspendus ou écartés. (DR)

Rupture avec l’école Bielsista

Car si le football de Bielsa privilégiait les ailes et la verticalité, le football de Borghi se déployait davantage dans l’axe par un jeu de possession. Si pour le premier, la meilleure défense est l’attaque (d’où un pressing unique), pour le second, la meilleure défense est la possession du ballon. L’élaboration du jeu diffère. Si Bielsa a reconstruit la sélection, Borghi n’avait qu’une quête : celle de l’équilibre.

Sous Borghi, le Chili exerce son pressing depuis la ligne médiane alors qu’avec Bielsa, il s’exerçait dans la moitié de terrain adverse pour annihiler la relance. Le jeu de transition fut donc différent : la récupération haute et rapide d’antan fut une tâche davantage rationalisée sous Borghi. Aussi, la manière de jouer est différente car le schéma et le rôle des joueurs change. Bielsa utilisait deux systèmes : le 3-4-3 (3-3-1-3) et le 4-2-1-3 quand Borghi privilégiait le 3-4-1-2. Les milieux n’ont pas le même rôle : Borghi a préféré un double pivot Medel-Vidal, Bielsa le seul Carmona. Concernant l’attaquant, Humberto Suazo, buteur sous Bielsa, participait davantage au jeu sous Borghi. Bielsa prône la flexibilité et la polyvalence, Borghi est plus attaché à la spécialisation des postes mais donne plus de libertés (Alexis Sanchez)…

Sous Borghi, le pressing est moins intense car moins haut, la construction depuis les cotés est moins systématique, le jeu de passe est davantage erratique. Plus généralement, avec le départ de Bielsa, le Chili a perdu sa manière d’être (mentalité et concentration) à défaut de perdre son savoir-faire.

Configuration des six premiers matchs qualificatifs pour la Coupe du monde 2014 sous l’égide de Borghi. (DR)

Ennuyé par les blessures (Alexis Sanchez) et les actes d’indisciplines, après les six premiers matchs, « El Bichi » a utilisé cinq équipes différentes et n’a pu aligner que deux fois la même d’un match à l’autre (face à la Bolivie et le Vénézuela). Seulement deux joueurs ont participé à ces six matchs qualificatifs (Bravo et Suazo) et 29 joueurs ont été utilisés. Cela demanda une réadaptation : le 3-3-2-2 contre l’Argentine en ouverture est devenu un 3-4-1-2 contre le Pérou et l’Uruguay puis un 3-4-3 contre le Paraguay (3-3-1-3) [Voir capture d’écran].

En juin 2012, à l’issue de ces six premières journées de qualifications, Vidal est de retour de suspension, Eduardo Vargas et Gary Medel sont écartés pour une énième virée nocturne, le Chili obtient une victoire à Caracas (Venezuela) succédant à celle acquise face à la Bolivie et permet à la Roja de mener la zone AmSud. Une dynamique en trompe-l’œil puisque suivront cinq défaites consécutives face à la Colombie (1-3), l’Équateur (3-1), l’Argentine (1-2), et deux autres en amical (Équateur et Serbie) qui scelleront l’avenir de Claudio Borghi (limogé le 14 novembre). La Roja est désormais sixième. Le 3 décembre, le nouveau sélectionneur est nommé, il s’agit de Jorge Sampaoli.

Sampaoli, dans la continuité de Bielsa 

Peu avant son éviction, Borghi en avait profité pour afficher explicitement sa rupture avec le football de Bielsa dans une interview donnée à La Nación : «Tout le monde parle de sa méthode, mais qui l’a vu travailler, puisque personne n’entrait au centre d’entraînement ? Quel est le style Bielsa ? Trois défenseurs, deux hommes de couloir… Ça, Bilardo le faisait dès 1986. Au football, tout a déjà été inventé.» «Je ne vois vraiment pas l’intérêt de m’enfermer chez moi à regarder des vidéos de matchs.»

Un homme a vu de ses propres yeux le style Bielsa et trouve un intérêt à regarder des centaines de vidéos séquencées en phases de jeu, Jorge Sampaoli.

Jorge Sampaoli, disciple de Marcelo Bielsa. (DR)

« J’étais tous les jours pendu au football. Littéralement. A tel point que j’étais bielsadépendant (sic). Dès que je sortais ou que j’allais courir, j’écoutais des cassettes de Bielsa. Je suivais et enregistrais tous ses discours. J’étais un obsessif de son Newell’s et connaissais son travail depuis qu’il était en fonction avec les divisions inférieures du club. J’ai été jusqu’ à Córdoba (centre-nord argentin) où il donnait une conférence avec Carlos Grigol (Ex Gimnasia). Je me suis toujours identifié à sa philosophie, à son projet de football d’attaque, à sa manière dont il voyait le jeu. »

Quelques années plus tard, alors que Bielsa est à la tête de l’Albiceleste (1998-2004), un homme parcourt les 350 kilomètres qui lient Casilda, sa ville natale, de Buenos Aires, au centre d’entraînement. Là, après avoir crapahuté le long du grillage, il observe avec attention les indications que Bielsa donne aux joueurs de la sélection malgré les 300 mètres qui le séparent du champ d’action. « Des exercices tactiques fabuleux » s’exclame Jorge Sampaoli, aujourd’hui âgé de 54 ans, auteur d’un triplé en 2011 avec la Universidad de Chile (vainqueur de l’Apertura, la Clausura et la Copa Sudamericana). Sampaoli n’est pas qu’un simple bielsista, c’est un fanatique.

Comme Bielsa, Sampaoli est argentin, comme Bielsa, il a été joueur aux Newell’s (il n’est pas passé pro suite à une double fracture tibia-péroné de la jambe à 17 ans). Comme Bielsa, il promeut la jeunesse et ce principe tactique : équipe courte comprenant trois défenseurs, un meneur de jeu avec deux ou trois attaquants. C’est le retour du pressing vertigineux, des triangulations et du jeu rapide vers l’avant.

Comme Bielsa, c’est aussi le retour à la vidéo pour examiner le jeu de ses hommes et… c’est le retour à la vidéo pour décortiquer le jeu adverse. Exemple, dans la préparation de cette Coupe du monde, il est allé voir Gonzalo Jara, joueur de Notthingham Forest en février dernier, afin de faire un point sur sa situation et ce qu’il attend de lui. Le défenseur l’a révélé à La Tercera :

« Le prof » Sampaoli était là pour quelques jours. […] Il m’a donné des informations sur les équipes et les joueurs que nous affronterons. Il sait tout. Il sait quand tel joueur joue, quand tel autre ne joue pas, les types d’entraînements de chacun, les kilomètres que tu coures jusqu’au nombre de sprints que tu fais. Il m’a aussi montré des vidéos des derniers matchs que j’ai joué avec la sélection, en particulier celui de l’Espagne. Il m’a dit lors de quelles situations j’ai bien joué, mal joué, celles où je dois m’améliorer en fonction d’une configuration d’une ligne de trois ou quatre défenseurs. »

Une situation qui en dit long sur la minutie de Sampaoli, déjà dans l’individualisation de la préparation (compléments vidéo et compléments physiques) afin d’arriver à la Coupe du monde dans les meilleures dispositions.

L’arrivée de l’Argentin, c’est aussi le retour aux diatribes qui exhortent l’exemple, le bon sens et la rigueur. […] « Nous ne voulons pas changer notre manière de jouer. Nous refusons de changer en fonction de l’adversaire. Nous devons en vouloir davantage que nos adversaires, les dominer dans l’état d’esprit. Nous irons au mano a mano contre n’importe qui. Notre idée est de surprendre les adversaires qui sont habitués à disposer d’équipes qui régissent à ce qu’elles proposent. » Avec comme recette : « Je crois que la seule manière de réussir est d’unir des joueurs qui prennent du plaisir à jouer. […] Quand tu réussis dans cette société individualiste, c’est par l’engagement à quelque chose d’intangible, avec humilité. C’est comme cela que tout le monde va dans le même sens, et ce peu importe le background social ou culturel des joueurs. » Puis de rajouter : « En dehors du terrain, nous nous sommes battus pour que le footballeur de l’ère post-moderne ressente la nécessité de retrouver l’amateurisme de son enfance et qu’il le traduise dans son actualité, et ce en luttant contre les tentations actuelles. Ce processus suit son cours ». Le Chili de Sampaoli a retrouvé la teneur du Chili de Bielsa, notamment par son identité.

« L’ordre installé par le quatuor défensif est aussi important que le désordre perpétré par les six joueurs offensifs »

Bien évidemment, la première marque identitaire du Chili, c’est le pressing. Le but ? Essayer de récupérer le ballon aussi vite que possible où qu’il soit sur le terrain et aussi près que possible des buts adverses. Le pressing est analogue à celui de son gourou : haut, constant, en nombre, organisé et raisonné. En nombre pour couper les lignes de passes adverses et la quête du ballon, organisé parce qu’il se décompose en plusieurs vagues et zones : pressing sur le porteur de balle, mise sous pression des potentiels destinataires, et pressing qui s’intensifie particulièrement dans une zone, les côtés.

C’est aussi un pressing raisonné au nom de la transition offensive. De fait, dans le pressing exercé très haut par le milieu de terrain (accompagné de l’ailier respectif), le ou les attaquant(s) a/ont un rôle primordial : gêner les options de passe du porteur sans forcément le presser et servir, si la récupération haute recherchée s’effectue, de solution immédiate. Ce pressing génère un bloc qui est aussitôt réutilisé une fois la balle récupérée. Si pressing il y a, c’est pour y trouver une rentabilité : celle que ses joueurs soient idéalement placés en phase offensive. Un bloc dans lequel les joueurs s’ajustent pour proposer au mieux leur solution pour le porteur de balle. On essaie de se proposer en retrait, à hauteur, dans l’espace et en profondeur en fonction des déplacements et des propositions de ses coéquipiers. On maximise les options de passe pour le porteur et ce le plus rapidement possible pour éviter un potentiel contre-pressing.

Quelles sont les consignes pour ces deux clés du jeu ? Utilisation de la largeur du terrain et création de surnombres pour permettre dédoublements et décalages via des appels coordonnées (un décrochage demande un appel vertical et inversement). Il est ainsi devenu habituel de voir l’attaquant excentré venir au cœur du jeu (très souvent le cas d’Alexis Sanchez), le latéral devenir ailier… L’ancien arrière droit argentin de Jorge Sampaoli avec la Universidad de Chile, Matías Rodriguez, résume l’approche : « Nous attaquons toujours à six joueurs et défendons à quatre. Les six joueurs permutent, gardent le ballon, le font tourner, occupent, créent l’espace, et les quatre autres veillent à fermer les espaces pour (faciliter) la récupération du ballon. L’ordre installé par le quatuor défensif est aussi important que le désordre perpétré par les six joueurs offensifs. »

Arturo Vidal, Gary Medel et Jorge Valdivia (DR)

Coupe du monde 2010 et Coupe du monde 2014 : les différences

Malgré son attachement certain avec les idées de Bielsa, Sampaoli développe aussi les siennes. « […] Marcelo fait partie des meilleurs entraîneurs de l’histoire du football mondial. Les comparaisons et les recherches de similitudes ne sont pas bienvenues car il est au-dessus de tous les entraîneurs, ou en tout cas de la majorité des entraîneurs. Je me félicite d’avoir beaucoup écouté Bielsa et d’avoir appris beaucoup de choses de lui. Mais par la suite, j’ai trouvé mon identité ; je suis devenu un entraîneur avec la même ligne directrice mais des idées différentes. »

La première d’entre elles n’est pas exprimée par notre protagoniste mais par son meneur de jeu, el Mago Valdivia : « Avec Bielsa, nous avions beaucoup d’intensité, la différence avec Sampaoli, c’est la possession, elle est meilleure aujourd’hui ». « La sélection actuelle est plus équilibrée que celle de Marcelo. » Exemple illustré par le rôle de deux joueurs : Gary Medel et Marcelo Díaz. Gary Medel, plus connu en tant que milieu devant la défense, est, depuis l’ère Bielsa, habitué à évoluer au sein de la défense chilienne (Borghi l’a replacé au milieu de terrain entre-temps). Par sa mobilité, son intelligence tactique, sa ténacité et sa technicité, Sampaoli l’a reconduit à ce poste pour sa capacité à optimiser l’utilisation du ballon depuis l’arrière. D’autre part, dans le 4-3-3 ou 4-3-1-2, le rôle de Marcelo Díaz ( le n°21 dans la vidéo ci-dessous) est prépondérant. Aussi bien dans la construction du jeu que pour l’équilibre. En cas de possession basse (et de pressing adverse), le milieu de terrain devant la défense sert de relais principal au nom de la relance en s’intercalant entre ses deux défenseurs centraux pour servir de solution. Une fois que le bloc est remonté, c’est lui qui sert de courroie de transmission pour servir à tout moment d’option de passe à ses coéquipiers.

Sur le plan tactique, outre le rôle technique ou stratégique joué par chacun, la principale différence se situe dans l’animation du trio offensif. Si Bielsa faisait confiance à un attaquant de pointe (Suazo) dans son 3-3-1-3, Sampaoli semble avoir mis fin à cette habitude. En effet, après avoir utilisé Paredes lors du début de son mandat, désormais, que ce soit en 4-3-3 qu’en 3-4-3, Sampaoli ne peut se passer de Jorge Valdivia. Ostracisé sous Borghi, pour Sampaoli s’en priver serait synonyme de crime de lèse-majesté (« Jorge est le talent que nous ne pouvons pas remplacer »). Étant donné que le trio d’attaque (Valdivia, Sánchez, Eduardo Vargas) ne comprend aucun avant-centre de métier, le rôle attribué au joueur de Palmeiras est celui de faux numéro 9 ou de meneur de jeu avancé entre les deux attaquants excentrés (Bielsa l’avait utilisé de la sorte une fois, contre le Honduras lors de la Coupe Du monde 2010). Afin de créer le surnombre au milieu de terrain, le Chilien décroche, et si un défenseur central tenait à le marquer à la culotte, son simple déplacement crée un espace plein axe. Celui-ci peut être exploité par un décalage au cœur du jeu ou par l’exploitation dudit espace par Vargas ou Sánchez (ou l’un des milieux de terrain).

                   3-4-3 à plat ou 3-4-1-2                                         4-3-3 ou 4-3-1-2

Importance non négligeable entre le groupe de la Coupe du monde 2010 et celui d’aujourd’hui : l’expérience. Autant sous Bielsa le Chili n’avait plus connu de Coupe du Monde depuis 1998, autant Sampaoli bénéficie d’un effectif qui, dans sa globalité, a l’expérience de la dernière Coupe du monde sud-africaine (ils sont onze). Aussi bien une expérience individuelle (maturité personnelle depuis) que collective (dans le jeu pratiqué). Cette vertu semble déjà s’opérer : « Avec le style que nous adoptons aujourd’hui, nous sommes meilleurs que lorsque nous le pratiquions avec Bielsa, y compris durant la Coupe du monde 2010 », confesse Mauricio Isla. Sampaoli confirme : « Le passage de Bielsa fut important parce que les joueurs connaissent déjà cette méthodologie, cette façon de travailler. Ça m’a facilité le travail parce que je connais Bielsa depuis les années 90, donc il était plus simple de transmettre les idées d’un coach auquel je m’identifie dans le mode d’expression et la façon de ressentir le football. » Et de conclure  : « Nous suivons juste sa voie. Lui et moi avons des caractéristiques similaires, et maintenant, je possède des joueurs plus matures. Nous avons progressé, et il (Bielsa) a facilité ce progrès. »

Car de progrès, il y en a bien eu depuis que Sampaoli a pris en main la sélection. 7 matchs qualificatifs pour la Coupe du monde : 5 victoires, un nul, une défaite (le premier match), 15 buts marqués, 7 encaissés, des vertus de retour et une dynamique installée. Le Chili s’est directement qualifié pour la Coupe du monde en terminant à la 3ème place de la zone AmSud. La Roja est restée sur une série de dix matchs d’invincibilité avant de jouer le Brésil, et elle aura entre-temps fait trembler l’Espagne (2-2), battu l’Angleterre (0-2) et suscité l’admiration allemande. Elle aura aussi affiché ses faiblesses, toujours les mêmes : le jeu aérien de l’arrière-garde, les coups de pieds arrêtés, le repli sur contres adverses pour le registre défensif, et le manque de réalisme pour le registre offensif. Des faiblesses auxquelles peuvent s’ajouter le faible nombre de défenseurs centraux de métier (un seul, José Rojas, remplaçant). Après la raclée infligée par les Pays-Bas aux Espagnols (5-1), l’opposition entre les deux Roja promet son lot de spectacle.

Tags : 3-4-3bresil 2014ChileChilichili-espagneCoupe du MondeJorge Sampaolimarcelo bielsa
Article précédent

Boca : Riquelme courtisé au Brésil

Article suivant

Des Chiliens passent en force au Maracanà

Romain Laplanche

Article suivant
Des Chiliens passent en force au Maracanà

Des Chiliens passent en force au Maracanà

Commentaires 2

  1. riton says:
    depuis 11 ans

    Grand merci pour cet article, vous avez répondu à toutes les questions que je me posais après le superbe match d’hier ;o)
    Et du coup je sais quel entraîneur il faudra aller chercher après le passage de Saint Bielsa à Marseille …

    Répondre
  2. barz says:
    depuis 11 ans

    Superbe article merci beaucoup, très détaillé et super bien expliqué, le Chili est vraiment dans un cycle très positif et j’espère qu’ils n’auront pas de problèmes de centraux car je veux les voir aller loin 🙂

    Répondre

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ULTRA Mode de vie

Top10Tifos

Les articles populaires du moment

  • Real Madrid, les Galactiques 2002-2003 : un football protagoniste avec des artistes

    Real Madrid, les Galactiques 2002-2003 : un football protagoniste avec des artistes

    15 partages
    Partage 15 Tweet 0
  • Top des 5 techniques pour gagner aux paris sportifs

    0 partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Top 10 : les tifos du week-end

    4624 partages
    Partage 4624 Tweet 0
  • Lazio 1999-2000 : une équipe légendaire à la conquête du Scudetto

    1 partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Top 20 : Ces chants argentins qui inspirent le monde entier

    3 partages
    Partage 3 Tweet 0

Les dernières actus

La grande transformation : comment le football protagoniste s’installe (durablement ?) en Ligue 1
Brèves

Fin du contrat des droits TV entre DAZN et la LFP : vers une nouvelle ère pour la Ligue 1

par Adrien Verrecchia
30 avril 2025
A la une

Paul Hurst, directeur du FC United of Manchester : « Les supporters, les personnes les plus importantes dans le football »

par Héloïse B
13 avril 2025
Verts de rage
Brèves

Cinq groupes de supporters menacés de dissolution

par Adrien Verrecchia
8 mars 2025
La Queer’s League à Barcelone, le tournoi d’une revendication.
A la une

La Queer’s League à Barcelone, le tournoi d’une revendication.

par Victor Macagi
25 février 2025
Les ultras de Nîmes attaqués à Châteauroux par des Montpelliérains, quatre blessés
Brèves

Les ultras de Nîmes attaqués à Châteauroux par des Montpelliérains, quatre blessés

par Adrien Verrecchia
25 janvier 2025
Top 10 : les tifos du mois de mai
A la une

Top 10 : les tifos du mois de mai

Cette saison aura encore été particulière. Malgré tout, les supporters ont tenu à la clôturer sur des notes bien plus ...

2 juin 2021
Top 10 : les tifos du mois d’avril
A la une

Top 10 : les tifos du mois d’avril

Pour ce Top 10 des tifos du mois d'avril, les supporters sont encore privés de stade pour une bonne partie ...

4 mai 2021
Top 10 : les tifos du mois de mars
A la une

Top 10 : les tifos du mois de mars

Un an après la désertification des stades par le public, les supporters du monde entier trouvent encore le moyen d'être ...

30 mars 2021
Top 10 : les tifos du mois de février
A la une

Top 10 : les tifos du mois de février

La Grinta réalisait il y a un an son dernier Top 10 des tifos avec des stades remplis. Puis le ...

2 mars 2021
Top 5 : les tifos du mois de janvier
A la une

Top 5 : les tifos du mois de janvier

Si le rendez-vous hebdomadaire est devenu mensuel, il subsiste grâce aux artistes qui tentent de donner un peu de couleurs ...

2 février 2021
La Grinta

La Grinta : la hargne, la détermination en italien.

Accès aux Catégories

  • A la une
  • Amérique du Sud
  • Brèves
  • Bundesliga
  • Champions League
  • Copa América
  • Coupe de France
  • Coupe de la Ligue
  • Europa League
  • Ils se détestent
  • International
  • Liga
  • Liga NOS
  • Ligue 1
  • Ligue 2
  • Non classé
  • On Tour
  • Premier League
  • Serie A
  • Top 10 des tifos

Articles récents

La grande transformation : comment le football protagoniste s’installe (durablement ?) en Ligue 1

Fin du contrat des droits TV entre DAZN et la LFP : vers une nouvelle ère pour la Ligue 1

30 avril 2025

Paul Hurst, directeur du FC United of Manchester : « Les supporters, les personnes les plus importantes dans le football »

13 avril 2025
Verts de rage

Cinq groupes de supporters menacés de dissolution

8 mars 2025
La Queer’s League à Barcelone, le tournoi d’une revendication.

La Queer’s League à Barcelone, le tournoi d’une revendication.

25 février 2025

Commentaires récents

  • Tossou dans Top des 5 techniques pour gagner aux paris sportifs
  • Richard dans Top des 5 techniques pour gagner aux paris sportifs
  • Dimitri dans Paul Hurst, directeur du FC United of Manchester : « Les supporters, les personnes les plus importantes dans le football »
  • Kone Kassim dans Paul Hurst, directeur du FC United of Manchester : « Les supporters, les personnes les plus importantes dans le football »
  • Natioli dans Top des 5 techniques pour gagner aux paris sportifs
  • Moc dans Top des 5 techniques pour gagner aux paris sportifs
  • MELI dans Cinq groupes de supporters menacés de dissolution
La Grinta
  • Boutique
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • Politique de cookies
  • Nos partenaires
  • Nous contacter

© 2010-2024 LaGrinta.fr - © 2018 UMDV - Tous droits réservés - Site réalisé par MarcoX - Hébergé par PlanetHoster - Cristiano Ronaldo - Foot en direct, scores en direct sur footlive.fr

Bon retour parmi nous !

Connectez-vous à votre compte ci-dessous

Mot de passe oublié ?

Récupérez votre mot de passe

Veuillez entrer votre nom d'utilisateur ou votre adresse email pour réinitialiser votre mot de passe.

S'identifier
  • S'identifier
  • Panier
Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • Boutique
  • Commande
  • Cristiano Ronaldo
  • foot en direct, scores en direct sur footlive.fr
  • Mentions légales
  • Mon Compte
  • Nos partenaires
  • Nous contacter
  • Panier
  • Politique de confidentialité
  • Politique de cookies

© 2010-2024 LaGrinta.fr - © 2018 UMDV - Tous droits réservés - Site réalisé par MarcoX - Hébergé par PlanetHoster - Cristiano Ronaldo - Foot en direct, scores en direct sur footlive.fr