« C’est lui qui se cache derrière Super Ligue et je lui ai déjà dit en personne. Je l’ai déjà dit et je le répète : derrière tout cela, il y a le président de la FIFA Gianni Infantino », déclarait Javier Tobas le président de la Liga espagnole. Le très sérieux New York Times vient corroborer ces allégations ce jeudi 20 mai au travers d’un long article signé Tariq Panja à l’origine de révélations sur le projet Super Ligue.
« En privé, selon des entretiens avec plus d’une demi-douzaine de dirigeants de football, dont un propriétaire de club de Super Ligue, Infantino était au courant du plan et savait que certains de ses lieutenants les plus proches avaient engagé des pourparlers depuis des mois – au moins jusqu’à fin janvier », écrit-il.
« Entre les lignes du contrat de fondation de la Super Ligue, révèle le NY Times, il y a une référence à une ‘exigence essentielle’, considérée comme si fondamentale qu’elle est considérée comme une condition sine qua non pour la naissance de la Super League, à savoir l’accord du tiers dénommé’W01′, facilement identifiable comme étant le nom de code la FIFA. «
Les discussions avec la Fifa auraient même débuté en 2019, avec « certains des plus proches collaborateurs d’Infantino dont le secrétaire général adjoint de la FIFA, Mattias Grafstrom ». Le soutien de la FIFA était nécessaire pour les clubs séparatistes pour bénéficier d’un certain niveau de protection sur d’éventuelles plaintes ou sanctions, mais aussi pour rassurer les joueurs qui participeraient à la Super Ligue, inquiétés par la possibilité d’une exclusion de leurs équipes nationales respectives .
« Lors d’au moins une de ces réunions, le groupe séparatiste a proposé qu’en échange de l’approbation de son projet par la Fifa, la Super Ligue accepte la participation d’une douzaine de ses équipes phares à une Coupe du monde des clubs, soutenue par la Fifa. Les équipes ont également accepté de renoncer aux paiements qu’elles auraient gagné en participant, une aubaine potentielle pour la Fifa qui aurait pu empocher jusqu’à un milliard de dollars (820.000 millions d’euros) chaque année », détaille le New York Times.
Tout ceci expliquerait pourquoi les condamnations de la FIFA sont arrivées bien tardivement et plus mollement que du côté de l’UEFA. Gianni Infantino avait d’ailleurs confié dans un entretien à l’Equipe : « Il faut toujours faire attention quand on parle de sanctions. […] C’est vite dit qu’il faut punir. C’est même populaire – ou populiste – parfois. » En raison de son propre rôle dans ce projet ?
Publicly FIFA slammed The Super League. Privately, things were different. For months Super League backers believed FIFA was “on board” – via @NYTimes https://t.co/7bDiDTfGHb
— tariq panja (@tariqpanja) May 20, 2021