La République bolivarienne du Venezuela est un pays surtout connu pour l’influence de son « Libertador » Simon Bolivar sur l’Amérique du Sud, pour son charismatique président défunt Hugo Chavez et ses plages de sable fin à couper le souffle. Beaucoup moins pour son football, hélas. Au Venezuela il existe une grande culture foot, comme dans tout pays d’Amérique latine qui se respecte. La Grinta vous propose de découvrir la plus grande rivalité du pays entre le Caracas FC, club de la capitale, et le Deportivo Tachira de San Cristobal.
Interview croisée de Victor Velasquez (responsable logistique des Los Demonios Rojos de Caracas) et José Quiroz (leader de l’ Avalancha Sur du Deportivo Tachira). Tout y passe, du football vénézuélien à la rivalité entre les deux clubs avec quelques anecdotes croustillantes…
Bonjour messieurs. Pour commencer, pouvez-vous présenter votre propre barra brava ?
Victor Velasquez (Los Demonios Rojos, Caracas) : Notre barra brava est née quand le Dr. Guillermo Valentiner (ndlr : aujourd’hui décédé) a racheté le Caracas FC qu’il a trouvé dans une situation économique très grave. Ce dernier ne voulait pas que le club représentant la capitale disparaisse. A ce moment-là, fin des années 80, un groupe de personnes a commencé à s’intéresser et encourager cette équipe. Ils ont fini par former la « Barra del Caracas FC » un groupe de supporter qui avait l’intention d’accompagner et de soutenir l’équipe partout où elle jouait. Au fil des années, ce groupe a grandi et de plus en plus de personnes de la ville ont rejoint la « Barra del Caracas FC ». Au début des années 2000, la Barrabrava a changé de nom pour devenir ce qui est notre nom actuel, « Los Demonios Rojos ». Nous nous caractérisons comme apolitiques, puisque nous disposons de personnes de toutes les tendances politiques. De plus, la barra est gérée par l’autofinancement de ses propres membres, nous dépendons des apports individuels et collectifs de chacun, bien que parfois le comité directeur du club coopère en ce qui concerne la logistique, lors des déplacements par exemple.
José Quiroz (Avalancha Sur, Deportivo Tachira) : Pour parler de la naissance de la première barra brava du Deportivo Tachira, il faut remonter en 1997 lorsqu’un groupe de jeunes « tachirense » amoureux de nos couleurs jaune et noire décident de former un groupe de supporter pour soutenir l’équipe. Lors de la saison 98-99, on peut entendre résonner les premiers chants dans le Pueblo Nuevo (ndlr : stade du Deportivo Tachira). Plusieurs d’entre eux sont d’ailleurs inspirés d’Argentine et ensuite adaptés pour notre club. La « 12 » et « Goochigans » ont été les premiers groupes organisés par ces jeunes qui avaient aussi pour motivation de faire face à la plus grande crise économique de l’histoire du club. Lors des années suivantes, les « Goochigans » ont disparu et c’est la « 12 » qui avait pour rôle d’animer la tribune. C’est surtout en 2000 que la barra brava a commencé à monter en puissance. L’équipe a obtenu son cinquième titre de champion cette année-là sous les ordres du technicien Cata Roque. À la fin de la saison, la barra connait son premier changement d’appellation pour devenir « Commando Sur » suite à un changement de tribune vers la tribune Sud devenu inéluctable à cause de conflits avec certains supporters de la tribune centrale. Le « Commando Sur » s’est très vite caractérisé par ses déplacements en suivant l’équipe dans tout le pays, et devenant ainsi la meilleure barra du Venezuela même selon les médias. Après une élection en interne en 2006, les membres ont décidé un dernier changement de nom. Ainsi est née « l’Avalancha Sur ». La barra Avalancha Sur, sans aucun doute la meilleure et la plus grande du pays, soutient non seulement le Deportivo Tachira mais aussi la sélection vénézuélienne, en suivant la Vinotinto lors des matchs amicaux, Copa America et des matchs de qualifications en Coupe du monde. L’Avalancha Sur se revendique apolitique. Notre seule politique est d’encourager pendant 90 minutes et de suivre partout le Deportivo Tachira. Nous sommes prêts à laisser nos vies pour nos couleurs. Enfin, le financement de la Barra est généré grâce à l’apport de ses membres et des nombreuses manifestations que nous organisons dans la ville (fêtes, tombola etc.).
Est ce que vos barras bravas respectives entretiennent des amitiés dans le pays, voire au niveau international ?
Victor Velasquez (Los Demonios Rojos, Caracas) : Notre barra ne possède aucune amitié avec d’autres. À titre personnel, je pense qu’il y a deux cas de figure. Il y les barras avec lesquelles nous n’avons pas eu de problème, et les autres avec lesquelles il y a eu des affrontements. Notre club a participé à la Copa Libertadores continuellement depuis 2004. Nous avons donc eu l’opportunité de voyager et même sans parler de véritable amitiés, des liens se sont créés avec quelques supporters d’autres clubs qui se sont identifiés à notre club et à notre barra qui nous ont fait connaître hors de nos frontières. Dans ce sens, ce serait une amitié de « barristas ». Un exemple : » Los Cruzados » de l’ Universidad Catolica de Chile contre qui nous avons joué à deux reprises consécutivement en Copa Libertadores. Lors de ces deux déplacements, on sentait une affinité et un respect entre les deux groupes.
José Quiroz (Avalancha Sur, Deportivo Tachira) : L’Avalancha Sur possède une amitié reconnue internationalement avec nos frères de la Garra Blanca de Colo Colo au Chili et ceux de Los del Sur de l’Atletico Nacional en Colombie. De plus, quelques-uns de nos membres ont des contacts avec la Boca del Pozo de Emelec en Équateur. Au Venezuela, nous n’avons aucune amitié avec les autres barras du pays.
Comment sont perçues les barras bravas au Venezuela par l’opinion publique ? Avez-vous de bonnes relations avec la Fédération (FVF) et les autorités ?
Victor Velasquez (Los Demonios Rojos, Caracas) : Les relations avec la FVF sont pires que ce que vous pouvez imaginer. C’est réellement une entité corrompue qui n’a pas travaillé pour l’évolution de notre football. Les priorités de la FVF sont si absurdes qu’ils sont capables d’arrêter un match, de menacer de le suspendre et même de soustraire des points aux clubs si les supporters chantent ou confectionnent des banderoles contre eux. Ça oui; ils savent le faire, par contre ils ne sont même pas capable d’agir quand les clubs sont endettés et quand les joueurs ne sont pas payés en temps et en heure. Notre Vinotinto n’est pas le reflet de notre football, c’est un mirage, il ne démontre pas ce que nous voyons tous les dimanches en championnat. Heureusement pour nous, le Caracas FC est le seul club qui dispose de ses propres installations et n’a aucune dette, mais le reste… C’est tout le contraire. Notre barra a été plusieurs fois pionnière dans des actions contre la FVF, en exprimant un mécontentement en ce qui concerne les agissements des dirigeants et également pour la mauvaise gestion au niveau de la sélection vénézuélienne.
José Quiroz (Avalancha Sur, Deportivo Tachira) : Dans le football vénézuélien, les membres des barras bravas sont vus en majorité comme des délinquants drogués et alcoolisés qui se battent tout le temps et qui détruisent tout ce qu’ils peuvent sur leur passage. Avec la FVF, les relations sont négatives puisque la corruption est reine dans cette entité. Cela a freiné le développement et la croissance de notre championnat qui dispose de beaucoup de déficiences structurelles et organisationnelles. Les protestations qui sont organisées contre la FVF et principalement envers son président Raphaël Esquivel, sont sanctionnées par des amendes pour les clubs voire des sanctions encore plus lourdes. Pour en venir avec la police, la répression est très forte et dans la majorité des cas ça se termine avec de la violence qui fait des dégâts physiques des deux côtés mais aussi des dégâts matériels.
Venons-en maintenant au match en lui-même, d’où la rivalité entre le Caracas FC et le Deportivo Tachira tient -lle ses origines ?
Victor Velasquez (Los Demonios Rojos, Caracas) : C’est une rivalité récente, la première finale de la Coupe du Venezuela entre les deux clubs a été disputée en 2000. Après avoir remporté le titre chez eux, l’autobus de nos joueurs a été incendié à l’intérieur du stade. C’est évidemment le premier grand événement qui a marqué une rivalité qui n’a fait que s’accentuer au fil des années. Au début des années 2000, le Caracas FC a joué beaucoup de finales, gagnant la plupart d’entres elles face à l’Union Atletico Maracaibo (ndlr : club qui n’existe plus aujourd’hui). Donc après la disparition de ce dernier, une rivalité sportive est née avec le Deportivo Tachira. Nous avons beaucoup de rivalités dans le pays, mais la presse catalogue Caracas FC vs Deportivo Tachira comme le « clasico » dans le sens où sportivement cela génère toujours un intérêt au vu des bons résultats des deux clubs ces dernières années et cette animosité qui règne entre supporters des deux camps. Récemment deux finales de championnats ont vu s’opposer le Caracas FC et le Deportivo Tachira. La finale de 2007-2008 a été remportée par Tachira grâce à un but à l’extérieur (1-1 puis 0-0). Mais en 2009-2010 nous leur avons rendu la pareille en remportant notre onzième championnat, ce qui constitue un record au Venezuela.
José Quiroz (Avalancha Sur, Deportivo Tachira) : Pour nous la rivalité existe depuis 1985, année de la première rencontre entre les deux clubs. Mais c’est monté en puissance dès la première décennie du XXI ème siècle grâce à la croissance du football vénézuélien. Une couverture médiatique plus importante et un match qui oppose les deux meilleures équipes de ces dernières années, qui possèdent le plus de supporters dans le pays, voilà d’où c’est parti réellement sur le plan sportif. D’autant plus qu’une rivalité historique et politique a toujours existé entre les deux villes. L’héritage du centralisme et des luttes révolutionnaires comme la « Restauradora » qui a abouti à la prise de Caracas de la part des troupes de Cipriano Castro (ndlr : chef militaire né dans l’État de Tachira et président du Venezuela entre 1899 et 1908). Ce match est aussi l’emblème d’une lutte sociale entre les habitants de la province et ceux de la capitale. L’État Tachira se trouve dans une zone frontalière avec la Colombie, alors que Caracas est la capitale du pays. La rencontre est appelée « clasico moderno » par les médias, puisque le Deportivo Tachira, tout comme le Caracas FC, possèdent d’autres rivalités historiques avec des rivaux comme l’Estudiantes de Merida. Le fait qui a marqué en grande partie le début de cette rivalité a été la finale de la Coupe la Venezuela en 2000 quand le Caracas FC est venu l’emporter dans notre stade du Pueblo Nuevo. Suite à un mauvais comportement d’un joueur de la capitale surnommé le « petit Rondón », qui a frappé dans des ballons pour les envoyer dans les tribunes, les supporters du Deportivo Tachira ont alors envahi le terrain en traquant les joueurs du Caracas FC qui se sont réfugiés dans les vestiaires. Cette petite histoire s’est terminée par l’incendie de leur bus.
Outre cette histoire lors de la finale de Coupe du Venezuela en 2000, d’autres incidents ont marqué cette rencontre si particulière ?
Victor Velasquez (Los Demonios Rojos, Caracas) : Tu sais ici il n’y a pas de grands affrontements comme en Égypte, en Argentine, en Colombie ou en Europe de l’Est. Au Venezuela lors des matchs à hauts risques le niveau de sécurité est très élevé que ce soit à Caracas ou à San Cristobal. Nous, on va avant tout au stade dans le but de faire ce qui nous plait le plus, c’est à dire encourager notre équipe à domicile comme à l’extérieur. Après quand il y a des incidents avec d’autres barras, on sait répondre présents.
José Quiroz (Avalancha Sur, Deportivo Tachira) : L’Avalancha Sur qui est la pionnière du « barrismo » au Venezuela se caractérise en suivant partout et en nombre le Deportivo Tachira contrairement à ceux de Caracas… Les affrontements tant à San Cristobal que à Caracas sont très limités, dus à la forte présence policière. Donc au final, les incidents sont plus souvent avec la police. Cependant en 2009 lors de la Copa Libertadores, merci au hasard, notre équipe se déplaçait à Buenos Aires en Argentine pour affronter Boca Juniors et le Caracas FC affrontait Lanus, autre équipe de la capitale argentine. Pour ce déplacement, nous étions plus de 3.000 ! Là quand les deux groupes de supporters se sont retrouvés face à face dans le centre de Buenos Aires, les incidents ont été inéluctables. Les barras bravas de Tachira se sont élancés vers les supporters du Caracas FC et l’attaque a été très violente. Surpris et complètement dominés, ils ont couru en cherchant un refuge et se sont armés de bouteilles pour se défendre. Mais même comme cela, ils n’ont pas pu repousser la violente charge de l’Avalancha Sur qui s’est déroulée dans une zone commerciale dans un chaos total ! Les restaurants et les magasins ont même fermé leurs portes. Le petit groupe de la barra de Caracas s’est réfugié dans une station-service dans laquelle se trouvaient quelques policiers, ces derniers les ont défendu. Devant l’impossibilité d’un autre affrontement, l’Avalancha Sur s’est retirée pour éviter des interpellations. Dans la même journée, un deuxième affrontement a été orchestré par l’Avalancha Sur qui a décidé de se diriger vers le stade de Lanus dans lequel les supporters du Caracas FC étaient présents pour la rencontre. À la sortie des supporters visiteurs, ces derniers sont surpris de voir une centaine de membres de l’Avalancha Sur et de nouveaux incidents éclatent avec la faible présence policière à ce moment-là. Une fois de plus complètement dépassés, les fans du Caracas FC font demi-tour pour rentrer à nouveau dans leurs tribunes se réfugier ! La police est ensuite arrivée sur les lieux, éloignant l’Avalancha Sur et facilitant la sortie des fans de Caracas.
En plus de ces incidents, la rivalité a vraiment explosé aux yeux du monde entier la saison passée quand les fans de Tachira ont fait arrêter une rencontre de championnat car leurs joueurs portaient un maillot trop proche, selon eux, de celui du Caracas FC. Ce maillot était rose en solidarité avec la lutte contre le cancer du sein…
Victor Velasquez (Los Demonios Rojos, Caracas) : Déjà notre maillot est rouge et le leur jaune et noir. Leur comité directeur a pensé bien faire en utilisant un maillot rose pour la lutte contre le cancer du sein. Question d’orgueil je suppose, ils ont préféré lancer des chants nous insultant alors qu’à la base c’était une mesure prise par le comité directeur du Deportivo Tachira, pensant que ça plairait aux supporters. Mais ce fut tout l’opposé. Encore une fois, je suppose que ces choses arrivent que lorsqu’il y a un conflit entre la barra et le club. En tout cas, c’est ce qu’il en ressort de l’extérieur. Peut-être qu’en proposant d’utiliser un bracelet ou des ballons roses pour ne pas que leurs joueurs portent ces couleurs aurait été plus judicieux. Mais personnellement, les voir dans cette situation m’a beaucoup amusé.
José Quiroz (Avalancha Sur, Deportivo Tachira) : Le Caracas est connu pour la couleur rouge de son maillot. Mais depuis peu de temps, son deuxième maillot a dérivé sur le rose. Mais les incidents de ce match ne s’expliquent pas seulement par cette histoire. Cela va plus loin que la rivalité contre le Caracas FC et sa couleur de maillot. Le Deportivo Tachira a choisi de jouer avec un maillot rose soutenant ainsi le cancer du sein laissant place au maillot traditionnel « Aurinegra », couleurs qui lui donnent son histoire, sa tradition. Les couleurs pour lesquelles les membres de l’Avalancha Sur sont prêts à laisser leur vie. Les couleurs pour lesquelles nous nous déplaçons dans le monde entier. De porter le rose pour cette cause ne nous dérangeait pas à la base. Mais après avoir fait les photos devant la presse, ils ont garder ce maillot pour jouer et là cela a posé de gros problèmes dans notre tribune Sud. L’Avalancha Sur a ensuite envahi le terrain pacifiquement demandant aux joueurs de revêtir nos couleurs traditionnelles pour disputer le match. Le comité directeur du club n’a pas accepté et cela s’est conclu avec la suspension de la rencontre et la perte de trois points.
Quel est ton plus beau souvenir lors d’une rencontre entre le Caracas FC et le Deportivo Tachira ?
Victor Velasquez (Los Demonios Rojos, Caracas) : J’ai beaucoup de bons souvenirs, mais s’il faut n’en garder un ce serait la dernière finale en 2010 en raison des circonstances. Porté par plus de 1.000 supporters après un long déplacement d’environ mille kilomètres avec des conditions climatiques très difficiles, notre Caracas FC menait déjà 0-2 au bout de 15 minutes de jeu dans le stade du Deportivo ! Les fans de Tachira commençaient à quitter leur propre stade. Sur les 37.000 personnes présentes au début de la rencontre, il n’en restait qu’à peine la moitié à la fin du match pour voir notre équipe glaner le titre en l’emportant 1-4. Un souvenir inoubliable.
José Quiroz (Avalancha Sur, Deportivo Tachira) : Sans aucun doute, la finale aller de 2008. Alors que notre équipe est menée 1-0 sur le terrain de Caracas, c’est Javier Villafraz une des idoles du club qui d’un magnifique coup-franc, égalise. Il est venu le fêter en pleurant devant nous qui étions plus de 3.000 fans ce jour-là. C’était de la folie, et dire que ce but nous donne le titre vu que la semaine d’après nous avons fait 0-0 à la maison… Ce déplacement était exceptionnel quand j’y repense, nous avions voyagé plus de douze heures pour rallier San Cristobal à la capitale, plus de 60 bus avaient été affrétés, certains ont pris l’avion, d’autres leurs voitures. Ça valait le coup, vraiment.
Pour finir messieurs, la Vinotinto n’est jamais passée aussi près d’aller pour la première fois de son histoire disputer une Coupe du monde. Qu’est-ce qu’il manque aujourd’hui à la sélection pour y accéder un jour ?
Victor Velasquez (Los Demonios Rojos, Caracas) : La vérité c’est que nous avons été loin de nous qualifier, nous avons terminé à 5 points de la 5 ème place qualificative pour un barrage. On a lamentablement raté une opportunité, dans une phase éliminatoire sans le Brésil, où cinq sélections sur neuf pouvaient se qualifier… C’est triste mais à chaque fois, on n’a pas su s’imposer devant les rivaux directs (ndlr : Chili, Équateur et Uruguay), sur 18 points possibles nous en avons pris seulement deux. Pour moi, il faut un changement de sélectionneur. Farias n’a jamais gagné un titre au Venezuela et il n’admet pas que son cycle est fini. Il faut aussi que notre sélection ait ses propres infrastructures pour s’entraîner. Il existe actuellement un centre d’entrainement mais il est en construction depuis 2001 et ce dernier n’est toujours pas terminé… La FVF avait touché des fonds pour finir ces travaux de la part du gouvernement et de la FIFA, mais tout a disparu. Ils gèrent notre football de façon dramatique, ils ne le commercialisent pas et il n’y a pas de droits TV. Tout cela fait que, au final, nous ne méritons pas d’aller au Mondial même si nos joueurs s’efforcent et luttent pour que ce rêve devienne réalité. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas aspirer à beaucoup plus. Mais nous avons encore l’espoir de voir du changement. Surtout lorsqu’on voit le Caracas FC apporter à notre sélection 70 % de joueurs qui sont sortis du centre de formation.
José Quiroz (Avalancha Sur, Deportivo Tachira) : Il est nécessaire qu’un changement se fasse au niveau de la direction de la FVF. Il faut une restructuration depuis les bases de cette institution tachée lamentablement par la corruption, ce qui ne permet pas la croissance de notre football. L’organisation de notre championnat est aussi un très gros fléau et quand un championnat va mal, l’équipe nationale en pâtit. Les problèmes économiques sont la cause principale du bas rendement des petites équipes :Le format du tournoi avec beaucoup de clubs qui ne peuvent pas tenir financièrement, l’ arbitrage est mauvais et pour finir, l’absence de bons terrains ne permet pas la pratique d’un beau football. La Vinotinto est une illusion pour le moment, très opposée à la réalité du tournoi vénézuélien puisqu’elle compte en majorité des joueurs qui évoluent à l’étranger dans des pays comme l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas, et l’Argentine entre autres. C’est vrai que c’est la première fois que nous passons aussi près de nous qualifier, mais pour moi il manque un sélectionneur avec beaucoup plus d’expérience pour enfin franchir ce palier.
Propos recueillis par Bastien Poupat
Thank you for taking the time to write about our teams here in South America, keep up the great work!