Fantasme devenu réalité, le PSG s’apprête à aligner deux des meilleurs buteurs mondiaux. Ce n’est pas la première fois qu’on assiste à la réunion d’attaquants d’envergure. Avant Edinson Cavani et Zlatan Ibrahimovic, plusieurs riches ont déjà associés deux « 9 » au top de leur forme. Gros plan sur six duos prometteurs des quinze dernières années.
Christian Vieri et Ronaldo (Inter Milan 1999-2002)
Après une saison 1998-1999 plus que décevante, 8e du championnat, Massimo Moratti continue les fortes dépenses. Il s’offre à l’intersaison le meilleur joueur de Serie A 1999, Christian Vieri de la Lazio pour plus de 40 millions (record à l’époque). L’Inter dispose avec Ronaldo et Vieri de la paire de buteur la plus alléchante du moment. Mais l’association entre les deux ex-Pichichi de la Liga n’a été que très peu vue. L’arrivée de l’Italien coïncide au passage du Brésilien à l’infirmerie. Après 5 mois d’indisponibilité entre décembre 1999 et avril 2000, Il Fenomeno se rompt le tendon rotulien pour son retour en finale aller de la coupe d’Italie face à la Lazio. Il ne dispute aucun match la saison suivante et que 16 matchs celle d’après, toutes compétitions confondues. Vieri brille seule en pointe le plus souvent devant Baggio, Zamorano, Recoba et Kallon, dans une équipe moribonde. Les résultats restent loin des ambitions affichées.
Meilleure saison (ensemble) : 2001-02 ; Ronaldo (10 matchs de championnat, 7 buts) et Vieri (25m, 22b)
Palmarès (équipe) : Néant
Filippo Inzaghi et Andriy Chevtchenko (AC Milan 2001-2006 et 2008-2009)
Pour remplacer Oliver Bierhoff sur le déclin, l’AC Milan recrute l’ancien meilleur buteur de Serie A, Filippo Inzaghi contre une somme supérieure à 40 millions d’euros. Le club possède désormais deux buteurs de renom avec Andriy Chevtchenko auteur de 64 buts en deux saisons sous le maillot Rossonerro. Si les deux réussissent leur début de première saison ensemble, les résultats du club ne sont pas à la hauteur notamment en Europe. L’Ukrainien marque nettement moins de buts. Sous la houlette de Carlo Ancelotti, le club recommence à briller. Inzaghi flambe lorsque Chevtchenko se blesse lors de la saison 2002-03. Au cours des années suivantes, Ancelotti positionne Pippo plus bas, laissant seul Chevtchenko à la finition. Au niveau statistique, les deux profitent de l’absence de l’un pour inscrire plus de buts.
Meilleure saison : 2005-2006 ; Inzaghi (23m, 12b) et Chevtchenko (28m, 19b)
Palmarès : Serie A (2004), Ligue des champions (2003), Supercoupe d’Europe (2003), Coupe d’Italie (2003, 2009), Supercoupe d’Italie (2004)
Christian Vieri et Hernan Crespo (Inter Milan 2002-2003)
À quelque jours de la clôture du mercato, l’Inter doit trouver un remplaçant à Ronaldo tout juste parti au Real Madrid. Massimo Moratti jette son dévolu sur l’Argentin Crespo, 27 ans et 101 buts en Serie A en 6 ans, de la Lazio, contrainte de vendre après avoir énormément dépensée à l’aube des années 2000. Le joueur acheté contre 26 millions d’euros plus Bernardo Corradi, déçoit en championnat. Son compère Vieri termine buteur avec 24 réalisations, sa meilleure performance chez les Nerazzurri. L’Inter effectue sa meilleure saison depuis 5 ans avec une 2e place en Serie A et une demie-finales de Ligue des champions. L’Argentin se montre plus efficace en Europe avec 9 buts en 12 rencontres. La collaboration entre les deux buteurs ne s’étend pas au-delà de cette saison. Crespo part à l’issue du championnat à Chelsea, le nouveau riche.
Saison 2002-03 : Vieri (23m, 24b) et Crespo (18m, 7b)
Palmarès : Néant
Ronaldo et Raul (Real Madrid 2002-2007)
Après s’être refait une beauté à l’issue de la Coupe du monde 2002, Ronaldo rejoint le champion d’Europe, le Real Madrid après un bras de fer avec le président Moratti. Il forme avec Raul, Figo et Zidane, le quatuor offensif le plus séduisant par leurs références individuelles. Raul, décrit comme leader intraitable dans le vestiaire, voit son acolyte de toujours Morientes relégué sur le banc au profit du Brésilien. Rapidement, ce nouveau duo se montre très efficace et complémentaire, bien soutenu par Zidane et Figo. Mais au fil des années, leurs performances baissent et cela se ressent dans les résultats du club. L’ère galactique s’éteint progressivement. Entre 2003 et 2007, le Real Madrid ne remporte le moindre trophée. L’état physique des deux joueurs, surtout du Brésilien, pose question. Poussé vers la sortie, Ronaldo quitte Madrid pour Milan en janvier 2007. Raul profite de ce départ et de l’arrivée de Ruud van Nistelrooy (2006-2010) pour retrouver son niveau.
Meilleure saison : 2002-03 ; Ronaldo (31m, 23b) et Raul (31m, 16b)
Palmarès : Liga (2003), Coupe intercontinentale (2002), Supercoupe d’Europe (2002)
Samuel Eto’o et Diego Milito (Inter Milan 2009-2011)
Recruté dès les premiers jours du mercato, Diego Milito rejoint celui qui l’a devancé au classement des buteurs (24 buts), Zlatan Ibrahimovic, chez les Nerazzurri. Désireux de remporter la Ligue des champions, le Suédois souhaite rejoindre Barcelone. Il est échangé contre Samuel Eto’o, le deuxième meilleur buteur de Liga, indésirable aux yeux de Guardiola. Dans les derniers jours du mercato, Mourinho recrute un autre joueur écarté Wesley Sneijder. Alors que beaucoup pensent que le club est lésé offensivement par le départ d’Ibrahimovic, le trio revanchard Eto’o, Milito, Sneijder impressionne dès son premier match dans le derby par une victoire (0-4). Au fil de l’année, l’entraîneur portugais positionne le buteur camerounais sur les ailes, notamment suite à l’arrivée de Goran Pandev de la Lazio. Si Eto’o marque moins, il reste indispensable dans l’animation offensive de l’équipe. La première saison s’achève par un fabuleux triplé, Ligue des champions, Coupe d’Italie et Serie A. La saison suivante n’est pas celle de la confirmation. Benitez, le nouvel entraîneur puis Leonardo, font de Eto’o, le leader de l’attaque en raison de la méforme physique de Milito. L’ancien attaquant du Barça file à Makhatchkala à la fin de cette saison, son salaire étant devenu trop à lourd à supporter pour l’Inter.
Meilleure saison : 2009-10 ; Eto’o (32m, 12b) et Milito (35m, 22b)
Palmarès : Ligue des champions (2010), Serie A (2010), Coupe du monde des clubs (2010), Coupe d’Italie (2010, 2011), Supercoupe d’Italie (2010)
Didier Drogba et Fernando Torres (Chelsea 2011-2012)
Meilleur buteur de Premier League pour la deuxième foi en 2010 avec 29 réalisations, Didier Drogba peine à rééditer cette performance la saison suivante. Après un début de saison réussi, Chelsea cale en novembre et décembre 2010. L’actionnaire de Chelsea, Roman Abramovitch relance la machine à cash. 50 et 21 millions de livres sont dépensés au dernier jour du mercato hivernal respectivement pour Fernando Torres et David Luiz. Le club de l’Ouest de Londres compte sur l’attaquant espagnol, auteur de 65 buts en 102 matchs de Premier league, pour relancer sa saison. Drogba et Torres peinent à évoluer ensemble dans un 4-3-3. Sous la pression du montant du transfert, Carlo Ancelotti privilégie l’Espagnol mais ce dernier ne lui rend pas service. Fernando Torres inscrit son premier but pour les Blues trois mois après son arrivée, son seul but de la saison sous son nouveau maillot. Il déçoit encore la saison suivante. Il ne bénéficie pas de la blessure de Drogba en début de saison pour devenir indiscutable. Di Matteo arrivé à la rescousse, aligne Drogba seul en pointe dans les matchs à fort enjeu notamment en Europe. L’ancien olympien ne parvient à s’illustrer en championnat avec seulement 5 buts. Torres devient qu’un simple joker. Il ne rentre qu’à dix minutes de la fin du temps réglementaire de la finale de Ligue des champions à Munich.
Meilleure saison : 2011-12 ; Torres (32m, 6b) et Drogba (24m, 5b)
Palmarès : Ligue des champions (2012), Coupe d’Angleterre (2012)
Le pari audacieux d’évoluer avec deux « 9 » ne s’avère pas toujours payant. Les deux nouveaux attaquants associés marquent souvent moins de buts qu’auparavant. Ils doivent désormais se partager le scoring. Le plus avancé sur le terrain se retrouve plus avantagé. Si Ibrahimovic et Cavani veulent s’illustrer ensemble l’un devra se montrer plus altruiste que l’autre. À moins d’exploser les compteurs de Ligue 1 …