La Premier League écossaise (PL) a repris ses droits le week-end dernier. Le championnat a vu le premier succès du Celtic Glasgow qui devrait s’adjuger tranquillement un énième titre. Mais ce samedi, c’est au tour des Glasgow Rangers d’entamer leur folle remontée. Champions de troisième division la saison passée, les Rangers ont la ferme intention de se rapprocher encore de la PL. Le club le plus titré d’Ecosse avait fait couler beaucoup d’encre en 2012. Sa rétrogradation administrative a été un choc pour tout le football écossais. Entre réussite sportive et scission interne, zoom sur la situation compliquée des Rangers.
Les Glasgow Rangers s’extirpent tout juste de leur première saison en troisième division écossaise. Petite piqûre de rappel, les Rangers c’est 53 championnats d’Ecosse, 32 Coupes d’Ecosse et 26 Coupes de la Ligue. Mais en 2012, c’est surtout 160 millions d’euros de déficit. Cette dette entraîne la rétrogradation des Gers en quatrième division. Un monument du football écossais est ainsi envoyé au purgatoire. La direction met en place une restructuration du club afin de revenir dans l’élite le plus rapidement possible. Les principaux joueurs quittent le club. Seulement trois joueurs de PL décident de continuer l’aventure avec les Rangers malgré la rétrogradation (McCulloch, Wallace et Alexander). L’effectif est réduit et compte seulement 20 joueurs. L’encadrement sportif s’appuie essentiellement sur des jeunes. Il faut dire que les Rangers n’ont pas été épargnés par les sanctions. Le club est interdit de recruter jusqu’au 1er septembre 2013 et dans l’impossibilité d’organiser des matchs amicaux. Cependant, la seule équipe professionnelle dans une division semi-pro s’est baladée. Malgré un démarrage poussif, sûrement à cause du manque de préparation, les Glaswegiens sont champions le 30 mars 2013. Ils terminent le championnat avec 24 points d’avance. L’une des premières étapes du retour en première division s’est déroulée sans encombre. Le club cherche avant tout à se tourner vers le futur avec une équipe compétitive. Au niveau des transferts, le club est limité financièrement.
La direction est parvenue à recruter Nicky Law (Motherwell, PL), l’international hondurien Arnold Peralta et Hammeur Bouazza (international algérien du Racing Santander). Pour un club de division 2 (équivalent du CFA en France), les Rangers n’ont pas à rougir de leur recrutement. Glasgow a toutes les cartes en main pour être sacré champion une nouvelle fois et faire un pas de plus vers la PL.
Une direction instable
Les Rangers sont dans une politique de reconstruction du club. Cependant, les conflits internes ne permettent pas la pérennité du club. Une véritable guerre a lieu entre deux hommes, Walter Smith et Charles Green. En 2012, lors de la rétrogradation, Charles Green prend le contrôle avec l’ensemble des actifs malgré une offre de dernière minute de Smith. Tout se décante à partir d’avril 2013, des suspicions touchent alors Charles Green sur sa prise de pouvoir. Un enregistrement compromettant entraîne l’ouverture d’une enquête interne qui aboutie à la démission de Charles Green le 19 avril 2013. Walter Smith, légende du club, devient président et administrateur. L’histoire ne s’arrête pas là, Charles Green signe en août son retour dans l’organigramme des Rangers en tant que consultant. Cette décision entraîne trois jours plus tard la démission immédiate de Smith de sa fonction de président. D’autant plus que le retour de Charles Green est tonitruant. En effet, l’ancien dirigeant a remis en cause le travail effectué par l’actuel entraîneur (Ally McCoist) ainsi que le niveau de l’équipe (éliminée dès le premier tour de la Coupe de la Ligue). Une chose est certaine, les tensions ne sont pas prêtes de s’appaiser et l’organigramme risque d’être (encore) chamboulé.
Un public fidèle
Malgré la rétrogradation, les hommes de McCoist peuvent compter sur leurs supporters. De La PL à la quatrième division écossaise, le stade est comble. Le 18 août 2012, 50000 personnes sont présentes lors du match face à East Stirling. C’est un record mondial d’affluence pour une si basse division. A domicile comme à l’extérieur, les supporters suivent leur équipe de cœur à travers l’Ecosse. Les fans des Rangers ont donné une leçon de fidélité. Sevrés de matchs de haut niveau, les supporters des Gers se sont déplacés en masse lors des matchs amicaux de pré-saison. Des milliers de supporters ont récemment rempli les gradins de Hillsborough face à Sheffield Wednesday. La rivalité face au Celtic Glasgow est toujours intacte et le « Old firm » a eu lieu récemment chez les jeunes. La finale de la Coupe des U17 opposant les deux clubs de Glasgow a entraîné un engouement populaire autour de ce match. 6000 supporters pour encourager les joueurs des deux équipes avec quelques débordements en prime.
Les Rangers sont les grands favoris de la division 2 cette année. Cela étant, la lutte interne qui a actuellement lieu est un frein à la reconstruction du club. La situation actuelle des Glasgow Rangers n’est malheureusement pas un cas isolé. Le football écossais traverse des moments difficiles tant sur le plan sportif que économique. Le club de Premier League Motherwell est également touché par une grave crise financière.