Après avoir échoué à un souffle du Milan et avoir manqué la troisième marche du podium à 10 minutes près, la Fiorentina repart pour un nouvel exercice avec la ferme volonté de faire mieux. Et elle s’en est donnée les moyens. De quoi rêver de Scudetto ?
La renaissance florentine
Censée avoir lieu en 2011-2012, saison durant laquelle la Fiorentina échoue finalement à une très décevante 13ème place couronnée de problèmes extra-sportifs, la révolution sportive tant attendue après des saisons de galère se produit en réalité avec un an de retard.
Nous sommes à l’été 2012, la Fiorentina sort de deux saisons décevantes et a soif de renouveau. Les Della Valle veulent faire renaître le club et recréer de l’enthousiasme dans la ville autour d’un projet fort.
Le club fait alors confiance à Vincenzo Montella, qui sort d’une bonne saison avec Catania, à qui les clés sont données pour redorer le blason de la Viola et proposer du beau jeu au public florentin, de renommée très exigeant.
Afin de redonner l’envie de vaincre à un groupe en bout de souffle, l’ancien joueur de la Roma bouleverse tout l’effectif. De nouveaux joueurs qui incarnent à merveille le projet de jeu qu’il entend mettre en place débarquent. Borja Valero, Aquilani, Pizarro, Roncaglia, Cuadrado ou encore Gonzalo en sont les principales têtes de gondole.
Montella installe alors un 3-5-2 basé sur la conservation de balle avec un milieu de terrain de premier plan (Valero/Pizarro/Aquilani) qui permet à la Viola d’asseoir son emprise sur ses adversaires et de dicter le tempo. La mayonnaise prend tout de suite autour d’un collectif fort et de joueurs intelligents capables d’alterner de longues séquences de possession de balle mais aussi de savoir verticaliser le jeu au moment opportun.
Après un début de saison tonitruant puis un coup de mou en janvier/février, la Fio termine finalement à la 4ème place, faute au but de Méxès dans le temps additionnel de la dernière journée de championnat, qui permet au Milan
d’arracher la C1. Une déception sur le coup, mais vite estompée par la vague de recrutement qui arrive et les ambitions désormais sans limites du club.
Les moyens de ses ambitions
Car les Della Valle ne se satisfont pas de cette 4ème place et savent que, pour voir une Viola ultra compétitive et capable de ramener des titres, il faut sortir le porte-monnaie et renforcer encore l’effectif de valeurs ajoutées qui pourront permettre au club de franchir ce palier et pourquoi pas rêver de Scudetto. Le premier chantier de cette intersaison est de conserver Vincenzo Montella, courtisé par plusieurs clubs dans toute l’Europe mais qui, finalement, décide de poursuivre son aventure en Toscane contre certaines garanties sportives, notamment sur le recrutement.
Ca tombe bien, le bilan économique du club est positif en 2012, les comptes sont sains et peuvent permettre quelques jolis coups.
Si tout le monde s’accorde en Italie pour dire que l’ancien club de Sébastien Frey a manqué d’un cheveu une qualification en tout préliminaire de la ligue des Champions, « ce cheveu » c’est sans doute un grand buteur. Cet attaquant qui vous garantit 20 buts par saison a cruellement manqué à l’équipe de Montella sur certains matchs où elle dominait sans pour autant scorer. Bien conscients de cette nécessité pour s’améliorer, Della Valle n’hésite pas à sortir 18M€, somme toutefois conséquente pour un club de ce standing, pour s’attacher les services de Mario Gomez, l’un des tous meilleurs buteurs d’Europe sur ces dernières années.
Assurément, l’un des plus beaux coups de ce marché des transferts, tant économiquement que sportivement.
Ce n’est pas tout puisque, un peu plus tôt dans ce marché des transferts, la Fiorentina avait déjà conclu les arrivées de Joaquin pour 2M€, Ambrosini libre ou encore Munua, gardien d’expérience afin de venir remplacer Viviano, parti.
Jovetic parti à City pour la coquette somme de 30M€, la Fiorentina a de quoi encore recruter. Il faut remplacer numériquement le départ du monténégrin ? Aucun souci. Les Della Valle sortent le chéquier et recrutent Ilicic à Palermo pour 10M€ quelques jours après. À l’heure qu’il est, le mercato viola est quasiment terminé (peut-être qu’un gardien arrivera en fin de mercato). Et on voudrait pas trop s’avancer, mais on aurait envie de dire que la Viola a réalisé le mercato parfait. Même si nombreux sont les poncifs qui appellent à la prudence.
Quels objectifs ?
Contrairement à la saison dernière où elle ne jouait pas de Coupe d’Europe, la Fiorentina est engagée cette saison en C3. Si l’effectif est plus conséquent quantitativement que l’an passé, Montella devra faire attention à la répétition des matchs pour garder son effectif frais et concerné sur les deux tableaux.
Si la Juventus semble difficile à détrôner encore cette saison, il n’est pas insensé d’annoncer que le club toscan vise non seulement la C1 mais la seconde place. Un objectif en effet loin d’être inimaginable au vu du recrutement intelligent opéré depuis maintenant 2 ans. Si bien qu’on serait tenté de dire que, si la saison commençait demain, la Fio partait avec une, voire deux longueurs d’avance sur les deux Milan, la Lazio, la Roma ou encore l’Udinese.
Quelle équipe ?
Si Montella s’est appuyé toute la saison dernière sur un 3-5-2, il est très probable qu’il change de système de jeu cette saison et passe à une défense à 4 et une ligne offensive à 3 éléments. Si Munua, débarqué de Levante, n’est pas certain d’avoir une place de titulaire (Agazzi (Cagliari) ou Sorrentino (Chievo) sont ciblés), la défense, elle, identique à la saison dernière, ne bougera pas. Pasqual à gauche, Tomovic à droite et Rodriguez/Savic débuteront la saison dans le onze de départ.
Le trio du milieu de terrain, grande force de la Fio la saison dernière ne devrait pas non plus être chamboulé. Pizarro, qui a annoncé qu’il restait, et Borja Valero sont incontournables. La troisième place se jouera entre Aquilani et Ambrosini, venu libre du Milan. Enfin, les trois postes offensifs seront sans nul doute les plus disputés. Cela va dépendre si Montella fait évoluer son équipe en 4-3-3 ou en 4-3-1-2. Si Gomez est bien entendu intouchable en attaque, les deux autres places à ses côtés vont être disputées entre Cuadrado, Joaquin, Ljacic, Ilicic et le revenant Giuseppe Rossi qui, au passage, pourrait bien être la surprise de cette saison. Cinq joueurs de cette qualité pour deux places. Casse-tête merveilleux pour Montella.
En 4-3-3, Cuadrado à droite et Ljacic à gauche partent avec une longueur d’avance.
En revanche en 4-3-1-2, Joaquin ou Ilicic en électron libre et Rossi au côté de Gomez seront préférés.
Si Montella risque d’avoir plusieurs maux de tête au moment de cocher les noms sur la feuille de match, tous ces éléments lui offrent une capacité à changer de système de jeu et de formule en fonction de l’adversaire. Pas négligeable. D’autant plus que cette saison, la Fio risque de disputer une soixantaine de matchs dans la saison. Toutes les forces vives seront alors indispensables pour bien figurer sur tous les tableaux.
Un recrutement XXL, la C1 à aller chercher (avec le Scudetto dans un coin de la tête), et pourquoi pas un trophée (C3, Coupe d’Italie), pas de doute, le club florentin est de nouveau prêt à rayonner sur le football italien. Pas étonnant pour une ville berceau de la renaissance italienne.