En 2007, contraint et forcé, Lennart Johansson tirait sa révérence et quittait une place de président de l’UEFA occupée depuis seize années. A son poste prenait alors place l’icône française des 80’s, Michel Platini. Beaucoup de promesses en somme, d’espoirs, de souhaits pour, au final un résultat dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Alors, Docteur Michel ou Mister Platini ?
Un Gaulois à la tête du second organe le plus puissant du monde du ballon rond, imaginez un peu. En ce 26 janvier 2007 à Düsseldorf, c’est peu de dire que la France du foot s’enorgueillit de voir arriver à la présidence de l’UEFA l’un de ses plus dignes représentants. La fin d’une époque parait-il, celle de l’immobilisme du Suédois Lennart Johansson, qui se serait d’ailleurs bien vu continuer à déguster du caviar sur son trône.
Docteur Michel : le temps des promesses et des espoirs
A cette époque, l’élection de Platini avait entraîné un vent d’optimisme et d’euphorie chez les amateurs de foot. Une campagne audacieuse présentée comme étant celle des « petits », des réformes en apparence innovantes et intéressantes, et surtout l’idée qu’enfin, le football européen serait dirigé par un acteur issu du milieu, plutôt que par des financiers corrompus sans lien avec le jeu. Concrètement, quelles promesses ? Principalement celles de moraliser le monde du ballon rond et d’aider au développement des petits pays. Favoriser leur émergence à côté des ogres européens via leur incorporation facilitée au sein d’un processus UEFA mieux régulé, l’idée était attrayante. Pour ce faire étaient annoncées des réformes telles que le fair-play financier ou encore la refonte de la prestigieuse Champions League.
Le fair-play financier d’abord, visait à assainir et équilibrer les finances des clubs européens dans un souci d’équité. « Les clubs ne devront pas dépenser plus qu’ils ne gagnent », le concept est simple, limpide et pour le coup unanimement salué. Fini les régimes de faveur, les arrangements entre amis et l’ultra-domination du foot business, désormais, ce sont les clubs récoltant les fruits d’une gestion minutieuse et cohérente qui brilleront, pas ceux portés par des milliardaires en quête de distraction. La réforme de la Ligue des champions visait quant à elle à intégrer davantage de clubs des pays dits mineurs, en opposition à l’ultra domination des clubs des championnats dits traditionnels (Allemagne-Angleterre-Espagne-France-Italie). Soit un retour à un format plus proche de celui des années 90, avec davantage de clubs champions de leurs pays respectifs, et moins de 3ème ou 4ème des championnats majeurs.
Parallèlement, Platini promettait enfin de veiller à ce que le football ne bascule pas davantage dans ce qu’il n’aurait jamais dû devenir : une bulle financière, un business source de profits et de spéculations au détriment des passionnés. Le cadre était posé, le changement ce devait être maintenant.
Mister Platini : entre réalités et déceptions
Six années après, que reste-t-il de ces promesses initiales ? Peu ou rien. En dépit d’une invraisemblable protection médiatique d’une France trop heureuse de se voir valoriser à un tel niveau, dans un sport où elle existe finalement si peu, Platini déçoit. Et pour cause, Michel n’est finalement pas si différent du restant de cette caste constituant ce que l’on pourrait appeler « la bureaucratie du football ».
Soyons honnêtes, la réforme de la Ligue des champions engagée par le nouvel homme fort du foot européen n’a rien de très dérangeante en comparaison des autres actions entreprises par le Français depuis le début de son mandat. Un peu d’incompréhension certes face à ces tours préliminaires « arrangés » de façon à ce que les gros clubs s’affrontent d’un côté, les petits de l’autre afin de leur assurer un minimum de présence dans la compétition reine. Mais surtout l’impression finalement que rien n’a beaucoup changé, et que cette mesure illusoire a plus servi des intérêts électoraux – les petits pays ayant massivement voté Platini lors de sa première élection – que le foot dans son ensemble. Du cynisme ? Cela y ressemble bien, en définitive, les petits sont toujours très petits et faibles, les gros toujours gros et puissants (voir à ce sujet l’excellent article de nos confrères des Cahiers du Football ici).
Le fair-play financier, autre mesure phare de la présidence Platini, ressemble encore davantage à une jolie farce orchestrée de main de maître. Là encore, rien n’a vraiment changé, les clubs endettés à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros dorment toujours sur leurs deux oreilles. Et pour cause, l’UEFA n’a pour l’heure pas décidé ne sanctionner les clubs endettés antérieurement à la mise en place de la mesure. Conséquence, les clubs anglais ou espagnols ne sont nullement dérangés par leur dette colossale et se soucie simplement de respecter le sommaire équilibre « recettes/dépenses » exigé par l’organe européen. Par ailleurs, et c’est sans doute là le point le plus dérangeant, de nombreux clubs contournent d’ores et déjà un système pour le moins perméable. C’est le cas des nouveaux riches, City en tête. La combine ? Signer des contrats de sponsoring pharaoniques, sans lien avec les prix du marché, directement avec… des entreprises ou des consortiums dont le propriétaire est le même que celui du club ! À Paris, les propriétaires qataris ont d’ores et déjà prévu la même option pour le PSG dans un futur proche. Bref, vous l’aurez compris, le fair-play financier n’est qu’une mesure illusoire n’inquiétant en aucun cas des entités vivants pourtant bien au-dessus de leurs moyens. Résumons simplement, les riches sont toujours aussi riches, les pauvres toujours aussi pauvres. On s’amusera d’ailleurs du nom des clubs sanctionnés jusqu’à présent dans le cadre du fair-play financier : Atlético Madrid et Malaga (Espagne), Borac Banja Luka, Zeljeznicar et Sarajevo (Bosnie), Buducnost Podgorica et Rudar Pjevlja (Monténégro), CSK Sofia (Bulgarie), Dinamo Bucarest, Vaslui et Rapid Bucarest (Roumanie), Eskisehirspor et Fenerbahçe (Turquie), FK Vojvodina (Serbie), Floriana (Malte), Hajduk Split et Osijek (Croatie), Maccabi Netanya (Israel), Partizan Belgrade (Serbie), Rubin Kazan (Russie), Ruch Chorzow (Pologne), Shkendija (Macédoine), Sporting Portugal (Portugal).
La liste fait rêver, tous de grands fraudeurs habitués de la gloire et des succès. Ne cherchez pas les gros, vous n’en trouverez pas. Autant se l’avouer tout de suite, ceux qui espéraient une meilleure régulation du foot mondial via l’arrivée de Platini à la tête de l’UEFA peuvent d’ores et déjà sortir leurs mouchoirs. City, Paris, Chelsea et compagnie vous saluent bien. Le problème, c’est que si ces deux (non) réformes ont en partie façonné le président Platini, d’autres éléments viennent assombrir un peu plus encore un bilan déjà bien grisonnant.
Un bilan qui vire au noir
D’abord, il y ce fameux Euro organisé en 2012 en Pologne et en Ukraine. Un événement programmé en dépit du bon sens, et dont la presse française n’aura nullement fait écho. Une compétition au cours de laquelle la patte UEFA – la même que celle imposée par la FIFA au Brésil pour le mondial 2014 – aura encore sévi. L’organe européen se sera attaché à nous montrer des stades pleins, festifs, avec des ambiances magnifiques. Ce ne fut pas exactement le cas. Passons sur les nombreux problèmes de corruption liés à l’attribution des marchés publics en rapport avec l’événement dans chacun des deux pays organisateurs. Arrêtons-nous en revanche sur l’attribution d’une compétition sans qu’aucune mesure des risques et dangers n’ait été effectuée au préalable. En raison de conflits historiques forts, propres à cette partie de l’Europe, l’Euro 2012 aura en coulisse servi d’exutoire aux nombreux hooligans et autres mafias des pays de l’Est. Des fights à tout va, un mort, des touristes agressés et volés dans la rue, des défilés nationalistes-antisémites au cœur des villes accueillant les matchs, voici pour l’envers du décor que l’UEFA, Platini en tête se sera efforcé d’effacer de la sphère public. Un véritable désastre, ayant entraîné un nombre de négligences impardonnables. Fête du football ? Non, nous aurons davantage eu le privilège d’assister une fois encore à ce que l’UEFA fait de plus mauvais : stades modernes et identiques (désormais désaffectés), prix des billets indécents, stades non remplis – y compris pour la finale –, sans liberté, à la sono et aux musiques d’ambiance décuplées, bref, la compilation parfaite du foot moderne, loin du candidat Platini dénonçant « le trop plein d’argent dans le foot ».
Pas d’inquiétude, le magnifique Euro 2020 saura vous consoler… Ou pas. Car l’UEFA, toujours dans l’idée de faire fructifier son sport, et donc les profits de son organisation, a opté pour un Euro itinérant. A savoir une compétition se déroulant dans plusieurs pays européens. C’est ce qui s’appelle de l’organisation. Autant vous dire que les supporters devant se rendre à Kiev, puis à Londres avant de passer par Athènes pour soutenir leur équipe sont ravis. Ou quand le foot perd complètement la tête, et méprise les gens qui en sont amoureux pour satisfaire les lubies toujours plus extravagantes de dirigeants décidément bien contestables.
Le candidat Platini, celui-là même qui nous parlait de stopper la financiarisation du football, et d’en limiter les dérives afin que les amoureux du sport puissent encore se reconnaître à travers celui-ci. Mais qui accepte aujourd’hui sans cas de conscience que des joueurs puissent être détenus par des sociétés privées faisant de la spéculation financière sur cette marchandise comme une autre (voir le récent reportage de Cash Investigation à ce sujet). Le candidat Platini qui nous parlait d’un football propre, débarrassé de ses maux. Mais qui nie farouchement l’existence du dopage dans ce sport, pire qui le tolérerait presque à demi-mot : « Je ne pense pas que le dopage serve à quoi que ce soit dans le football » ou encore « Ensuite, si les joueurs prennent individuellement une pilule avant un match… ». Mauvaise foi ? Non, c’est pire que ça vis-à-vis d’un problème pourtant intimement lié au sport de haut niveau depuis des années. L’affaire Puerto (ayant mis en évidence un vaste système de dopage dans le sport en 2006) soigneusement enterrée par la justice espagnole, laissait pourtant apparaître que des clubs ibériques auraient eu recours au dopage au cours des années 2000. Mais évidemment, l’avantage de ne pas chercher, c’est que l’on ne trouve rien. Le candidat Platini enfin, qui se voulait incorruptible, défenseur d’un football populaire, mais qui donne, selon une enquête récente de France Football, ses faveurs au Qatar pour l’organisation de la Coupe du Monde 2022. Attribution qui reste sans aucun doute, l’une des plus jolies affaires de corruption de ce début de siècle.
Tel un Zinedine Zidane, oser critiquer Michel Platini en France revêt du caractère de l’impossible. On ne désacralise pas impunément une icône nationale. L’élection de l’ex-bianconero en 2007 nous avait fait espérer des jours meilleurs. Force est de constater aujourd’hui que l’ex numéro 10 des Bleus n’a en rien changé à l’UEFA, organe ô combien pernicieux, pire, c’est l’UEFA qui l’a changé.
Michel, toi et tes amis faites partie de ceux qui tuent progressivement notre football, celui du peuple…
MICHEL PLATINI A TORT CAR IL A DIT LES PETITS TOUJOURS FAIBLE EN CHAMPION LEAGUE COMME LUXEMBOURG MALTE ETC…. SONT AMATEURS PAS POSSIBLES EGALITE UN GRAND BARCELONE UN STADE DE 100 000 SPETATCTEURS CONTRE GIUNGAMP OU BASTIA SONT PETITS STADE DE 5000 A 10 000 SPETACTEURS ALORS BARCELONE RICHE ENTRE LES AUTRES PETITS CLUBS PAUVRES SONT TOUJOURS DEPUIS LONGTEMPS MICHEL PLATINI NE PEUT PAS FAIRE EGALITE MICHEL PLATINI A JOUER A LA JUVENTUS ALORS JUVENTUS AUSSI RICHE MICHEL A BEAUCOUP TORT