Il faisait parti de ces pépites à suivre lors du dernier Tournoi de Toulon. 20 ans, international mexicain, champion du monde des moins de 17 ans en 2011 et joueur de Club Social y Deportivo Atlas de Guadalajara plus communément appelé Atlas au Mexique, lui c’est Daniel Hernández Trejo. Sympathique, souriant et disponible l’attaquant s’est livré pour La Grinta sur la sélection mexicaine et le championnat local. Mais pas que.
Daniel, peux-tu te présenter à nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas ?
Bien sûr. J’ai commencé ma carrière professionnelle dans le championnat mexicain lors de la saison 2008-2009 au Jaguares de Chiapas (ndlr : club basé à Tuxtla Gutiérrez, dans la région du Chiapas au sud du Mexique). Ensuite en 2009, j’ai signé au Club Social y Deportivo Atlas de Guadalajara où j’évolue toujours actuellement. Je suis aussi international mexicain dans les catégories de jeunes depuis 2011.
En France, les passionnés de football t’ont découvert lors du Tournoi de Toulon. Comment juges-tu le parcours de la sélection mexicaine dans cette compétition (ndlr : Le Mexique a été éliminé dès les phases de poules en terminant troisième dans le groupe A, celui de la France) ?
Jouer une compétition comme celle-là est avant tout grand une grande responsabilité car c’est la plus importante du monde dans les catégories de jeunes. Je suis très fier d’avoir représenté mon pays dans ce tournoi. Nous sommes revenus au Mexique très tristes avec ce classement que nous avons obtenu parce que nous savions tous que nous étions capables de ramener un meilleur résultat. Aujourd’hui nous sommes tous conscients que nous devons continuer de travailler très dur pour progresser.
Toujours concernant le Tournoi de Toulon, nous savons que beaucoup de recruteurs ici en Europe ont apprécié ton niveau de jeu. As-tu reçu des offres ?
Depuis la fin du tournoi, je n’ai reçu aucune proposition de la part d’un club ou d’un autre.
Tu espères pouvoir évoluer un jour en Europe ?
Bien sûr ! Je peux même dire que jouer en Europe est un rêve. J’espère vraiment pouvoir le réaliser dans le futur, mais pour le moment je reste concentré sur les objectifs que j’ai avec mon club qui est l’Atlas et ensuite on verra bien ce qui se passera.
Tu es pourtant champion du monde des moins de 17 ans avec le Mexique..
Être champion du monde à 17 ans fut sans doute la plus belle expérience de ma vie et pour le moment de ma carrière de footballeur. Mais maintenant c’est du passé et je dois continuer de construire ma carrière en travaillant dur avec l’Atlas pour gagner beaucoup de titres comme celui-là.
La sélection mexicaine est championne olympique, elle vient aussi de réaliser un très beau Mondial et le championnat national est de plus en plus attrayant. Faudra-t-il compter sur le Mexique dans les prochaines années à venir au niveau international ?
Déjà, je pense que le talent a toujours été présent au Mexique. Mais ces dernières années, il y a eu de grands changements dans le football mexicain sur le plan structurel et organisationnel. Les mentalités ont évolué, avant au Mexique nous ne visions rien à part gagner la Copa de Oro (ndlr : Coupe continentale de la zone CONCACAF). Mais aujourd’hui, nous avons la mentalité de la gagne, nous rêvons plus grand et nous avons pris conscience que nous en étions capables. Je me répète pour dire que le pays a toujours eu des joueurs très talentueux, il manquait seulement un changement de mentalité qui a heureusement eu lieu.
« Aspirer à un titre de champion du Mexique »
Ton club, L’Atlas, n’a pas pu se qualifier en play-off lors du dernier Tournoi de clôture 2014 (ndlr : Le championnat mexicain se joue en deux phases, une phase aller et une phase retour)…
Nous nous sentons redevables envers les supporters après cette saison manquée. Mais ce que je peux dire, c’est que nous allons tout faire, et nous savons que nous en sommes capables, pour réaliser un grand Tournoi d’ouverture 2014. Je suis persuadé que nous allons réaliser de grandes choses et que nous pouvons aspirer à un titre de champion du Mexique.
Pourtant le dernier titre majeur de l’Atlas remonte à 1968 avec une Coupe du Mexique…
À mon avis, cela est dû à la mauvaise gestion du club à l’époque. Il n’y avait aucun projet concret et l’absence de titre, comme tu l’as souligné, en est la preuve. Mais aujourd’hui, il existe vraiment un projet auquel j’adhère au sein du club et je pense, comme je te l’ai indiqué tout à l’heure, que lors des prochaines saisons cela sera confirmé avec un titre national.
Dans une ville comme Guadalajara, ce n’est pas trop difficile d’exister a côté d’un club comme le Chivas Guadalajara (ndlr : Le Chivas Guadalajara est considéré au Mexique comme le club le plus populaire du pays avec le CF America de Mexico qu’il affronte dans le Superclásico mexicain) ?
Non ce n’est pas difficile et je vais te dire pourquoi. Même si le Chivas est considéré comme le plus populaire, il y a une grande rivalité quand on joue contre eux et les derbys contre Chivas sont les meilleurs matchs que l’on peut jouer lors de la saison. Je peux donc dire que j’ai énormément de chance de jouer à l’Atlas, je profite et savoure beaucoup les moments passés dans ce club.
Qu’as-tu pensé de la décision de Carlos Vela de ne pas participer au Mondial brésilien pour protester contre le football business ?
Honnêtement, je pense que c’est une décision très respectable. Après, beaucoup de monde pense différemment et je le conçois. Mais je me répète à dire que Carlos Vela a pris une décision qui se respecte en ne voulant pas participer à la Coupe du monde 2014 au Brésil.
Propos recueillis par Bastien Poupat