Le football ne s’arrête jamais en Amérique du Sud. Moins de deux semaines après le Mondial, les championnats locaux sont déjà en train de recommencer ; et la Copa Libertadores, qui s’était arrêtée au stade des demies avant la Coupe du monde, nous propose deux belles affiches en demi-finales. Avec un vent de nouveauté sur la Ligue des champions sud-américaine : aucune des quatre équipes qualifiées pour le dernier carré n’a déjà remporté la compétition. Ce n’était arrivé qu’une fois, en 1992. Petite revue des matchs aller, et des quatre protagonistes qui rêvent d’un premier titre continental.
Nacional (Paraguay) – Defensor Sporting (Uruguay) – Ce mardi 02 h 15
Un match équilibré qui s’annonce, entre deux équipes qui sont des outsiders dans leur pays. Difficile en effet d’exister au Paraguay lorsque l’on ne s’appelle pas Olimpia – finaliste l’année dernière – ou Cerro Porteño. Pourtant, c’est l’exploit que réussit depuis quelques années Nacional. Depuis 2009, le petit club d’Asunción s’est adjugé trois titres nationaux, au nez et à la barbe des grands de son pays. Mais pour les petits clubs qui ont grandi vite, il est souvent difficile de s’imposer dans la cour des grands.
Idem pour Defensor Sporting, qui a grandi à l’ombre des deux mastodontes que sont Peñarol et Nacional. Les Uruguayens pourront compter sur leur vieil attaquant Nicolás Olivera, 36 ans et meilleur buteur de la compétition. De son côté, Nacional a incorporé plusieurs joueurs au mercato, et refuse de vendre ses joueurs-clés pour mettre toutes les chances de son côté.
San Lorenzo (Argentine) – Bolívar (Bolivie) – mercredi, 0 h 45
Pour cette confrontation, c’est tout autre chose. En effet, si Bolívar est le club le plus titré de son pays (18 championnats), c’est une autre paire de manches en Libertadores. On le sait, au milieu des autres sud-américains, la Bolivie fait figure de nain footballistique. Ses représentants en Libertadores ont l’habitude de se faire jarter dès le premier tour. Et pourtant, Bolívar a fait son petit bonhomme de chemin, sans aucun joueur d’envergure dans son effectif.
Mais c’est clairement l’équipe du Pape et de l’acteur Viggo Mortensen qui est favorite. Les Cuervos rêvent d’enfin conquérir le trophée, eux qui sont les seuls des cinq grands du football argentin à n’avoir jamais connu le sacre continental. Avant d’en arriver là, San Lorenzo a déjà éliminé trois gros poissons brésiliens : Botafogo, Grêmio et Cruzeiro. L’effectif a peu changé, deux joueurs (Ignacio Piatti et Leandro Romagnoli) ayant même demandé à pouvoir jouer la Libertadores jusqu’au bout avant d’être transférés (respectivement vers l’Impact de Montréal et Bahía). Une équipe qui a le niveau et qui a l’envie, donc.
Attention toutefois à ne pas sous-estimer l’adversaire : on ne compte plus les équipes qui se sont cassé les dents à La Paz, 3.500 mètres d’altitude. San Lorenzo, qui reçoit au match aller, devra faire la différence dès mercredi soir, pour ne pas subir le même sort que Lanús, éliminé en quarts par les Boliviens.