Pas question de se poser ici en victimes innocentes, de stigmatiser un système ou de dénoncer le vent soufflant de telle ou telle direction, mais plus simplement de rappeler quelques vérités et évidences, de celles qui s’écrivent « sul campo ».
On croise au hasard des forums ou des sites, sur la toile, de curieux spécimens d’humanité, qui se sentent en droit, ne vous ayant jamais rencontré ou adressé deux mots, en guise de salut de vous traiter de voleur au prétexte que vous êtes supporter d’une certaine équipe turinoise. En règle générale, après la civile entrée en matière évoquée plus haut, on a droit, suivant le déroulé des derniers matches, les rumeurs du mercato, les déclarations enfumées d’un entraîneur ou celles toujours inspirées d’un pétrolier, à une diatribe plus ou moins enlevée où se mélangent esprit supporter, souvenirs sélectionnés et arguments improbables, souvent plus proches des délires éthylique, cannabique ou mystique que du raisonnement construit.
Cependant, des esprits plus brillants voient, constatent, retiennent, réfléchissent, méditent, analysent et tirent des conclusions définitives, propres à faire renier la triade – prétendu système d’influence turinois symbolisé par trois dirigeants – au plus convaincu juventino. Vous êtes dubitatifs ?
« La Juventus a remporté beaucoup de titres en Italie et très peu en Europe, c’est bien la preuve que ce sont des tricheurs ! Ils achètent les arbitres en championnat alors qu’ils ne peuvent pas le faire en Europe. »
Qu’en dire ? Est-ce une analyse brillante et qui suffit à expliquer les résultats d’une équipe sur un siècle, ou alors un sophisme, ou simplement une conjecture d’une faiblesse qui confine à la sottise ? Est-ce surtout une argumentation bâtie sur la réalité des chiffres ou sur l’ignorance et la mauvaise foi ?
De la même façon que les résultats s’obtiennent sur le terrain, les affirmations doivent être étayées par des faits ou des chiffres.
Les Coupes d’Europe de football existent depuis 1956 pour la Coupe des clubs champions puis Ligue des champions, 1958 pour la Coupe des villes de foire, puis Coupe de l’UEFA devenue Europa League et 1961 pour la Coupe des vainqueurs de Coupes, sacrifiée en 1999 sur l’autel de la marchandisation du football.
Nous allons tout simplement comparer les résultats depuis 1956, au niveau national et européen, des deux meilleurs clubs de chacun des 5 championnats « majeurs » soit Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie.
Pourquoi meilleurs clubs ? Parce que ce sont ceux qui ont obtenus les plus de victoires en championnat dans leurs pays respectifs. 10 clubs donc: Bayern Munich, Borussia Dortmund, Manchester United, Liverpool FC, Real Madrid, Barcelone, Saint Etienne, FC Nantes, A.C. Milan, Juventus.
Pourquoi ne pas prendre en compte les victoires en championnat depuis l’origine ? Parce que les dates de création de ces championnats, les formules de compétition, les suspensions liées aux guerres, les dates de création des clubs diffèrent. Il apparaît donc logique de placer tout le monde à la même enseigne.
La présence de la France est incongrue puisque au plan européen le Portugal, l’Ecosse, les Pays-Bas font mieux mais les performances des représentants français constitueront un parfait exemple de l’inanité de l’argumentation sus-citée.
Nous ajouterons à ces dix équipes, une onzième, au simple motif de la sur-représentation de ses fans parmi les analystes également sus-cités – rivalité oblige entre les deux clubs. Ce sera le F.C Internazionale Milan.
Pour les championnats nous retiendrons les victoires uniquement, pour les Coupes d’Europe les victoires et les places de finalistes, cela pour trois raisons :
1) Les compétitions européennes sont plus relevées que celles nationales, les pourcentages de victoires pour chacune le prouvent.
2) Sur un match, tout peut arriver, des poteaux carrés, une victoire méritée, une défaite aux penalties, un retour au score incroyable, un trophée remis et accepté alors que le match n’aurait tout simplement pas dû être joué.
3) Perdre une finale face à une équipe du top européen, sur un but entaché d’un hors jeu kilométrique validé par un arbitre mal assisté ne peut pas être considéré de la même façon qu’un championnat perdu sur 38 journées alors qu’on possède le ou l’un des meilleurs effectifs.
Place aux chiffres.
1er tableau, classement au % de victoires en championnat depuis 1956.
Participations |
Victoires |
% victoires |
Rang |
|
Real |
58 |
28 |
48,28 |
1 |
Bayern |
58 |
22 |
37,93 |
2 |
Juventus |
58 |
20 |
34,48 |
3 |
Manchester |
58 |
16 |
27,59 |
4 |
Barcelone |
58 |
16 |
27,59 |
4 |
Liverpool |
58 |
13 |
22,41 |
6 |
Milan |
58 |
13 |
22,41 |
6 |
Inter |
58 |
11 |
18,97 |
8 |
St Etienne |
58 |
10 |
17,24 |
9 |
Nantes |
58 |
8 |
13,79 |
10 |
Dortmund |
58 |
7 |
12,07 |
11 |
2ème tableau, classement au % de finales atteintes en coupes d’Europe depuis 1956.
Participations |
Finales |
% |
Rang |
|
Milan |
44 |
14 |
31,82 |
1 |
Real |
57 |
18 |
31,58 |
2 |
Juventus |
52 |
15 |
28,85 |
3 |
Barcelone |
59 (1) |
17 |
28,81 |
4 |
Liverpool |
41 |
11 |
26,83 |
5 |
Bayern |
46 |
12 |
26,09 |
6 |
Dortmund |
28 |
5 |
17,86 |
7 |
Inter |
51 |
9 |
17,65 |
8 |
Manchester |
38 |
6 |
15,79 |
9 |
St Etienne |
18 |
1 |
5,56 |
10 |
Nantes |
21 |
0 |
0,00 |
11 |
(1) Les 59 participations de Barcelone ne sont pas une erreur, en 1960 et 1961, ce club a participé à la coupe des champions et à celle des Villes de foire.
Des voleurs partout ?
On peut tirer certaines conclusions évidentes de ces deux tableaux.
1) Si l’on en croit la logique qui veut qu’un club qui gagne beaucoup dans son pays et moins en Europe soit un club de voleurs corrompant les arbitres, le tiercé des tricheurs est constitué du Real Madrid suivi du Bayern et de Manchester United. En effet ce sont les trois clubs affichant le plus grand écart entre performances domestiques et européennes…
2) Le point 1 ne tient pas compte du FC Nantes, par trop atypique au regard des grands d’Europe mais que la rigueur devrait obliger à classer en tête des voleurs et tricheurs. Des titres en championnat (8) et pas même une finale en Europe. Si ce n’est pas la preuve que…. (Nos plus plates excuses à Coco Suaudeau)
3) On remarquera que seuls deux clubs, le Milan et Dortmund obtiennent un meilleur pourcentage en Europe que dans leur championnat respectif. Est-ce à dire que ces deux clubs trichent surtout en Europe ?
4) On remarquera également que si seuls deux clubs sont classés au même rang dans les deux tableaux, championnat et coupes, la Juventus et l’Inter, l’un à la troisième position, l’autre à la huitième, dans la hiérarchie des « tricheurs », l’Inter 6ème talonne la Juventus 5ème toujours selon la logique de l’écart entre performances au niveau national et européen…
5) On conclura en constatant qu’il suffit de quelques minutes et d’une connexion Internet pour démonter l’argumentation caquetée à tous vents par ceux qui, naïfs ou de mauvaise foi, se fient à leurs impressions ou à leurs couleurs plutôt qu’aux faits.
Cet article est de mauvaise foi.Son auteur ne connait pas le champlonnat d’italie et se contredit en parlant de Dortmund et du Milan AC comme des tricheurs en europe après avoir pretendu que la triche se limiterait au plan national c.a.d en Italie.Quant aux statistiques elles sont fausses.Pourquoi il veut ignorer le poids de l’argent et de fiat.Pourquoi après calciopoli la juve a été réléguée seulement en deuxième division quand les reglements prevoyaient la retrogradation en troisième division.Pourquoi la décision du tribunal de Turin de dechoir la juve de ses titres gagnés dans les 15 dernières années n’a jamais été appliquée.L’auteur du texte ignore tout cela et apparait comme un supporter aveugle de la juve