La Berri a assuré son maintien à huit matchs de la fin. C’était l’objectif suprême. Maintenant, les hommes de Didier Tholot vont tout faire pour se rapprocher du podium. C’est un peu ambitieux, mais pourquoi pas ?
Depuis neuf mois, les Castelroussins répètent inlassablement qu’il faut 44 points pour se maintenir en Ligue 2. Le reste n’étant que littérature ou fiction. C’est bon, les 44 points sont atteints. Le maintien est enfin acté. Enfin, presque. La saison passée, Vannes était descendu avec ce même nombre de points. Metz s’était maintenu avec 45 points. Même si le scénario était exceptionnel.
Châteauroux a donc exaucé son objectif industriel : rester en L2. C’est fait. La victoire ample mais aussi un peu trompeuse contre Amiens (4-1) permet de vivre un printemps exaltant. Pour sa quatorzième année consécutive en Ligue 2, un record, le club ne va pas lutter pour le maintien comme ce fut le cas ces quatre dernière saisons. La Berrichonne est septième du classement à quatre points de Clermont, le troisième.
Le problème c’est qu’elle n’est que la onzième attaque et surtout la pire défense du championnat. Une différence de but largement négative (-7) qui pourrait coûter cher en fin de saison pour espérer jouer les trouble-fêtes.
Une pelouse synthétique :
Châteauroux est le troisième club professionnel à s’équiper d’un gazon synthétique. Le club de la Berrichonne devient ainsi le premier club de Ligue 2 à posséder une pelouse synthétique située au stade Gaston Petit. En Ligue 1, ce choix a été adopté par l’AS Nancy-Lorraine et le FC Lorient.
Il a donc fallu s’adapter. Le recrutement a été ciblé en conséquence. Des joueurs de petite taille, disposant d’une bonne technique pour pratiquer un jeu basé sur des passes courtes. Le mercato de l’intersaison a été judicieux. Les arrivées en prêt de Maxime Bourgeois, Claudio Beauvue et Thibault Moulin s’avèrent payantes. Les deux premiers en sont d’ailleurs à neuf buts chacun cette saison.
Après une première partie de saison très moyenne, le déclic intervient peu avant la trêve au mois de décembre en s’imposant 3-2 à Lens. Puis, l’équipe multiplie les bons résultats. Au point d’aller s’imposer en 32è de finale de Coupe de France à Auxerre (à l’époque en dehors de la zone de relégation) grâce à un doublé de…Maxime Bourgeois, joueur appartenant à l’AJA. Le parcours s’arrête en huitième de finale face à Montpellier (0-2) avec les honneurs.
Alors que certains prédisaient la descente en National il y a trois ou quatre ans, après deux premières saisons galères, le président Patrick Le Seyec récolte enfin les fruits d’un travail collectif. L’intéressé a récemment déclaré : « C’est vrai, j’ai une grosse satisfaction. Quoi qu’il arrive demain, le 18 mai au soir, le club sera encore en Ligue 2. J’ai souffert le martyre, surtout la première saison, mais avec Serge (Marchetti) et Didier (Tholot), nous avons travaillé en profondeur sur la restructuration technique du club… »
Quel avenir pour le club ?
Le président et Serge Marchetti le directeur sportif, ont souhaité un bon anniversaire à leur façon à Didier Tholot qui a fêté ses 48 ans lundi dernier. En effet, l’entraîneur arrivé en 2010 au club a paraphé une prolongation de contrat portant jusqu’en 2014. Sur le site officiel du club, il s’est réjoui de l’arrangement trouvé : « Je veux remercier ceux qui sont venus me chercher il y a deux ans, remercier aussi tout mon staff – sportif et médical car si les résultats sont là aujourd’hui c’est parce qu’on a bien bossé ». L’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux arrivait au terme de son bail en juin prochain.
Pour lui, c’est aussi une récompense. Le technicien n’a jamais caché qu’il se plaisait dans le Berry avec sa famille et qu’il avait ici la possibilité de s’inscrire sur du long terme. Il a également eu l’assurance de travailler avec le même staff technique : Franck Vallade son adjoint, François Seguin l’entraîneur des gardiens et Charles Moulin, le préparateur physique. Le club devraitaussi lever l’option d’achat de Claudio Beauvue.
Ancien président du centre de formation de la Berrichonne, Patrick Le Seyec est un fervent défenseur de la structure qu’il a aidé à mettre en place à la Tremblère, le centre d’entraînement. Même s’il reconnaît que la formation a un coût, celui-ci est amorti par les bénéfices que le club peut en tirer. Pour lui, il n’y a aucune raison de remettre en cause l’existence du centre de formation : « L’avenir sportif et budgétaire de la Berri passe par son centre de formation » affirme-t-il.
N’en demeure pas moins que la situation économique est morose : « La conjoncture n’est pas sympathique, c’est sûr. Mais, surtout, la répartition des droits télés n’est toujours pas définie. Nous devons déposer notre budget devant la DNCG (le gendarme financier du foot français) au mois de mai et il nous manque ce paramètre important. Cela représente tout de même 50 % de notre budget ! »
Capable de battre Clermont (2-1) à Gaston-Petit, mais de perdre 3-0 à Nantes, la régularité sera un facteur clé de la réussite de cette fin de saison. Avec davantage de soutien de ses supporters, l’espoir est permis. Surtout si Maxime Bourgeois se remet à marquer. Le meilleur buteur (9 buts) reste sur huit matchs sans inscrire le moindre but. Un vrai problème. La Berri n’est qu’à quatre points du podium et il en reste 24 à distribuer. En attendant, le président Le Seyec et ses acolytes vont savourer cette fin de saison à sa juste mesure. La saison prochaine s’annonce difficile, l’année de la confirmation étant la plus compliquée.