Deuxième au classement de la Liga derrière Barcelone, l’Atlético de Madrid espère terminer le championnat devant son éternel rival le Real Madrid. Ce qui ne lui est plus arrivé depuis la Liga 1996-1997 qu’il avait remporté.
Moqué en l’Espagne pour ses performances en championnat pendant plusieurs décennies, le troisième club le plus populaire d’Espagne a une opportunité de se défaire de cette image de Looser. Malgré ses récents succès en Ligue Europa, l’Atlético de Madrid reste le deuxième club de la ville.
Chez les Colchoneros (Matelassiers en français), on cultive et assume même cette image de perdant. Le club n’a jamais eu autant d’abonnés que lorsqu’il était en deuxième division. Sur les spots publicitaires de campagne d’abonnement de cette saison-là, un gamin demandait à son père pourquoi il était… de l’Atléti.
« Hasselbaink ? Un gros noir qui marque des buts »
Au début des années 90, en proie à des difficultés financières, le président Jesus Gil décidait de supprimer son centre de formation, où figurait… Raúl. Ce président s’est fait remarqué quelques années plus tard avec cette déclaration au sujet de son attaquant : « Qui est Jimmy Floyd Hasselbaink ? Je m’en fous, je sais juste que c’est un gros noir qui marque des buts. »
Son successeur Enrique Cerezo, producteur cinématographique, bien décidé à changer cette image, s’est amusé à faire défiler Will Smith ou encore Harrison Ford avec le maillot rayé blanc et rouge. Puis l’Atletico, emmené par son enfant chéri, Fernando Torres, est remonté en Liga en 2002 et a navigué aux alentours de la dixième place. Toujours ambitieux, le club s’est donné les moyens de titiller les deux grands Real et Barça. Depuis 1995, les Colchoneros ont investi 582 millions sur le marché des transferts. Les attaquants d’envergure achetés à prix d’or se sont succédés ces dernières années : Christian Vieri, Fernando Torres, Sergio Agüero, Diego Forlan.
Sanctionné par l’UEFA
Le dernier en date, Falcao ne fascine pas que le Vicente Calderon. Acheté plus de 40 millions à Porto l’an dernier, le Colombien est scruté par les plus riches du continent. Avant un éventuel départ, il peut permettre à Atlético de terminer devant l’ennemi juré. Diego Simeone arrivé à la mi-saison l’an dernier à la tête de l’effectif, a progressivement remonté l’équipe en haut du classement. Malgré ses apparences offensives, l’Atlético n’excelle pas dans la possession du ballon. La recette Simeone ? Des lignes défensives resserrées, du jeu court et des relances rapides qui conviennent à merveille à Falcao.
Malheureusement à l’Atlético, les vedettes grandissent plus vite que le club. Endetté à hauteur de 185 millions, le club sera très certainement contraint à vendre à la fin de la saison. Il a été déjà sanctionné par l’UEFA. L’instance européenne a gelé les primes de compétitions du club. Dommage pour une équipe qui a pris l’habitude de briller en Europa Ligue et en Supercoupe d’Europe. Dans trois ans, l’Atlético déménagera dans un stade de 73 000 places. À long terme, le club madrilène ne sera plus limité financièrement, à moins de répéter les erreurs du passé.